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Vicomte Paul Colomb de Batines
Le vicomte Paul Colomb de Batines est un bibliophile et
bibliographe dauphinois.
Il a connu trois périodes dans sa vie. De 1829 à 1841, il s'est
essentiellement consacré à la bibliophilie et à la bibliographie
dauphinoise. Ensuite, de 1841 à 1844, il a été libraire et éditeur à
Paris. Sur cette période, je vous renvoie à la notice consacrée à son
activité de libraire parisien, comme successeur de Joseph Crozet, sur le
site Histoire de la bibliophilie
: cliquez-ici. Enfin, de 1844 jusqu'à son décès en
1855, il vit à Florence où il devient le bibliothécaire d'un seigneur
italien de Florence. Il se consacre alors à la bibliographie de l'œuvre de
Dante, ce pour quoi il est aujourd'hui le plus connu.
Paul Colomb de Batines,
bibliographe dauphinois
Etienne Paul Cyrus Colomb est né à Gap le 14 novembre
1811, fils aîné de Jean Paul Cyrus Colomb (1782-1835), avocat général à la
Cour royale de Paris et député des Hautes-Alpes sous la Restauration, et
de Marie Blanc (1790-1856), fille d’Étienne Blanc, maire de Gap sous
l'Empire.
Son père voulant doter la ville de Gap d'une bibliothèque
publique, il le seconde en constituant un fonds de plus de 2000 ouvrages.
Pour cela, comme il le raconte lui-même, « il courut les ventes, les
quais, les magasins de librairie de la capitale, il écrivit de tous côtés
pour avoir des secours ». Il assure aussi la rédaction du Règlement
provisoire et Catalogue de la bibliothèque publique établie à Gap,
paru à Gap en 1829. Il a à peine 18 ans. C'est sa première publication.
Son père lui trouve un poste de commis au Ministère des Finances. Au
moment de la conscription militaire de la classe 1831, à Gap, en juin
1832, c'est la profession qui est indiquée. Il habite alors Paris. Il est
reconnu bon pour le service et tire un mauvais numéro. Il doit donc partir
pour le 66e régiment de ligne, mais son père lui trouve un
remplaçant. Comme la majorité des fils de bonne famille, il ne fait pas
son service militaire.
Comme le dit Quérard, « il avait la passion des livres : les quais
étaient tellement explorés par lui qu'il n'arrivait habituellement à son
bureau qu'à deux heures. L'administration ne s'arrangea pas du peu de zèle
de M. Paul Colomb. Il n'était pas chef de division. Il fut
remercié. ».
En août 1833, il donne une courte chronique au Bibliologue,
simplement signée P. C. : Sur une
question d'histoire littéraire. C'est son premier travail de
bibliographie dauphinoise, car le Règlement
de la bibliothèque de Gap ne peut pas être considéré comme tel.
Il n'a que 22 ans.
Dans cet article, il remet en cause l'attribution de l'Archéologie
de Mons Seleucus au baron Ladoucette, ancien préfet des
Hautes-Alpes. Dans ce texte, on trouve en même temps le goût de la
précision bibliographique, qui le caractérisera toute sa vie, mais aussi
un penchant prononcé pour la polémique et la controverse. L'opposition au
baron Ladoucette était presque une tradition de famille, car son
grand-père, Étienne Blanc, maire de Gap, avait été démis à la suite d'un
conflit avec le préfet et son père avait lui-même, de façon plus
anecdotique, eut une passe d'armes avec celui-ci lors d'un bal à la
préfecture des Hautes-Alpes. Cet article dans le Bibliologue,
journal fondé par Quérard, marque aussi le début de son amitié avec le
célèbre bibliographe.
On ne connaît pas la date de son renvoi du ministère des Finances, qui a
dû intervenir aux alentours de l'année 1833. Un an plus tard, en juillet
1834, il donne trois articles au Courrier
de l'Isère, toujours signés P. C. : Recherches
bibliographiques sur quelques écrivains de Grenoble qui ont écrit en
patois.
Ses parents souhaitant lui voir faire des études de
droit, il part à Aix-en-Provence où, en avril 1835, il utilise l'argent
d'un examen pour faire imprimer son premier ouvrage : Bibliographie
des patois du Dauphiné. C'est à ce moment-là qu'il entre en
contact avec Jules Ollivier, de Valence,
qui donne un compte-rendu de cette plaquette dans le Courrier
de l'Isère en mai 1835. Jules Ollivier, magistrat né à Valence en
1804, avait déjà fait paraître des Essais
historiques sur la ville de Valence, en 1831. Il projetait de
publier un recueil de documents : Archives
historiques, littéraires et statistiques du Dauphiné, dont le
prospectus a paru en 1835. Ainsi, en cette année 1835, les deux hommes
renforcent leurs liens. Paul Colomb de Batines, qui prend désormais le
titre de vicomte après le décès de son père, écrit en octobre 1835 à Jules
Ollivier « sur l'origine de l'imprimerie en Dauphiné » où il
propose de contribuer à ces Archives
historiques, littéraires et statistiques. L'année 1836 est plus
calme sur le front des publications, puisqu'aucun ouvrage ni aucun article
ne paraît cette année-là, même si Paul Colomb annonce un projet de Bibliographie des Écrivains du Dauphiné,
qui doit être publiée dans le courant de l'année 1836, la souscription
étant ouverte chez Prudhomme, libraire à Grenoble. Il vit alors à Gap,
avec sa mère, son frère Jules et sa sœur Aglaé dans leur maison de la rue
du Mazel, où ils sont recensés en mai 1836. Il est qualifié d'avocat,
seule mention de cette qualité-là, dont on ne sait si elle fait référence
à un examen de droit en définitive réussi. L'année 1837 voit de nombreuses
contributions de Paul Colomb de Batines. Dès mars 1837, il donne des Matériaux pour servir à une histoire de
l'imprimerie en Dauphiné. Fascicule Ier. Vienne. Il
date cet opuscule de Gap, alors qu'il vient de se marier, en janvier, avec
une jeune fille de Vienne, en Isère. Visiblement, l'installation dans la
ville de sa femme a été plus tardive car, en novembre 1837, son premier
fils naît chez son beau-père Jean David, alors qu'il est encore domicilié
à Gap. Ensuite, à partir probablement de 1838, il s'installe à Vienne,
jusqu'à son départ à Paris en 1841. Il gardera toujours un lien fort avec
sa ville natale, car il continuera à dater ses communications depuis cette
ville et à y faire imprimer des ouvrages, comme le Catalogue
des Dauphinois dignes de mémoire, en 1840. Il est d'ailleurs
resté propriétaire de biens à Gap, dont certains ne seront vendus que par
son fils Jules dans les années 1860.
Jules Ollivier, plus entreprenant, fonde d'abord la Revue du Dauphiné, dont la première
livraison paraît en 1837. Paul Colomb de Batines collaborera à partir du 2e
tome, en 1837, jusqu'à la disparition de la Revue,
en 1839. Cette année-là, son nom est associé à celui de Jules Olliver
comme directeur de la publication. Toujours en 1837, Paul Colomb de
Batines et Jules Ollivier lancent la publication des Mélanges
biographiques et bibliographiques relatifs à l'histoire littéraire du
Dauphiné. Tome premier. Le prospectus paraît en février 1837.
Leurs deux noms apparaissent au titre : « MM. Colomb de Batines
et Olivier Jules ». Ces Mélanges,
comme la Revue, s'arrêtent en
1839.
Passage obligé de son ancrage dans le monde savant du Dauphiné, il est
reçu à la Société de Statistique des Sciences naturelles et des Arts
industriels du département de l'Isère lors de la séance du 3 juillet 1839.
Il est qualifié d'homme de lettres à Vienne.
Le dernier ouvrage dauphinois de Paul Colomb de Batines est le Catalogue
des Dauphinois dignes de mémoire. Première partie A-J., dont
seule la première partie a paru en 1840. Deux raisons expliquent cet arrêt
soudain des publications après cette date. La première est que Jules
Ollivier a eu des problèmes avec les autorités à cause de ses amitiés
bonapartistes et qu'ensuite il meurt brutalement à Grenoble le 20
avril 1841, usé par « l'étude et les plaisirs ». Jules Ollivier
avait visiblement un effet d'entraînement sur Paul Colomb de Batines,
probablement en l'aidant à structurer son activité bibliographique.
L'autre raison est la situation financière dégradée de Paul Colomb de
Batines dans ces années-là, qui ne lui permettait plus de disposer des
fonds pour faire imprimer ses ouvrages qui, rappelons-le, étaient tous
publiés à compte d'auteur.
Pendant son séjour à Vienne, il collabore à la Revue
de Vienne, dans laquelle il se lance en 1838 dans une polémique
bibliographique avec Vital Berthin, polémique qui se continue dans le Journal de Vienne et de l'Isère. Vexé
que ses compétences soient mises en cause, il arrête sa contribution à
cette Revue.
Accessoirement, il intervient dans les élections en 1837 et 1839, en
publiant des avis aux électeurs de Gap. En revanche, il ne semble pas
avoir brigué de mandats, mais peut-être préparait-il une future
candidature, à la suite de son père.
Paul Colomb de Batines s'est fait une spécialité, avec
Jules Ollivier, de publier plusieurs fois le même texte, souvent avec
quelques ajouts et compléments, soit en plaquette isolée, soit dans les
revues qu'ils dirigent, soit en tiré à part de ces mêmes revues. C'est
ainsi que la Bibliographie des patois
du Dauphiné a paru pas moins de quatre fois entre 1834 et 1839.
Ils affectionnaient les petits tirages, avec des exemplaires sur papier de
couleur. Certains ont même pu dire qu'il créait la rareté bibliographique
comme lorsque Paul Colomb de Batines annonce un tirage de 50 exemplaires
non mis dans le commerce d'un Avis aux
électeurs de l'arrondissement électoral de Gap qui,
effectivement, n'existe dans aucune bibliothèque.
Quérard, qui est probablement celui qui a le mieux
connu Paul Colomb de Batines, écrit : « Jeune, ardent, homme de
plaisir, imprévoyant, la fortune de Colomb de Batines fut bientôt
compromise. Pour la rétablir, il transporta ses pénates à Paris, et son
amour pour les livres le fit s'établir libraire. » En mai 1841, il
annonce qu'il prend la succession du libraire Joseph Crozet, quai
Malaquais.
Après son installation à Paris, il abandonne presque totalement toute
activité en lien avec la bibliographie dauphinoise. Il donne encore un
article au Journal de Vienne et de
l'Isère en avril 1841. Il publie quelques lettres de Françoise
Mignot, La Lhauda, en 1843. En octobre 1842, bouclant la boucle
dauphinoise, il réagit à la mauvaise attribution de l'Archéologie
de Mons Seleucus au baron Ladoucette, dans le catalogue de la
vente Mionnet, faisant référence à son premier article d'août 1833, neuf
ans auparavant.
Colomb de Batines et ses
amis au café, vers 1835 Tableau anonyme, Musée de l'Ancien évêché, Grenoble |
Pour agrandir, cliquez sur la photo |
La famille de Paul
Colomb de Batines
Paul Colomb s'est marié à Vienne (Isère) le 30 janvier
1837 avec Charlotte Marie Louise David, habituellement prénommée Adèle,
née à Vienne le 11 juin 1819, fille de Jean David, receveur de
l'enregistrement. Se femme lui apporte une dot confortable de 20 000
francs, à laquelle un ami de la famille, le banquier Boissat, ajoute la
somme de 35 000 francs, en billets. Cette dernière somme a donné lieu à
des contestations des créanciers du banquier lors de sa faillite en 1839.
Paul Colomb de Batines s'est battu jusqu'en cassation pour conserver cette
somme, mais toutes ses demandes ont été rejetées. Cela explique
probablement une partie de ses difficultés financières. C'est aussi
probablement pour cela qu'il met en vente une partie de sa bibliothèque à
la fin de l'année 1839 : Catalogue
d'une partie des livres composant la bibliothèque de M. C. de B.
(Colombe de Batines), dont la vente aura lieu le 26 novembre 1839, à
Lyon.
Paul Colomb de Batines et Adèle David ont eu 3 enfants : Henry (Jean Marie Michel Henri), né à Vienne le 2 novembre 1837, Fernand (Fernand Cyrus Alexandre), né aussi à Vienne le 15 octobre 1838 et Jules, né à Florence en 1844. On trouve une mention du mariage du fils aîné à Constantinople en octobre 1873, avec Clémentine Chelli. Le second fils, Fernand, est entré en religion, sous le nom de frère Placide. En 1897, l'abbé Paul Guillaume rapporte : « R. P. Dom Placide de Batines, fils de Paul, religieux bénédictin, que nous avons eu l'honneur de connaître à l'abbaye du Mont-Cassin, en 1870, et qui est mort récemment en Italie. ». Enfin, le cadet, Jules, resté à Florence et qualifié de négociant, vivait encore en 1906 lorsqu'il fait parvenir les informations sur sa famille à l'Intermédiaire des chercheurs et des curieux. Nous ne savons pas s'il a eu une descendance. En particulier, nous ne savons pas qui est la demoiselle E. Richardson, de Florence, qui, vers 1929, a donné à la bibliothèque de Grenoble une miniature représentant Paul Colomb de Batines et une peinture, datée de 1835, où il figure au milieu d'un groupe d'étudiants, dans une taverne, à Paris (voir ci-dessus).
Bibliographie dauphinoise de Paul Colomb de Batines
J'ai établi la bibliographie des articles et ouvrages de Paul Colomb de Batines, parus entre 1829 à 1843, qui concernent le Dauphiné et les Hautes-Alpes. Après cette dernière date, il n'a plus jamais rien écrit sur sa région natale qui l'a tant occupé pendant 14 ans, entre 1829 et 1843. Sa période de plus forte activité « dauphinoise » se situe entre 1833 et 1840. Cette bibliographie contient aussi les projets qui n'ont pas abouti, « une foule [qui] n'a pas eu de suite », comme dira A. Rochas. Enfin, cette recension se termine par une note sur les manuscrits de Paul Colomb de Batines : Bibliographie de Paul Colomb de Batines.
Sur l'origine et la
noblesse de la famille Colomb de Batines.
Adolphe Rochas, toujours fielleux, présente ainsi la transformation de
Paul Colomb en vicomte Paul Colomb de Batines, dans la notice consacrée à
son père : « Il s'appelait Colomb tout court, et ne signa jamais
autrement ; mais en 1840 son fils, mécontent sans doute de son
origine roturière, le gratifia du surnom de Batines et du titre de
Vicomte. » Dans l'Armorial de
Dauphiné, Rivoire de la Batie consacre une notice à la famille
Colomb de Batines, originaire de la Côte-Saint-André (p. 164). Il termine
par cette remarque sur l'autre famille Colomb de Batines :
« Quant au littérateur Dauphinois, connu sous le nom de Paul Colomb,
vicomte de Batines, il était fils d'un avocat-général à la cour royale de
Paris, né à Gap, qui s'appelait M. Colomb tout court, & qui s'était
fait, croyons-nous, créer vicomte à l'époque de la restauration, sous le
nom de Colomb de Batines. » Clairement, il n'établit pas de lien
entre les deux familles.
Joseph Roman, dans son Dictionnaire
topographique des Hautes-Alpes, à l'entrée Batines, avance :
« éc. [écart] cne de la Roche-des-Arnauds. Appartenait à la famille
Colomb de Batines qui, originaire de Saint-Marcellin (Isère), était venue
se fixée à la Roche-des-Arnauds au XVIe se. » (p. 11). Comme toujours
avec cet érudit, il ne donne pas ses sources.
La généalogie de la famille Collomb (Colomb) établie par G. Pinet de Manteyer et reproduite dans l'Armorial haut-alpin, de J. Grosdidier de Matons (pp. 261-263) donne une ascendance assurée depuis Antoine Collomb, avocat à Grenoble, de Gap, qui se marie en 1680, et une ascendance probable depuis Georges Collomb, de Gap, et son fils, Antoine, seigneur de Batines, cité en 1587. Au XVIIIe siècle, la famille Collomb (Colomb) appartient à la bourgeoisie gapençaise. Il semble néanmoins que sa noblesse est avérée depuis au moins le XVIIe siècle, car elle est maintenue par de Chazé et de Sèze comme de noblesse ancienne en 1640, contre les consuls de la Roche-des-Arnauds.
Paul Guillaume, en introduction à la notice sur Jean Paul Cyrus Colomb, par Théodore Gautier ajoute ces éléments : « M. le vicomte Colomb appartenait à une ancienne famille gapencaise, dont quelques membres furent seigneurs de Batines, petite localité ignorée, située sur la commune actuelle de La Roche-des-Arnauds. En 1599, Antoine Colomb, époux de Jeanne Bonivard, se qualifie de « sieur de Batines ». Les 2 et 13 mai 1631, Jean, « sieur de Batines et de Grassière », vend une terre et un moulin qu'il possédait à La Blache, près Gap. Le 15 décembre 1632, on trouve même « Jean de Colomb, sieur de Batine ». Son fils, Alexandre, « sieur de Batines », fit son testament le 27 sept. 1695, etc. » (BSEHA, 1897, pp. 246-246).
Jean-Paul-Cyrus Colomb, le père de Paul Colomb de
Batines, obtient le titre de vicomte, sur autorisation d'institution de
majorat, avec lettres de noblesse, par ordonnance du 13 mai 1829
(voir : Titres, anoblissements
et pairies de la Restauration, 1814-1830. Tome 2, par le Vicomte
A. Révérend, p. 181, qui appelle la famille Battine).
Dans son acte de décès, Jean-Paul-Cyrus est titré vicomte. Dans tous les
actes d'état-civil le concernant, son nom est simplement Collomb. C'est
ainsi qu'il signe son acte de mariage en 1806 : Cyrus Collomb.
Lors de la naissance de Paul Colomb de Batines,
l'orthographe est aussi Collomb. Jusqu'en 1835, celui-ci signe
simplement Paul Colomb, comme dans le Règlement
provisoire et catalogue de la bibliothèque publique établie à Gap,
en 1829 ou les articles parus dans le Courrier
de l'Isère en juillet 1834 sur les Recherches
bibliographiques sur quelques écrivains de Grenoble qui ont écrit en
patois. Dans sa première publication, la Bibliographie
des patois du Dauphiné, imprimée en avril 1835, il signe
pour la première fois Colomb de Batines. En l'état de mes recherches et de
mes informations, rien ne permet de savoir d'où il tire la légitimité
d'ajouter « de Batines » à son nom de famille, ce que n'avait
jamais fait son père auparavant. Ensuite, dès l'ouvrage suivant,
paru en octobre 1835, il signe vicomte Paul Colomb de Batines. Ce n'est
probablement pas une coïncidence qu'entre ces deux dates, son père est
décédé. Cela l'autorisait à prendre le titre de vicomte. A partir de ce
moment-là, il n'utilisera plus que ce nom-là. Lors de son mariage, l'état
civil, conforme à son acte de naissance, reste Colomb, mais il signe
l'acte de mariage vicomte Colomb de Batines (voir ci-dessous). Ses enfants
seront enregistrés sous ce nom. Son frère, lors de son mariage,
s'attribue en plus le titre de baron, qui, à la différence de celui de
vicomte, ne semble autorisé par aucun acte.
Pour terminer, Jules, le fils de Paul Colomb de Batines, lors d'un échange dans l'Intermédiaire des chercheurs et des curieux, en 1906, à propos de la famille Colomb de Battine (celle qui est originaire de la Côte-Saint-André et dont le dernier membre est mort au Mans en 1875) n'hésite pas à faire rapporter par le Prof. P. Luig : « Le comte Jules me dit que suivant une tradition de famille, celle-ci serait originaire de Gênes et peut-être aurait quelques rapports avec celle de Christophe Colomb. » Ce même comte Jules Colomb de Batines présente la parenté entre les deux familles Colomb de Batines comme un fait certain.
De tout cela, il ressort de façon avérée que le vicomte Paul Colomb de Batines descend d'une famille bourgeoise de Gap, dont le patronyme est Collomb ou Colomb, qui était peut-être reconnue noble dès le XVIIe siècle et possessionnée à la Roche-des Arnauds, où se trouve un lieu-dit Bastine. Son père a obtenu des lettres de noblesse et le titre de vicomte par une ordonnance de 1829. En revanche, rien ne justifie l'utilisation du Batines et rien ne prouve la parenté avec la famille Colomb de Battine, de la Côte-Saint-André, ni l'origine de Saint-Marcellin et encore moins l'origine génoise.
Signature de Paul Colomb de Batines (30 janvier 1837) |
Ouvrages de cet auteur sur ce site
Annuaire
bibliographique du Dauphiné pour 1837
Bibliographie des patois du
Dauphiné.
Lettre à M. Jules Ollivier (de
Valence), contenant Quelques documens sur l'origine de l'imprimerie en
Dauphiné
Mélanges
biographiques et bibliographiques relatifs à l'histoire littéraire du
Dauphiné
Mélanges
biographiques et bibliographiques relatifs à l'histoire littéraire du
Dauphiné. (Exemplaire Eugène Chaper, avec les notes personnelles de
Colomb de Batines).
Catalogue des
Dauphinois dignes de mémoire. Première partie. A–J.
Description de l'origine
et première fondation de l'ordre sacré des Chartreux, réimpression
de 1838 par les soins de Paul Colomb de Batines
Pour la préface :
Poésies en patois du Dauphiné
(édition de 1840)
Poésies en patois du Dauphiné,
deuxième édition revue et augmentée
Sources (Voir : Liste des sources et références)
Les deux sources biographiques sur Paul Colomb de Batines
sont les notices biographiques et bibliographiques :
Joseph-Marie Quérard : Le Quérard,
archives d'histoire littéraire, de biographie et de bibliographie
françaises : complément périodique de la France littéraire, par l'auteur de la France
littéraire, des Supercheries
littéraires dévoilées, etc., etc.
Première année, 1855 : Notice biographique de Paul Colomb de
Batines, suivie d'une bibliographie numérotée (pp. 121-125). J.-M Quérard
a bien connu Paul Colomb de Batines, dont il dit qu'il a été son ami.
Adolphe Rochas : Biographie du
Dauphiné, Paris, 1856-1860. Notice de Paul Colomb (Tome
I, pp. 265-267), largement inspirée par celle de J.-M. Quérard, le
ton persifleur en plus..
Sur le père de Paul Colomb de Batines, les deux sources sont Rochas, I, pp. 264-265 et la publication d'une note de Théodore Gautier, dans le Bulletin de la Société d'Etudes des Hautes-Alpes, 1897, pp. 245-26 : Notice sur M. le vicomte Colombr, premier avocat général à la Cour royale de Paris, par Th. Gautier, avec une introduction de Paul Guillaume.
La meilleure synthèse sur les origines de la famille Colomb de Batines est la notice de Jean Gosdisdier de Matons dans l'Armorial haut-alpin (pp. 261-263).
Rochas, I, pp. 265-267
Dictionnaire biographique des
Hautes-Alpes, de l'Abbé F. Allemand
Dictionnaire biographique des
Hautes-Alpes, de G. Dioque