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[François Victor Adolphe de Chanal]
Essai sur l'application des
condamnés à la détention à
des travaux d'utilité publique.
Lettre adressée au Ministre de
l'Intérieur.
Description de l'exemplaire (Voir : Notes sur la description des ouvrages)
Paris,
Imprimerie de Gustave Gratiot, 1848 In-8° (245r x 156r mm), 16 pp. |
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Notes sur l'exemplaire
Demi-chagrin rouge, titré doré en long au dos.
Exemplaire provenant probablement de la Bibliothèque de Philippe Zoummeroff, Des délits et des peines, vendue aux enchères par PBA, le 9 décembre 2016.
Notes sur l'ouvrage
Lettre adressée au ministre de l'Intérieur par le commissaire du gouvernement des Hautes-Alpes pour défendre l'utilité du travail pour les détenus, sur la base de la situation à la maison centrale d'Embrun. Cette lettre contient la description d'un tunnel à percer au col Bayard pour faire passer la route et un canal d'irrigation.
Contenu du livre :
- Titre (p. 1). Pas de faux titre.
- Lettre dédicace (p. 3) : « A M. le Docteur Ferrus », signée en fin : « Chanal » et datée : « Paris, 24 juillet 1848 ». Le dédicataire est Guillaume Ferrus (Château-Queyras 1784 – Paris 1861), médecin, spécialiste des "aliénés". Il a été inspecteur général des établissements d'aliénés en France (1835) et des maisons de détention (1845). C'est à ce dernier titre que Chanal lui dédie ce livre. On lui doit Des prisonniers, de l'emprisonnement et des prisons (1850) et De l'expatriation pénitentiaire (1853) qui exposent ses vues sur la criminologie et sur la réforme des lieux de détention.
- Essai
sur l'application des condamnés à la
détention à des travaux d'utilité
publique (pp. 5-14). Adressé à
« Au citoyen Ministre de
l'Intérieur » et signé en
fin : « Le Commissaire du Gouvernement,
Chanal »
Ce texte défend le travail des détenus qui avait
été supprimé par un décret
pris par le ministre de l'Intérieur Ledu-Rollin. La
motivation paraît avoir été de
ne pas faire de
concurrence aux travailleurs « libres ».
Dans cette lettre au ministre de
l'Intérieur, le commissaire du gouvernement Chanal tente de
défendre le maintien du travail sur la base de la situation
à la maison centrale d'Embrun.
Après avoir argumenté sur les
« Effets de l'oisiveté sur les
prisonniers » (pp.5-6), Chanal étudie la
question de la concurrence « au travail
libre » que font les travaux des prisonniers. Il
minimise cette concurrence, tant pour le tissage que pour le
travail artisanal. Sur ce dernier point, il avance un argument assez
curieux. Il y a une « telle mal-façon des
produits » fabriqués par les
détenus – cordonnerie en l'occurrence –
qu'ils ne peuvent concurrencer ceux fabriqués à
l'extérieur. (pp. 6-8). Le reste de l'essai est surtout une
réflexion sur le travail à l'extérieur
de la prison, dans des chantiers encadrés (pp. 8-13). Il
propose d'employer les détenus au percement d'un tunnel
projeté « à travers la
montagne de Bayard, pour donner passage à la fois
à un canal d'irrigation et à une rectification de
route. Ce tunnel n'aura pas mois de 3,422
mètres. » Il envisage ensuite tous les
aspects : risque d'évasion, organisation,
dépenses, coûts de la main
d’œuvre des détenus, etc. Il termine par
une Conclusion,
où il demande la poursuite du travail pour les
détenus et propose la piste du travail extérieur
comme solution qui ne porte pas préjudice
« au droit de l'ouvrier libre ».
Le ministre de l’Intérieur
Ledru-Rollin a institué les commissaires du gouvernement, en
lieu et place des préfets, et a
procédé à un renouvellement important
du corps préfectoral. Dans les Hautes-Alpes, il a
nommé François Victor de Chanal
à la place de Toussaint Curel, en poste depuis 1840.
- Note
(pp. 15-16), datée en fin :
« Gap, 2 avril 1848 ». Dans cette
note, il étend sa réflexion au-delà de
la question posée. Il défend la solution de
permettre aux prisonniers et à leurs familles de s'installer
dans
les colonies, après leur sortie de prison.
C'est dans
la
continuité du travail fait en prison et du pécule
accumulé. Dans cette note, Chanal s'oppose aussi au
régime cellulaire.
L'auteur
François Victor Adolphe de Chanal est né à Paris le 20 juin 1811. Polytechnicien, il débute sa carrière dans l'armée. En février 1848, il est nommé préfet des Hautes-Alpes, puis préfet du Gard le 29 août 1848, préfet du Bas-Rhin en juin 1849 et préfet de l'Ain le 12 mars 1851. Il est l'un des huit préfets de France qui démissionnent à la suite du coup d'État du 2 décembre 1851. Il retourne alors dans l'armée où il finit avec le grade de général de brigade. Après sa retraite en 1872, il devient député député de la Corrèze de 1876 à 1881, où il siège dans le groupe de la gauche modérée.
Selon le Dictionnaire biographique des Hautes-Alpes, de Georges Dioque, François Victor de Chanal a été nommé commissaire du gouvernement des Hautes-Alpes le 19 mars 1848. Son successeur, Marc Antoine Giraud-Teulon, a été nommé le 2 juin 1848.
Plusieurs notices donnent son décès à Neuilly-sur-Seine le 21 mars 1882. En réalité, il est décédé à Paris (8e) le 21 mars 1882.
Hormis les travaux publiés
dans le cadre de son mandat de député
(propositions de lois sur l'armée et le service militaire),
il est l'auteur de :
- L'Armée
américaine pendant la guerre de la Sécession,
Paris, Librairie du "Dictionnaire des arts et manufactures", 1872 ,
in-8°, 263 p.
- Georges Gordon Meade,
major général dans l'armée
régulière des États-Unis
(Signé : V. de Chanal.), Paris, Impr. de Viéville
et Capiomont, [1873], in-8°, 14 p.
Références (Voir : Liste des sources et références)
Notice Wikipéida : François Victor Adolphe de Chanal
Exemplaires au CCFr :
BNF : RP-6102 et 8-R PIECE-7053
Arsenal : BR-31481
BMG : T.6380, V.4064, V.20261 et O.4300
SAINT-GENIEZ D'OLT – Mairie : JD 167 (Fonds Jules
Duval)
Un exemplaire aux ADHA : 4° PIECE 3713.