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PAGE THÉMATIQUE : Topographie du Haut-Dauphiné


Carte topographique du Massif du Mont Pelvoux
Reproduction des Minutes de l'Etat-Major français
Echelle de 1/40.000e

Description de l'exemplaire  (Voir : Notes sur la description des ouvrages)

Club alpin français; Annuaire de 1874.
Esquisse de la mise en relief par Mr. Prudent Capne. du génie.
Gravé par Erhard, 12 rue Dugay-Trouin. Paris.
Paris. Imp. Monrocq, 3 rue Suger.
Une carte lithographiée en couleurs : h. 60,5 x l. 76 cm. sur une feuille de h. 60 x l. 84,5 cm.
Carte topographique du Massif du Pelvoux : titre
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Notes sur l'exemplaire

La carte a été entoilée. La marge extérieure a été supprimée, enlevant toutes les indications (voir ci-dessous).
Dimension de la toile : h. 63 x l. 79,5 cm.
Dimension pliée : h. 21 x l. 11,6 cm.
Carte topographique du Massif du Pelvoux : couverture
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Notes sur l'ouvrage

Carte du massif des Ecrins, appelé ici massif du Mont-Pelvoux, au 40.000e, distribuée avec le premier Annuaire du Club Alpin français, pour l'année 1874, paru en 1875. C'est la première carte du massif à cette échelle, précisant la topographie et la toponymie du massif.


Carte topographique du Massif du Pelvoux
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Rapide historique de la cartographie du massif des Ecrins

La cartographie du massif, en particulier de la partie interne du massif, a été longue à se mettre en place. Pendant longtemps, la zone interne a été grossièrement figurée et la toponymie quasiment absente, à l'exception de quelques noms de rivières, de vallées et de cols. Il faut attendre les travaux des ingénieurs militaires au XVIIIe siècle, pour que la topographie se précise peu à peu. La première carte qui représente une avancée significative est celle levée sous la direction de Bourcet entre 1749 et 1754. Elle a été publiée en 1758 : Carte géométrique du Haut-Dauphiné. Cette carte a fait autorité pendant un siècle. Les premiers voyageurs anglais, jusque dans les années 1860, se sont fondés sur cette carte pour leurs explorations du massif. En parallèle, dès 1828, le massif a fait l'objet de campagnes de relevés dans le cadre de la future carte d'état-major. En 3 campagnes, menées par le capitaine Durand en 1828, 1829 et 1830, sont précisés la topographie du massif, en isolant clairement les Ecrins, des autres sommets : le Pelvoux, les Agneaux, etc., en déterminant avec une bonne exactitude les altitudes des principaux sommets. C'est à ce moment qu'est déterminée l'altitude du point culminant, à 4.103 m pour la Barre des Ecrins, et que la prééminence de ce sommet est fixée par rapport au Pelvoux. Rappelons que pour cela, le capitaine a fait la première ascension du Pelvoux (3.954 m.). Dans le même temps, une enquête est conduite pour fixer la toponymie de la région, en particulier pour les noms des sommets. Cependant, l'ensemble de ces résultats resta inconnu du public, jusqu'à la parution de la feuille de la carte d'Etat-Major n° 189, au 80.000e, de la région de Briançon, en 1866. Alors, pour la première fois, la topographie du massif est mise à disposition des premiers touristes. Elle a marqué un pas en avant significatif  pour les travaux futurs de cartographie. C'est dans ce contexte que le Club Alpin Français décide de joindre à son premier annuaire de l'année 1874 une carte du massif à une échelle plus petite, mise en couleurs et en relief, sur la base des minutes de la carte d'Etat-Major. Ce travail de mise au net et de gravure a été confié au capitaine Ferdinand Prudent. Il s'est basé sur les minutes en couleurs de la carte d'état-major, levées au 40.000e, alors que la feuille livrée au public en 1866 était une réduction à l'échelle du 80.000e.  Une comparaison de cette carte avec une édition moderne au 25.000e montre que la topographie de l'ensemble du massif est désormais correct. Les ajustements ne seront que des précisions apportées sur la disposition du terrain dans des zones peu parcourues. De même, les altitudes sont en général proches des altitudes définitives. En revanche, le nombre de points d'altitudes relevées semble encore très faible. Du point de vue de la toponymie, on constate qu'il y a très peu de noms de sommets. Les différents sommets, pointes, cols, brèches, glaciers, accidents de terrain, qui sont aujourd'hui clairement nommés, sont encore "anonymes". Il suffit de comparer n'importe quelle partie du massif  : Meije, Pelvoux, Ecrins, Agneaux, etc. pour constater ce fait. Le corollaire est que la description précise de la micro-topographie d'une montagne reste aussi à faire. Néanmoins, les futurs topographes ont une excellente base de travail. Dans ce travail de cartographie fine, ce sont deux noms qui vont s'illustrer, des passionnés du massif plus que des cartographes "officiels", Paul Guillemin et Henry Duhamel. Chacun, sur la base d'une observation de terrain, va peu à peu préciser la topographie et la toponymie. En parallèle, les ascensions et premières dans le massif sont une source de noms de baptême. C'est ainsi que de nombreux sommets, cols, etc. sont baptisés du nom du premier ascensionniste. Une nouvelle étape importante est la publication de la carte du massif en 4 feuilles au 100.000e, dessinée par Henry Duhamel et jointe au Guide du Haut-Dauphiné, en 1887.  A partir de ce moment , on peut considérer que le massif est correctement cartographié.

La publication dans l'Annuaire du Club Alpin Français

Dans l'Annuaire de 1874, elle annoncée : 
"Carte topographique du massif du Mont-Pelvoux, reproduction (avec l'autorisation spéciale du ministre de la guerre) des minutes de l'état-major français, au 40/1,000, gravée sur pierre par Erhard (en couleur). —A la fin du volume ou dans un rouleau."

Le même Annuaire contenait une carte des Pyrénées, sous la même présentation : "Carte du Mont-Perdu et de la région calcaire des Pyrénées Centrales", ainsi que des cartes incluses dans l'Annuaire, en planches hors texte. Une meilleure connaissance des massifs français était une des missions du tout récent, Club Alpin Français fondé en 1874. Le Haut-Dauphiné, longtemps délaissé par les touristes français et devenu la chasse gardée - le terrain de jeu - des alpinistes anglais, était une terre de reconquête, si l'on ose utiliser ce mot, dans le contexte très nationaliste de la création du club. La publication de cette carte participe de ce mouvement.

Lors de l'entoilage de la carte, les marges extérieures ont été supprimées, faisant disparaître du même coup toues les indications sur la carte. Les information reproduites ci-dessous sont extraites de la version numérisée mise à disposition par le"Centre Excursionista de Catalunya" :

Coin supérieur gauche
Carte topographique du massif du Mont-Pelvoux
Coin supérieur droit
Carte topographique du massif du Mont-Pelvoux
Coin inférieur gauche
Carte topographique du massif du Mont-Pelvoux
Centre inférieur
Carte topographique du massif du Mont-Pelvoux
Coin inférieur droit
Carte topographique du massif du Mont-Pelvoux

Le travail du capitaine Prudent

Le lieutenant-colonel Prudent est un cartographie français, né à Toulon en 1835 et mort en 1915. Il travailla en particulier sur la cartographie des Pyrénées.

La comparaison entre :
- les minutes de la carte d'état-major, en couleurs, au 40.000e, mise en ligne par l'IGN sur Géoportail. Ces minutes ont servies de base au travail du capitaine Prudent,
- la carte au 40.000e gravée par la capitaine Prudent,
- la carte actuelle,
permet d'apprécier le travail de mise au net fait par Prudent. Il a d'abord mise en place le réseau des courbes de niveau et a travaillé les conventions graphiques de représentation du relief, donnant plus de clarté et de lisibilité à la carte. En revanche, il n'a rien apporté du point de vue de la toponymie, nni des altitudes mesurées.

Minutes de la carte d'Etat-Major (40.000e)
Source : Géoportail
Carte topographique du massif du Mont-Pelvoux
Carte topographique du massif du Mont-Pelvoux (40.000e)

Carte topographique du massif du Mont-Pelvoux
Cartes IGN moderne (1/25.000e)
Source : Géoportail
Carte topographique du massif du Mont-Pelvoux

Références  (Voir : Liste des sources et références)

Notice nécrologique de Ferdinand Prudent, par E. de Margerie, dans les Annales de Géographie, 1915 : cliquez-ici.

Notice explicative sur les minutes en couleurs de la carte d'Etat-Major sur le site Géoportail : cliquez-ici.
Pour voir un exemple à partir duquel naviguer dans le massif des Ecrins : cliquez-ici.

Pour accéder à la version numérique de cette carte mise à disposition par le "Centre Excursionista de Catalunya", cliquez-ici et pour accéder au portail de le cartothèque : cliquez-ici.

La France vue par les militaires. Catalogue des cartes de France du Dépôt de la Guerre. Tome premier., par Marie-Anne Corvisier-de Villèle et Claude Ponnou, 2001 : carte référencée sous le n° 627 et la cote J 10 C 1040 (S.H.A.T.)
Dans ce même ouvrage, voir l'historique de la carte d'Etat-Major (pp. XIV-XVII). L'ouvrage est téléchargeable : cliquez-ici.

BNF (Richelieu - Cartes et plans) : GE B-13533