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A. Prudhomme

Un nouveau chapitre de l'histoire de la Révolution en Dauphiné.
Le Fédéralisme dans l'Isère et Français de Nantes.
Juin-Juillet 1793.

Description de l'exemplaire  (Voir : Notes sur la description des ouvrages)

Grenoble, Imprimerie Allier Frères, 1907, in-8° (224r x 142 mm)
241 pp, une planche (portrait) en frontispice hors texte sous serpente.
Le fédéralisme dans l'Isère et Français de Nantes : couverture Le fédéralisme dans l'Isère et Français de Nantes : titre Le fédéralisme dans l'Isère et Français de Nantes : reliure
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Notes sur l'exemplaire

Demi chagrin aubergine, dos à nerfs, tranche de tête dorée.
Reliure signée : "Dupré, H. Vincent Succr"

Notes sur l'ouvrage

Etude historique sur un épisode mal connu de l'histoire du Dauphiné. Après le coup de force contre les Girondins à la Convention (31 mai et 2 juin 1793), la province voulut réagir. L'administration départementale de l'Isère voulut prendre position et convoqua les assemblée primaires du département afin de lancer le mouvement de résistance. Les régions limitrophes, le Lyonnais et le Midi, étaient déjà acquises au Fédéralisme.

Antoine Français de Nantes faisait partie de ces assemblées. Ancien député de la Loire-Atlantique à l'Assemblée Législative (1791-1792), il revint à Beaurepaire, son pays natal, après son échec à la Convention. Sollicité pour donner son avis devant ces assemblées, il s'exprima le 25 juin 1793. Par son éloquence et l'habileté de son discours, il convainquit les assemblées de ne pas entreprendre d'actions contre la Convention et en faveur du Fédéralisme. En rompant le front de la contestation dans le sud-est de la France, la position du Dauphiné favorisa la répression du mouvement fédéraliste par la Convention jacobine. De plus, les représentants en mission en profitèrent pour épurer l'administration départementale de l'Isère. 

Cette épisode est rapidement relatée dans :
Rochas, I, p. 399, qui donne quelques extraits du discours de Français de Nantes.
Histoire du Dauphiné, B. Bligny, p. 343-344, avec une carte.

Les Pièces justificatives, (pp. 207-241) contiennent une transcription du discours de Français de Nantes (pp. 207-233), suivi d'autres textes se rapportant à cet épisode. 

Ce discours à été publié : Opinion prononcé par Antoine Français le 25 juin, l'an second de la République Française, dans l'assemblée des délégués du département de l'Isère. Imprimée et adressée à toutes les communes par ordre de cette assemblée. Grenoble, J.-M. Cuchet, in-4°, 24 p. (Maignien (Révolution) : 1892 et Rochas, I, 399, VI)

Après ces événements, Antoine Français de Nantes entra au Directoire du Département le 7 nivôse An II (27 décembre 1793). Il y resta jusqu'au 1er ventôse An III (19 Février 1795), époque où il fut destitué comme étant trop jacobin (pp. 202-203). Il réintégra la vie publique comme représentant de l'Isère au Conseil des Cinq-Cents lors de l'élection du 23 Germinal An VI (12 Avril 1798). L'étude très précise d'Auguste Prudhomme n'éclaircit malheureusement pas ce qu'Antoine Français de Nantes fit entre 1795 et 1798.

Selon la Nouvelle biographie générale depuis les temps les plus reculés jusqu'a nos jours, publiée par MM. Firmin-Didot frères, sous la direction de M. le Dr Hoefer, Paris, 1857, qui est la source la plus précise que nous ayons trouvée : "Après le 31 mai [1793], il devint un instant membre du directoire du département de l'Isère. Bien qu'il se fût déclaré partisan de la Montagne, dans une réunion de Dauphinois, et qu'il eut contribué à la chute du fédéralisme, il vit avec effroi se dérouler le drame sanglant de la Terreur; et dans la réaction qui le suivit, voulant échapper aux poursuites que lui faisaient craindre ses opinions si hautement manifestées, il alla chercher sur les montagnes voisines de son pays une retraite temporaire et la sécurité."

Les autres notices biographiques consultées présentent les choses différemment. En général, elles le disent proche des Girondins et affirment que c'est pour échapper à la Terreur qu'il se réfugia dans les Alpes. Par exemple, le Dictionnaire des députés (1789-1889) :  "Lié avec les Girondins, il quitta Paris pendant le Terreur, et se réfugia dans les Alpes, où il composa à la manière de Sterne le Manuscrit de feu M. Jérôme et le Recueil des fadaises de M. Jérôme, qu'il publia, plus tard, sous la Restauration". Autre exemple : "Pendant les temps désastreux de l'exaspération révolutionnaire, M. Français ne prit plus aucune part aux affaires publiques."

J. De Séranon, dans son ouvrage : Une vallée des Alpes pendant la Révolution. La Vallouise. Description - Histoire. évoque longuement Français de Nantes (pp. 125 à 128). Après avoir relevé qu'il a embrassé avec ferveur les principes de la Révolution, il constate avec ironie qu'il a subi le même sort que les prêtres proscrits dont il avait lui-même rapporté la loi de proscription (1791). Il rapporte que Français de Nantes s'était alors réfugié dans le Queyras "dans les jours les plus sombres de la Terreur". Il précise : "Dans un livre peu connu, mais qui ne manque pas d'intérêt, M. Français de Nantes a noté les détails de son séjour dans cette vallée de nos Alpes, alors presque fermée au monde et qui restait à l'abri des tourmentes et des fureurs révolutionnaires" (p. 127). 

La planche en frontispice est une reproduction du tableau de David représentant Français de Nantes.

Références  (Voir : Liste des sources et références)

Notice biographique de Auguste Prudhomme.
Notice biographique de Antoine Français de Nantes.

BNF : 8-LK4-2750

Si vous avez des questions, n'hésitez pas à m'écrire : bibliotheque.dauphinoise@noos.fr

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