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PAGE THÉMATIQUE : Exploration du Haut-Dauphiné(Oisans/Ecrins) |
Auguste Reynier
Quelques ascensions
Description de l'exemplaire (Voir : Notes sur la description des ouvrages)
Grenoble,
Editions Didier & Richard, s.d. (1930) In-8° (226 x 140 mm), 143-[4] pp. 4 planches photographiques (héliogravure) hors texte dont une frontispice. |
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Pour agrandir, cliquez sur les photos |
Notes sur l'exemplaire
Broché
Notes sur l'ouvrage
Ouvrage qui rassemble 5
récits des
principales ascensions
d'Auguste Reynier dans le massif des Ecrins. Ce recueil a
été publié juste après son
décès, en forme d'hommage à l'homme et
à
ses
ascensions. C'étaient toutes des nouvelles voies ouvertes
dans
ce massif. En
effet, après la conquête de tous les sommets par
les voies devenues "normales", vint le temps de la recherche
de
nouvelles voies, souvent dans les autres faces du sommet,
toujours plus difficiles que la "classique". Cette recherche a
marqué une nouvelle étape dans l'histoire de
l'alpinisme.
Dans le massif des Ecrins, Auguste Reynier a
été un des pionniers de ce nouvel alpinisme, en
particulier en ouvrant la voie qui porte son nom dans la face sud-est
de la Barre des Ecrins en août 1893. Pour donner la
mesure
de l'exploit, rappelons qu'il faudra attendre les frères
Vernet
pour qu'une nouvelle tentative soit réussie en
1924. Toutes
ces courses ont été faites avec ses deux guides
habituels
: Joseph Turc et Maximin Gaspard.
Le style des textes est sobre, loin d'un certain lyrisme qui
était parfois de mise à l'époque. Il
adopte volontiers un ton
légèrement ironique et modeste, donnant presque
une impression de facilité de ces
premières
pourtant difficiles et ambitieuses. Avec Auguste Reynier, il semble
presque naturel de s'attaquer à la face sud-est de la Barre
des
Ecrins.
Les 5 courses reprises dans ce recueil sont :
- La Brèche
Joseph Turc (3870 mètres environ).
- Escalade de la
muraille des Ecrins, versant du Glacier Noir.
- La Pointe de la
Muande et les Rouies par l'arête
méridionale.
- Du Valgaudemar
à la Bérarde, par la
Crête des Bans.
- Le Col du Glacier
Noir.
Tous ces récits ont d'abord paru dans différentes
revues d'alpinisme, puis ont été tirés
à part sous forme de plaquettes. Arthur
Raymann, dans la bibliographie de son ouvrage : Evolution de l'Alpinisme dans
les Alpes Françaises,
donne les références des 5 articles
à l'origine des plaquettes, puis de ce recueil (par ordre
chronologique) :
- Escalade de la
muraille des Ecrins, versant du Glacier Noir : Annuaire
de la Société des Touristes du
Dauphiné, 1893, pp. 105-124.
- La Pointe de la Muande et les Rouies par l'arête
méridionale. Deux courses nouvelles le même jour
(18 juillet 1894) : Revue Alpine, 1895, pp. 193-201.
- Du Valgaudemar à la Bérarde, par la
Crête des Bans : Revue Alpine, 1898, pp. 157-171
et 189-205.
- La Brêche Joseph Turc : Revue des Alpes
dauphinoises, 15
juil.-15 août 1898.
- Le col du Glacier Noir : Revue des Alpes dauphinoises,
1899-1900, pp.
1-8 et 25-33.
Il donne aussi cet article, qui n'a pas été
repris : Le "Coup de
Sabre" : Revue Alpine, 1897, pp. 273-275.
Les 4 planches ne sont malheureusement
pas
légendées. S'il ne fait aucun doute que la
première planche (en frontispice) représente
Auguste
Reynier, il est plus difficile d'identifier les personnes
présentes sur les autres planches. Sur la 2e,
on reconnaît aisément Pierre Gaspard au centre,
debout. Quant à la 4e
planche, j'avance l'hypothèse que l'on y voit Auguste
Reynier au
centre, entouré de ses deux guides favoris Maximin Gaspard
et
Joseph Turc.
Planche
I (Frontispice) |
Planche
II |
Planche
III |
Planche
IV |
Pour agrandir, cliquez sur les photos |
Ce recueil a été tiré à
petit nombre : 150 exemplaires numérotés
sur Pur Fil
Lafuma (ex n° 3).
Sur la voie Reynier dans la muraille sud-est de la
Barre des Ecrins, une bonne synthèse est donnée par
Henri Isselin, La Barre des Ecrins
(pp. 112-122). Il
résume le récit de l'ascension
d'après la compte rendu de Reynier. En introduction, il
précise qu'Auguste Reynier, "Grenoblois, que son esprit
d'entreprise conduira fréquemment vers des voies nouvelles",
est alors âgé de 44 ans : "on le
dépeint comme un homme d'affaires fort occupé; il
ne dispose pas de loisirs suffisants pour se livrer à un
entraînement préalable. Sa résistance
et plus encore son énergie lui permettront cependant de
mener à bien des courses très dures." (p. 112). Il
relève aussi le style de ses récits "exempts
de toute emphase." et conclut : "Disons que sur le plan de l'alpinisme
il se comporte en cartésien".
L'ascension a lieu le 9 août 1893. Henri Isselin s'interroge
: "Mais la face sud-est était-elle réellement
vaincue ? On pouvait en douter et, à coup sûr, en
discuter". En effet, ils sont arrivés en dessous du sommet
et ne l'ont pas atteint directement depuis la face sud : "La voie
Reynier ne partait pas de la base de la paroi et n'aboutissait pas au
sommet." Il finit : "sans vouloir entreprendre une
exégèse trop subtile du texte de Reynier, on
éprouve à sa lecture le sentiment que son auteur
n'a pas considéré sa victoire comme
complète." (p. 122). Il faudra attendre les
frères Vernet pour que la voie par la face sud-est soit
vraiment ouverte, en 1924.
Sur Maximin Gaspard et Joseph Turc, voir Saint-Christophe-en-Oisans.
Les derniers guides paysans., de R. Glénat, qui
donne de courtes
biographies avec la liste des principales courses, respectivement pp.
169-172 et pp. 135-137.
Auguste Reynier (1849-1929) est un
homme d'affaires et alpiniste dont le nom reste lié
à quelques grandes voies du massif des Ecrins : Ailefroide,
Ecrins, Les Bans, Les Rouies, etc. Il a aussi ouvert quelques voies
dans le massif du Mont-Blanc.
Références (Voir : Liste des sources et références)
Perret : 3680 : "Il s'agit d'une
édition posthume qui réunit des
articles publiés pour la plupart dans l'Annuaire de la S.T.D.
Récits
d'ascensions en Oisans dans la massif des Ecrins, au style sobre et
attachant. Très rare ouvrage d'une des plus grandes figures
de
l'alpinisme grenoblois".
3 exemplaires au CCFR :
BNF : 8-L19bis-121, PARIS - Bib. Sainte Geneviève
: 8 L SUP 6761 et BMG : V.13341 (ex. n° 77).
Sur Auguste Reynier :
Dictionnaire de la
montagne, S. Jouty et H. Odier
Alpes. Dictionnaire,
Glénat