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Mémoires
de la Société littéraire de Grenoble.
Premier partie, 1787
Seconde partie, 1788
Description de l'exemplaire (Voir : Notes sur la description des ouvrages)
Notes sur l'exemplaire
Pleine basane racinée, dos lisse orné de fleurons et de bandeaux dorés, filets à froid sur les plats, pièce de titre en maroquin rouge, dorures sur les coupes, tranches mouchetées (reliure d'époque).
Notes sur l'ouvrage
Deux premières
années (sur trois) des Mémoires
de la Société littéraire de Grenoble,
instituée en 1780 et transformée en
Académie
delphinale en 1789. En dehors de quelques textes d'introduction et de
présentation, ses deux volumes contiennent deux
discours
du secrétaire perpétuel, le docteur Gagnon, deux
mémoires d'Alexandre Achard de Germane, avocat à
Grenoble, sur « les
dépérissements
actuels des bois en Dauphiné »
et sur
« les branches d'industrie qui conviennent le mieux
aux cantons de la Province de Dauphiné qui en sont
dépourvues », un mémoire de
Dominique Villars
: « Liste et observations sur les arbres de la
province de
Dauphiné » et un mémoire
d'Etienne Tourelle,
médecin de Besançon, sur « les
moyens de
perfectionner l'espèce des moutons du
Dauphiné ».
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Détail du contenu de l'ouvrage
Contenu de la Première partie
- Titre [non
chiffré]
- Texte introductif
(pp. 1-10)
Après quelques généralités
sur la
Société littéraire, annonce
de 2 prix mis au
concours : un sur « les
dépérissements
actuels des bois en Dauphiné » et
l'autre sur
« les branches d'industrie qui conviennent le mieux
aux
cantons de la Province de Dauphiné qui en sont
dépourvues » (pp. 1-4). Suit le compte
rendu de la
première séance publique tenue le 2 mai 1787 dans
la
Bibliothèque publique (pp. 4-9) : analyse des
mémoires reçus pour le premier prix et
attribution du
prix à M. Achard de Germane, avocat au Parlement de
Grenoble,
analyse du mémoire par Savoye de Rollin,
avocat-général au Parlement, éloge
historique de
Marguerite de Bourgogne, femme de Guigues IV, dauphin, par M.
Barthelemy, chanoine et théologal de l'église de
Grenoble. Les communications prévues, l'une de M. de
Veronne
sur une mosaïque de Vienne, et l'autre de Villars, sur
l'histoire
naturelle du Dauphiné, sont reportées
à une autre
séance. Enfin, lors de cette séance est
annoncé un
nouveau prix sur « les moyens de perfectionner les
filatures
des soies ». Ce texte introductif se termine par
l'annonce
que Achard de Germane remet à disposition la somme
reçue
pour son prix afin de mettre au concours un
« éloge
historique de Bayard » (pp. 9-10).
-
Discours prononcé par M. le secrétaire
perpétuel,
à la première séance de la
Société
littéraire, le 2 mai 1787 (pp. 11-28). Discours
du
docteur Gagnon, secrétaire perpétuel,
où il fait
l'historique des origines de la bibliothèque publique de
Grenoble, du cabinet d'histoire naturelle et de la
société littéraire. A la fin, il
explique que les
2 prix ont été institués par
l'intendant M. de la
Bove, à charge de la Société de
choisir les
questions et de décerner les prix.
- Mémoire
qui a remporté le prix au jugement de la
Société
littéraire, dans sa première séance du
2 mai 1787,
par M. Achard de Germane, avocat (pp. 29-131)
Première
question. A quelle cause doit-on attribuer les
dépérissements actuels des bois en
Dauphiné ?
(pp. 30-57). Il l'attribue a 3 causes : la
propriété
commune des bois qui fait que personne ne se sent responsable de la
bonne gestion des bois et poursuit son intérêt
personnel
au détriment de l’intérêt
commun ; le luxe et
les arts, autrement dit les progrès de la civilisation, qui
ont
conduit à surexploiter les forêts pour
répondre
à la demande en bois ; La mauvaise législation de
la
gestion des forêts, en particulier celle de 1731, qui,
malgré son objectif de défendre les abus, ne fait
que les
aggraver : peines disproportionnées et donc
inappliquées, pouvoir trop grands des juges, qui deviennent
ainsi corruptibles ou influençables, trop grande
facilité
des autorisations de coupes, etc.
Seconde
question. Quels sont les effets qui sont résultés
du
dépérissement des bois relativement à
l'agriculture ? (pp. 57-66). Il distingue deux
grands
effets. Le premier est la perte de la matière fertilisante
fournie par les feuilles des arbres utilisables comme engrais pour les
champs et comme litière des animaux. L'autre effet est
l'infertilité des plaines voisines des montagnes par le
ravinement des sols qui ne sont plus tenus et la disparition de
l'engrais naturel qui venait des bois en altitude.
Troisième
question. Quels sont les moyens de remédier au
dépérissement des bois & forêts
en
Dauphiné ? (pp. 66-98). Le moyen
principal, qu'il
développe largement dans ce chapitre, est
d'établir une
législation adaptée : organisation de la
justice, en
particulier par une plus grande proximité, nomenclature
précise des peines, proportionnalité des peines
et
promptitude dans leur exécution, indépendance des
gardes,
etc. Il poursuit par les mesures à prendre pour pousser,
voire
contraindre les propriétaires de terrains
déboisés
à engager les travaux de reboisement. Enfin, il
suggère
l'utilisation du « charbon de
terre » comme
combustible, en particulier dans le Haut-Dauphiné.
Quatrième
question. Quel est le parti le plus avantageux que l'on pourrait tirer
des bois, landes, marais & pâturages
publics ? (pp.
98-126). La réponse est subdivisée en 3 parties.
La
première partie, sur les bois, discute des meilleures
pratiques
et règles pour exploiter essentiellement les bois taillis
(pp.
98-110). Pour les landes et pâturages communs, la
deuxième
partie, sa préconisation est de diviser les communaux entre
les
propriétaires, pour que chacun soit responsable de sa
partie. Il
est un fervent défenseur de la
propriété
individuelle. Il discute ensuite des différentes
règles
de partage à appliquer (pp. 110-119). Enfin, en
troisième
partie, pour les marais, il préconise
l'asséchement, en
discutant en particulier les modalités pour aider et engager
les
communautés à faire ces travaux.
Notes (pp. 126-131)
-
Résumé du
mémoire de M. Tardy, capitaine au corps royal du
Génie,
Valence, qui a obtenu l'Accessit. (pp. 132-152).
-
Résumé du mémoire n° 3, dont
l'auteur n'est pas donné (pp. 152-161).
-
Résumé du mémoire n° 8, par
Reynaud la Gardette, de Crest (pp. 161-165).
-
Résumé du mémoire n° 13, par
Raymond, avocat à Die (pp. 165-167).
-
Résumé de
différents autres mémoires (pp. 168-173). Il
termine en
constatant que tous préconise l'utilisation du
« charbon de terre » ou
« charbon
fossile » sans donner les lieux où on
pourrait le
trouver. Il donne donc un liste de lieux de la province où on
peut en trouver (pp. 172-173).
Si l'on en croit ce qui
est dit p. 7
du texte introductif, cette présentation et ces
résumés des mémoires est
l’œuvre de M.
Savoye de Rollin, avocat-général au Parlement. Il
est dit
« qu'il a lui-même traité la
question
proposée », mais cela n'est pas reproduit
dans cet
ouvrage.
- Liste
& Observations sur les Arbres de la Province de
Dauphiné,
par M. Villars, Médecin, Professeur de Botanique, Membre de
la
Société littéraire (pp.
174-244). Description de 86 espèces reparties en 4
catégories : 1° Arbres de première
grandeur et de première utilité,
2° Arbres de
moyenne grandeur, 3° Bois taillis du
troisième ordre et 4° Buissons, Arbrisseaux, Landes,
etc. Les
notices contiennent une description de l'espèce, parfois les
lieux où on la trouve, les usages économiques que
l'on
peut en faire et enfin les conseils de culture. A la fin, il renvoie
à son Histoire
des plantes de Dauphiné, dont il dit que le
troisième et dernier volume est à l'impression
(p. 243). Il note que son Histoire
est un ouvrage « purement botanique et
médicinal », sans
« les détails
économiques que nous venons de présenter dans
celui-ci ».
Contenu de la Seconde partie
- Titre (non
chiffré)
- Texte introductif
(pp. 1-8). Compte
rendu de la séance publique du 12 mars 1788. Annonce de
l'attribution à M. Achard de Germane du prix
récompensant
le mémoire sur « les branches d'industrie
qui
conviennent le mieux aux cantons de la Province de Dauphiné
qui
en sont dépourvues ». Le prix
récompensant la
question mise en concours sur « les moyens de
perfectionner
les filatures des soies » n'a pas pu être
attribué. Lors de séance, M. Gagnon,
secrétaire
perpétuel, a lu un discours reproduit ci-après.
Les
autres communications sont : M. de Veronne, sur quelques
antiquités de Grenoble, M. Schreiber, sur la mine d'or de la
Gardette en « Oizans » et M.
Villars, sur la
météorologie. Annonce d'un nouveau prix sur
« Quels seraient les moyens d'extirper et de
prévenir
désormais la mendicité en
Dauphiné ? », qui devait
être
décerné en février 1789. Annonce aussi
de prix
à décerner à des artisans,
à l'instigation
de l'intendant de la Bove : orfèvrerie, serrurerie,
menuiserie et charpenterie.
- Discours prononcé
par M. le
secrétaire perpétuel, dans la séance
publique du
12 mars 1788
(pp. 9-40). Discours prononcé par M. Gagnon.
Après avoir tracé ce que pourrait être
le programme
d'une Académie de province - connaissance de l'histoire,
histoire
naturelle, particulièrement riche dans le
Dauphiné (pp.
9-16) - il donne une analyse du mémoire
primé, ainsi
que des 2 mémoires qui ont reçu l'accessit, celui
de M.
Tourtel (sic)
de Besançon et de M. Raynaud La Gardette, de Crest (pp.
16-40).
- Essai sur les branches
d'industrie
qui conviennent le mieux aux cantons de la Province de
Dauphiné
qui en sont dépourvues, notamment dans le haut
Dauphiné ; & sur les moyens d'exciter les
progrès de l'agriculture dans ceux qui ne seraient
susceptibles
d'aucun genre d'industrie, sans nuire au rétablissement des
Bois, par M. Achard de Germane, Avocat au Parlement de Grenoble. (pp.
41-224)
Le mémoire
débute p.
43, avec ce titre intermédiaire :
Mémoire
couronné par la Société
littéraire de
Grenoble, dans sa séance publique du 12 mars 1788.
Section
première. Quelles sont
les branches d'industrie qui conviennent le mieux aux cantons de cette
Province qui en sont dépourvues, notamment dans le haut
Dauphiné ? (pp. 45-147). La
proposition de l'auteur se résume
par : « L'éducation des bestiaux
et quelques
manufactures, dont leurs dépouilles soient les
matières
premières ». Plutôt que laisser
ces
régions mettre à disposition leurs
pâturages aux
Provençaux (« ces agents
étrangers qui
profitent de leurs richesses locales ») pour qu'ils
fassent
paître leurs troupeaux, autant développer
l’élevage dans ce régions
mêmes, avec
des troupeaux locaux dont une partie pourrait être vendue en
Provence à la fin de l'été. Cela
permettrait aussi
de mettre en place des industries locales qui exploiteraient les
productions de ces troupeaux, autrement dit des filatures de laine.
Cela aurait aussi pour intérêt de maintenir sur
place les
populations qui s'expatrient. L'auteur espère aussi que la
mise
en place d'une industrie locale, par la richesse qu'elle apporterait,
aurait un effet bénéfique sur l'agriculture.
Notons qu'il
préconise des industries simples, fabriquant des produit ne
nécessitant ni beaucoup de savoir, ni beaucoup de
raffinement,
laissant cela à des industries plus proches des villes. Sur
ces
populations, il y a deux idées fortes :
« des
hommes bruts, des enfants de la nature, pauvres, malheureux &
dépourvus d'industrie » et des
populations qui ont
gardé la simplicité de mœurs de leurs
ancêtres (« conservez votre
simplicité,
précieux héritage de vos pères
! »).
Les préconisations d'Achard de Germane permettraient en
même
temps d'apporter de l'aisance à ces populations, tout en
conservant cette simplicité de mœurs.
Il poursuit en
appliquant plus
précisément ses préconisations au
Briançonnais et à la région de Corps
(p. 66). Pour
le Briançonnais (pp. 67-107), il envisage une manufacture
à Saint-Catherine, en détaillant toutes les
conditions de
sa mise en œuvre. En particulier, dans un long
développement, il étudie les
différentes options
à propos de la protection ou de la
liberté des
exportations. Visiblement, c'est plutôt une optique
libérale et libre-échangiste qui a sa
préférence. Parmi les autres industries, il
évoque
l'extraction du charbon, la fabrique de tuiles, les filatures de coton,
qui existaient déjà au Monétier, les
industries
pour le Queyras et la Vallouise, les routes à
établir,
etc. Toutes ces activités à créer
devaient faire
l'objet d'une aide, d'une impulsion et d'une protection de l'intendance
du Dauphiné. Il poursuit ensuite par l'étude
d'une
manufacture à établir près de Corps
(pp. 107-115).
Toute la fin de ce mémoire sur la première
question
envisage les questions de financement (il propose un emprunt
patriotique) et de fiscalité (il propose l'abonnement de la
fiscalité sur le sel) (pp. 115-147).
Section deuxième.
Quels
seraient les moyens d'accroître les progrès de
l'agriculture dans les cantons qui pourraient n'être
susceptibles
d'aucun genre d'industrie, sans nuire au rétablissement des
bois ? (pp. 148-225). Contient 8 chapitres. Le
premier chapitre
est lui-même subdivisé en 3 parties.
Le premier chapitre
envisage les
routes à construire pour
« désenclaver » le
Haut-Dauphiné
(« donner des débouchés
à ses
productions »). Il étudie
(tracé avantages,
impacts, etc.) successivement les routes de Gap à Sisteron,
de
Gap à Grenoble par Lus-la-Croix Haute, de Valence
à Gap,
la route vers Saint-Paul-Trois-Châteaux. Les deux autres
parties
de ce chapitre propose l'organisation à mette en place pour
la
construction (« la police qui parait la plus propre
à
conduire les Routes à un état de perfection et
à
les y maintenir ») et le financement
(« les fonds
nécessaires pour parvenir à la perfection des
Routes »).
Les 7 chapitres
suivants préconisent :
- donner au peuple des
propriétés à cultiver
- encourager la
« culture
de la terre par des distinctions et des récompenses
analogues
à ses mœurs ». Il propose des
prix, comme les
mettront en place plus tard les comices agricoles.
-
« éclairer [le peuple] sur les principes
de l'agriculture »
-
« ne pas le [le cultivateur] détourner de
son travail »
-
« donner des
débouchés aux denrées sur les lieux et
d'augmenter
les consommations intérieures ». Pour
cela, il
faudrait « déterminer les grands
propriétaires
à habiter les campagnes ».
-
« permettre à
ceux qui voudraient acquérir le sol
négligé,
d'obliger les propriétaires à leur le vendre
à
estimation d'experts »
- améliorer
quelques points
Mémoire sur les
moyens de
perfectionner l'espèce des Moutons du Dauphiné.
(pp.
3-69). Ce mémoire était la réponse
à la
question Essai sur les
branches d'industrie qui conviennent .... Il a
été jugé
comme une très bonne réponse au sujet auquel il
s'est
limité, mais ne pouvait pas être
éligible au prix
pour cette même raison. Il a donc reçu un accessit
et est
publié en fin d'ouvrage, avec une pagination
séparée. Il est l’œuvre
d'Etienne Tourtelle (orthographié Tourtel),
médecin de Besançon (voir pp. 31-36 du discours
de M.
Gagnon). En 2 parties, il traite ces questions :
- Quelle est la méthode
qu'ont employée avec succès les Espagnols et les
Anglais,
et d'après eux les Hollandais et les Suédois,
pour
perfectionner l'espèce des bêtes à
laine ?
Cette méthode est-elle praticable en
Dauphiné ?
- Quelles sont les causes qui
opèrent la dégradation des espèces des
moutons du
Dauphiné, et qui opéreraient également
la
dégénération des races
étrangères
qu'on y établirait, et les moyens d'y
remédier ?
Détails sur l'édition
La 3e partie des Mémoires a paru en 1789 : Grenoble, J. Allier ; Lyon, Frères Périsse ; Paris, Buisson, in-8°, [2]-104-76-78 pp. Elle contient 3 éloges du chevalier Bayard, par Gautier, notaire à Grenoble, Gagnon, fils, avocat au Parlement et Dochier, avocat à Romans, avec une pagination séparée. A la différence des deux premières parties, il n'y a aucun texte introductif, ni discours.
Ces
3 parties des Mémoires,
ici au format in-8°, ont aussi été
publiées, aux mêmes dates, au
format in-4° :
- 1787, in-4°, 176 p.
- 1788, in-4°,
171-48 p.
- 1789, in-4°,
XXIV-185 p.
C'est le lieu ici de noter une petite particularité dans la pagination de la 2e partie des Mémoires de la Société littéraire de Grenoble. Le Mémoire sur les moyens de perfectionner l'espèce des Moutons du Dauphiné, qui a sa propre pagination, commence page 3. Il n'existe pas de page 1, la page correspondante étant la dernière de la partie précédente, chiffrée 255, suivie d'une page blanche avant de passer à la page 3. Il ne manque pourtant aucune page, comme permet de l'assurer le numérotage des cahiers. Peut-être était-il prévu de faire des éditions séparées de ce Mémoire, où la première page du cahier (celle paginée 255) aurait été remplacée par une page de titre formant la page 1. Selon nos recherches, cet ouvrage n'existe pas. Ce Mémoire ne se trouve que dans ces Mémoires de 1788.
Historique de la Société littéraire de Grenoble
Suite au décès de Mgr Jean de Caulet, évêque de Grenoble, propriétaire d'une riche bibliothèque de 40 000 volumes, les notables grenoblois s'unirent pour acheter cette collection afin de former le noyau d'une future bibliothèque publique. La souscription fut lancée le 14 janvier 1772 et, l'achat conclu, ils s'organisèrent en un comité directeur de 12 membres lors de l'assemblée du 11 juillet 1772. Après l'installation de l' bibliothèque dans l'ancien collège de Jésuites, une nouvelle assemblée tenue le 5 septembre 1773 étendit le comté directeur à 25 membres. C'est ce comité qui obtint par lettres patentes de novembre 1780, enregistrées à Grenoble le 8 janvier 1781, d'être érigé en Société littéraire. Cette nouvelle Société littéraire de Grenoble tient 3 séances publiques les 2 mai 1787, 12 mars 1788 et 5 février 1789, dont les comptes rendus, les discours tenus et les mémoires primés ont été publiés en 3 volumes. Par lettres patentes de mars 1789, enregistrées le 6 juillet 1789, la Société littéraire de Grenoble devint l'Académie delphinale, avec passage de 25 à 40 membres. Cependant, dès la fin 1790, à cause des troubles de la Révolution, elle cessa de se réunir. Le 25 novembre 1792, un décret de la Convention nationale suspendit dans toutes les académies de France, tous remplacements et toutes nominations et le 8 août 1793, un autre décret supprima toutes les sociétés savantes.
Notes sur les auteurs :
Docteur Henri Gagnon (1728-1813). Le docteur Gagon a été une personnalité centrale de la vie culturelle et sociale de Grenoble avant la Révolution et, de façon plus discrète, pendant la Révolution. Il a fait partie des notables qui ont concouru à l'achat de la bibliothèque de Jean de Caulet (1772), pour former le noyau de la future bibliothèque publique de Grenoble. Il est un des créateurs de la Société littéraire, devenue ensuite Académie delphinale, dont il a été secrétaire perpétuel. Il a aussi œuvré à la création d'un cabinet d'histoire naturelle à Grenoble (1773). Il a participé à l'Assemblé de Vizille le 21 juillet 1788. Il est le grand-père de Stendhal.
Alexandre Achard de Germane (Aspres-sur-Buëch 18 juin 1754 - Grenoble 26 mai 1826) a été reçu avocat au parlement de Grenoble en 1778. Il fut un partisan de la Révolution à ses débuts, mais, très vite, il s'en éloigna. Il émigra et devint secrétaire particulier de Louis XVIII. Après le 18 brumaire, il revint à Grenoble comme avocat, puis, en 1816, il fut nommé par Louis XVIII procureur général près la Cour de Grenoble, puis chevalier de Saint-Michel et de la Légion d'honneur. C'est à tort qu'Adolphe Rochas, et ses continuateurs (l'abbé Allemand, Georges Dioque) lui ont attribué le Mémoire sur les moyens de perfectionner l'espèce des Moutons du Dauphiné.
Etienne Tourtelle (1756-1801) est un
médecin
de Besançon, professeur de médecine à
l'Université de cette ville en 1788, puis médecin
principal à l'armée du Rhin. En 1794, il fut
nommé
professeur à Strasbourg, mais retourna à
Besançon
4 ans plus tard comme médecin en chef de
1'hôpitâl
militaire. Il a laissé plusieurs ouvrages. En 1784, il avait
traité le sujet proposé par
l'académie de
Besançon : Indiquer
les moyens d'améliorer l'espèce des moutons en
Franche-Comté.
C'est ce même sujet qu'il traite en réponse
à la
question mise à prix de la Société
littéraire de Grenoble (voir ci-dessus).
Références (Voir : Liste des sources et références)
Sur l'histoire de la Société littéraire et ses membres, l'historique le plus complet est : L'ancienne Académie delphinale et
l'établissement de la bibliothèque publique à Grenoble. Lecture faite
par M. Revillout dans la séance du 18 décembre 1857, in Bulletin de l'Académie delphinale, 1856-1860, pp. 327-366 (cliquez-ici)
Sur toute cette période, l'ouvrage de référence est : Joëlle Rochas, Muséum de Grenoble : une histoire naturelle, 2008 et la thèse qui est à l'origine de l'ouvrage : Du Cabinet de curiosités au Muséum : les origines scientifiques du Muséum d'histoire naturelle de. Grenoble (1773-1855) (cliquez-ici)
BNF : Z- 28456 < 1787
> et Z- 28457 < 1788 >
BMG :
U.395 (3 part. en 1 vol. ; 4°)
1re partie : O.5322
Bibliothèque H. Gariel (in-8°, sans description
précise)
2e partie : T.613, V.11137
(in-8°, sans description précise)
Au CCFr, on trouve des exemplaires seulement à
: GRENOBLE - BM-Etude Patrimoine, PARIS - Museum
Hist.Naturelle et STRASBOURG - BNU