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M.***. Bachelier en droit canonique & civil de la faculté de Paris, & Docteur en Théologie [Antoine Albert]
Histoire
géographique, naturelle, ecclésiastique et civile
du diocèse d'Embrun. Tome premier.
Histoire ecclésiastique du
diocèse d'Embrun pour servir de continuation à
l'Histoire
générale du Diocèse. Tome second.
Description de l'exemplaire (Voir : Notes sur la description des ouvrages)
Notes sur l'exemplaire
Reliure plein veau marbré, dos à nerfs, pièce de titre et de tomaison, caissons fleuronnés, toutes tranches rouges.
Notes sur l'ouvrage
Premier ouvrage historique sur le diocèse d'Embrun, qui couvrait, dans les Hautes-Alpes, l'Embrunais, jusqu'à Chorges, le Briançonnais, le Queyras et dans les Alpes de Haute-Provence, l'Ubaye et le pays de Seyne. Avec ce travail, on dispose donc du premier ouvrage historique paru sur les Hautes-Alpes, sorti des presses du premier imprimeur dans le département, Pierre-François Moyse à Embrun. La valeur de l'ouvrage est que pour la partie Des villes, des paroisses & communautés du diocèse d'Embrun, les renseignements sont de première main, soit suite aux observations directes de l'auteur, qui était originaire du Briançonnais, soit grâce aux curés qu'il avait sollicités. Cela en fait une source encore largement consultée.
Contenu du premier volume :
Titre (p. [1]
A messieurs du
clergé, de la noblesse, et du
tiers-état du diocèse d'Embrun.
(p. [3-6]). Signé en fin : A.C.D.S. [Albert,
curé de
Seyne] : « Agréez que je vous présente
une histoire
qui doit vous être chère [...] c'est l'histoire du
pays
où la providence vous a fait naître ; c'est celle
des
anciens habitans des Alpes, qui les premiers ont
défriché
les vallées, les coteaux de ces montagnes, dont vous tirez
aujourd'hui votre subsistance ; c'est l'histoire de vos
ancêtres
qui en vous laissant leurs noms et les biens qu'ils
possédaient, avaient encore plus à
cœur, de
vous transmettre les sentimens de probité et de droiture qui
faisaient leur caractère. »
Préface
(pp. I-XIV).
« Personne n'avait jamais encore travaillé
à
l'histoire du diocèse d'Embrun, l'auteur de l'ouvrage que
l'on
présente, voyait avec peine que sa patrie demeurât
ainsi
dans l'oubli, il a crû devoir par attachement, et par
reconnaissance la faire connaître et publier son
histoire. » Après des
généralités sur les
caractéristiques
propres de cette région, il relève les erreurs
dans les
quelques ouvrages qui ont cité ce diocèse
(Expilly, etc.)
: « Il est donc essentiel pour bien
connaître ce
diocèse de corriger toutes ces fautes, et de donner plus
d'étendue à ce qui n'est traité que
très
superficiellement dans la plupart des livres.
L'auteur de cette histoire, qui est natif de ce diocèse, et
qui
en a parcouru plusieurs fois les différents endroits, est
mieux
en état de savoir ce qui en est, que la plupart des
écrivains qui n'y ont jamais mis le pied ; pour en avoir
encore
une connaissance plus parfaite, il s'est adressé
à MM.
les Curés qui lui ont donné des
mémoires sur les
particularités de leurs paroisses. Il n'a pas
négligé non plus de lire les histoires qui y ont
quelque
rapport, comme l'histoire Ecclésiastique, l'histoire de
France,
celle du Dauphiné et celle de Provence. Il n'est pas hors de
propos de faire connaître les auteurs des histoires de ces
deux
provinces. » Il cite alors les principales sources :
Chorier, Bouche, Valbonnais, pour les ouvrages publiés,
Fournier, qui a été publié depuis,
Bérard,
Rous-Lacroix, pour les ouvrages manuscrits. Il termine en donnant une
chronologie de son travail : « Après avoir
recueilli tous
les différens matériaux qu'il a pû trouver dans les
livres
imprimés, et dans les manuscrits qu'il a pû se
procurer,
il a employé une douzaine d'années à
les arranger
; il a ensuite envoyé son manuscrit à Embrun ,
où
il a resté trois ans.
Mgneur l'archevêque , MM. ses grands
vicaires, MM. les
chanoines de la métropole et bien d'autres personnes en
état d'en juger, se sont donnés la peine de le
lire. Ils
ont eu même la complaisance de lui faire observer les
corrections, les changemens, et les additions qu'il convenait d'y faire, en
conséquence il l'a retouché et travaillé de
nouveau.
Mgneur l'Archevêque a eu ensuite la
bonté de le
faire examiner à Paris par deux censeurs royaux, qui l'on
trouvé curieux et
intéressant ».
Première
partie. Du diocèse d'Embrun en général.
(pp 1-100). Cette partie contient 6 chapitres :
Chapitre Ier. De la situation & de
l'étendue du diocèse d'Embrun.
(pp. 2-16). Dans cette présentation
générale, il
insiste sur le caractère montagneux du pays, qui ne doit pas
cependant faire oublier que « il y a aussi
au bas, des
plaines qui ont quelquefois deux à trois lieues de
long,
sur une demi lieue ou un quart de lieue de
large. ».
Pêle-mêle, il parle de l'origine maritime des
montagnes,
de la transhumance, des grandes quantités de neige, des
avalanches, de l'ancienneté de l'homme dans les Alpes, de la
Durance, etc.
Chapitre II. Du climat
du
diocèse d'Embrun, des qualités
particulières du
pays & des raretés qu'on y trouve. (pp.
16-31).
Chapitre sur le climat, les cultures, la flore et la faune du
diocèse. Il s'attarde en particulier sur le
mélèze
et la manne du Briançonnais. Parmi les animaux, il
décrit
plus longuement le chamois.
Chapitre III. De
l'origine des peuples du diocèse d'Embrun & de leurs
anciens souverains. (pp. 31-51)
Chapitre IV. De
l'établissement de la Religion chrétienne dans le
diocèse d'Embrun, de ses progrès & des
combats
qu'elle a eu à soutenir contre les infidèles
& les
hérétiques. (pp. 51-80) Dans cette
histoire
religieuse, la plus grande part est donnée à
l'histoire
des hérésies et de tout ce qui a
été fait
pour les combattre : les Petrobusiens, les Vaudois et,
surtout,
les Protestants, avec de longs développements sur les
actions de
Lesdiguières dans la région. On imagine bien que
le
curé Albert est le tenant d'une stricte orthodoxie et ne
peut
qu'être satisfait des persécutions qu'ont subies ces
différentes hérésies.
Chapitre V. Des arts
& métiers & du commerce des peuples du
diocèse d'Embrun. (pp. 81-91)
Chapitre VI. Du langage, des vêtemens, & des usages des peuples du
diocèse d'Embrun.
(pp. 91-100). Après quelques considérations sur
les
langues locales, il constate cependant que tout le monde comprend et
parle le français, ce qui n'est pas le cas d'autres
régions. Il cite son expérience en Auvergne,
où il
n' a pas réussi à se faire comprendre. Sur les vêtements, il donne ces renseignements
intéressants sur
les façons anciennes de s'habiller :
« Les hommes de
la campagne étaient autrefois habillés comme le
sont
encore aujourd'hui les paysans des environs de Clermont en Auvergne.
D'abord ils avaient un grand chapeau qui leur servait de parapluie, un
colet ou rabat de toile au col, qui couvrait une partie des
épaules et pendait sur l'estomac, une ceinture de cuir jaune
large d'un demi pied, une casaque de gros drap qui venait à
mi-jambe, des culottes larges comme celles des Catalans, enfin des
souliers aux pieds de deux doigts d'épaisseur, dont le
dessous
était tout garni de cloux. Cet habillement si grotesque
n'est
plus du goût de nos habitans. Aujourd'hui les hommes
même
des plus mauvais villages, ont des habits à boutons et
à
boutonnières, des cravates au col ou des tours de col, des chapeaux et
des souliers assez propres. Il n'y a plus que certaines paroisses que
l'on connaît et que je ne nommerai pas, où l'on
n'use
point de cravates, et où à la place des boutons,
les
habits ont des petits crochets de fil d'archal. A l'égard
des
cloux aux souliers, ils sont absolument nécessaires dans les
endroits où les chemins sont pierreux, et bien loin de les
blâmer, on doit les conseiller par principe
d'économie ». Parmi les usages alimentaires,
il parle
longuement du « Pain d'un an »,
c'est-à-dire du pain cuit pour l'année
entière.
Parmi les nouveauté, il cite la pomme de terre :
« Un
des mets le plus ordinaire pour les gens de la campagne, et
même pour ceux des villes qui n'ont pas de
facultés
pour s'en procurer d'autres, ce sont les pommes de terre,
à
qui dans le pays on donne le nom de truffes
[...]. Ces pommes de terre sont devenues communes depuis une
cinquantaine d'années dans la plupart des endroits du
diocèse d'Embrun. »
Seconde partie. Des
villes, des paroisses & communautés du
diocèse d'Embrun.(pp.
101-525). C'est la partie la plus intéressante de
l'ouvrage. Comme il le dit dans sa préface, il s'est
appuyé sur ses propres observations et sur les informations
que
lui ont transmises les curés des paroisses. Pour chaque
paroisse, il donne des informations sur la commune, avec un rapide
historique et quelques informations statistiques : nombre de familles,
de personnes. La notice de La Salles-les Alpes illustre bien la
méthode et le propos de l'auteur (pp. 261-266) :
« La Salle, paroisse et
communauté du
Briançonnais est située entre le
Monêtier et
Chantemerle, à une lieue et un quart de Briançon
, et
à trois quarts de lieues du Monêtier. On y compte
deux
cents maisons qui composent environ neuf cents quatre-vingt personnes,
huit feux un demi , un huitième et un quatre-vingt
seizième
de
feu pour les fonds taillables. Il n'y a pas de fonds nobles ou exempts
de tailles. La position de cette paroisse est aussi agréable
que
celles des autres du même vallon, une partie est à
l'adroit et l'autre à l'envers, c'est-à-dire en
delà de la rivière. Le chef-lieu qu'on appelle
particulièrement la Salle, est situé à l'adroit,
à
une petite distance au-dessus du grand chemin qui conduit de
Briançon à Grenoble, de même que les
hameaux des
Pananches et de la Chirouse. Celui de la Ville Neuve est sur le grand
chemin , et celui du Bez est en-delà de la rivière. Le
terroir a
à peu près les mêmes
qualités que celui de
S. Chaffrey et de Chantemerle. On le cultive de la même
manière.
Le laitage y est fort bon et le beurre qu'on y fait passe pour le
meilleur du pays, les prunes du hameau des Pananches quoique de
beaucoup inférieures à celles de Brignole, et de
Digne,
ne laissent pas que d'être recherchées.
Les habitans s'adonnent beaucoup au commerce. Il y a nombre de
marchands de cet endroit, non seulement à
Briançon, mais
encore à Turin et ailleurs, dont quelques-uns ont fait des
fortunes assez considérables. On dit qu'autrefois les femmes
de
ce pays faisaient des vœux au ciel pour que leurs maris
n'augmentassent pas dans le commerce, ni ne diminuassent pas leurs
biens, mais qu'ils se conservassent toujours dans une honnête
médiocrité. Leurs vœux
étaient semblables
à ceux de Salomon , qui ne souhaitait pas de grandes
richesses,
ni la pauvreté.
L'église paroissiale de la Salle est sous le titre de S.
Marcellin , premier archevêque d'Embrun, quoiqu'elle ne soit
pas
bien grande, elle a néanmoins son mérite.
Voûtée
de tuf, elle a deux petites chapelles à ses
côtés,
qui ne sont pas indifférentes. Son maître autel
est
orné de beaucoup de sculpture bien travaillée. A
l'entrée de l'église, il y a un parvis soutenu
sur des
colonnes de pierre de taille, qui outre son utilité, donne
de
l'agrément à tout l'édifice. Cette
paroisse est
desservie par un curé et un vicaire dans le chef-lieu. Il y
a
encore des prêtres servans aux hameaux de la Ville Neuve, du
Bez
et des Pananches, qui se rendent aux offices de paroisse
fêtes et
dimanches, et aident le curé dans ses fonctions.
Les habitans du Bez ont déjà tenté
plusieurs fois
d'avoir une église succursale dans leur quartier; mais les
supérieurs ecclésiastiques n'ont pas encore
jugé
à propos de la leur accorder, soit qu'ils n'aient pas
trouvé un éloignement suffisant de leurs maisons
à
l'église paroissiale, soit que le danger de traverser la
rivière de Guisane dans le temps des grosses pluies, ou de
la
fonte des neiges, ne leur ait pas paru insurmontable, puisque par le
moyen d'un pont on peut la traverser en tout temps.
Suivant la répartition qui fut faite en 1751, pour
l'emphytéose perpétuelle des dîmes du
Briançonnais, la communauté de la Salle doit
payer
annuellement au prévôt et chapitre d'Oulx, la
somme de
cent dix-huit livres, à M. l'archevêque
et au
chapitre de l'église métropolitaine d'Embrun, la
quantité de seize septiers un quart et trois civayers
moitié seigle et moitié avoine ou orge,
déduction faite de la portion des dîmes que cette
communauté paye au prieur du Monêtier.
Le châtelain du Briançonnais fait ordinairement sa
demeure
sur la paroisse de la Salle. Je ne crois pas qu'il y ait d'autre
juridiction attachée à sa charge que celle
d'assister et
d'autoriser l'élection des consuls de quelques
communautés de la campagne comme de celles de S. Chaffrey,
de la
Salle, du Monêtier, du Mont-Genèvre, des Villards,
S.
Pancrasse, des Puys-Saint-Pierre et S. André, et de
Cervière. A Briançon c'est le vibalif avec le
procureur
du Roi et le greffier qui assistent à l'assemblée
pour
l'élection des consuls, c'est pourquoi il y avait
anciennement
trois mandemens ou châtenies, celles de Briançon,
de
Vallouise et de S.Martin.
A la Salle il y avait un seigneur qui possédaitc ce petit
canton
de terre qu'on appelle encore le Plan du Duc, parce que ce seigneur
était Dux
Castellanus.
Sous les Dauphins ce seigneur était baron dont le titre a
resté à une roche qu'on appelle encore la roche
de Baron
, et à un moulin qui s'appelle le moulin de Baron. Les
ancêtres de M. de Tholozan, aujourd'hui Intendant du
Commerce, avaient vers l'an 1400 un fief à la
Salle,
à S. Chaffrey, et à Chantemerle qui fut
aliéné à un nommé Berard,
et ensuite vendu
aux communautés par un certain Borel, c'est ce qu'on appelle
encore les mas de Borel.
Si l'on voulait flatter les habitans de la Salle, à qui on
donne
dans ce vallon l'épithète de glorieux, il n'y
aurait
qu'à transcrire ce que l'on trouve dans un manuscrit du P.
Berard, jésuite, directeur du séminaire d'Embrun , vers l'an
1730, qui était de cette paroisse ; la Salle, dit- il, tire
son
nom de Aulà, qui
signifie Salle, et qui n'était autre que le lieu
où la
noblesse s'assemblait pour faire la cour au Prince. Deux
raisons, ajoute t-il, semblent autoriser cette conjecture ; la
première c'est qu'il y a au-dessous de la Salle, un village
appelé Ville-Neuve, dominé anciennement par un
château à l'exemple de Briançon,
où le sieur
du Paix avoit choisi sa demeure, et y avait attiré la
noblesse
du pays, parce que l'air y est beaucoup plus doux que dans le reste de
la vallée, et que la situation de l'endroit est beaucoup
plus
agréable, étant dans une petite plaine sur le
bord de la
rivière. La seconde raison, c'est qu'il y a plusieurs familles dans
cette paroisse dont les noms étaient autrefois nobles, comme
ceux des Salles, des Berards, des Graviers, des Jomars, des Bompards,
des Arduins, des Moniers, des Borels, des Rabis et beaucoup d'autres.
Suivant le même manuscrit, Bernard Chabert,
archevêque
d'Embrun vers l'an 1213, était natif de la Salle, son nom
était Bernard Berard; mais il dût prendre celui de
Bernard
Chabert, à cause d'une maison qui appartenait à
sa mère,
et qu'on appelle encore la maison de la Chaberte.
On lit encore dans le même manuscrit que la montagne
de
Frejus qui est au-dessus du Bez, et qui est une des plus belles
montagnes du Briançonnais tire son nom du latin Forum Julii,
qui signifie le camp de Jules-César, parce que cet
Empereur, venant la première fois dans les Gaules, passa par
cette montagne pour se rendre à Vallouise, et son
armée y
campa pendant quelques jours. La route la plus connue dans ce
temps-là pour venir de l'Italie dans les Gaules,
c'était
de passer par Bardonnêche et le col de l'Échelle
pour se
rendre à Névache, de Névache on
passait la
montagne du grand Areas qu'Amien Marcellin appelle Mons Matrona,
à cause d'une chute qu'une noble dame dut y faire, ou à
cause de
l'élévation de cette montagne qui la distingue
des
autres, (comme une dame est distinguée par ses parures des
autres femmes,) et de là on se rendait à
la
Ville-Neuve, de la Ville-Neuve à Vallouise, et de Vallouise
à Orcière.
Récapitulation des familles et des personnes de la Salle. Au chef-lieu
il y a 50 habitans 250 personnes, au Bez 60, 300, à
la
Ville-Neuve 50, 250, aux Pananches ... et à la Chirouse 20,
180.
Total 200 familles, 980 personnes. »
Additions.
(pp. 526-545). Ce
sont des sortes de notes qui complètent les chapitres
précédent. Elles se terminent par une description
des
routes d'Embrun aux villes voisines du diocèse (pp. 537-545).
Observation.
(pp.545-546). Il
précise que les dénombrements de population
datent de
1763, époque à laquelle il a interrogé
les
curés des paroisses.
Table des
matières. (pp. 547-561)
Errata. (p.
562)
Contenu du second volume.
Titre (p. I)
Avertissement.
(pp. III-VI).
Il débute par « On a imprimé
en 1783 le
premier volume de l'Histoire géographique, naturelle et
civile
du diocèse d'Embrun. Il reste encore à donner au
public
l'histoire ecclésiastique de ce diocèse, qui
formera un
second volume. » Il décrit ensuite
simplement le
contenu de l'ouvrage.
Première
partie. Des archevêques d'Embrun. (pp. 1-302).
Cette partie contient une notice pour les 88 archevêques
d'Embrun depuis Saint-Marcellin, au IVe
siècle, jusqu'à Monseigneur de Leyssin,
l'archevêque en place lors de la rédaction de
l'ouvrage.
Dans la notice sur Pierre Guérin de Tencin,
il relate le
concile d'Embrun qui, en 1717, condamna l'évêque
de Senez,
Jean Soanen, pour jansénisme. Alors qu'il fait toujours preuve d'une
très grande discipline ecclésiastique, en ne se
permettant jamais de critiques, voire même
simplement d'avis
personnels, il rapporte tout de même les avis critiques sur
ce
concile : « Cependant ce concile confirmé
du Pape, et
approuvé du Roi, fut bien critiqué dans le
royaume, et
surtout par les partisans de l'évêque de
Senez », en rapportant le contenu de ces critiques.
(p.
280). Il ajoute même : «
l'archevêque d'Embrun
avait moins agi contre l'évêque de Senez par
zèle
pour la pureté de la doctrine que par le désir de se faire
un
nom et d'obtenir le chapeau de cardinal. » (p. 281).
Le
curé Albert avait-il un fond de sympathie pour le
jansénisme ?
Seconde partie. Du
clergé séculier & régulier du
diocèse d'Embrun. (pp. 303-482).
Cette partie contient 16 chapitres :
Chapitre Ier. Du chapitre de la
métropole d'Embrun. (pp. 304-350)
Chapitre II. Du chapitre
de l'église paroissiale et collégiale de
Briançon. (pp. 350-355)
Chapitre III. Du
collège et du séminaire d'Embrun.
(pp. 355-364)
Chapitre IV. De l'abbaye
royale de Notre-Dame de Boscodon. (pp. 365-380)
Chapitre V. Des couvents
des Pères Dominicains qui sont dans le diocèse
d'Embrun. (pp. 380-386)
Chapitre VI. Des
couvents des PP. Cordeliers qui sont dans le diocèse
d'Embrun. (pp. 387-390)
Chapitre VII. Du couvent
des PP. Recollets de Briançon. (pp. 391-392)
Chapitre VIII. Du
couvent des PP. Capucins d'Embrun. (pp. 392-393)
Chapitre IX. Des
couvents des PP. Trinitaires qui sont dans le diocèse
d'Embrun. (pp. 394-397)
Chapitre X. De la maison
des prêtres de la doctrine chrétienne de Barcelonnette et du
collège de cette ville. (pp. 397-400)
Chapitre XI. De
l'église de Notre-Dame du Laus. (pp. 401-407)
Chapitre XII. Des
couvents de religieuses qui sont dans le diocèse d'Embrun.
(pp. 407-410)
Chapitre XIII. Des
hôpitaux qui sont dans le diocèse d'Embrun.
(pp. 411-415)
Chapitre XIV. Des
bénéfices qui sont dans le diocèse
d'Embrun. (pp. 416-438)
Chapitre XV. Des Saints
qu'on honore
particulièrement dans le diocèse d'Embrun, et
dont les
légendes ne sont pas dans le Bréviaire romain.
(pp. 438-454)
Chapitre XVI. Du
gouvernement ecclésiastique du diocèse d'Embrun.
(pp. 454-482).
Table des
matières. (pp. 483-500)
Errata. (p.
501)
Lieux et dates d'impression
Bien que non localisés, les
deux volumes ont été imprimés par
Pierre-François Moyse à Embrun.
Né à
Paris, ouvrier-imprimeur à Grenoble vers 1760, chez
André Giroud, celui-ci s'installe à Embrun en
1776. Il y
fut actif
jusqu'à son décès en 1794. Son fils
Jean-Louis lui
succéda quelques temps, jusqu'en
1797 où il dut quitter la ville par manque de travail. En
effet, à ce moment-là,
l'archevêché avait été
supprimé et le chef-lieu de département avait
été situé à
Gap. L'érudit Edmond Maignien a
publié une
étude sur cet imprimeur dans la Petite Revue des
Bibliophiles dauphinois, n° 20, janvier
1915 : L'imprimerie
à Embrun, pp. 308-324.
Il recense 63 ouvrages imprimés par
Pierre-François Moyse et son fils, dont cet ouvrage sous le
n° 18. Sous le n° 19, il signale un exemplaire avec
une
variante qui ne porte pas la tomaison au titre. Il signale
: «
Moyse n'avait pas de marque d'imprimeur, mais il plaçait
très souvent sur le titre des ouvrages sortis de ses presses
un
fleuron triangulaire formé de six lignes de petites rondelles,la
première accompagnée de fleur de lis.
» (p. 310) On le retrouve, avec sept lignes, sur la page de
titre du second volume :
Les deux volumes portent la date
d'impression 1783. Comme l'a justement fait remarquer Paul Guillemin
dans un article paru dans le Bulletin
de la Société d'Études de Hautes-Alpes,
1891, pp. 211-212 : Date
de l'histoire du diocèse d'Embrun, le
deuxième volume contient deux allusions à des
faits qui ont eu lieu en 1785 :
- Parlant de Bernardin-François Fouquet,
archevêque d'Embrun, Albert dit : « Il a
vécu
ensuite à Paris pendant dix-huit ans, où il
s'étoit logé dans une maison attenante au
séminaire des Missions étrangères. Il
y est mort
le 20 avril 1785, le jour de la fête de St Marcellin.
» (p. 290).
- « Il y a peu de Séminaires en France
où
les jeunes Ecclésiastiques puissent se former aussi bien que
dans celui d'Embrun. La lecture des Règlements de ce
Séminaire qu'on a imprimés en 1785, in-12, chez
Pierre-François Moyse, imprimeur et libraire à
Embrun,
peut en convaincre. » (
p. 459).
Il remarque aussi : « Les deux volumes sont
imprimés sur le même papier,
mais
ils présentent des différences typographiques
frappantes,
notamment dans la composition des titres et des tables des
matières. La marque d'imprimerie n'est pas non plus la
même.
» Enfin, comme on l'a noté ci-dessus, l'Avertissement du
deuxième volume précise : « On
a imprimé en 1783,
le premier
volume de l'Histoire géographique, naturelle et civile du
diocèse d'Embrun. Il reste encore à donner au
Public
l'histoire Ecclésiastique de ce Diocèse, qui
formera un
second volume».
Pour toutes ces raisons, Paul Guillemin date donc le deuxième volume de 1786, en se fondant aussi sur la date corrigée à la main sur son exemplaire, qu'il attribue au curé Albert lui-même (l'exemplaire numérisé sur Googlebooks porte aussi la date corrigée en 1786). C'est maintenant la date qui est généralement retenue pour ce second volume.
La reliure de notre exemplaire est aussi une preuve que les deux volumes n'ont pas paru au même moment. Il y a des différences dans les reliures : ornements du dos, taille, texture du veau sur les plats, qui montrent que deux mains différentes ont travaillé dans le temps à la reliure.
Dans sa notice consacrée à Antoine Albert, A. Rochas fait référence à une prospectus de cette histoire paru en 1781. Je n'en ai trouvé aucune trace.
L'Histoire
du diocèse d'Embrun et les Vaudois
Les pages consacrées par le
curé
Albert aux Vaudois (Tome I, p. 57 et suivantes) ont amené
une
réponse :
Cinq lettres par un
Vaudois des
Gaules cisalpines, sur quelques pages d'un livre intitulé :
Histoire géographique, naturelle, ecclésiastique
&
civile du diocèse d'Embrun, par M.***, Bachelier en droit
canonique & civil de la faculté de Paris, &
docteur en
théologie. Tome I, sans nom d'impression 1783.
S.l.n.n., 1784, in-8°, [2]-74 pp. (BMG : U.1490)
L'auteur de ces lettres (colonel Marande ? Paul Appia
? les érudits ne sont pas d'accord) reprend
point par point les assertions de l'abbé pour y
répondre,
sous forme d'un plaidoyer en faveur des Vaudois.
Le curé Albert n'a pas
laissé ces lettres sans réponse. En 1788, il fait
paraître :
Avis au public sur
l'histoire
géographique, naturelle, ecclésiastique et civile
du
diocèse d'Embrun, par M***
S l.n.n. (Embrun, Moyse), 1788, in-8°, 56 pp.
Cet imprimé est signé : A. C. D. S. Il est
considéré, encore plus que les autres ouvrages, de toute
rareté.
Réédition
En 1959, devant la rareté et l'intérêt de l'ouvrage, l'Association des Hauts-Alpins de Toulon et du Var décide d'en donner une nouvelle édition, sous forme ronéotypée :
Le premier volume contient une notice biographique de l'abbé Antoine Albert, extraite des Silhouettes et glanes briançonnaises, du chanoine Benjamin Sylvestre (pp. [3-5]), suivie d'un texte de présentation de cette édition (p. [6]) : « cette œuvre de l'abbé Albert, si pleine d'intérêt et si riche en enseignements était pratiquement introuvable, l'Association des Hauts-Alpins de Toulon et du Var s'est donnée pour tâche de la diffuser et de la faire connaître. » Par manque de moyens et pour mettre à portée de tous cette réimpression, ils ont fait le choix de cette forme de réédition, par copie stencils. Le travail de transcription est entièrement de M. Rappelin, président de l'Association. Ils demandent l'indulgence pour d'éventuelles fautes de transcription. En revanche, l'orthographe de l'époque a été respectée. Un peu plus loin, intercalé dans le texte original, il précise que ce texte est transcrit depuis les exemplaires originaux du curé Durand de Saint-André d'Embrun et de Maître Emile Escallier, de Grenoble (p. [15]).
L'achevé d'imprimer annonce le 25 janvier 1959 (4ème de couverture). En revanche, à la fin de la transcription, au tome second, p. 265, la date est le 23 avril 1958. C'est probablement la date à laquelle la transcription a été terminée.
Tirage : 350 exemplaires
numérotés non mis dans
le commerce. La justification du tirage se trouve en 4ème
de couverture :
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Cet exemplaire est le n° 321.
Cette réédition est presque aussi rare que la première. Il n'en existe aucun exemplaire à la BNF et au CCFr.
Plus récemment, en 2006, les Éditions Transhumances ont donné une réédition partielle, contenant les notices des communes des Hautes-Alpes, extraites de la deuxième partie du premier volume : Des villes, des paroisses & communautés du diocèse d'Embrun. C'est la partie la plus intéressante de l'ouvrage.
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Références (Voir : Liste des sources et références)
Notice biographique Antoine Albert
Rochas : I, p. 9 (II) :
« Quoique
tirée à 600 exemplaires, cette histoire est fort
rare et
peu connue. Elle apprend beaucoup de choses intéressantes,
et a
été d'un grand secours à M. Ladoucette
pour sa Topographie des
Hautes-Alpes.
On peut seulement reprocher à l'auteur des
détails
minutieux et pas assez de critique. » Dans la
description de
l'ouvrage, la pagination du premier volume est erronée.
Maignien (Anonyme) : 1464
Biographie-Bibliographie
du Briançonnais. Cantons de la Grave et du
Monêtier-de-Briançon, 1877
: « Ce livre est l'œuvre capitale du
curé
Albert. Il contient de précieux renseignements sur
l'histoire du
Haut-Dauphiné, les mœurs de ses habitants, les
ressources
du sol, etc. On peut adresser justement à l'auteur le
reproche
d'avoir, trop à la légère,
donné
créance à des faits évidemment
controuvés.
Mais cette absence de critique historique signalée, il faut
encore inscrire au compte des mérites de cet ouvrage celui
d'avoir été la première publication
importante sur
l'histoire de ces contrées. »
CA : 87.
BSEHA(Not-PG), p. 74, avec l'erreur de pagination de Rochas.
Guillemin : 1328
J. Roman, Tableau
historique, p. 13 :
« imprimé à cinq
cents exemplaires et maintenant fort rare ».
Perrin : 566 : « Ouvrage des plus
importants pour
l'histoire de cette région des Alpes et devenu
rare. »
SdB : 745 (32 f.) : deuxième volume seul, en demi chagrin
rouge janséniste : « ouvrage
très rare ».
Lantelme : 805 : Deuxième volume seul, en demi reliure :
« Rare ». Non adjugé.
Catalogue des livres
rares & curieux composant la bibliothèque d'un
amateur dauphinois [Général de
Moncla], 1867 : n° 1012 « Ouvrage
important pour l'histoire de notre pays. C'est un LIVRE RARISSIME, qui
manque à la plupart des collections dauphinoises ;
notre exemp. est en
très bon état, avec grandes marges, remplie de
témoins. »
PRBD-II, n° 20, L'imprimerie
à Embrun, E. Maignien, pp. 308-324,
Bibliographie Moyse : n° 18 et 19 : « livre
fort rare et recherché »
Au CCFr :
BNF :
RES P- Z- 357 (1,1) et RES P- Z- 357 (1,2)
8- LK3- 213 (1) et 8- LK3- 213 (2) < incomplet >
Exemplaires complets des 2 volumes dans les bibliothèques
suivantes : Grenoble
(O.2946), Besançon, Aix-en-Provence –
Méjanes (3 ex.), Lyon, Lyon
(Bibliothèque jésuite des Fontaines), Nice,
Marseille, Dijon, Avignon
Tome I seul : Chambéry
Tome II seul : Grenoble (T.208), Arsenal (8- H- 14068)