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Alpinus (Henry-Frédéric Faige-Blanc, dit)
La Chasse Alpestre en Dauphiné
Description de l'exemplaire (Voir : Notes sur la description des ouvrages)
Notes sur l'exemplaire
Demi maroquin aubergine à
coins, tête dorée.
Couvertures conservées.
Notes sur l'ouvrage
Récits de chasse,
agrémentés de nombreuses digressions sur la
cuisine, les moeurs, la politique, la philosophie, etc. Le
ton est plein de verve, de légèreté,
avec un soupçon de gauloiserie. L'auteur n'est pas avare de
digressions et de coq-à-l'âne, qui font le charme
de l'ouvrage. En définitive, la chasse n'est pas le sujet
principal de l'ouvrage, même si elle sert de fil conducteur.
Comme le résume bien Henry Bordeaux dans la
préface, "ce qui lui tient au coeur ne demande pas une
longue énumération : c'est la montagne, le bon
sens, son pays et Dieu ". Si on enlève les passages
politiques et « philosophiques »
qui n'apportent rien, si ce n'est un intérêt
documentaire sur l'esprit d'un grand bourgeois au début de
la IIIe République, il faut
effectivement voir dans ce livre une monument
élevé à la gloire de la montagne et,
surtout, des montagnes du Dauphiné : Chartreuse, Belledonne,
Taillefer, Oisans, Ecrins, etc. Les plus belles pages sont celles
consacrées aux habitants des montagnes, au travers de beaux
portraits croqués sur le vif, et aux excursions à
travers les différents massifs.
L'ouvrage est
préfacé par Henry Bordeaux. Il contient
4 chapitres :
L'ours,
ses moeurs, son caractère, sa chasse.
Alpinus défend la réputation de l'ours, contre
ceux qui le considèrent comme dangereux ou agressif. Par
différents récits de chasse, il approche et
décrit les moeurs de cet animal, qu'il souhaite voir
toujours habiter nos montagnes. Son vibrant plaidoyer pour l'animal,
joint à une vigoureuse défense de la chasse,
n'est pas sans contradiction. Il ne semble pas se rendre compte qu'il
concourt à la disparition de cet animal qu'il veut
défendre. L'importance de la population d'ours vivant alors
dans nos massifs lui masquait probablement le déclin
inexorable. On retrouve ce même manque de lucidité
pour les autres animaux.
Le
chamois, ses moeurs et sa chasse.
Dans le même esprit que le chapitre
précédent, Alpinus se fait le peintre
très fin et perspicace des moeurs du chamois. C'est,
à notre avis, le meilleur chapitre du livre. On y retrouve
l'amour authentique de la montagne, de son cadre naturel, de ses
habitants. Le récit est vif, soutenu et reste
centré sur son propos.
Le
coq de bruyère.
Ce très long chapitre contient de nombreuses
digressions. C'est le chapitre le plus
« politique » du livre et,
souvent, le moins intéressant. On en oublie un peu le coq de
bruyère.
La
jalabre.
On peut dire, sans être trop sévère,
que la verve et l'inspiration d'Alpinus se tarissent. Le chapitre est
d'ailleurs assez court. La jalabre est le nom dauphinois du
lagopède ou tétras des neiges.
Les deux planches photographiques sont des portraits de l'auteur, dont
un le représentant avec un trophée de chasse :
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Les illustrations sont des dessins à la plume d'Emile
Guigues. L'illustration pleine page (p. [XIII]) semble
représenter G. Duseigneur frappant à la porte
d'Alpinus. C'est la reproduction de la couverture et du frontispice de la première édition.
On dénombre 54 illustrations d'Emile Guigues dans le texte.
Ce sont souvent des petites scènes humoristiques, illustrant
les propos de l'auteur. On y retrouve la verve et la
légèreté qui caractérisent
son style.
Une vignette illustre chaque début et fin de chapitre, ainsi
que le titre et l'achevé d'imprimé. Les chapitres
sont très inégalement illustrés.
L'Ours et le Chamois ont particulièrement inspiré
Emile Guigues. Le long chapitre sur le coq de bruyère, avec
ses nombreuses digressions, ne semble pas avoir
éveillé la muse créatrice de
l'Embrunais.
Un florilège de quelques
illustrations d'Emile Guigues :
Pour agrandir, cliquez sur les photos |
Tirage de tête :
- 20 exemplaires sur Japon des Manufactures Impériales,
numérotés de 1 à 20.
- 180 exemplaires sur vergé pur fil Lafuma,
numérotés de 21 à 200.
Cet exemplaire du tirage de tête est le n° 42.
Ces chroniques de chasse ont été
publiées dans le Courrier
de l'Isère, en 1873. La première
édition a paru en 1874 :
Grenoble, Baratier frères et Dardelet, Imprimeurs-Libraires,1874, in-12 (172r x 112 mm), VIII-395-[2] pp., frontispice dans le texte, couverture illustrée. Le texte de cette 2ème édition reprend exactement le texte de l'édition originale.
Une troisième édition a paru en 1949 :
Grenoble, Arthaud, 1949, in-8°, 295 pp.
Seule la deuxième édition est
illustrée.
L'édition de 1874 a fait l'objet d'un reprint : Marseille,
Laffitte, 1980. Elle semble aussi avoir été
rééditée sous le titre : Chasseurs de chamois,
Paris, Hoëbeke , 1997.
Achevé
d'imprimer, illustré par Emile Guigues. |
Commentaire personnel
Il a fallu que la qualité bibliophilique de l'exemplaire m'amène à acheter ce livre, pour que je découvre ce texte. Probablement victime de préjugés, le titre de l'ouvrage ne me donnait absolument pas envie de le lire. Comme je fais partie des bibliophiles qui lisent les livres qu'ils achètent, je me suis plongé dans ces chroniques. Et j'ai beaucoup aimé ! Il y a quelques pages très belles sur les montagnes du Dauphiné et sur mes Hautes-Alpes tant aimées.
Références (Voir : Liste des sources et références)
Notice biographique d'Alpinus.
Notice sur Emile Guigues.
Notice biographique de Henry
Bordeaux sur Wikipédia.
Notice de l'édition originale dans : La
chasse alpestre en Dauphiné (édition originale de
1874)
Article sur cet ouvrage dans
la revue L'Alpe
: L'Alpin chasseur,
par Jean Serroy, L'Alpe,
n° 38, automne 2007, pp. 36-39.
Perret : 74 :
« Ouvrage recherché.
L'édition originale, avec son amusante couverture
illustrée, est rare. La seconde, illustrée, la
plus
agréable, est peu courante »
BNF : 8-S-17349