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M. Colomb de Batines (Rédigé par)

Catalogue des Dauphinois dignes de mémoire. 
Première partie. A–J.

Description de l'exemplaire  (Voir : Notes sur la description des ouvrages)

Grenoble, Prudhomme, Libraire
In-8° (225 x 140 mm), VII-92 pp.
Catalogue des Dauphinois dignes de mémoire, Paul Colomb de Batines : faux titre Catalogue des Dauphinois dignes de mémoire, Paul Colomb de Batines : titre
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Notes sur l'exemplaire

Broché

Notes sur l'ouvrage

Tentative inachevée d'un nouveau dictionnaire biographique du Dauphiné, par Paul Colomb de Batines, sous l'impulsion de Jules Ollivier. Plus précisément, comme l'annonce le faux titre, il s'agissait de fournir les informations nécessaires à la rédaction de ce nouveau dictionnaire, projeté par Jules Ollivier vers 1840. Cette première partie est la seule parue.

Contenu de l'ouvrage

- Faux titre (p. I) : Matériaux pour servir à la rédaction d'une biographie générale du Dauphiné.
- Ouvrages du même auteur relatifs à l'histoire littéraire du Dauphiné (p. II). Mention d'imprimeur sur cette page : « Gap. – Imprimerie de J. Allier. »
- Titre (p. III).

- Texte introductif (pp. V-VII).  Dans ce texte, Colomb de Batines donne son objectif et surtout justifie de publier dès maintenant ce Catalogue : « Quelque soit le jugement que l'on porte sur la forme et le mérite littéraire de cette nomenclature, je ne doute pas que son utilité ne soit appréciée des personnes qui voudront entreprendre la rédaction d'une biographie de notre province, et je dois déclarer que c'est dans le but de favoriser la construction d'une œuvre de ce genre, qui paraîtra bientôt, que je me suis décidé à livrer à l'impression le fruit de mes recherches. » Après avoir expliqué qu'il n'a « pas fait figurer dans ce catalogue un certain nombre de personnages, des écrivains, notamment, comme n'étant pas assez dignes de mémoire », sans expliquer pourquoi, il annonce qu'il a choisi de « nomenclaturer » tous les hommes politiques depuis 1789. Il termine ce texte introductif par les réserves d'usage sur les erreurs et les oublis, en faisant appel à « la bienveillance des bibliophiles » qui voudront bien lui communiquer des « additions », ce qui lui amène sous la plume cette remarque surprenante et assez inattendue : « je leur devrai [..] le plaisir de rédiger un Supplément, un des plus doux passe-temps du bibliographe. »

- Catalogue des Dauphinois dignes de mémoire (pp. 1-92), qui contient les notices des lettres A à J. Cette notice, consacrée au géologue Dolomieu et une des plus complètes, est un bon exemple de la méthode et de la démarche de Paul Colomb de Batines. Plutôt qu'une biographie, il donne, en une phrase, les principales caractéristiques de la personnalité. Le cas échéant, il corrige les erreurs, comme ici sur la date de naissance. Enfin, il donne une liste des sources. Parmi celles-ci, il cite parfois un travail de lui resté manuscrit « Dict. mss. des écrivains du Dauph. »

Catalogue des Dauphinois dignes de mémoire, Paul Colomb de Batines

Comme il le dit lui-même dans le texte introductif : « Dresser simplement un inventaire des personnes dont les noms appartiennent aux annales biographiques de la province de Dauphiné, eût été chose d'une médiocre importance : mais pour que mon travail eût un résultat réellement utile, je me suis attaché à signaler toutes les sources auxquelles la rédaction devra recourir. J'ai cité scrupuleusement aussi sur chaque nom les articles nombreux que l'on trouve dans les divers répertoires biographiques. »

Cet autre exemple de page montre des notices plus succinctes, dont celle consacrée à Stendhal. On remarquera que, malgré sa volonté de corriger les erreurs, il n'est pas exempt lui-même de tout reproche, lorsqu'on voit les prénoms fantaisistes qu'il donne à Henri Beyle, dit Stendhal.

Catalogue des Dauphinois dignes de mémoire, Paul Colomb de Batines
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Histoire de la publication

Paul Colomb de Batines ne donne pas lui-même les raisons de ce travail dans le texte introductif, si ce n'est cette allusion à « une biographie de notre province [...] qui paraîtra bientôt. ». Le faux titre est, en soi, une annonce du programme ambitieux auquel concourt cet ouvrage : Matériaux pour servir à la rédaction d'une biographie générale du Dauphiné. Pour en savoir plus, il faut faire appel à Adolphe Rochas dans son introduction à la Biographie du Dauphiné (p. X). Il explique que ce travail est la suite de la collaboration de Paul Colomb de Batines avec Jules Ollivier. Celui-ci avait lancé les études historiques sur le Dauphiné, en particulier en publiant à partir de 1837 la Revue du Dauphiné. Pour cette publication, il s'était adjoint les services de Paul Colomb de Batines, qui s'était fait connaître par ses travaux de bibliographies sur les patois du Dauphiné. La Revue s'arrêta en 1839. Ils ont aussi publié ensemble les Mélanges biographiques et bibliographiques relatifs à l'histoire littéraire du Dauphiné, en 1837. Après ces essais avortés d'ouvrages sur le Dauphiné, Jules Olliver voulait se lancer dans une dictionnaire biographique qui manquait au Dauphiné. C'est pour cela qu'il demanda à Paul Colomb de Batines de rassembler les matériaux pour ce projet et de publier dès 1840 la première partie de ce Catalogue pour servir d'outil de travail : « Ollivier le destinait à faciliter la tâche des collaborateurs dont il aurait sollicité le concours, en leur indiquant les ouvrages où ils devaient puiser leurs renseignements. ». C'est ce que résume Jules Brun-Durand dans la notice qu'il consacre à Jules Ollivier dans son Dictionnaire biographique et biblio-iconographique de la Drôme, Tome 2 (p. 208) : « [en 1840], l'ancien directeur de la Revue du Dauphiné se replongea dans les études qui furent la joie de sa vie, ayant alors en vue une Biographie du Dauphiné, pour l'élaboration de laquelle il voulait faire appel à tous les hommes compétents, après en avoir fait poser les premiers jalons par son ami, Colomb de Batines, dans son Catalogue des Dauphinois dignes de mémoire. »

Jules Ollivier est mort brutalement le 20 avril 1841. De son côté, en mai 1841, Paul Colomb de Batines prend une nouvelle orientation en achetant le fonds de la librairie de Joseph Crozet, à Paris, qui venait de mourir Il ne sera plus question pour lui de travaux sur le Dauphiné. Ce livre est le dernier ouvrage qu'il a publié ce sujet. Il se consacrera ensuite à des catalogues de librairie ou de ventes aux enchères, puis, après son départ à Florence, à sa bibliographie de l'œuvre de Dante.

Que sont devenus les manuscrits qui ont servi à la rédaction de cet ouvrage, en particulier le Dictionnaire manuscrit des écrivains du Dauphiné, auquel il se réfère plusieurs fois ?

Dans les dépôts publics, seules les Archives départementales des Hautes possèdent deux manuscrits :
MS 165 - Bibliographie du Dauphiné, par Paul Colomb de Batines. Dates : 1840.
MS 183 - Bibliographie du département des Hautes-Alpes par Colomb de Batines. Dates : XIXe siècle.

Réception critique.

Cet ouvrage a fait l'objet d'un long compte-rendu par Amédée Ducoin, le conservateur de la Bibliothèque municipale de Grenoble, lu devant l'Académie delphinale le 21 février 1851. Il se plaît à relever les corrections que Paul Colomb de Batines a apportées à des biographies comme celles de Français de Nantes ou de Nicolas Chorier. Ce compte-rendu de l'ouvrage reste néanmoins superficiel et anecdotique  (il s'attarde sur le plaisir du Supplément). Amédée Ducoin ne regrette qu'une chose, que Colomb de Batines n'ait pas corrigé l'erreur du Dictionnaire de Michaud sur Barnave quant à son statut marital. D'ailleurs, rien n'explique pourquoi Amédée Ducoin a jugé bon de livrer une critique de ce livre plus de 10 ans après sa parution, alors que Colomb de Batines était désormais loin du Dauphiné et des études dauphinoises.

La critique la plus complète, et la plus sévère, est celle d'Adolphe Rochas dans sa Biographie du Dauphiné. Dans le texte introductif, il recense les différents dictionnaires biographiques ou tentatives de dictionnaire qui ont précédé son propre ouvrage. C'est à ce moment-là, comme on l'a vu, qu'il évoque ce travail et sa genèse. Son jugement est sans appel : « Ce travail, calqué sur le Catalogue des Lyonnais dignes de mémoire, de MM. Bréghot du Lut et Péricaud, renfermait beaucoup de fatras, multipliait trop les illustrations, et ne signalait pas toujours les principales sources, que l'auteur, malgré ses grandes prétentions en science bibliographique, ne connaissait pas; ainsi, par exemple, il n'avait jamais ouï parler des recherches de Sainte-Palaye et de Raynouard sur les troubadours. » Ensuite, dans le cours de son dictionnaire, il ne se fait pas faute de relever toutes les erreurs de Paul Colomb de Batines, comme celle-ci, à propos de Berton (I, p. 131) : « M. Colomb de Batines, sans se donner la peine de lire ce passage en entier, a pris les initiales J .C.(Jésus-Christ) pour celles des prénoms de Berton et, sans autre examen, il l'a nommé bravement, dans ses Dauphinois dign. de mém., BERTON (J. C ). » Il relève l'erreur sur les prénoms de Stendhal (I, p. 133) ou sur le prénom de Jean Faure, prénommé à tort Joseph (I, p. 378). A propos de Jean Millet (II, pp. 146-147), Adolphe Rochas annonce : « Nous allons emprunter la liste de ses ouvrages aux Mélanges biogr. et bibliogr., relatifs à l'Hist. litt. du Dauphiné (pp. 207 et suiv.), en supprimant tous les ravaudages bibliographiques dont Colomb de Batines a cru devoir l'enjoliver. » Certes, Adolphe Rochas ne crtique pas le Catalogue, mais c'est la méthode de Colomb de Batines qu'il fustige. Cependant, il sait lui donner raison lorsque Colomb de Batines relève les erreurs de Chalvet, comme dans la notice sur Dobert (I, p. 319) : « A propos de ce bizarre personnage, Colomb de Batines fait avec raison la remarque suivante : « Dans 5 lignes qu'elle lui consacre, la Bibliothèque du Dauphiné (de Chalvet) a trouvé moyen de commettre trois erreurs. »  Il lui rend grâce aussi d'être le seul avec Chalvet à avoir parlé de Claude de Brosses.

Hormis une allusion positive d'Aristide Albert, cet ouvrage n'a eu aucune postérité critique. Il n'est jamais cité comme source, éclipsé qu'il a été par le travail d'Adolphe Rochas sur le Dauphiné et par celui de ses successeurs sur la Drôme (Jules Brun-Durand) et les Hautes-Alpes (abbé Allemand). Malgré ce manque d'intérêt, il est relativement présent dans les bibliothèques publiques (voir ci-dessous) et dans quelques collections de livres comme celle de Nicola Yemeniz, Jean-Charles Brunet ou Félix Perrin.

Description de l'édition

Selon une note de Paul Colomb de Batines lui-même dans le Catalogue d'une jolie collection de bons livres anciens et modernes, dont la vente aura lieu le 15 octobre 1842, le tirage a été de 200 exemplaires. Il y a eu 5 exemplaires sur grand papier vélin, ainsi qu'au moins un exemplaire sur papier rose (exemplaire de la bibliothèque Yemeniz).

Références  (Voir : Liste des sources et références)

Notice biographique de Paul Colomb de Batines.

Perrin : 214
Rochas : I, 266, n° IX

Exemplaires aux ADHA : Fonds Guillemin 1337 et 6088, 8° 688.

Exemplaires au CCFr :
PARIS - Bibliothèque de la Sorbonne, Réserve : R 4= 226
LYON – BM : 374985, 321784 bis, 38 Z0 COL et 365259 (un exemplaire numérisé : cliquez-ici).
PARIS – BPF : 8°15 803 / 3
BMG : X.58 et S.1390
BNF : 8-LN20-55