Blason Dauphiné BIBLIOTHÈQUE DAUPHINOISE Armoiries Hautes-Alpes
ACCUEIL LISTE DES OUVRAGES LISTE DES PERSONNES ACTUALITES CONTACT

Aux mânes du Général Foy.
Stances libres, suivies de notes explicatives et de l'analyse des anciennes chartes du Dauphiné par M.***, ancien officier supérieur d'état-major.

Description de l'exemplaire  (Voir : Notes sur la description des ouvrages)

Paris, Eymery ; Lyon, Baron, 1826
In-8° (218 x 135 mm), un portrait lithographié en frontispice hors texte.
Aux mânes du Général Foy : couverture Aux mânes du Général Foy : titre Aux mânes du Général Foy : frontispice Aux mânes du Général Foy : reliure
Pour agrandir, cliquez sur les photos

Notes sur l'exemplaire

Broché

Notes sur l'ouvrage

Poème en hommage au général Foy, décédé en novembre 1825, occasion pour l'auteur de donner son analyse des anciennes chartes du Dauphiné, en appui au propos politique du poème. Le général Foy (1775-1825), député de l'Aisne, était connu pour ses positions libérales sous la Restauration. Sa mort, privant le parti libéral d'un représentant notable, a provoqué une grande émotion, qui s'est traduite par une nombre très important de textes d'hommage, sous forme de plaquettes ou libelles, voire de chansons et autres œuvres. Ces Stances, parues quelques mois après le décès, en font partie.

Le contenu de l'ouvrage est le suivant :
- Portrait lithographié du Général Foy, en buste de profil droit, signé : Lith. de Palley à Lyon. A. [illisible] d'après Vigneron.  Reproduction de la signature et de l'écriture du Général Foy
- Titre (p. 1)
- Dédicace : « A l'honorable député de la Seine, Casimir Périer, subrogé-tuteur des enfants du général Foy, et membre de la commission chargée d'élever un monument à sa mémoire. » (p. 3)
- Stances libres sur la mort du général Foy, député de l'Aisne (pp. 5-12). Poème de 28 strophes de 5 vers en hommage au général Foy. Signé à la fin : M.***, Ancien Officier supérieur d’État-Major.
- Notes (pp. 13-40). Ce sont 46 notes, qui pour la plupart, éclairent le texte ou explicitent les références historiques.

Une longue note, la n° 29 (pp. 23-30) est entièrement consacrée aux chartes des libertés du Dauphiné. Elle est appelée par ce texte : « Mais pour le défenseur des libertés publiques, Toute la France prend le deuil ».  Après avoir rapporté cette phrase de Bossuet, « Toute l'Égypte était noble, et d'ailleurs on n'y goûtait de louanges que celles qu'on s'attirait par son mérite. », l'auteur fait un parallèle avec le Dauphiné :
« Le Dauphiné qui a retrouvé un dauphin dans le vainqueur du Trocadéro, jouissait, de temps immémorial, des mêmes avantages que l’Égypte. L'on n'a pour s'en convaincre qu'à jeter les yeux sur les chartes delphinales et royales de ce pays, entre autres sur celle qui établissait, fixait, confirmait et garantissait les privilèges, les libertés, les franchises, les droits, les prééminences et les prérogatives des hommes et habitans ». Après avoir rapporté l'historique de ces chartes et les différentes confirmations par les Dauphins (pp. 24-27) il analyse quelques articles, ceux qui servent sont propos sur les libertés contemporaines et sur l'égalité des droits. Par exemple, un article sur les règles de succession en vigueur dans le Dauphiné ancien est l'occasion de ce commentaire (p. 28) : « Nous laissons à tous les hommes éclairés le soin de juger du mérite de ce second article, qui repousse, comme destructif de nos droits, le projet de loi présenté à la Chambre des députés, sur le droit d'aînesse et les substitutions. »

La note se termine par cette conclusion qui met bien en exergue la valeur politique de cette illustration par la charte du Dauphiné, lorsqu'on l'applique à la problématique contemporaine du début du régne de Cahrles X, qui se mettait en rupture par rapport au règne de Louis XVIII et de la charte constitutionnelle :
« Usages précieux, droits inestimables que d'autres provinces pouvaient également posséder, et qui seraient à regretter si la charte qui a été donnée aux Français par le Roi Louis XVIII, n'était pas une compensation pour les hommes raisonnables, qui préfèrent l'instruction à l'ignorance, la liberté à l'esclavage, le pouvoir légal au pouvoir absolu, la religion de l'évangile, professée par cette église gallicane qu'ont illustrée les Bossuet, les Fleury, les Massillon , aux superstitions, aux momeries et aux tartuferies jésuitiques. » (p. 30)

La note 39, consacrée au général Sébastiani, à Benjamin Constant et Casimr Périer évoque ainsi ce dernier, nous confirmant l'attachement de l'auteur au Dauphiné et aux Dauphinois :
« Casimir Périer, député de la Seine. Ce citoyen dauphinois s'est placé, par les discours qu'il a prononcés à la Chambre des députés, au rang des plus éloquens défenseurs de la monarchie constitutionnelle. Il a un peu chagriné le ministre des finances, en lui prouvant que cinq valaient plus que trois. Serait-ce donc un malheur, dans le siècle où nous sommes, de soutenir que 2 et 2 font 4 ?
Jouissant d'une grande fortune, il en a toujours fait le plus noble usage, surtout dans son dernier voyage en Dauphiné, en obligeant ses amis et en faisant des dons considérables aux pauvres et aux hospices. »

Pas de faux titre.

Imprimé à Lyon, imprimerie de Coque, 3, rue de l'Archevêché.

Attribution

C'est Maignien qui, semble-t-il, est le premier qui attribue cette plaquette au colonel César-Louis Mounier, né à Veynes (Hautes-Alpes) le 21 septembre 1784 dans son ouvrage Dictionnaire des ouvrages anonymes et pseudonymes du Dauphiné, Grenoble, 1892, sous le n° 1461. Comme toutes les attributions de cet ouvrage, il n'y a aucune source ou référence à l'appui du propos. Cette attribution est reprise par L. Côte et P. Berthet dans la Flore littéraire du Dauphiné. (Vol. II, p. 890). C'est en s'appuyant sur ces autorités que les différentes bibliothèques l'attribuent au même auteur. J.-M. Quérard, dans Les supercheries littéraires dévoilées, Vol. 5, p. 62, référence la plaquette, sans identifier l'auteur.

Cette attribution peut être remise en question. En effet, ce qui ne « colle » pas, c'est qu'en 1826, le colonel Mounier n'était pas un ancien officier supérieur d'état-major. Si l'on en croit ses états de services parus dans le Bulletin de la Société d'Etudes des Hautes-Alpes, 1912, pp.100-101, au moment du décès du général Foy (novembre 1825), il était : « Passé au 5e régiment d'infanterie de la Garde Royale, rang de colonel dans la ligne, le 1er décembre 1824 ». En 1826 (avant ou après la parution de cette plaquette, on ne sait), il devient : « Colonel du 28e régiment d'infanterie de ligne le 24 février 1826. »

Dans l'article bien documenté de la Petite revue des bibliophiles dauphinois, 1913, n° 16, janvier 1913, Un héros dauphinois inconnu. Le colonel Mounier, 1784-1834, par Louis Grimaud (pp. 8-44), il est précisé, pour cette période (pp. 25-26) :  « Le 1er décembre 1824, comme le régiment [28e régiment d'infanterie de ligne] se mettait en marche pour rentrer en France, le lieutenant-colonel Mounier était appelé au 5e régiment d'infanterie de la garde royale. C'était là un avancement certain, les officiers de ce corps d'élite ayant le rang du grade supérieur dans les autres régiments. Il vint donc encore une fois à Paris et ne quitta cette garnison que lorsqu'il fut promu colonel de son ancien régiment, le 28e. Ce fut le 24 février 1826.
Rien de saillant ne paraît devoir être signalé pendant les quatre premières années de son commandement. Les régiments changeaient souvent de garnison à cette époque. Le 28e fut d'abord à Rennes (novembre 1826), puis à Brest, enfin de nouveau à Paris, en 1829. » Il ne ne cite pas cette attribution, ni même une activité politique ou littéraire qui expliquerait ce texte.

Enfin, autre élément de doute, E. Maignien lui attribue un autre ouvrage, sous le n° 2187 : Règlement des Etats du Dauphiné, pour les Ponts et Chaussées, Grenoble, J.-M. Cuchet, 1789, in-8°, 24 pp. Il s'agit manifestement d'une confusion avec Mounier, le révolutionnaire, ou un autre Mounier.

Références  (Voir : Liste des sources et références)

Notice sur le général Foy : cliquez-ici.

Maignien (Anonyme) : 1461
Exemplaires au CCFr :
BNF : YE-14573, LYON-BM : Chomarat 4235, BMG : O.8116 (Bibliothèque H. Gariel), VENDOME-BM : Fonds ancien He 246