BIBLIOTHÈQUE DAUPHINOISE |
ACCUEIL | LISTE DES OUVRAGES | LISTE DES PERSONNES | CONTACT |
PAGE THÉMATIQUE : Topographie du Haut-Dauphiné |
Carte
topographique du Massif du Mont Pelvoux
Reproduction des Minutes de l'Etat-Major
français
Echelle de 1/40.000e
Description de l'exemplaire (Voir : Notes sur la description des ouvrages)
Notes sur l'exemplaire
Notes sur l'ouvrage
Carte du massif des Ecrins,
appelé ici massif du Mont-Pelvoux, au 40.000e,
distribuée avec le premier Annuaire du Club Alpin
français,
pour l'année 1874, paru en 1875. C'est la
première carte
du massif à cette échelle, précisant
la
topographie et la toponymie du massif.
Pour
agrandir, cliquez sur la photo Télécharger une versione en haute-définition Attention : fichier de 30 Mo |
Rapide historique de la
cartographie du massif des Ecrins
La cartographie du massif, en
particulier de la
partie interne du massif, a été longue
à se mettre
en place. Pendant longtemps, la zone interne a
été
grossièrement figurée et la toponymie quasiment
absente,
à l'exception de quelques noms de rivières, de
vallées et de cols. Il faut attendre les travaux des
ingénieurs militaires au XVIIIe
siècle, pour
que la topographie se précise peu à peu. La
première carte qui représente une
avancée
significative est celle levée sous la direction de Bourcet
entre
1749 et 1754. Elle a été publiée en
1758 : Carte
géométrique du Haut-Dauphiné.
Cette carte a fait autorité pendant un
siècle. Les
premiers voyageurs anglais, jusque dans les années 1860, se
sont
fondés sur cette carte pour leurs explorations du massif. En
parallèle, dès 1828, le massif a fait l'objet de
campagnes de relevés dans le cadre de la future carte
d'état-major. En 3 campagnes, menées par le
capitaine
Durand en 1828, 1829 et 1830, sont précisés la
topographie du massif, en isolant clairement les Ecrins, des autres
sommets : le Pelvoux, les Agneaux, etc., en déterminant avec
une
bonne exactitude les altitudes des principaux sommets. C'est
à
ce moment qu'est déterminée l'altitude du point
culminant, à 4.103 m pour la Barre des Ecrins, et que la
prééminence de ce sommet est fixée par
rapport au
Pelvoux. Rappelons que pour cela, le capitaine a fait la
première ascension du Pelvoux (3.954 m.). Dans le
même
temps, une enquête est conduite pour fixer la toponymie de la
région, en particulier pour les noms des
sommets. Cependant, l'ensemble de ces résultats
resta
inconnu du public, jusqu'à la parution de la feuille de la
carte
d'Etat-Major n° 189, au 80.000e, de la
région de
Briançon, en 1866. Alors, pour la première fois,
la
topographie du massif est mise à disposition des premiers
touristes. Elle a marqué un pas en avant significatif
pour
les travaux futurs de cartographie. C'est dans ce contexte que le Club
Alpin Français décide de joindre à son
premier
annuaire de l'année 1874 une carte du massif à
une
échelle plus petite, mise en couleurs et en relief, sur la
base
des minutes de la carte d'Etat-Major. Ce travail de mise au
net et
de gravure a été confié au capitaine
Ferdinand
Prudent. Il s'est basé sur les minutes en couleurs de
la carte d'état-major, levées
au 40.000e,
alors que la feuille livrée au public en 1866
était une
réduction à l'échelle
du 80.000e. Une comparaison
de cette carte avec une édition moderne au 25.000e
montre que la topographie de l'ensemble du massif est
désormais
correct. Les ajustements ne seront que des précisions
apportées sur la disposition du terrain dans des zones peu
parcourues. De même, les altitudes sont en
général
proches des altitudes définitives. En revanche, le nombre de
points d'altitudes relevées semble encore très
faible. Du
point de vue de la toponymie, on constate qu'il y a
très
peu de noms de sommets. Les différents sommets, pointes,
cols,
brèches, glaciers, accidents de terrain, qui sont
aujourd'hui
clairement nommés, sont encore "anonymes". Il suffit de
comparer
n'importe quelle partie du massif : Meije, Pelvoux, Ecrins,
Agneaux, etc. pour constater ce fait. Le corollaire est que la
description précise de la micro-topographie d'une montagne
reste
aussi à faire. Néanmoins, les futurs topographes
ont une
excellente base de travail. Dans ce travail de cartographie fine, ce
sont deux noms qui vont s'illustrer, des passionnés du
massif
plus que des cartographes "officiels", Paul Guillemin et Henry Duhamel.
Chacun, sur la base d'une observation de terrain, va peu à
peu
préciser la topographie et la toponymie. En
parallèle,
les ascensions et premières dans le massif sont une source
de
noms de baptême. C'est ainsi que de nombreux sommets, cols,
etc.
sont baptisés du nom du premier ascensionniste. Une nouvelle
étape importante est la publication de la carte du massif en
4
feuilles au 100.000e, dessinée par
Henry Duhamel et jointe au Guide
du Haut-Dauphiné, en 1887. A partir
de ce moment , on peut considérer que le massif est
correctement cartographié.
La
publication dans l'Annuaire du Club Alpin Français
Dans l'Annuaire de 1874, elle
annoncée :
"Carte topographique du massif du
Mont-Pelvoux, reproduction (avec l'autorisation spéciale du
ministre de la guerre) des minutes de l'état-major
français, au 40/1,000, gravée sur pierre par
Erhard (en couleur). —A la fin du volume ou dans un rouleau."
Le même Annuaire contenait une carte des Pyrénées, sous la même présentation : "Carte du Mont-Perdu et de la région calcaire des Pyrénées Centrales", ainsi que des cartes incluses dans l'Annuaire, en planches hors texte. Une meilleure connaissance des massifs français était une des missions du tout récent, Club Alpin Français fondé en 1874. Le Haut-Dauphiné, longtemps délaissé par les touristes français et devenu la chasse gardée - le terrain de jeu - des alpinistes anglais, était une terre de reconquête, si l'on ose utiliser ce mot, dans le contexte très nationaliste de la création du club. La publication de cette carte participe de ce mouvement.
Lors de l'entoilage de la carte, les marges extérieures ont été supprimées, faisant disparaître du même coup toues les indications sur la carte. Les information reproduites ci-dessous sont extraites de la version numérisée mise à disposition par le"Centre Excursionista de Catalunya" :
Coin
supérieur gauche
|
Coin
supérieur droit
|
Coin
inférieur gauche
|
Centre
inférieur
|
Coin
inférieur droit
|
Le
travail du capitaine Prudent
Le lieutenant-colonel Prudent
est un
cartographie français, né à Toulon en
1835 et mort
en 1915. Il travailla en particulier sur la cartographie des
Pyrénées.
La comparaison entre :
- les minutes de la carte d'état-major, en couleurs, au
40.000e, mise en ligne par l'IGN sur
Géoportail. Ces minutes ont servies de base au travail du
capitaine Prudent,
- la carte au 40.000e gravée par la
capitaine Prudent,
- la carte actuelle,
permet d'apprécier le travail de mise au net fait par
Prudent.
Il a d'abord mise en place le réseau des courbes de niveau
et a
travaillé les conventions graphiques de
représentation du relief, donnant plus de clarté
et de
lisibilité à la carte. En revanche, il
n'a rien
apporté du point de vue de la toponymie, nni des altitudes
mesurées.
Minutes
de la carte d'Etat-Major (40.000e)
Source : Géoportail |
Carte
topographique du massif du Mont-Pelvoux
(40.000e)
|
Cartes
IGN moderne (1/25.000e)
Source : Géoportail |
Références (Voir : Liste des sources et références)
Notice nécrologique de
Ferdinand Prudent, par E. de Margerie, dans les Annales de Géographie,
1915 : cliquez-ici.
Notice explicative sur les minutes en
couleurs de la carte d'Etat-Major sur le site Géoportail : cliquez-ici.
Pour voir un exemple à partir duquel naviguer dans le massif
des Ecrins : cliquez-ici.
Pour accéder à la version numérique de cette carte mise à disposition par le "Centre Excursionista de Catalunya", cliquez-ici et pour accéder au portail de le cartothèque : cliquez-ici.
La
France vue par les militaires. Catalogue des cartes de France du
Dépôt de la Guerre. Tome premier., par
Marie-Anne Corvisier-de Villèle et Claude Ponnou, 2001 :
carte
référencée sous le n° 627 et
la cote J 10 C
1040 (S.H.A.T.)
Dans ce même ouvrage, voir l'historique de la carte
d'Etat-Major
(pp. XIV-XVII). L'ouvrage est téléchargeable : cliquez-ici.
BNF (Richelieu - Cartes et plans) : GE
B-13533