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[Jacques François Joseph de Rochas]

Nouveau pas sur les sentiers de la nature.
Concernant les causes physiques des secousses réitérées des Tremblemens de terre.
Système sur la matérialité de l'axe du globe terrestre;
Le tout accompagné de quelques particularités qui ont rapport aux Sciences Physiques, Naturelles, et à l'Antiquité, traits d'Histoire et Réflexions morales.
Ouvrage utile à l'enseignement de la Jeunesse.
Par un habitant des Hautes-Alpes.

Description de l'exemplaire  (Voir : Notes sur la description des ouvrages)

Gap, J. B. Genoux, Imprimeur, 5 mai et 25 juin 1808
In-12 (151r x 90r mm), [2]-292 pp.
Nouveau pas sur les sentiers de la nature, Jacques François Joseph de Rochas : titre Nouveau pas sur les sentiers de la nature, Jacques François Joseph de Rochas : reliure
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Notes sur l'exemplaire

Demi-basane verte, dos lisse orné de filets et fleurons, pièce de titre rouge ( la pièce de titre porte : Sciences. Inscriptions antiques.)

Notes sur l'ouvrage

Ouvrage très curieux qui mélange des considérations "scientifiques" avec des éléments historiques suite à un tremblement de terre ressenti à Gap le 2 avril 1808. L'auteur, un juge au tribunal de Gap, a mêlé toutes ses considérations dans un ensemble sans ordre ni cohérence, ce dont il s'excuse lui-même. Dans la première partie, il développe 12 propositions qui tendent à démontrer que les tremblements de terre sont provoqués par des feux électriques ou foudres, qui se propagent par des souterrains. Cela étant démontré, il peut donc affirmer que Gap est à l'abri des feux souterrains, ainsi que des inondations. Résumer l'argumentation de l'auteur est une gageure; elle est souvent farfelue. Le raisonnement de l'auteur procède souvent par assimilation et comparaison avec des phénomènes qui n'ont rien à voir. Cependant, cet ouvrage contient de nombreux détails sur l'histoire de Gap.

Un mois après le tremblement de terre, Rochas fait paraître des Observations sur les tremblemens de terre.... Un mois plus tard, il le complète avec un Supplément dont la pagination continue la précédente. Le tout forme cet ouvrage de 292 pp, auquel il attribue un nouveau titre : Nouveau pas sur les sentiers de la nature.

Théodore Gautier qualifie ce livre de "curieux", Joseph Roman de "bizarre" et Adolphe Rochas porte un jugement très sévère sur l'auteur : « L’auteur, qui n’avait pas les plus simples notions des sciences naturelles, a inséré dans cet ouvrage les réminiscences indigestes de ses lectures accommodées avec ses propres systèmes »

Description détaillée de l'ouvrage

L'ouvrage se compose de :
- Préface (pp. 3-4).
- Nouveau pas sur les sentiers de la nature. Propositions sur les tremblemens de terre (pp. 4-48).
Supplément aux précédentes Observations sur les tremblemens de terre (pp. 49-288).
- Table et Errata (pp. 289-292).

Dans la Préface, l'auteur justifie son ouvrage :
"On s'apercevra facilement dans cette lecture, que deux causes différentes ont concouru à me déterminer à cet essai; la première est le tremblement de terre qui vient d'affliger pendant près d'un mois consécutif le département du Pô, particulièrement les vallées de Luzerne, du Pélis et Pïgnerol; la deuxième, un bruit populaire qui courait dans notre ville que Gap allait être englouti.
Les personnes crédules jusqu'à ce point, fondaient leur craintes chimériques moins sur le tremblement de terre dont je viens de parler, et qui s'est fait ressentir jusqu'à Gap, vers les cinq heures trente minutes, dans la soirée du 2 avril dernier, tout comme à deux heures dans la nuit du 15 au 16 du même mois, que sur une prétendue prédiction de Nostradamus."

Il se donne donc comme objectif de répondre aux craintes infondées de ses concitoyens sur la disparition de Gap, craintes renforcées par la prédiction de Nostradamus.

La fin de préface donne une idée du style amphigourique de l'auteur : "Il aura attention de discerner les proposions nullement problématiques de celles qui ne sont que des systèmes, et de ne pas tenir pour des erreurs quelques sortes de jeux de mots, si je m'en suis permis; enfin il voudra bien me passer le ton affirmatif dont je me suis servi, qui est celui qu'un vrai physicien et vrai naturaliste aurait seul droit de prendre; en un mot, il se persuadera que je n'ai pas la faiblesse non plus que la folie de vouloir sérieusement contredire, et encore moins instruire aucun savant."

Ensuite, dans la première partie, Nouveau pas sur les sentiers de la nature. Propositions sur les tremblements de terre (pp. 4-48), l'auteur développe 12 propositions qui tendent à démonter que les tremblements de terre sont provoqués par des feux électriques ou foudres, qui se propagent par des souterrains. Ces 12 propositions sont :
1. Ce n'est que depuis le déluge universel arrivé sous Noë , que les tremblemens de terre se sont manifestés sur notre globe.
2. On peut en tout pays parvenir à lever la carte des grottes et souterrains qui ont été le siège des derniers tremblemens de terre, et en tirer des éclaircissemens pour ceux avenir.
3. Route qu'à tenu le feu du tremblement de terre du 2 avril 1808 et jours suivans, dans partie des état de Napoléon et des cantons Helvétiques
4- Jusqu'ici les assertions qu'on a données sur la direction des tremblemens de terre ne sont que des conjectures incertaines. Plan d'une machine fort simple qui doit infailliblement indiquer la direction des feux souterrains toutes les fois qu'on éprouvera un tremblement de terre;
5. Les mouvemens que le tremblement de terre impriment quelquefois aux cloches et sonnettes suspendues, ne peuvent-ils pas être déterminé par toute autre cause immédiate que la secousse qu'éprouvent les édifices ?
6. Gap est à l'abri des feux souterrains.
7. Cette ville est de même à l'abri des inondations aussi bien que peut l'être toute autre ville en général.
8. Les tremblemens de terre arrivent plus fréquemment aux environs des deux equinoxes.
9. L'apparition ou disparition spontanée des sources d'eau commune ne prouve pas la proximité du souterrain qui conduit le feu du tremblement de terre, et encore moins la proximité du foyer.
10. Les tremblemens de terre qui se font ressentir en plusieurs lieux presqu'au même instant et à d'assez grandes distances, ne peuvent avoir que le feu électrique pour agent principal.
11. Les moyens jusqu'ici proposés par les physiciens à l'effet de délivrer certains territoires des tremblemens de terre trop fréquens, en facilitant l'éruption des feux volcaniques, paraissent les uns insignifians, les autres au-dessus des forces humaines.
12. Les tremblemens de terre sont aujourd'hui pour nous des événcmens naturels et l'on ne saurait rien observer dans les météores, ni dans l'instinct des animaux qui soit capable de nous servir de présage à ce sujet.

Il débute son Supplément aux précédentes Observations sur les tremblemens de terre par des excuses sur la hâte avec laquelle il a rédigé son ouvrage : " On ne devra pas blâmer les négligences de mon style ni les comparaisons familières, quelquefois inexactes et peu relevées, que j'ai cru devoir choisir à dessein, pour mieux me faire entendre". Il évoque ensuite l'histoire de Gap, restée manuscrite, écrite par son père, ancien avocat au parlement et maire de Gap. C'est l'occasion de nier la prédiction de Nostradamus selon laquelle un lac remplacerait Gap. En revanche, l'auteur ne justifie pas l'objet de ce supplément, ni des nombreux chapitres qui le composent. Le détail et l'objet de ces chapitres sont les suivants :

Vallée de Luzerne; (Insectologie.) (p. 53) : L'auteur explique que le nom de cette vallée lui viendrait des lueurs provoquées par de gros insectes luisants qui volent.
De certaines modifications du feu électrique. (p. 56) : Rapprochement entre les feux électriques et "la liqueur du porte-lanterne de Luzerne".
Des causes premières de la foudre souterraine. (p. 57) : Considérations sur les gaz qui sont à l'origine des foudres souterraines, causes des tremblements de terre. L'auteur poursuit ensuite sur les fontaines ardentes, puis sur une inscription romaine dédiée à Vulcain, pour finir par des considérations sur le culte romain d'Auguste, à grand renfort de reproduction d'inscriptions antiques de la région de Grenoble. A la fin, il revient à son propos pour repartir immédiatement sur des considérations sur le nom antique de Grenoble.
Ce chapitre est caractéristique du style de l'auteur. Il commence par des considérations pseudo-scientifiques, pour ensuite, selon un mode digressif construit sur des associations d'idées, finir par des commentaires sur l'antiquité, autre sujet de prédilection de cet auteur.
De la théorie de la Terre. (p. 66) : Quelques commentaires sur des théories de l'origine de la terre.
De la foudre et de quelques uns de ses effets. (p. 70) : Description fantaisiste de la foudre et de ses effets, terminée par une nouvelle remarque sur la foudre souterraine, cause des tremblements de terre
De certaines vertus de la pierre d'aimant et de la nature de l'axe de la terre. (p. 73) : En réalité, l'objet de la dissertation est la matérialité de l'axe de la terre (cf. errata). Dans ce long chapitre, l'auteur tente de démontrer que l'axe de la terre existe et qu'il est formé par un fluide. Il s'appuie sur l'existence de l'aimant pour sa démonstration. Ce chapitre est l'occasion de longues digressions sur la création et l'univers. Le chapitre se termine par : "Je passe à quelques autres variétés" :
Gap; Embrun. (Antiquités). (p. 92) : L'auteur commence en remarquant qu'auparavant les monuments antiques du département passaient aux intendants, mais que, depuis, ils restaient dans le département. Il ajoute une courte considération sur La Bâtie- Monsaléon. Ensuite, il reproduit une inscription "placée au milieu du jardin de la Préfecture" à Gap, en provenance d'Embrun. Cette inscription est reproduite dans Archéologie des Hautes-Alpes (Musée départemental des Hautes-Alpes), p. 271, CIL, XII, 85. Cette épitaphe n'est "pas moins sentimentale que les plaintives nuits d'Young". Suivent des considérations variées sur l'Antiquité, sans rapport avec les Hautes-Alpes, sauf lorsqu'il relate la découverte de petits pots de terre dans un caveau sépulcral dans la fondation de Notre-Dame d'Embrun.
Antiquités. (p. 95) : Très court chapitre (une demi-page) sur des souterrains trouvés à Rome et à Madrid.
Observations générales. (p. 95) : Il s'agit de quelques remarques, passablement décousues, sur les assertions qu'il a déjà avancées (matérialité de l'axe de la terre, tremblements de terre, etc).
Histoire naturelle; Physique. (p. 97) : L'auteur voulait parler d'un un phénomène merveilleux à propos d'une montagne du territoire de Saint-Disdier-en-Dévoluy. Ce phénomène est rapporté par Paul de Rochas, avocat consistorial à la cour de Dauphiné, ancêtre de l'auteur. Mais, sans nous dévoiler ce phénomène, qui a un rapport avec les eaux et les serpents de cette montagne, l'auteur part sur une très longue discussion sur l'origine des "aërolithes", qui ne viennent, contrairement à ce que l'on croit, ni de la lune, ni du soleil.
Gap; Monument moderne. (p. 106) : Ce chapitre ne concerne que le mausolée de Lesdiguières, le caveau du château de Lesdiguières, ainsi que les objets ayant appartenu au duc (casque, gantelet, lance). Au passage, l'auteur dit qu'il était bailli du baillage de Champsaur (p. 116). C'est un des chapitres où l'auteur s'en tient le plus à son sujet, même si, comme toujours, il émaille son propos de remarques diverses et personnelles sur le sujet qu'il traite.
Ruse de Lesdiguières. (p. 118) : Cette ruse "n'est point consigné[e] dans sa vie". L'auteur l'a apprise de la tradition. Il s'agit de faire tomber les Gapençais dans un guet-apens au château de Tallard. Le chapitre se termine par une anecdote sur un trait de générosité de Lesdiguières.
Aveu en fait de Systèmes. (p. 122) : L'auteur se justifie d'avoir fait un Système, basé sur la matérialité de l'axe de la terre, en offrant un sujet à la discussion, à la "dispute".
Antiquité. (p. 125) : Sur les flaminiques, équivalent féminin des flamines. Deux inscriptions antiques de la région de Die sont citées comme preuves.
Spéculations oiseuses
Ire (p. 126) : Sur le mouvement perpétuel.
IIe (p. 127) : Par le jeu des analogies, si la lune semble représenter une figure humaine, les habitants de la lune doivent ressembler à l'image qu'ils ont de la terre.
IIIe (p. 127) : Une question oiseuse qu'il est difficile de  résumer.
Notice sommaire de l'état politique de l'ancienne Gaule, avant que les Romains en eussent fait la conquête; son ancienne religion. (p. 128) : Le titre décrit bien le contenu de cette longue notice (29 pages). C'est un travail de compilation où l'auteur fait étalage de son érudition, le tout émaillé de ses commentaires personnels. Il cite Gap 3 fois. Après une courte allusion à Saint-Démétre, premier évêque de la Gap,  il se propose d'en reparler dans un autre chapitre en précisant : "Je suis bien aise d'annoncer que la plupart de ceux qui seront curieux de le lire, ne regretteront pas d'y avoir employé quelques momens".
Des Apôtres des Gaules ou premiers Evêques des Gaules. (p. 156) : Une généralité sur les premiers évêques, qui sert de transition au chapitre suivant.
Saint Démétre, premier évêque de Gap. (p. 157) : Dans ce long chapitre, l'auteur étudie les 3 hypothèses concernant le premier évêque de Gap, Saint-Démétre. La première hypothèse le fait disciple et contemporain des apôtres, le deuxième place sa vie à la fin du 2ème siècle et la 3ème nie son existence. Par un raisonnement bien construit et bien améne, il tente de démontrer la première hypothèse. Dans le traitement de cette question historique sur l'origine de l'église des Hautes-Alpes, Rochas prouve qu'il était plus doué pour l'histoire que pour la science,  Ce chapitre est cité par Joseph Roman comme référence dans sa plaquette : Origine des églises des Hautes-Alpes. Saint-Marcellin, Saint-Démétrius, Grenoble, 1881. En s'excusant presque d'utiliser cet ouvrage qu'il qualifie de "bizarre", il se sent obliger d'en tenir compte. Joseph Roman assure que cet ouvrage est peu commun.
De quelques-unes des merveilles du firmament; calculs approximatifs sur la grandeur et la distance de certains astres. (p. 171) : quelques généralités sur l'astronomie et sur le système solaire. Pour une fois, l'auteur ne se lance pas dans des théories et des hypothèses saugrenues, pour ne pas dire loufoques, mais se contente de rapporter les connaissances astronomiques qui étaient celle de son époque.
Comment certains fluides invisibles se meuvent aisément dans les matières les plus compactes. (p. 177) : Une de ces démonstrations comme l'auteur les aime. Il fait appel aux éléphants, aux chèvres et aux fourmis pour démontrer que les fluides les plus tenus peuvent traverser toutes les matières. Sans transition, il revient à un autre de ces sujets de prédilection :
Antiquité, (département de l'Isère). (p. 182) : Il s'agit de quelques faits historiques concernant Grenoble dans l'antiquité, mais aussi à la période moderne. Au passage, il cite la découverte de ruines à Hues (sic), qui doivent être les ruines de Brandes.
De certains effets des tremblemens de terre et de la profondeur des souterrains. (p. 187) : Il rapporte quelques exemples de tremblements de terre et finit par l'hypothèse que les souterrains, qui servent à la propagation de ces phénomènes, se trouvent à une profondeur d'une lieue.
Alpes, (étymologie de ce nom); Histoire naturelle; Antiquité. (p. 188) : Une suite de considérations passablement décousues sur des sujets concernant les Alpes et, plus particulièrement, les Haute-Alpes : le mot Alpes vient de la langue des Sabines et signifie blanc; on trouve de l'albâtre dans les Hautes-Alpes; la montagne la plus intéressante des Alpes est la montagne de l'Arche, près de Barcelonnette; sur une plante appelée étoile terrestre; Chorges et son origine; Embrun, "au haut du rocher sur lequel nous avons dit qu'Ebris était adoré"; passage d'Hannibal à Saint-Crépin; la ville de Rame qui a été brûlée par Annibal; Briançon, "qui dérive son nom de Brig, terme de la langue celtique qui signifie assemblée de peuple"; Mont-Genèvre, avec une longue dissertation sur Janus et sur l'étymologie de Mont-Genèvre. Au passage, il cite Napoléon "le héros, le libérateur de la France". Il cite alors un hymne en latin de son cru sur Napoléon; sur les inscriptions du trophée de l'Alpe à la Turbie; sur les gibiers présents dans les Hautes-Alpes : le bouquetin, le chamois, les marmottes (les rats). Pour chacun, il donne quelques éléments de leurs mœurs et habitudes; pour finir, il parle d'un pierre cubique d'Embrun, appelée dez d'Embrun.
Histoire naturelle; antiquité; Luc, Nyons et Valence, (ci-devant province de Daupiné). (p. 203) : Autres considérations sur ces lieux, complété d'un long passage sur Vienne. On retrouve les reproductions d'inscriptions antiques chères à l'auteur.
Lyon; antiquité. (p. 217) : Toujours dans la même veine, quelques faits historiques sur Lyon, avec la reproduction d'une inscription antique.
Genève; histoire naturelle, antiquité. (p. 220) : Cette fois-ci, nous avons droit à 6 reproductions d'inscriptions antiques.
Noms des douze premiers Césars, suivant leur ordre chronologique. (p. 231) : Courtes notices sur ces empereurs, suivies d'une brève histoire du développement du christianisme dans l'Empire romain et du rôle de l'empereur Constantin.
Réflexions critiques de l'auteur sur ces mélanges. (p. 240 ) : "On pourra me taxer de mauvais goût à l'occasion du désordre qui règne dans cet écrit : si c'est un reproche à faire, je déclare l'avoir mérité; car c'est bien sciemment que j'ai ainsi formé cet assemblage de matières assez incohérentes, au lieu qu'il m'eût été facile de les classer dans un ordre plus naturel; j'ai donc placé si l'on veut, une tête humaine sur le corps d'un poisson." A propos de ces propositions physiques, il convient que "pour faire accueillir ces filles des Hautes-Alpes, et les introduire dans le monde, [il a] eu la précaution de leur donner des compagnes plus intéressantes qui, en beaucoup d'endroit, ne seront pas étrangères". Ailleurs, il les appelle "mes montagnardes".
Dessein d'utilité de la part de l'Auteur. (p. 242) : Il offre "aux jeunes gens qui n'ont pas encore lu" un résumé de l'histoire de la Gaule. Nous avons encore droit à quelques inscriptions antiques.
Amérique; histoire naturelle. (p. 251) : Sur un animal amphibie capturé en 1783 entre le Pérou et le Tucuman.
Monnaies des Templiers. Gap, Vienne. (p. 255) : Sur des découvertes faites dans un champ, au sud-ouest de Gap, sur la route de Provence où était un couvent de Templiers.
Caesar. Etymologie de ce nom qui devint une suprême qualité chez les Romains. (p. 257) : César vient de ce qu'un ancêtre de Jules César avait tué un éléphant, appelé Caesa dans la langue des Maures.
Habitans des Etoiles; leur nature. (p. 259) : Considération sur la nature d'éventuels habitants des étoiles. L'auteur finit par cette remarque savoureuse : "Comme ces conjectures ne peuvent mener à rien de solide, n'abusons pas des momens du lecteur".
(Physique), fantasmagorie, fluides de lumière, chambre obscure, effets du miroir, parhélie. (p. 262) : Considérations sur ces différents phénomènes.
(Hautes-Alpes), huile-pètre. Histoire naturelle. (p. 268) : Sur des pierres que l'on trouve à Orpierre, contenant des cristaux et une huile pénétrante qui traverse la main, "sans causer aucune sensation désagréable."
Médaille qui constate les surnoms imposés aux Gaules, du temps de Jules César. (p. 270 ) : Le titre décrit bien les quelques considérations historiques de l'auteur.
Antiquité. Inscription parmi lesquelles on trouve un exemple de la charge de sacristain pour les temples des faux dieux. (p. 272) : Autres considérations fondées sur des inscriptions antiques.
Sacristains. (p. 275) : Sur le même sujet.
Histoire, (Histoire naturelle), Antiquité. (p. 276) : Sur les Cimbres et les Teutons
De l'état de vie, et de l'état de mort. (p. 277) : L'âme n'est pas matérielle et comment elle se sépare du corps au moment de la mort.
Diverses opinions sur l'époque de la création; saison en laquelle eut lieu cette création. Que doit-on entendre par fin du monde ? Peut-on préfixer le temps ? (p. 279) : le titre de ce dernier chapitre dit assez bien les considérations, toujours décousues et passablement saugrenues, que l'auteur nous fait partager sur ces sujets.
Table (pp. 289-292), qui se termine par un Errata.

Histoire de l'ouvrage

Le tremblement de terre à l'origine de l'ouvrage a eu lieu le 2 avril 1808. Jacques François Joseph de Rochas se met vite au travail et fait paraître dès le mois de mai (le 5 ?) 1808 un opuscule de 48 pp. :
Observations sur les tremblemens de terre, contenant quelques détails relatifs à la capitale des Hautes-Alpes et aux contrées du département du Pô, dans lesquelles les phénomènes du 2 avril dernier et jours suivants du même mois ont fait éprouver des alarmes, par M. R***
Gap, J. B. Genoux, mai 1808, in-12, 48 pp.

Quérard, dans la France littéraire (VII, 570) l'attribue à Reynoard, médecin à Gap. Il corrige ensuite cette assertion dans le tome suivant (VIIII, 90) en l'attribuant à Rochas, juge au tribunal de Gap; né en cette ville. Il s'appuie sur une information donnée par Paul Colomb de Batines, ce qui garantit l'attribution à Rochas.

Ce premier ouvrage est référencé par Rochas : II, p. 354, Maignien (Anonyme) : 2133 et Clément Amat : 79. Rochas et Maignien donnent "août" dans le titre, alors que ce devrait être "avril", reproduisant une erreur de Quérard. Il n'y a qu'un seul exemplaire au CCFr, dans le Fonds dauphinois de la BMG : T.6313. Signalons que Clément Amat lui-même confirme l'attribution à Rochas : « la paternité ne peut être contestée à ce dernier [Rochas] ».

Un mois plus tard, le 25 juin, Rochas fait paraître une nouvelle édition avec un Supplément aux précédentes Observations sur les tremblemens de terre qui complète les 48 première pages pour former cet ouvrage sous le titre de Nouveau pas sur les senties de la nature.

Ce deuxième ouvrage est beaucoup moins rare. Il en existe 6 exemplaires au CCFr, dont 4 dans le Fonds dauphinois de la BMG.

Commentaire de Joseph Roman sur cet ouvrage dans son Histoire de la ville de Gap, p. XI : "Au milieu de dissertations de physique et de géologie, ce petit livre renferme quelques pages sur l'histoire ecclésiastique de Gap; presque tout y est de seconde main, et l'auteur n'indique pas où il a puisé le reste". Dans l'introduction de son Tableau historique, (T I., p. VIII), il signale que l'erreur typographique dans l'hymne à Saint-Demetrius, Jussu perfidis Simo, au lieu de Jussu perfidissimo (p. 168),  a fait croire à Mgr Depery dans son Histoire hagiologique à l'existence d'un préfet Simon.

L'imprimeur de l'ouvrage, Jean-Baptiste Genoux, qui était aussi libraire, a été actif depuis au moins 1807 jusqu'en 1827. A cette date, il est remplacé par Pierre Louis Béraud.

La page 4 (non chiffrée) porte par erreur le numéro de page V.

Commentaire personnel

Un ouvrage qui mériterait de figurer dans le Blavier : Les Fous littéraires.

Références  (Voir : Liste des sources et références)

Notice biographique de Jacques François Joseph de Rochas

Rochas : II, p. 354
Maignien (Anonyme) : 1093.
JR-RA : qui ne signale pas le premier ouvrage.
CA : 78
Guillemin : 1185
Monglond, VII, 1313 (non consulté)

6 exemplaires au CCFr, dont 4 dans le Fonds dauphinoise de la Bibliothèque Municipale de Grenoble.
BNF : 16- V- 3075 : Ex-libris en coul. et reliure aux armes d'Albert de Rochas d'Aiglun. Au dos du livre : Joseph de Rochas
BMG : Fonds dauphinois, U.5264, qui l'attribue à Rochas, juge d'instruction à Gap, O.2707, de la bibliothèque H. Gariel, T.6312 et T.20257.
Un exemplaire à la Bibliothèque Sainte-Geneviève.