BIBLIOTHÈQUE DAUPHINOISE |
ACCUEIL | LISTE DES OUVRAGES | LISTE DES PERSONNES | ACTUALITES | CONTACT |
PAGE THÉMATIQUE : Exploration du Haut-Dauphiné (Oisans/Ecrins) |
Les docteurs Hervier, Médecin à Uriage, et Saint-Lager
Guide
aux eaux minérales du département de
l'Isère et aux Alpes dauphinoises.
Géologie et Flore. –
Carte géographique et Vignettes.
Description de l'exemplaire (Voir : Notes sur la description des ouvrages)
Notes sur l'exemplaire
Demi maroquin rouge, dos à 5 nerfs, titre doré, monogramme doré en queue :
Notes sur l'ouvrage
Une étude sur les eaux
minérales du
département de l'Isère qui contient un des
premiers
guides touristiques sur les Alpes dauphinoises, pour la partie
correspondant à l'Isère, avec les
itinéraires de quelques ascensions des sommets du
département (Belledonne, Taillefer, etc.).
Impression de Louis Perrin à Lyon, célèbre imprimeur qui s'est fait connaître par la qualité de ses productions. Cet ouvrage appartient à une série de qualité plus commune.
Contenu de l'ouvrage :
- Préface
(pp. I-X). L'ouvrage se veut en même temps un guide
médical sur les stations thermales de
l'Isère et un
guide touristique à l'usage des curistes, afin de leur faire
découvrir la région de villégiature
: « Nous avons pensé qu'un livre
où se
trouveraient réunis l'itinéraire aux principaux
sites des
montagnes dauphinoises et les notions hydriatriques les plus
importantes, serait utile aux touristes et à la plupart des
personnes qui fréquentent les thermes du
département de
l'Isère. » (p. IV).
-
Première partie (pp. 1-128) : Eaux minérales du
département de l'Isère.
Les 5 premiers chapitres sont essentiellement consacrés
à
l'aspect médical des eaux thermales, plutôt sous
forme de
généralité. Ensuite, les 3 chapitre
suivants
présentent les grandes stations thermales de
l'Isère :
Uriage, Allevard et La Motte, avec, pour chacune, un historique et une
description des qualités médicales des eaux et
des
pathologies traitées dans ces stations. Enfin, le dernier
chapitre Eaux diverses
donnent la liste de quelques autres stations thermales avec une
description succinctes des vertus thérapeutiques.
- Seconde partie
(pp. 129-370) : Itinéraire
dans les montagnes
dauphinoises.
Cette seconde partie est le guide touristique à proprement
parler, qui doit permettre aux curistes de découvrir en
profondeur la région de cure, en l'occurrence les Alpes
dauphinoises. Le contenu plus précis de cette partie et de
certains des chapitres est le suivant :
-
Chapitre premier. Introduction. (pp. 131-140).
Après un
éloge assez général du voyage, ils
entreprennent de faire découvrir le Dauphiné :
« Mais avant de traverser les mers, avant d'aller
visiter l'Orient ou le Nouveau-Monde, commençons par notre
pays. Or, il existe en France une contrée où la
nature a prodigué les contrastes les plus merveilleux.
Belles forêts, torrents écumeux, profonds ravins,
magnifiques cascades, étincelants glaciers, points de vue
ravissants, sombres rochers, vertes prairies, luxuriantes cultures,
rien n'y manque. C'est le département de l'Isère,
dont nous avons entrepris de décrire succinctement la partie
montagneuse. » (p. 135)
En revanche, peut-être parce qu'ils ne sont pas dauphinois,
ils ne cèdent pas au patriotisme dauphinois que
l'on voit
chez
Aristide Albert, le docteur Roussillon et d'autres, qui leur
fait placer
les montagnes
dauphinoises avant la Suisse et la Savoie. Etrangers à la
région, les docteurs rétablissent
les hiérarchies : « Le
Dauphiné
est comme le
vestibule de
la Savoie et de la Suisse; c'est donc par lui qu'il faut commencer
avant de visiter ces deux autres contrées, auxquelles il est
inférieur en beautés naturelles, soit
à cause de l'absence de grands lacs, soit à cause
du déboisement d'une grande partie de ses
montagnes. » Comme ils reviendront plusieurs fois
sur ce point, visiblement, pour nos auteurs, l'absence de belles
forêts est un handicap du Dauphiné. Dans un des
chapitres
de l'ouvrage, ils évoqueront de
nouveau la "prétention" des Dauphinois
à propos
de leur pays, lorsque Albert du Boys compare la vue depuis
Chamrousse à celle du Righi, en Suisse :
« M.
Albert du Boys est un homme d'un goût
exquis; mais nous croyons qu'un sentiment patriotique fort louable l'a
conduit à une exagération évidente,
lorsqu'il a comparé Chanrousse au Righi et a
déclaré le panorama dauphinois
supérieur à ceux de la Suisse. Nous avons souvent
remarqué, dans plusieurs livres écrits
à Grenoble, une semblable prétention. Nous
pensons qu'il est plus sage de s'abstenir de comparaisons, toujours
inexactes, et que, pour faire admirer le Dauphiné, il n'est
pas nécessaire de rabaisser la Suisse, la Savoie et le
Tyrol. » (p. 187)
Ils présentent ensuite leur travail plus comme un
guide à
l'usage du voyageur, un
« itinéraire » comme
l'on disait à l'époque, que comme un
livre
de description :
« Nous prévenons les lecteurs que nous ne
leur offrons qu'un simple itinéraire et qu'ils ne trouveront
dans les pages suivantes, aucune description brillante
des sites vers lesquels nous les conduirons. C'est d'ailleurs,
à notre avis, une prétention
ambitieuse que de vouloir donner par le style, si imagé et
si coloré qu'on le suppose, une représentation
exacte de la nature. » et ils concluent, pleins de
bons sens, « Les descriptions pompeuses ont encore
l'inconvénient de priver du plaisir de la
surprise. » (p. 137).
Après avoir rappelé que de nombreux ouvrages ont
déjà décrit une partie des montagnes
dauphinoises (ils citent la liste), « nous avons
entrepris de réunir en un seul livre à l'usage
des personnes qui se rendent aux thermes du département de
l'Isère le fruit du travail des écrivains que
nous venons de citer et celui de nos observations personnelles; car
nous avons nous-mêmes parcouru la plupart des
itinéraires décrits dans ce livre. Pleins du
sentiment de notre impuissance, et afin de laisser aux touristes toute
la liberté de leurs impressions, nous nous sommes abstenus
de ces amplifications phraséologiques qui
déflorent l'admiration. Nous nous sommes bornés
à indiquer les renseignements topographiques les plus
utiles. » (p. 139). En cela, ils font
œuvre de pionniers car c'est le premier guide complet sur les
Alpes
dauphinoises, pour la partie correspondant à
l'Isère. Il sera suivi peu après par le guide
d'Adolphe Joanne, qu'ils annoncent : « M. A. Joanne
prépare un Itinéraire du Dauphiné
auquel nous prédisons le succès de ses
devanciers. » (p. 139).
- Conseils aux voyageurs
(pp.141-154). Ce chapitre, plus
spécialement destiné aux
« voyages alpestres », se
présente comme un des premiers guides à
destination des randonneurs. Après avoir donné
des conseils sur l'alimentation, l'habillement, les bagages, la marche
sur les glaciers, les guides, la fatigues, etc., ils terminent par ce
beau conseil : « Enfin, une dernière
recommandation que nous faisons aux touristes, c'est de quitter, au
début du voyage, leurs soucis habituels, de se laisser aller
à la dérive, sans regrets du passé,
sans inquiétude pour l'avenir et de jouir du moment
présent avec une sérénité
inaltérable. Nous savons que le conseil est plus facile
à donner
qu'à suivre. Pourquoi faut-il que la bonne humeur ne soit
pas une marchandise dont on puisse faire provision, puisqu'elle est une
condition essentielle du plaisir des voyages. » (p.
151)
- Coup
d’œil géographique et historique
sur le Dauphiné (pp. 155-163)
Description succincte du département. Un point
intéressant à noter est la grande
confusion qui règne encore parmi les noms des
montagnes et leurs
altitudes. Leur identification reste encore difficile,
même
parmi les plus remarquables. La liste
des « Hauteur des principales
montagnes. » débute ainsi (avec
l'altitude en mètres) :
Pic du
Pelvoux
4,178
Deuxième pic du
Pelvoux 3,937
Les trois
Ellions
3,511
Le
Goléon
3,429
Etendard des
Rousses
3,629
Pic de
Belledonne
2,982
Ensuite, les 13 chapitres qui
suivent sont une
description de la partie montagneuse de l'Isère, soit la
partie
est du département, y compris Grenoble, la Chartreuse et le
Vercors. Nous nous
arrêterons sur deux chapitres en particulier :
Chapitre
VI. Pic de Belledonne. – Taillefer. (p. 193-207)
Ce qui fait l'originalité de ce chapitre est que les auteurs décrivent l'itinéraire de l'ascension de deux sommets de l'Isère : Belledonne et le Taillefer.
Le premier
itinéraire est celui de l'ascension de La
Croix de Belledonne. Auparavant,
elle n'avait été décrite que par Antonin Macé,
dans son ouvrage Le
Pic de Belledonne, Grenoble, 1857,
puis par Adolphe Joanne dans Excursions
dans le Dauphiné,
publiées dans la toute nouvelle revue Le Tour du Monde,
en
1860 (pp. 369-379). Il faut ensuite attendre l'Itinéraire du
Dauphiné
du même Adolphe Joanne pour avoir une
nouvelle description de l'ascension de la croix de Belledonne en
1862.
Les docteurs Hervier et Saint-Lager font ensuite part des
réflexions que leur inspire cette
ascension
: « A ces hauteurs on éprouve un
sentiment
délicieux de béatitude parfaite. La vue des lacs,
des rochers, des prairies, le bruit des torrents, la pureté
de l'air, la solitude, tout contribue à plonger
l'âme dans un quiétisme contemplatif rempli de
charmes. La pensée se transporte involontairement de ce
milieu pur et serein à ces vastes fourmilières
humaines où s'agitent tant de passions et tant
d'intérêts. On ne peut s'empêcher de
prendre en pitié les hommes qui consument leur vie
à la poursuite des honneurs, de la gloire et de la richesse.
Nous estimons qu'un séjour au milieu de ces belles solitudes
est plus propre à convaincre de la vanité des
grandeurs humaines que les plus éloquentes
déclamations des orateurs et des
philosophes. » (pp. 197-198)
Rappelons que la Croix de Belledonne n'est pas le point culminant du massif, mais un sommet facilement accessible par les randonneurs de l'époque.
Le chapitre se termine par le récit de l'ascension du Taillefer (pp. 204-206). Dans les chapitres suivants, il décrivent aussi les ascensions du Grand-Som (pp. 294-296) et de La Moucherotte (pp. 314-318).
Chapitre VIII. Oisans.
(pp. 228-252)
« Les touristes
trouveront en Oisans des sites d'une
beauté remarquable. Ils regretteront peut-être
l'absence presque complète de forêts,
d'où résulte un peu de monotonie dans les teintes
du paysage. Les sentiers des montagnes n'y sont pas entretenus comme on
pourrait le désirer. Les personnes qui mettent au premier
rang des plaisirs du voyage le confort de la table et du logement ne
trouveront pas dans ce pays ce qu'elles ont l'habitude de rencontrer en
Suisse. Aussi l'Oisans n'est visité que par les savants et
par les voyageurs qui recherchent, avant toute chose, les
émotions que procure la contemplation de la belle
nature. » (p. 229)
Une certaine vision romantique de montagne est encore
présente (ces "monts affreux") :
« C'est ici que commence la montée
nommée Rampe des Commères. On entre dans un ravin
étroit et profond. A ce défilé
succèdent les coteaux de la Rivoire et du Garcin,
dominés par les collines verdoyantes du Travers. On traverse
une première galerie, puis on aperçoit
l'entrée d'un second tunnel nommé l'Infernet,
qu'on a creusé dans le roc, au milieu d'un ravin sauvage et
désolé. On ne peut se défendre d'un
sentiment de terreur lorsqu'on jette les yeux dans le gouffre au fond
duquel la Romanche se précipite avec un bruit
formidable. » (pp. 234-235) ou
« A peu de distance du Dauphin commence la combe de
Malaval, sombre et désolée. De distance en
distance apparaît quelque verte oasis. »
(p. 237).
Intéressante pour nous est
la
vision qu'ils
donnent de la montagne. A titre d'illustration, leur
« vision » de la Meije
lorsqu'ils arrivent à la Grave :
« Pendant un quart d'heure on gravit une rampe;
puis, tout à coup, apparaît, assis pittoresquement
sur
un monticule isolé que domine le clocher de
l'église, le village de la Grave (1,516 mètres),
situé au pied de vastes glaciers qu'on aperçoit
au midi. » (p. 238) Autrement dit, c'est comme si la
Meije
était invisible à leurs yeux. Seuls les glaciers
attirent
leur attention.
Plus loin, la description du paysage vu depuis le Lautaret est la preuve qu'il restait encore beaucoup à faire pour identifier clairement les montagnes : « col du Lautaret (2,098 mètres), entouré de belles prairies et dominé au nord, par le Goléon (3,429 m.); au nord-est, par les Trois-Ellions (3,511 m.); à l'est, par le pic du Galibier; au sud, par le Grand-Pelvoux (3,937 mètres). » (p. 239). Les Trois-Ellions sont les Aiguilles d'Arve, que l'on ne voit pas du Lautaret, pas plus que l'on ne voit le Pelvoux, qui semble ici confondu avec la Meije, ni le Goléon. Soit ils ne sont pas allés eux-mêmes au Lautaret, soit ils se sont appuyés sur des descriptions anciennes et erronées. Les descriptions d'Adolphe Joanne sont déjà plus précises et, paradoxalement, il faudra attendre les Anglais (Tuckett, Bonney, puis Whymper) pour avoir une description plus précise des sommets de l'Oisans. On rendra alors à la Meije toute son importance dans les paysages vus depuis la Grave ou le Lautaret.
Plus loin, ils donnent le
récit de leur exploration de la vallée du
Vénéon, jusqu'à la Bérarde
: « Si l'on veut passer la nuit à la
Bérarde, il faut se résoudre à coucher
sur la paille, et le lendemain, guidé par le montagnard
Joseph Roudier, on peut aller visiter les glaciers : celui de la
Bonne-Pierre est à l'est, celui du Chardon est
au midi, celui du Gibernay est à l'ouest du glacier du
Chardon. Le glacier du Chardon est le plus remarquable. Il a quatre
kilomètres d'étendue; son sommet est à
trois mille quatre cents mètres d'altitude. De la
Bérarde au glacier il faut marcher pendant trois heures
à travers des débris de rochers. Six heures
seraient nécessaires pour traverser le glacier et entrer
dans le Valgaudemar au midi, ou dans la Valloire (sic) au sud-est. Au
nord de la Bérarde, on peut traverser la combe de Tancon et
ses glaciers pour arriver à la Grave.
Le cirque de la Bérarde a été souvent
visité par les géologues. C'est
l'étude de ce lieu qui a inspiré à M.
Elie de Beaumont sa théorie des soulèvements.
(Voir plus loin le chapitre intitulé
Géologie.) » (pp. 234-235). Là
aussi, on
perçoit une perception ancienne de la montagne où
seuls
les glaciers retiennent l'attention de nos excursionnistes, alors que
cette vallée donne à voir les plus grands sommets
du
massif : Meije, Ecrins, Ailefroide, Bans, etc.
L'ouvrage contient en fin une grande carte dépliante correspondant à la région de l'Isère visitée. Ci-dessous, la partie correspondant à l'actuel massif des Ecrins et le détail de la région de la Meije et de la vallée du Vénéon qui montre clairement les approximations dans la cartographie de la région (la Meije est encore appelée l'Aiguille du Midi) :
Carte du massif des Ecrins |
Détail : la Meije et la vallée du Vénéon |
Pour
agrandir, cliquez sur les photos Pour télécharger la carte en haute-définition du massif des Ecrins, cliquez-ici |
L'ouvrage se termine par deux chapitres "scientifiques" :
Chapitre XVI. Géologie des montagnes dauphinoises. (pp. 335-358)
Ils s'appuient essentiellement sur les travaux de Charles Lory, mais
aussi de M. Elie de Beaumont. Cela nous vaut une description des
différents massifs
(Belledonne, les Rousses), dont le massif du Pelvoux :
« Groupe du Pelvoux.
Le massif du Pelvoux est limité, au nord, par la combe de
Malaval, le col du Lautaret et la vallée
supérieure de la Guisanne jusqu'au Monestier; à
l'est, par le col de l'Echauda et la Vallouise; au sud, par le vallon
d'Entraigues, le col de Celard, le Valgaudemar jusqu'à
Villard-Loubières; à l'ouest, par la zone du lias
qui s'étend du Valgaudemar à la Romanche par le
col de Vorze, le Désert, le col de la Muselle, Venosc et le
mont de Lans.
Ce massif offre deux échancrures :
1° Le vallon de l'Alp, d'où descend la Romanche, et
celui de l'Ale-Froide, d'où naît la Gironde ou
rivière de Vallouise. Les parois de ces vallons sont
formées de gneiss.
2° Le bassin du Vénéon.
Ce dernier présente une série de gneiss
jusqu'au-delà de Saint-Christophe, correspondant
à celle de la combe de Malaval. A partir de Chaufran, le
gneiss passe à la protogine. Le hameau de la
Bérarde (1,700 m.) est le centre d'un système de
fractures divergentes qui s'étendent à travers la
masse du granite et forment une espèce de cirque ouvert du
côté de la gorge du Vénéon.
D'après M. Elie de Beaumont, le sol de cette
contrée était formé par une grande
masse de gneiss, laquelle, distendue par le soulèvement,
s'est déchirée. A travers les cassures est sorti
le granite qui constitue les cimes du Pelvoux et de l'Aiguille du Midi.
Les couches de gneiss apparaissent redressées, à
l'ouest, dans la gorge du Vénéon; à
l'est, dans les vallées du Monestier et de Vallouise.
Le soulèvement a produit des failles qui ont eu pour
résultat de placer sur le même niveau et
quelquefois à un niveau supérieur les roches
granitiques et les terrains stratifiés. C'est ainsi que vers
la cascade des Fraux, au-dessous de la Grave, on voit le lias reposer
sur les tranches du gneiss. Au pied de l'Aiguille du Midi les schistes
du lias s'enfoncent sous le granite. Cette superposition du granite aux
calcaires liasiques a été observée par
M. Elie de Beaumont dans l'étendue de plus de deux
kilomètres, depuis les glaciers de la Grave jusqu'au
nord-est de Villard-d'Arène. » (pp.
349-351)
Chapitre XVII. Flore des montagnes dauphinoises. (pp.
359-370)
Illustrations
L'ouvrage est illustré de 6 gravures sur des planches hors texte. Deux sont signées A.S. et quatre sont l'œuvre de l'artiste dauphinois Diodore Rahoult (Château d'Uriage, Eglise de Villeneuve, Château d'Herbeys, La Tour-sans-Venin). Elles ont toutes été gravées par E. Dardelet. Rappelons qu'au même moment Diodore Rahoult et E. Dardelet collaboraient à la publication d'un illustré : Poésie en patois du Dauphiné.
Vue du quai de Grenoble |
Château d'Uriage |
Eglise de Villeneuve. - Le
tilleul de Sully |
Château d'Herbeys |
Eglise de Saint-Firmin |
La Tour -sans-Venin |
Pour agrandir, cliquez sur les photos |
La vignette du titre est la reprise de la Vue du quai de Grenoble qui se trouve dans le corps de l'ouvrage.
Il y a aussi 5 vignettes dans le texte
qui représentent : Cascade
de l'Oursière, (p. 183), Vizille, (p. 188), La Motte, (p. 253),
La Grande-Chartreuse,
(p. 269) et le Rocher
de l'Oeillette, (p. 275). Elles ne sont pas d'Etienne Dardelet.
Editions
Il y a eu une
deuxième édition en 1862 avec
un titre un peu différent, mais surtout avec un
ordre inversé des auteurs par rapport à celle de
1861. Hormis le titre et le faux titre qui ont
été changés pour cela, le reste de l'ouvrage est
strictement identique. La vignette du titre et de la couverture a
été supprimée (elle
représentait une vue de Grenoble et de l'Isère)
et a été remplacée par le sigle de
Scheuring :
Le docteur Saint-Lager et le docteur Hervier
Guide aux eaux et aux
Alpes dauphinoises. Géologie et Flore. Carte géographique et Vignettes.
C'est cette éditions qui est décrite par Perrin (751) et Perret (3839). Malgré cela, au CCFr, c'est la moins courante. Seule la bibliothèque de Grenoble en possède 2 exemplaires, alors que l'édition de 1861 est sensiblement plus courante dans les collections publiques.
Divers
Lors de leur description de la Salette, ils laissent percer leur indifférence religieuse dans la présentation de la validité de l'apparition de la Vierge aux enfants de la Salette et de son approbation par les autorités ecclésiastiques : « Les pèlerins accoururent et, longtemps avant que l'autorité ecclésiastique se fût prononcée sur la validité du miracle, il s'établit vers la Salette un courant de dévotion à la sainte Vierge, tant est grande la force du sentiment religieux. Cinq ans après, l'évêque de Grenoble, entraîné par les désirs d'une partie de son clergé, de son chapitre, et par la puissance du fait accompli, fit paraître un mandement dans lequel il admettait la réalité du miracle et autorisait le culte de Notre-Dame de la Salette. » (p. 264) L'approbation de l'apparition est expliquée par le fait accompli !
Puis ils poursuivent : « C'est un
spectacle curieux, même pour un
observateur indifférent, que de voir, le 19 septembre de
chaque année, la montagne de la Salette couverte de
pèlerins qu'une même pensée dirige
Cette affluence témoigne de l'immense besoin de consolations
qui tourmente l'âme humaine. Quelques-uns de ces
pèlerins sont en proie à une souffrance physique
ou morale. Respect à leur douleur ! » (p.
264)
Les
auteurs
Paul
Hervier
Pas de renseignements biographiques.
Le catalogue de la BNF donne des ouvrages entre 1849 et 1881 :
- De l'Amputation de la
verge au moyen du fer rouge par M. Bonnet,
observations recueillies par M. Paul Hervier, 1849
- De la
Réunion immédiate et du collodion,
par
MM. Paul Hervier et Martial Bretin, 1849
- Paralysies
essentielles causées par les drastiques, 1858
- Esquisse de la
topographie médicale de Rive-de-Gier, 1859
- Note sur
l'utilité de la saignée
générale dans les convulsions, chez les enfants
de deux à sept ans, 1859
- Guide aux eaux
minérales du département de
l'Isère et aux Alpes dauphinoises, 1861
- De la Domination
constitutionnelle de la femme et de son influence
dans les mariages sur les enfants qui en proviennent ;
étudiée au point de vue de la conservation de la
race, de l'hygiène, 1865
- Les Mariages
consanguins, 1865
- Rétention
des règles due à une
imperforation de la membrane hymen, 1866
- Urgence des
revaccinations, 1871
- Tonsillotomie dans
l'amygdalopharyngite diphthérique
(couenneuse) à l'état sporadique,
1881
Jean-Baptiste Saint-Lager
Né à
Lyon le 4
décembre 1825, il est mort dans cette ville le 29
décembre 1912, rentier, 8 cours Gambetta, dans le 7e
arrondissement de Lyon. Docteur en médecine
(Paris, 1850), c'est toutefois à
l'histoire naturelle et
surtout à la botanique qu'il consacre la plus grande part de
son existence. Il est membre de nombreuses
sociétés savantes, notamment la
Société de botanique lyonnaise dont il est l'un
des fondateurs et un membre influent, la Société
botanique de France, la Société d'histoire
naturelle et d'arts utiles ainsi que la Société
d'agriculture dont il est le bibliothécaire
titulaire. Il a
été membre de ces différentes
sociétés savantes :
- Académie des sciences, belles-lettres et arts de Lyon,
membre (1881-1912)
- Société botanique de France
- Société botanique de Lyon, membre fondateur en
1872, sur les listes en 1877
- Société d'agriculture de Lyon
- Société linnéenne de Lyon
- Société royale d'agriculture, histoire
naturelle
et arts utiles de Lyon
Sa thèse porte
sur :
De la mélanose, 1850
Il publie ensuite cet ouvrage puis un autre consacré à un problème aigu dans les Alpes : Études sur les causes du crétinisme et du goître endémique, Paris, J.-B. Baillière et fils, 1867. Ensuite, ses publications sont nombreuses, essentiellement sur la botanique. Il publie de nombreux travaux dont le Catalogue des plantes vasculaires du bassin du Rhône. Il fait des explorations scientifiques en Suisse, en France et dans les Balkans qui lui permettent de développer ses connaissances.
Son herbier,
légué par son fils à la
Ville de Genève, est l'un des plus fournis ; il compte les
plantes cueillies par ses soins ainsi que les anciens herbiers qu'il a
achetés lors de ses voyages.
Ces deux auteurs avaient déjà
collaboré avant la publication de cet ouvrage :
Recherches sur les
quantités d'acide carbonique exhalé par le poumon
a l'état de santé et de maladie, par
MM. Paul Hervier et St-Lager, internes des hôpitaux civils
à Lyon, 1848.
Revue ophthalmologique
du service de
M. Pétrequin, à l'Hôtel-Dieu de Lyon.
Etudes sur la
mélanose de l’œil, suivies de quelques
expériences chimiques et mircographiques par les Dr
Saint-Lager et Paul Hervier, Bruxelles, J. Vanbuggenhoudt, 1857.
Références (Voir : Liste des sources et références)
Notices sur l'imprimeur Louis
Perrin
Notice sur l'illustrateur Diodore
Rahoult
Notice sur le graveur Etienne Dardelet et sa collaboration avec Diodore Rahoult et Louis Perrin.
Pour l'édition de 1861 :
Nombreuses références au CCFR, dont :
BNF : 8-TE163-926 et BMG : T.5793
Pour l'édition de 1862 :
Perrin : 751
Perret : 3839
BMG : T.5336 et L.4769 (seules références au CCFr).