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[Jacques François Joseph de Rochas]
Nouveau
pas sur les sentiers de la nature.
Concernant les causes physiques des secousses
réitérées des Tremblemens de terre.
Système sur la matérialité de l'axe du
globe terrestre;
Le tout accompagné de quelques particularités qui
ont
rapport aux Sciences Physiques, Naturelles, et à
l'Antiquité, traits d'Histoire et Réflexions
morales.
Ouvrage utile à l'enseignement de la Jeunesse.
Par un habitant des Hautes-Alpes.
Description de l'exemplaire (Voir : Notes sur la description des ouvrages)
Gap,
J. B. Genoux, Imprimeur, 5 mai et 25 juin 1808 In-12 (151r x 90r mm), [2]-292 pp. |
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Notes sur l'exemplaire
Demi-basane verte, dos lisse orné de filets et fleurons, pièce de titre rouge ( la pièce de titre porte : Sciences. Inscriptions antiques.)
Notes sur l'ouvrage
Ouvrage très curieux qui mélange des considérations "scientifiques" avec des éléments historiques suite à un tremblement de terre ressenti à Gap le 2 avril 1808. L'auteur, un juge au tribunal de Gap, a mêlé toutes ses considérations dans un ensemble sans ordre ni cohérence, ce dont il s'excuse lui-même. Dans la première partie, il développe 12 propositions qui tendent à démontrer que les tremblements de terre sont provoqués par des feux électriques ou foudres, qui se propagent par des souterrains. Cela étant démontré, il peut donc affirmer que Gap est à l'abri des feux souterrains, ainsi que des inondations. Résumer l'argumentation de l'auteur est une gageure; elle est souvent farfelue. Le raisonnement de l'auteur procède souvent par assimilation et comparaison avec des phénomènes qui n'ont rien à voir. Cependant, cet ouvrage contient de nombreux détails sur l'histoire de Gap.
Un mois après le tremblement de terre, Rochas fait paraître des Observations sur les tremblemens de terre.... Un mois plus tard, il le complète avec un Supplément dont la pagination continue la précédente. Le tout forme cet ouvrage de 292 pp, auquel il attribue un nouveau titre : Nouveau pas sur les sentiers de la nature.
Théodore Gautier qualifie ce
livre de
"curieux", Joseph Roman de "bizarre" et Adolphe Rochas porte un
jugement très sévère sur l'auteur :
«
L’auteur, qui n’avait pas les plus simples notions
des
sciences naturelles, a inséré dans cet ouvrage
les
réminiscences indigestes de ses lectures
accommodées avec
ses propres systèmes »
Description
détaillée de l'ouvrage
L'ouvrage se compose de :
- Préface
(pp. 3-4).
- Nouveau pas sur les
sentiers de la nature. Propositions sur les
tremblemens de terre (pp. 4-48).
- Supplément
aux
précédentes Observations sur les tremblemens de
terre (pp. 49-288).
- Table et
Errata (pp.
289-292).
Dans la Préface,
l'auteur justifie son ouvrage :
"On s'apercevra facilement dans cette lecture, que deux causes
différentes ont concouru à me
déterminer à
cet essai; la première est le tremblement de terre qui vient
d'affliger pendant près d'un mois consécutif le
département du Pô, particulièrement les
vallées de Luzerne, du Pélis et
Pïgnerol; la
deuxième, un bruit populaire qui courait dans notre ville
que
Gap allait être englouti.
Les personnes crédules jusqu'à ce point,
fondaient leur
craintes chimériques moins sur le tremblement de terre dont
je
viens de parler, et qui s'est fait ressentir jusqu'à Gap,
vers
les cinq heures trente minutes, dans la soirée du 2 avril
dernier, tout comme à deux heures dans la nuit du 15 au 16
du
même mois, que sur une prétendue
prédiction de Nostradamus."
Il se donne donc comme objectif de répondre aux craintes infondées de ses concitoyens sur la disparition de Gap, craintes renforcées par la prédiction de Nostradamus.
La fin de préface donne une
idée du style amphigourique de l'auteur : "Il
aura attention de discerner les proposions nullement
problématiques de celles qui ne sont que des
systèmes, et
de ne pas tenir pour des erreurs quelques sortes de jeux de mots, si je
m'en suis permis; enfin il voudra bien me passer le ton affirmatif dont
je me suis servi, qui est celui qu'un vrai physicien et vrai
naturaliste aurait seul droit de prendre; en un mot, il se persuadera
que je n'ai pas la faiblesse non plus que la folie de vouloir
sérieusement contredire, et encore moins instruire aucun
savant."
Ensuite, dans la première
partie, Nouveau
pas sur les sentiers de la nature.
Propositions sur les tremblements de terre (pp. 4-48),
l'auteur
développe 12 propositions qui tendent à
démonter
que les tremblements de terre sont provoqués par des feux
électriques ou foudres, qui se propagent par des
souterrains.
Ces 12 propositions sont :
1. Ce n'est que depuis le déluge universel
arrivé
sous Noë , que les tremblemens de terre se sont
manifestés
sur notre globe.
2. On peut en tout pays parvenir à lever la carte des
grottes et
souterrains qui ont été le siège des
derniers
tremblemens de terre, et en tirer des éclaircissemens pour
ceux
avenir.
3. Route qu'à tenu le feu du tremblement de terre du 2 avril
1808 et jours suivans, dans partie des état de
Napoléon et des cantons Helvétiques
4- Jusqu'ici les assertions qu'on a données sur la direction
des
tremblemens de terre ne sont que des conjectures incertaines. Plan
d'une machine fort simple qui doit infailliblement indiquer la
direction des feux souterrains toutes les fois qu'on
éprouvera
un tremblement de terre;
5. Les mouvemens que le tremblement de terre impriment quelquefois aux
cloches et sonnettes suspendues, ne peuvent-ils pas être
déterminé par toute autre cause
immédiate que la
secousse qu'éprouvent les édifices ?
6. Gap est à l'abri des feux souterrains.
7. Cette ville est de même à l'abri des
inondations aussi
bien que peut l'être toute autre ville en
général.
8. Les tremblemens de terre arrivent plus fréquemment aux
environs des deux equinoxes.
9. L'apparition ou disparition spontanée des sources d'eau
commune ne prouve pas la proximité du souterrain qui conduit
le
feu du tremblement de terre, et encore moins la proximité du
foyer.
10. Les tremblemens de terre qui se font ressentir en plusieurs lieux
presqu'au même instant et à d'assez grandes
distances, ne peuvent avoir que le feu électrique
pour
agent principal.
11. Les moyens jusqu'ici proposés par les physiciens
à
l'effet de délivrer certains territoires des tremblemens de
terre trop fréquens, en facilitant l'éruption des
feux
volcaniques, paraissent les uns insignifians, les autres au-dessus des
forces humaines.
12. Les tremblemens de terre sont aujourd'hui pour nous des
événcmens naturels et l'on ne saurait rien
observer dans
les météores, ni dans l'instinct des animaux qui
soit
capable de nous servir de présage à ce sujet.
Il débute son Supplément
aux
précédentes Observations
sur les tremblemens de terre
par des excuses sur la hâte avec laquelle il a
rédigé son ouvrage : " On ne devra pas
blâmer les
négligences de mon style ni les comparaisons
familières,
quelquefois inexactes et peu relevées, que j'ai cru devoir
choisir à dessein, pour mieux me faire entendre". Il
évoque ensuite l'histoire de Gap, restée
manuscrite,
écrite par son père, ancien avocat au parlement
et maire
de Gap. C'est l'occasion de nier la prédiction de
Nostradamus
selon laquelle un lac remplacerait Gap. En revanche, l'auteur ne
justifie pas l'objet de ce supplément, ni des nombreux
chapitres
qui le composent. Le détail et l'objet de ces chapitres sont
les
suivants :
Vallée
de Luzerne; (Insectologie.) (p. 53) : L'auteur explique
que le nom de cette vallée lui viendrait des lueurs
provoquées par de gros insectes luisants qui volent.
De certaines
modifications du feu électrique. (p. 56) :
Rapprochement entre les feux électriques et "la liqueur du
porte-lanterne de Luzerne".
Des causes
premières de la foudre souterraine. (p. 57) :
Considérations sur les gaz qui sont à l'origine
des
foudres souterraines, causes des tremblements de terre. L'auteur
poursuit ensuite sur les fontaines ardentes, puis sur une inscription
romaine dédiée à Vulcain, pour finir
par des
considérations sur le culte romain d'Auguste, à
grand
renfort de reproduction d'inscriptions antiques de la région
de
Grenoble. A la fin, il revient à son propos pour repartir
immédiatement sur des considérations sur le nom
antique
de Grenoble.
Ce chapitre est caractéristique du style de l'auteur. Il
commence par des considérations pseudo-scientifiques, pour
ensuite, selon un mode digressif construit sur des associations
d'idées, finir par des commentaires sur
l'antiquité,
autre sujet de prédilection de cet auteur.
De la théorie
de la Terre. (p. 66) : Quelques commentaires sur des
théories de l'origine de la terre.
De la foudre et de
quelques uns de ses effets. (p. 70) : Description
fantaisiste de la foudre et de ses effets, terminée par une
nouvelle remarque sur la foudre souterraine, cause des tremblements de
terre
De certaines vertus de
la pierre d'aimant et de la nature de l'axe de la terre.
(p. 73) : En réalité, l'objet de la dissertation
est la
matérialité de l'axe de la terre (cf. errata). Dans ce
long chapitre, l'auteur tente de démontrer que l'axe de la
terre
existe et qu'il est formé par un fluide. Il s'appuie sur
l'existence de l'aimant pour sa démonstration. Ce chapitre
est
l'occasion de longues digressions sur la création et
l'univers.
Le chapitre se termine par : "Je passe à quelques autres
variétés" :
Gap; Embrun.
(Antiquités). (p. 92) : L'auteur commence en
remarquant qu'auparavant les monuments antiques du
département
passaient aux intendants, mais que, depuis, ils restaient dans le
département. Il ajoute une courte considération
sur La
Bâtie- Monsaléon. Ensuite, il reproduit une
inscription
"placée au milieu du jardin de la Préfecture"
à
Gap, en provenance d'Embrun. Cette inscription est reproduite dans
Archéologie
des Hautes-Alpes (Musée
départemental
des Hautes-Alpes), p. 271, CIL, XII, 85. Cette épitaphe
n'est
"pas moins sentimentale que les plaintives nuits d'Young". Suivent des
considérations variées sur
l'Antiquité, sans
rapport avec les Hautes-Alpes, sauf lorsqu'il relate la
découverte de petits pots de terre dans un caveau
sépulcral dans la fondation de Notre-Dame d'Embrun.
Antiquités.
(p. 95) : Très court chapitre (une demi-page)
sur des souterrains trouvés à Rome et
à Madrid.
Observations générales. (p. 95) : Il s'agit de
quelques
remarques, passablement décousues, sur les assertions qu'il
a
déjà avancées
(matérialité de l'axe
de la terre, tremblements de terre, etc).
Histoire naturelle;
Physique. (p. 97) : L'auteur voulait parler d'un un
phénomène merveilleux à propos d'une
montagne du
territoire de Saint-Disdier-en-Dévoluy. Ce
phénomène est rapporté par Paul de
Rochas, avocat
consistorial à la cour de Dauphiné,
ancêtre de
l'auteur. Mais, sans nous dévoiler ce
phénomène,
qui a un rapport avec les eaux et les serpents de cette montagne,
l'auteur part sur une très longue discussion sur l'origine
des
"aërolithes", qui ne viennent, contrairement à ce
que l'on
croit, ni de la lune, ni du soleil.
Gap; Monument moderne.
(p. 106) : Ce chapitre ne concerne que le
mausolée de Lesdiguières, le caveau du
château de
Lesdiguières, ainsi que les objets ayant appartenu au duc
(casque, gantelet, lance). Au passage, l'auteur dit qu'il
était
bailli du baillage de Champsaur (p. 116). C'est un des chapitres
où l'auteur s'en tient le plus à son sujet,
même
si, comme toujours, il émaille son propos de remarques
diverses
et personnelles sur le sujet qu'il traite.
Ruse de
Lesdiguières. (p. 118) : Cette ruse "n'est
point
consigné[e] dans sa vie". L'auteur l'a apprise de la
tradition.
Il s'agit de faire tomber les Gapençais dans un guet-apens
au
château de Tallard. Le chapitre se termine par une anecdote
sur
un trait de générosité de
Lesdiguières.
Aveu en fait de
Systèmes. (p. 122) : L'auteur se justifie
d'avoir
fait un Système, basé sur la
matérialité de
l'axe de la terre, en offrant un sujet à la discussion,
à
la "dispute".
Antiquité.
(p. 125) : Sur les flaminiques, équivalent
féminin des flamines. Deux inscriptions antiques de la
région de Die sont citées comme preuves.
Spéculations oiseuses
Ire (p. 126) : Sur le
mouvement perpétuel.
IIe (p. 127) : Par le
jeu des analogies, si la lune semble
représenter une figure humaine, les habitants de la lune
doivent
ressembler à l'image qu'ils ont de la terre.
IIIe (p. 127) : Une
question oiseuse qu'il est difficile de résumer.
Notice sommaire de
l'état politique de l'ancienne Gaule, avant
que les Romains en eussent fait la conquête; son ancienne
religion. (p. 128) : Le titre décrit bien le
contenu de cette
longue notice (29 pages). C'est un travail de compilation où
l'auteur fait étalage de son érudition, le tout
émaillé de ses commentaires personnels. Il cite
Gap 3 fois. Après une courte allusion
à Saint-Démétre, premier
évêque de la
Gap, il se propose d'en reparler dans un autre chapitre en
précisant : "Je suis bien aise d'annoncer que la plupart de
ceux
qui seront curieux de le lire, ne regretteront pas d'y avoir
employé quelques momens".
Des Apôtres
des Gaules ou premiers Evêques des Gaules. (p.
156) : Une généralité sur les premiers
évêques, qui sert de transition au chapitre
suivant.
Saint
Démétre, premier évêque de
Gap. (p.
157) : Dans ce long chapitre, l'auteur étudie les 3
hypothèses concernant le premier évêque
de Gap,
Saint-Démétre. La première
hypothèse le
fait disciple et contemporain des apôtres, le
deuxième
place sa vie à la fin du 2ème
siècle et la
3ème
nie son existence. Par un raisonnement bien construit et bien
améne, il tente de démontrer la
première
hypothèse. Dans le traitement de cette question historique
sur
l'origine de l'église des Hautes-Alpes, Rochas prouve
qu'il était plus doué pour l'histoire
que pour la
science, Ce chapitre est cité par Joseph Roman
comme
référence dans sa plaquette : Origine des églises
des Hautes-Alpes. Saint-Marcellin, Saint-Démétrius,
Grenoble, 1881. En
s'excusant presque d'utiliser cet ouvrage qu'il qualifie de "bizarre",
il se sent obliger d'en tenir compte. Joseph Roman assure que cet
ouvrage est peu commun.
De quelques-unes des
merveilles du firmament; calculs approximatifs
sur la grandeur et la distance de certains astres. (p.
171) : quelques
généralités sur l'astronomie et sur le
système solaire. Pour une fois, l'auteur ne se lance pas
dans
des théories et des hypothèses saugrenues, pour
ne pas
dire loufoques, mais se contente de rapporter les connaissances
astronomiques qui étaient celle de son époque.
Comment certains fluides
invisibles se meuvent aisément dans les
matières les plus compactes. (p. 177) : Une de
ces
démonstrations comme l'auteur les aime. Il fait appel aux
éléphants, aux chèvres et aux fourmis
pour
démontrer que les fluides les plus tenus peuvent traverser
toutes les matières. Sans transition, il revient
à un
autre de ces sujets de prédilection :
Antiquité,
(département de l'Isère). (p. 182) :
Il
s'agit de quelques faits historiques concernant Grenoble dans
l'antiquité, mais aussi à la période
moderne. Au
passage, il cite la découverte de ruines à Hues (sic),
qui doivent être les ruines de Brandes.
De certains effets des
tremblemens de terre et de la profondeur des
souterrains. (p. 187) : Il rapporte quelques exemples de
tremblements
de terre et finit par l'hypothèse que les souterrains, qui
servent à la propagation de ces
phénomènes, se
trouvent à une profondeur d'une lieue.
Alpes,
(étymologie de ce nom); Histoire naturelle;
Antiquité. (p. 188) : Une suite de
considérations
passablement décousues sur des sujets concernant les Alpes
et,
plus particulièrement, les Haute-Alpes : le mot Alpes
vient de la langue des Sabines et signifie blanc; on trouve de
l'albâtre dans les Hautes-Alpes; la montagne la plus
intéressante des Alpes est la montagne de l'Arche,
près
de Barcelonnette; sur une plante appelée étoile
terrestre; Chorges et son origine; Embrun, "au haut du rocher sur
lequel nous avons dit qu'Ebris
était adoré"; passage d'Hannibal à
Saint-Crépin; la ville de Rame qui a
été
brûlée par Annibal; Briançon, "qui
dérive
son nom de Brig, terme de la langue celtique qui signifie
assemblée de peuple"; Mont-Genèvre, avec une
longue
dissertation sur Janus et sur
l'étymologie de Mont-Genèvre. Au passage, il cite
Napoléon "le héros, le libérateur de
la France".
Il cite alors un hymne en latin de son cru sur Napoléon; sur
les
inscriptions du trophée de l'Alpe à la Turbie;
sur les
gibiers présents dans les Hautes-Alpes : le bouquetin,
le chamois, les marmottes (les rats). Pour chacun, il donne quelques
éléments de leurs mœurs et habitudes;
pour finir,
il parle d'un pierre cubique d'Embrun, appelée dez d'Embrun.
Histoire naturelle;
antiquité; Luc, Nyons et Valence, (ci-devant
province de Daupiné). (p. 203) : Autres
considérations
sur ces lieux, complété d'un long passage sur
Vienne. On
retrouve les reproductions d'inscriptions antiques chères
à l'auteur.
Lyon;
antiquité. (p. 217) : Toujours dans la
même veine,
quelques faits historiques sur Lyon, avec la reproduction d'une
inscription antique.
Genève;
histoire naturelle, antiquité. (p. 220) : Cette
fois-ci, nous avons droit à 6 reproductions d'inscriptions
antiques.
Noms des douze premiers
Césars, suivant leur ordre
chronologique. (p. 231) : Courtes notices sur ces
empereurs, suivies
d'une brève histoire du développement du
christianisme
dans l'Empire romain et du rôle de l'empereur Constantin.
Réflexions
critiques de l'auteur sur ces mélanges. (p.
240 ) : "On pourra me taxer de mauvais goût à
l'occasion
du désordre qui règne dans cet écrit :
si c'est un
reproche à faire, je déclare l'avoir
mérité; car c'est bien sciemment que j'ai ainsi
formé cet assemblage de matières assez
incohérentes, au lieu qu'il m'eût
été facile
de les classer dans un ordre plus naturel; j'ai donc placé
si
l'on veut, une tête humaine sur le corps d'un poisson." A
propos
de ces propositions physiques, il convient que "pour faire accueillir
ces filles des Hautes-Alpes, et les introduire dans le monde, [il a] eu
la précaution de leur donner des compagnes plus
intéressantes qui, en beaucoup d'endroit, ne seront pas
étrangères". Ailleurs, il les appelle "mes
montagnardes".
Dessein
d'utilité de la part de l'Auteur. (p. 242) : Il
offre
"aux jeunes gens qui n'ont pas encore lu" un
résumé de
l'histoire de la Gaule. Nous avons encore droit à quelques
inscriptions antiques.
Amérique;
histoire naturelle. (p. 251) : Sur un animal amphibie
capturé en 1783 entre le Pérou et le Tucuman.
Monnaies des Templiers.
Gap, Vienne. (p. 255) : Sur des
découvertes faites dans un champ, au sud-ouest de Gap, sur
la
route de Provence où était un couvent de
Templiers.
Caesar. Etymologie de ce
nom qui devint une suprême
qualité chez les Romains. (p. 257) :
César vient de ce
qu'un ancêtre de Jules César avait tué
un
éléphant, appelé Caesa dans la
langue des Maures.
Habitans des Etoiles;
leur nature. (p. 259) : Considération sur
la nature d'éventuels habitants des étoiles.
L'auteur
finit par cette remarque savoureuse : "Comme ces conjectures ne peuvent
mener à rien de solide, n'abusons pas des momens du lecteur".
(Physique),
fantasmagorie, fluides de lumière, chambre obscure,
effets du miroir, parhélie. (p. 262) :
Considérations sur
ces différents phénomènes.
(Hautes-Alpes),
huile-pètre. Histoire naturelle. (p. 268) : Sur
des pierres que l'on trouve à Orpierre, contenant des
cristaux
et une huile pénétrante qui traverse la main,
"sans
causer aucune sensation désagréable."
Médaille qui
constate les surnoms imposés aux Gaules, du
temps de Jules César. (p. 270 ) : Le titre
décrit bien
les quelques considérations historiques de l'auteur.
Antiquité.
Inscription parmi lesquelles on trouve un exemple de
la charge de sacristain pour les temples des faux dieux.
(p. 272) :
Autres considérations fondées sur des
inscriptions
antiques.
Sacristains.
(p. 275) : Sur le même sujet.
Histoire, (Histoire
naturelle), Antiquité. (p. 276) : Sur les
Cimbres et les Teutons
De l'état de
vie, et de l'état de mort. (p. 277) :
L'âme n'est pas matérielle et comment elle se
sépare du corps au moment de la mort.
Diverses opinions sur
l'époque de la création; saison en
laquelle eut lieu cette création. Que doit-on entendre par
fin
du monde ? Peut-on préfixer le temps ? (p. 279)
: le titre de ce
dernier chapitre dit assez bien les considérations, toujours
décousues et passablement saugrenues, que l'auteur nous fait
partager sur ces sujets.
Table (pp.
289-292), qui se termine par un Errata.
Histoire
de l'ouvrage
Le tremblement de terre à
l'origine de
l'ouvrage a eu lieu le 2 avril 1808. Jacques François Joseph
de
Rochas se met vite au travail et fait paraître dès
le mois
de mai (le 5 ?) 1808 un opuscule de 48 pp. :
Observations sur les
tremblemens de terre, contenant quelques
détails relatifs à la capitale des Hautes-Alpes
et aux
contrées du département du Pô, dans
lesquelles les
phénomènes du 2 avril dernier et jours
suivants du
même mois ont fait éprouver des alarmes, par M.
R***
Gap, J. B. Genoux, mai 1808, in-12, 48 pp.
Quérard, dans la France littéraire
(VII, 570) l'attribue à Reynoard,
médecin à
Gap. Il corrige ensuite cette assertion dans le tome suivant (VIIII,
90) en l'attribuant à Rochas, juge au tribunal de Gap;
né
en cette ville. Il s'appuie sur une information donnée par
Paul
Colomb de Batines, ce qui garantit l'attribution
à
Rochas.
Ce premier ouvrage est référencé par Rochas : II, p. 354, Maignien (Anonyme) : 2133 et Clément Amat : 79. Rochas et Maignien donnent "août" dans le titre, alors que ce devrait être "avril", reproduisant une erreur de Quérard. Il n'y a qu'un seul exemplaire au CCFr, dans le Fonds dauphinois de la BMG : T.6313. Signalons que Clément Amat lui-même confirme l'attribution à Rochas : « la paternité ne peut être contestée à ce dernier [Rochas] ».
Un mois plus tard, le 25 juin,
Rochas fait paraître une nouvelle édition
avec un Supplément
aux
précédentes Observations sur les tremblemens de
terre qui complète les 48 première
pages pour former cet ouvrage sous le titre de Nouveau pas sur les senties de
la nature.
Ce deuxième ouvrage est beaucoup moins rare. Il en existe 6 exemplaires au CCFr, dont 4 dans le Fonds dauphinois de la BMG.
Commentaire de Joseph Roman sur cet
ouvrage dans son Histoire
de la ville de Gap, p. XI : "Au milieu de
dissertations de physique et de géologie, ce petit livre
renferme quelques pages sur l'histoire ecclésiastique de
Gap;
presque tout y est de seconde main, et l'auteur n'indique pas
où
il a puisé le reste". Dans l'introduction de son Tableau
historique, (T I., p. VIII), il signale que l'erreur
typographique dans
l'hymne à Saint-Demetrius, Jussu perfidis Simo,
au lieu de Jussu
perfidissimo (p. 168), a fait croire
à Mgr Depery dans son
Histoire hagiologique
à l'existence d'un préfet Simon.
L'imprimeur de l'ouvrage, Jean-Baptiste Genoux, qui était aussi libraire, a été actif depuis au moins 1807 jusqu'en 1827. A cette date, il est remplacé par Pierre Louis Béraud.
La page 4 (non chiffrée)
porte par erreur le
numéro de page V.
Commentaire personnel
Un ouvrage qui mériterait de figurer dans le Blavier : Les Fous littéraires.
Références (Voir : Liste des sources et références)
Notice biographique de Jacques François Joseph de Rochas
Rochas : II, p. 354
Maignien (Anonyme) : 1093.
JR-RA : qui ne signale pas le premier ouvrage.
CA : 78
Guillemin : 1185
Monglond, VII, 1313
(non consulté)
6 exemplaires au CCFr, dont 4 dans le
Fonds dauphinoise de la Bibliothèque Municipale de Grenoble.
BNF : 16- V- 3075 : Ex-libris en coul. et reliure aux armes d'Albert de
Rochas d'Aiglun. Au dos du livre : Joseph de Rochas
BMG : Fonds dauphinois, U.5264, qui l'attribue à Rochas,
juge
d'instruction à Gap, O.2707, de la bibliothèque
H.
Gariel, T.6312 et T.20257.
Un exemplaire à la Bibliothèque
Sainte-Geneviève.