Blason Dauphiné BIBLIOTHÈQUE DAUPHINOISE Armoiries Hautes-Alpes
ACCUEIL LISTE DES OUVRAGES LISTE DES PERSONNES ACTUALITES CONTACT
PAGE THÉMATIQUE : Dialectes et patois du Dauphiné

Mystères du Briançonnais en provençal haut-alpin
représentés au début du XVIe siècle

Notes sur les ouvrages

Dans les premières années du XVIe siècle, le Briançonnais vit une floraison de représentations de vies des saints, généralement appelées des mystères. Ecrits en provençal haut-alpin, ces mystères sont transposés à l'époque contemporaine, pour leur donner un caractère plus pédagogique et édifiant. Ces représentations ont fait l'objet de copies qui ont été longtemps conservées dans les archives des communes ou des paroisses. Découverts à la fin du XIXe siècle par les archivistes des Hautes-Alpes ou les curés (M. Bing, abbé Paul Gauillaume, abbé J. Fazy), ces mystères ont fait l'objet  de publications savantes, essentiellement sous les auspices de la Société d'Etudes des Hautes-Alpes. Ce sont des témoignages rares et inestimables du parler de ces régions et, de façon plus indirecte, des témoins des mentalités des Hauts-Dauphinois en ce début de XVIe siècle, quelques années avant l'apparition de la Réforme.

La liste des mystères publiés, par ordre de représentation ou de copie (ordre donné par l'ouvrage de J. Chocheyras, p. 69) est :
- Histoire de saint Antoine, 1503.
- Moralité de saint Eustache, 1504.
- Histoire de saint Pierre et saint Paul, ?
- Histoire de saint Pons, ?
- Passion de saint André, 1512.
- Histoire de la translation de saint Martin.
- Histoire de saint Barthélémy.

A cette liste de mystères, provenant tous du Briançonnais, on peut ajouter ce dernier texte, provenant de l'Embrunais. Il s'en distingue par le dialecte utilisé (Embrunais, au lieu de Briançonnais), mais aussi par le sujet. Tous les mystères du Briançonnais correspondent à des vies des saints, alors que celui-ci se rapporte à un épisode de la vie du Christ; extrait des Evangiles :
- Les Rameaux : 1531

L'ouvrage récent de référence est l'étude de Jacques Chocheyras :

Le théâtre religieux en Dauphiné du Moyen Age au XVIIIe siècle (Domaine français et provençal).
Genève, Librairie Droz, 1975, in-8° (240 x 157 mm), VIII-[2]-319 pp., 2 planches hors texte, 3 cartes dans le texte.
Collection : "Publications romanes et françaises", CXXVIII.
Mystères du Briançonnais : couverture
Pour agrandir, cliquez sur la photo

C'est une étude qui porte sur trois secteurs de l'ancien Dauphiné : Grenoble et le Bas-Dauphiné, la vallée de la Doire en amont du Pas de Suse et le Haut-Dauphiné, avec le Briançonnais et l'Embrunais. Pour ce dernier secteur, il analyse tous les mystères haut-alpins en langue provençale : origine, histoire, langue, etc., suivi d'une description analytique du contenu. L'auteur s'attache à déterminer la filiation de tous ces mystères depuis des originaux de la Basse Provence.

La Section II. Haut-Dauphiné.(pp.65-116), étudie plus particulièrement les Mystères du Briançonnais. Le sous-titre de cette section est, en soi, un résumé de la thèse de l'auteur : Les arrangeurs des campagnes : les Mystères en provençal du Briançonnais représentés au début du XVIe siècle. Elle contient un historique de tous les mystères cités ci-dessus. En annexe, l'auteur donne une analyse critiques de ces mystères (pp.165-197). La bibliographie reprend les éditions princeps de ces textes (pp. 299-300) et une recension des comptes-rendus correspondants (pp. 306-307). Dans sa conclusion, l'auteur s'attache à démontrer que tous ces mystères sont des transcriptions en provençal haut-alpin de textes élaborés en Haute-Provence. Ils auraient suivi la voie des pèlerins et des artistes en route pour l'Italie par le col du Montgenèvre. Ils auraient aussi servi de contre-propagande à l'encontre des Vaudois qui habitaient ces hautes vallées, dont les croyances réfutaient l'existence des saints. C'est ainsi qu'il répond à la question qu'il posait en introduction : "comment s'explique la représentation de ces mystères en ce lieu et à cette époque ?" En effet, la concentration de ces mystères sur une durée aussi courte et sur un territoire aussi restreint est un phénomène unique. J. Chocheyras fait aussi un parallèle entre ces  mystères et la multiplication des peintures murales dans les églises et chapelles rurales. A la différence d'un Paul Guillaume (voir ci-dessous), il ne fait pas un lien direct, mais conçoit les deux démarches comme la manifestation d'un même phénomène.

Le mystère de Sant Anthoni de Viennès
publié d'après une copie de l'an 1503 et sous les auspices de la Société d'Etudes des Hautes-Alpes, par
l'abbé Paul Guillaume
Archiviste des Hautes-Alpes, Secrétaire de la Société d'Etudes de ce département, Membre de la Société pour l'étude des langues romanes, Officier d'Académie.

Description de l'exemplaire  (Voir : Notes sur la description des ouvrages)

Gap, Société d'Etudes des Hautes-Alpes; Paris, Maisonneuve et Ce, Libraires-Editeurs, 1884,
In-8° (249r x 162 mm), CXX-222-[2] pp., 2 planches hors-texte (fac-similés)
Demi basane rouge, dos à 5 nerfs orné de fleurons dorés, couvertures conservées.
Mystères du Briançonnais : couverture Mystères du Briançonnais : titre Mystères du Briançonnais : reliure
Pour agrandir, cliquez sur les photos

Notes sur l'ouvrage

Mystère en provençal briançonnais de 1503, découvert en 1881 par l'abbé Guillaume dans les archives de Névache (Hautes-Alpes).
Le texte en lui-même, de 3965 vers, n'occupe que les pages 1 à 144. Le reste de l'ouvrage se compose d'articles, notes et commentaires sur ce texte, suivi d'un glossaire. de tous les mystères, c'est celui qui a été publié avec le plus de documents annexes.

Le contenu détaillé de l'ouvrage est le suivant :
- Faux titre et titre (p. [I-IV])
- Introduction (pp. V-VI). Simple texte introductif à la reproduction du document suivant. Remerciement à la Société d'Etudes des Hautes-Alpes pour avoir permis la publication de ce document. Cette Introduction est datée de Gap, 25 avril 1884.
- Notes sur les mystères provençaux récemment découverts dans le département des Hautes-Alpes, et en particulier sur le mystère de Saint-Antoine de Viennois. (pp. VII-XXVII). Reproduction d'une communication lue à la réunion des Sociétés des Beaux-Arts des départements à la Sorbonne le 12 avril 1882. C'est une étude sur les Mystères briançonnais, l'histoire de leurs découvertes, leurs origines, etc. Dans cette communication, il fait un rapprochement entre ces mystères et les peintures murales qui ornent certaines églises ou chapelles dans les Hautes-Alpes.
- Observation. (pp. XVIII- XXXII). Complément, en particulier sur l'identification du copiste.
- Pièces justificatives, extraits, notes et documents. (pp. XXXIII-CXX). Publication de nombreux documents (de A à K, excepté I) qui viennent compléter l'exposé précédent. Ce sont souvent des points d'érudition très précis. L'auteur poursuit sa thèse sur le rapprochement entre ces mystères et les cycles de peintures murales du Briançonnais. C'est ce rapprochement qui formera le cœur de l'échange polémique entre l'abbé Guillaume et Joseph Roman. En notes, mais aussi parfois dans le texte (voir en particulier le document E), l'abbé Paul Guillaume attaque fréquemment Joseph Roman.
- Les deux planches de fac-similés sont incluses après ces pages.
- Mystère de Saint Antoine de Viennois (copie de l'an 1503). (pp. 1-144). Publication du texte original.
- Analyse philologique du mystère de Saint-Antoine, par l'abbé L. Moutier (pp. 145-164). Datée de Marsanne (Drôme), 12 juin 1884.
- L'édition du Mystère de Saint-Eustache, par M. Paul Meyer (pp. 164-167). Article paru dans la revue Romania. La reproduction de cet article est accompagnée de commentaires de l'abbé Guillaume.
- L'édition du Mystère de Saint-André, par M. Paul Meyer (pp. 167-177). Article paru dans la revue Romania.
- Divers textes de Paul Guillaume (pp. 177-208), dont une étude sur la Valeur littéraire du Mystère de Saint Antoine de Viennois. Ce sont dans ces textes que l'abbé Paul Guillaume se laisse aller à la polémique la plus violente avec Joseph Roman. Les pages 182 à 202 de la polémique avec Joseph Roman à propos de l'histoire de l'Argentière, ont été tiré part : Procédés scientifiques de M. J. Roman et Accusé de réception de sa « Première lettre à M. l'abbé Guillaume », Gap, Typographie et lithographie Jouglard père et fils, 1884, in-8° (250 x 165 mm), 23 pp.
- Glossaire. (pp. 209-222)
- Table (pp. [223-224]).

Une note en fin de table indique que l'impression a débuté le 25 avril 1884, pour se terminer le 25 novembre 1884.
Le titre et la couverture portent : "Travail honoré du prix de philologie au concours de la société scientifique et littéraire des Basses-Alpes, du 20 mai 1883."
La couverture porte une coquille : d'après une copie de l'an 1506, au lieu de : d'après une copie de l'an 1503.

Dans un article paru dans le Bulletin de la Société d'Etudes des Hautes-Alpes, 1883, pp. 264-296, Notice historique sur l'Argentière, l'abbé Guillaume rappelle la découverte de ce mystère et propose d'en rapprocher les personnages aux représentations des vertus et des vices dans les peintures murales de l'église de l'Argentière (p. 283).

Cet ouvrage a été distribué aux membres de la Société d'Etudes des Hautes-Alpes. Dans la revue rétrospective de l'année 1884 (Bulletin de la Société d'Etudes des Hautes-Alpes, 1885, p. 3), on précise que la Société "adressera incessamment, à tous ses membres, le Mystère de Saint-Antoine, qui, avec une introduction, un glossaire et des notes diverses, n'aura pas moins de 350 pages et présentera une véritable étude sur nos mystères briançonnais. Le développement donné à ce travail, annoncé depuis longtemps, en a seul retardé l'envoi". Au 31 décembre 1884, la société comptait 329 membres, 31 bibliothèques abonnées et 64 sociétés correspondantes.

Cette édition a fait l'objet d'un compte-rendu par Paul Meyer, directeur de l'Ecole des Chartes dans la revue Romania, T. XIV, pp. 295-297 (cf. Bulletin de la Société d'Etudes des Hautes-Alpes, 1886, p. 135). En réponse aux commentaires critiques de Paul Meyer sur la méthode suivie pour publier ce manuscrit, l'abbé Guillaume précise que cet ouvrage "est moins une œuvre d'érudition qu'une œuvre de vulgarisation".

Il en a été donné une traduction en allemand et en français :
Le mystère de Sant Anthoni de Viennès 1503, publ. par l'abbé Paul Guillaume
Das Mysterienspiel vom heiligen Antonius aus dem Viennois, übersetzt von Annedore und Peter Haberl
Le mystère de Saint-Antoine de Viennois, trad. par Gaston Tuaillon
Codex Antonii 1426, herausgegeben von Joseph Kiermeier-Debre
München : Verlag der Gesellschaft, 2002, 343 p.-1 dépl. : ill. en noir, couv. ill. en coul. ; 21 x 22 cm
Texte en occitan traduit en français et en allemand. - N° 10 de : "Antoniter-Forum"

Il existe un extrait de cet ouvrage, qui contient tous les textes, à l'exception du texte lui-même du mystère, du glossaire et de la table.  La pagination reste en romains tout le long de l'ouvrage, même pour les textes paginés en arabe dans l'édition "complète" (des pages 145 à 208). La page de titre est identique. La couverture porte Introduction au mystère... au lieu de Le mystère... et le faux titre indique : Plaquette alpines. – n° 17.  Le mystère de Sant Anthoni de Viennès. Introduction.


Gap, Société d'Etudes des Hautes-Alpes; Paris, Maisonneuve et Ce, Libraires-Editeurs, 1884
In-8° (252 x 164 mm), CLXXXIV pp., 2 planches hors-texte (fac-similés).
Mystères du Briançonnais : couverture Mystères du Briançonnais : titre
Pour agrandir, cliquez sur les photos

Jacques Chocheyras consacre une longue notice à ce mystère, qu'il considère comme l'un des plus intéressants. Au terme de son analyse, il conclut que l'original a été composé dans un établissement antonin de la vallée de la Durance, puis est arrivé dans le Briançonnais par un moine itinérant qui remontait la vallée. Le texte aurait été adapté à Briançon. Il aurait aussi eu une visée missionnaire à l'époque même où les Franciscains tentaient de purger les hautes vallées de l'hérésie vaudoise.

BNF : 8-YF-163 et BNF : 8-LK1-203 (n° 17) pour l'Introduction ....

Le mystère de saint Eustache
joué en 1504 sous la direction de B. Chancel, Chapelain du Puy-Saint-André, près Briançon (Hautes-Alpes)
et publié par

L'abbé Paul Guillaume
Archiviste des Hautes-Alpes, Membre de la Société pour l'Etude des langues romanes, Mainteneur du Félibrige

Description de l'exemplaire  (Voir : Notes sur la description des ouvrages)

Gap, Société d'Etudes des Hautes-Alpes; Paris, Mainsonneuve et Ce, Libraires-Editeurs, 1883
In-8° (250 x 160 mm), 115 pp.
Mystères du Briançonnais : couverture Mystères du Briançonnais : titre
Pour agrandir, cliquez sur les photos

Notes sur l'ouvrage

Le mystère de saint Eustache a été découvert par l'abbé Fazy en juin 1878 dans les archives de Puy-Saint-André. Il a été publié par l'abbé Guillaume dans la Revue des langues romanes, 3ème série, tomes VII et VIII (Mars-Novembre 1882). Notons que celui-ci ne signale pas la primauté de la découverte par l'abbé Fazy (voir ci-dessous, le conflit entre les deux hommes). Il donne l'impression d'en être le découvreur.

L'ouvrage se compose d'une courte introduction (p. 5-22), de la transcription proprement dite, sans traduction, mais annotée (p. 23-111) et d'une observation sur le mystère de saint André qui était en cours de publication par l'abbé Fazy (p. 112-115). Dans une note de la page 22, il annonce la découverte du mystère de Sant Antoni qui a été publié en 1884.

L'édition de ce mystère a fait l'objet d'un compte-rendu de Paul Meyer dans la revue Romania (reproduit dans la publication du mystère de Sant Anthoni de Viennès, p. 164). Il déplore l'absence d'une traduction française, ce dont se justifie l'abbé Guillaume. Dans le compte-rendu de la publication du mystère de saint André, par l'abbé Fazy (aussi reproduit dans la publication du mystère de Sant Anthoni de Viennès, p. 167), Paul Meyer renvoie dos à dos les deux transcripteurs : la manière dont ont été publiés ces 2 mystères "dénote une grande inexpérience dans l'art d'éditer les textes".

Toujours dans sa publication du Mystère de Sant Anthoni de Viennès, p. IX, l'abbé Guillaume relate la découverte du manuscrit du mystère de saint Eustache. Il préfère d'ailleurs l'expression "rencontré", plutôt que "découvert". Il ajoute en note (p. X), que ce mystère a été publié dans la Revue des langues romanes, et qu'il "a été distribué séparément aux 200 plus anciens membres de la Société d'Etudes, le 1er janvier 1884".

L'annonce de la publication du mystère de saint Eustache est faite dans la rubrique bibliographique consacrée à la Revue des langues romanes, parue sous la plume de l'abbé Guillaume dans le Bulletin de la Société d'Etudes des Hautes-Alpes, 1882, pp. 62-65. Dans le même bulletin, dans le compte-rendu de l'assemblée de la Société d'Etudes du 10 mars 1882 (pp. 141-146), l'abbé Guillaume annonce que la publication a commencé et qu'il en sera fait "un tirage à part qui permettra à la Société de réserver, pour chacun de ses deux cents plus anciens membres, un exemplaire de ce curieux drame roman". Il y eut, semble-t-il, quelques aléas. Ces exemplaires ont été en définitive distribués avec le premier bulletin de 1884.

Cet ouvrage a fait l'objet d'une deuxième édition, avec la traduction en français :
Le mystère de saint Eustache, joué en 1504, sous la direction de B. Chancel, chapelain du Puy-Saint-André, près Briançon (Hautes-Alpes) et publié par l'abbé Paul Guillaume. Deuxième édition, avec une traduction française.

Montpellier, Imprimerie Centrale du Midi (Hamelin frères), 1891
In-8° (252 x 160 mm), 161-[2] pp.

Les 115 premières pages sont identiques à la première édition, au titre près. Vient ensuite la traduction en français.
Mystères du Briançonnais : couverture Mystères du Briançonnais : titre
Pour agrandir, cliquez sur les photos

BNF : 8-YF-159 et BNF : 8-YF-537 pour la deuxième édition.
Réédition (reproduction en fac-similé) : Genève, Slatkine, 1978 (BNF : 8-YF-3290)

Istoria Petri & Pauli. Mystère en langue provençale du XVe siècle
publié d'après le manuscrit original, sous les auspices de la Société d'Etudes des Hautes-Alpes par
L'abbé Paul Guillaume
Chanoine honoraire, Archiviste des Hautes-Alpes, Membre de la Société pour l'étude des langues romanes, Correspondant du Ministère de l'Instruction publique pour les Travaux historiques.

Description de l'exemplaire  (Voir : Notes sur la description des ouvrages)

Gap, Société d'Etudes des Hautes-Alpes; Paris, Maisonneuve et Ce, Libraires-Editeurs, 1887
In-8° (252 x 164 mm), XX-236 pp.
Mystères du Briançonnais : couverture Mystères du Briançonnais : titre
Pour agrandir, cliquez sur les photos

Notes sur l'ouvrage

Le mystère de saint Pierre et saint Paul a été découvert en 1865 par M. Bing, archiviste des Hautes-Alpes, dans les archives de Puy-Saint-Pierre, avec le Mystère de Saint-Pons.

Le contenu détaillé de l'ouvrage est le suivant :
- Faux titre et titre (p. I-IV)
- Dédicace « à Frédéric Mistral, en souvenir de la Saint-Estelle célébrée à Gap le 23 mai 1886 » (p. V)
- Introduction (pp. VII-XX). Signée en fin, Gap, 21 janvier 1887. Ce mystère fait partie des 8 connus, dont 5 trouvés dans les Hautes-Alpes. La liste est donnée pour ceux des Hautes-Alpes, avec les circonstances de leur découverte (lieux, dates, inventeurs, etc.) et, pour certains, avec les références de leur publication. Celui de Petri & Pauli a été découvert en 1865 par M. Bing, archiviste des Hautes-Alpes, dans les archives de Puy-Saint-Pierre, avec le Mystère de Saint-Pons. Des 5 mystères hauts-alpins, seuls ces deux derniers restaient alors à publier. Après cette publication, il espère pouvoir donner au public le mystère de Saint-Pons. 
Paul Guillaume décrit ensuite le manuscrit, sa présentation, son écriture, etc. Ce mystère contient 6135 vers, partagés en deux journées : 2295 pour la première et 3838 pour la seconde. Il donne ensuite une description précise du contenu. L'Introduction se termine par un Errata.
- Publication du texte, sans traduction (pp. 1-236).

Istorio de Sanct Poncz. Mystère en langue provençale du XVe siècle
publié d'après un manuscrit de l'époque par
Paul Guillaume
Chanoine honoraire de Gap, Membre de la Société pour l'étude des langues romanes, Correspondant du ministère de l'Instruction publique et du Comité des sociétés des beaux-arts, Archiviste des Hautes-Alpes.

Description de l'exemplaire  (Voir : Notes sur la description des ouvrages)

Gap, Société d’Études des Hautes-Alpes ; Paris, Maisonneuve et Charles Leclerc, Libraires-Éditeurs, 1888
Iin-8° (254 x 165 mm), XV-243 pp.
Vignette au titre et sur la couverture (« Société des Langues Romanes »).
Mystères du Briançonnais : couverture Mystères du Briançonnais : titre
Pour agrandir, cliquez sur les photos

Notes sur l'ouvrage

Comme le précédent, le mystère de saint Pons a été découvert en 1865 par M. Bing, archiviste des Hautes-Alpes, dans les archives de Puy-Saint-Pierre. Cette publication clôt l'ensemble des publications des mystères briançonnais alors connus.

Le contenu détaillé de l'ouvrage est le suivant :
- Faux titre et titre (p. I-IV)
- Introduction (pp. V-XV). Dans cette introduction, P. Guillaume rappelle que cet ouvrage termine la publication des mystères briançonnais « en langue vulgaire » et donne la liste des éditions des 5 mystères, sur les 8 dont se compose le répertoire en provençal ancien. Comme celui de Saint-Pierre et Saint-Paul, le manuscrit de ce mystère a été trouvé par l'archiviste Charles Bing dans les archives de Puy-Saint-Pierre en 1865. Après avoir relaté les différents projets inaboutis de publication de ce mystère, il passe à une description du manuscrit, puis du contenu. Pour résumer l'histoire relatée par ce mystère, celle de saint Ponce ou Pons, évêque de Cimiez (257-261), il reproduit un long extrait de l'histoire de sa vie par Honoré Bouche dans son Histoire de Provence. Il explique ensuite qu'il ne donne ni analyse philologique, ni glossaire, s'en remettant à une publication ultérieure par lui-même ou un « romaniste des plus distingués ».
- Texte des 2 journées de l'Istorio de Sanct Poncz (pp. 1-215). C'est la transcription du manuscrit, sans ajouts ni appendice, avec seulement quelques notes brèves, pour signaler des particularités du manuscrit : corrections, difficultés de lecture, etc. Il n'y a pas non plus de traduction. Les deux journées représentent 5415 vers.
- Modifications postérieures (pp. 216-243). Il s'agit d'ajouts ou de modifications au texte initial, sur des feuillets intercalaires. Comme expliqué dans l'introduction, Paul Guillaume a choisi de ne pas les insérer à leur place dans le texte, mais de les regrouper à la fin, dans cette partie.

C'est la reprise telle quelle de la publication dans la Revue des langues romanes. Le détail de la publication est le suivant :
Revue des langues romanes, publiée par la Société pour l'étude des langues romanes, 4e série, tome 1er, tome XXI de la collection, Montpellier, 1887.
Il est annoncé dans la Table des matières : « Le Mystère de Saint Pons (P. Guillaume). »
Dans ce numéro, il est publié en 2 parties, sans introduction :
pp. 317-420, qui correspondent aux pp. 1-104 du tiré à part.
pp. 461-553, qui correspondent aux pp. 104-196 du tiré à part.
Revue des langues romanes, publiée par la Société pour l'étude des langues romanes, 4e série, tome 2e, tome XXII de la collection, Montpellier, 1888.
Il est annoncé dans la Table des matières : « Istorio de Sanct Pons (suite et fin) (P. Guillaume) »
Dans ce numéro, il est publié en 2 parties, continuant la publication de l'année précédente :
pp. 5-24, qui correspondent aux pp. 197-215 du tiré à part.
pp. 250-276, qui correspondent aux pp. 216-243 du tiré à part, qui se poursuit de la pp. 276-285 par le texte qui forme l'introduction du tiré à part (pp. V-XV).

Comme la revue, ce tiré à part a été imprimé par l'Imprimerie centrale du midi, Hamelin frères, Montpellier.

Le financement du tiré à part a été pris en charge par la Société d'Etudes des Hautes-Alpes (voir BSEHA, 1889, pp. XXV, XXX et 57).

Dans le BSEHA, 1882, p. 60, est reproduite une lettre du sénateur Guiffrey au préfet des Hautes-Alpes à propos de la publication projetée de ce mystère et du précédent par Paul Meyer,  dans la collection des anciens textes français. Ce projet n'a pas abouti.

Ce mystère fait l'objet de deux passages dans : Le théâtre religieux en Dauphiné du Moyen Age au XVIIIe siècle (Domaine français et provençal), de Jacques Chocheyras :
pp. 93-96, dans le chapitre sur les Mystères de Puy-Saint-Pierre. Il considère qu'il a été joué à Puy-Saint-Pierre après 1503 et que c'est une traduction en dialecte embrunais d'un texte provençal, présenté à la cour du roi René entre 1464 et 1480. Pour lui, de tous les mystères, c'est celui « qui se rapproche le plus d'une véritable œuvre littéraire, grâce à un certain mouvement et un certain naturel. »
pp. 183-187, qui est une analyse du texte.

BNF : 8-YF-366

Mystère de Saint-André, par Marcellin Richard, 1512.
Publié avec une introduction, une nomenclature des documents en langue vulgaire connus dans les Hautes-Alpes, et un petit glossaire par
L'abbé J. Fazy
Curé de Lettret

Description de l'exemplaire  (Voir : Notes sur la description des ouvrages)

Aix, Imprimerie Provençale, 1883
In-8° (250 x 165 mm), XIV-146 pp.
(la numérotation arabe continue la numérotation romaine).
Mystères du Briançonnais : couverture Mystères du Briançonnais : titre
Pour agrandir, cliquez sur les photos

Notes sur l'ouvrage

Le mystère de saint André a été découvert par l'abbé Fazy en 1878 dans les archives de Puy-Saint-André, avec celui de saint Eustache. Il semble y avoir eu une sourde lutte entre les abbés Fazy et Guillaume autour de la publication de ces mystères. Cela donna ensuite lieu à un échange polémique.

Ce mystère rapporte le récit de la passion de saint André.

Le contenu détaillé de l'ouvrage est le suivant :
- Faux titre et titre (p. I-IV)
- Introduction (pp. V-XIV). Découverte du manuscrit, en 1878, à Puy-Saint-André, qui se trouvait avec celui de saint Eustache, en cours de publication par Paul Guillaume. Description du manuscrit et résumé du contenu du mystère, suivi d'une rapide analyse. Se termine par des considérations sur la valeur morale et éducative de ce type de mystère.
- Documents en langue vulgaire actuellement connus dans les Hautes-Alpes (pp. 15-23). Il donne la liste de 8 documents en patois, dont certains sont inédits (il en transcrit certains ici) et d'autres ont été publiés (il donne les références). Il donne ensuite la liste, avec un court notice descriptive, des 5 mystères briançonnais alors connus.
- Liber Secundus Sancti Andree (pp. 25-130). Transcription, sans traduction, du mystère de saint André. Seul le deuxième livre a été retrouvé.
- Additions postérieures (pp. 131-132). Ajout de deux fragments, en fin de manuscrit.
- Notes (pp.133-134). 6 notes sur des points du manuscrits.
- Petit glossaire (pp. 137-143). Donne la signification d'un certain nombre de mots.
- Errata (pp. 144-146).

La couverture porte un titre légèrement différent : Le mystère de Saint-André, par Marcellin Richard, 1512. Découvert en 1878 et publié avec une introduction, une nomenclature des documents en langue vulgaire connus dans les Hautes-Alpes et un petit glossaire.

Cette publication a provoqué un échange d'articles polémiques entre l'abbé Paul Guillaume et l'abbé Fazy.

BNF : 8-RF-677

Les Rameaux.
Mystère du XVIe siècle en dialecte embrunais, publié avec une introduction et des notes par Louis Royer et suivi d'une esquisse philologique et d'un glossaire par A. Duraffour.

Description de l'exemplaire  (Voir : Notes sur la description des ouvrages)

Gap, Imprimerie Louis Jean, 1928
In-8° (252 x 164 mm), [4]-138 pp.
Mystères du Briançonnais : couverture Mystères du Briançonnais : titre
Pour agrandir, cliquez sur les photos

Notes sur l'ouvrage

Mystère en provençal haut-alpin (Embrunais). Il met en scène l'épisode de l'arrivée du Christ à Jérusalem et le repas chez Simon une semaine avant Pâques (les Rameaux), en situant l'action à l'époque de la rédaction du mystère. Cela nous offre des scènes de la vie quotidienne de cette époque. Rédigé par le carme Decressent en 1529 et copié en 1531 par un certain Faure, il n'a jamais été joué, à cause de la médiocrité de sa rédaction et de son style : Factura nihil valet. C'est cependant un témoignage sur le parler embrunais au début du XVIe siècle et sur l'expression de la vie dans l'Embrunais à cette époque.

L'ouvrage se compose de :
- Introduction (pp. 1-8). Le manuscrit appartient à la collection du comte Gabriel de Saint-Ferriol, en provenance de la bibliothèque Artus de Saint-Prunier. Louis Royer décrit ensuite le manuscrit et le contenu détaillé de l'ouvrage.
- Liste des personnages d'après leur ordre d'entrée en scène. (p. 9)
- Lou mysteri des Rampans. (pp. 9-105). Publication du texte du Mystère. Il contient 2753 vers.
- Notes critiques (pp. 107-110). Notes qui complètent le texte.
- La langue du Mystère des Rampans. Esquisse philologique, par A. Duraffour (pp. 111-130). Il s'agit d'une analyse du texte du point de vue de la langue parlée.
- Glossaire. (pp. 131-136). Ce glossaire fait référence aux vers où sont cités les mots.
- Errata et corrigenda. (pp. 137-138).

Ce texte est composé de deux extraits du Bulletin de la Société d'Etudes des Hautes-Alpes :
- Les Rameaux. Mystère du XVIe siècle en dialecte embrunais, 1927, p. 1 à 64, 1928, p. 38 à 82
- La langue du mystère des Rampans - Esquisse philologique, d'Antonin Duraffour, 1928, p. 83 à 107

Ce tiré à part contient en plus un Errata et corrigenda (pp. 137-138) qui ne se trouve pas dans le Bulletin de la Société d'Etudes des Hautes-Alpes.

BNF : 8-RF-676

Notes sur les exemplaires

Les ouvrages suivants se trouvent reliés ensemble :
- Le mystère de Saint Eustache ....
- Mystère de Saint-André...
- Observations sur l'édition du mystère de St-André de M. l'abbé J. Fazy, curé à Lettret
- Introduction au mystère de Sant Anthoni de Viennès...
- Istoria Petri & Pauli...

Demi basane marron, reliure à la bradel, dos carré lisse, titre doré.

Exemplaire relié par Sicard, à Digne, 1936, pour Elzéar Lieutaud (Volonne 1881 - Laragne 1947), juge de paix à Laragne. Il était le fils du félibrige Victor Lieutaud (1844-1926).
Mystères du Briançonnais : reliure
Pour agrandir, cliquez sur la photo

Les autres ouvrages, à l'exception du Mystère de Sant Anthoni de Viennès... (voir ci-dessous), sont brochés.

Références  (Voir : Liste des sources et références)

Voir ci-dessus.