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James
D. Forbes, D.C.L., F.R.S., Sec. R.S. Ed.
Corresponding member of the Institute of
France, and of other Academies; and Professor of natural philosophy in
the University of Edinburgh.
Norway
and its glaciers visited in 1851;
Followed
by
Journals of Excursions in the High Alps of
Dauphiné, Berne and Savoy.
Description de l'exemplaire (Voir : Notes sur la description des ouvrages)
Notes sur l'exemplaire
Pleine percaline marron, dos lisse,
titre doré, plats et dos estampés à
froid.
Etiquette au premier contre-plat : "H. T. Jennings. Bookseller, Princes
Buildings, Bath."
Mention manuscrite au premier contre-plat : "Sophia Cunningham. October
31th 1856"
Etiquette au dernier contre-plat : "Bound by John Gray. Edinburgh".
Notes sur l'ouvrage
L'objet principal de cet ouvrage est la
description d'un voyage d'observation fait par James D. Forbes en
Norvège durant l'été 1851. Le
récit occupe les 10 premiers chapitres et est
illustré par 8 des 10 lithographies. Il a
néanmoins jugé intéressant d'y
adjoindre trois récits plus anciens de ses explorations dans
les Alpes, qui complètent les travaux qu'il avait
publiés en 1843 dans son premier ouvrage :
Travels through the Alps
of Savoy, Edinburgh, Black, 1843.
Nous ne décrirons que ce qui concerne les voyages dans les
Alpes. Cette deuxième partie de l'ouvrage contient 5
chapitres :
Les chapitres I et II (pp.
255-295) décrivent 2 voyages faits dans l'Oisans en 1839 et
1841. L'auteur raconte un périple qui le mène
d'Allevard à Bourg d'Oisans par les Sept-Laux, puis dans la
vallée du Vénéon jusqu'à la
Bérarde. Il rejoint ensuite la Chapelle en Valgaudemar par
le col de Sais (col du Says – 3139 m.), qu'il est
probablement le premier à franchir. Il poursuit son
exploration par le franchissement du col de Celar (col du Sellar
– 3088 m.) qui lui permet de rejoindre la Vallouise. Il part
ensuite par la vallée de la Guisane vers le col du Lautaret,
puis La Grave d'où il passe en Maurienne par le col des
Infernets (col de l'Infernet – 2654 m.). Pour la connaissance
de la topographie du pays, il s'appuie sur la Carte du
Haut-Dauphiné de Bourcet, publié en
1758 : "a most
admirable and faithful map of Dauphiné" et "extremly clear,
and its fidelity makes it invaluable to the traveller" (p. 258). Cela
lui fait commettre quelques erreurs ou confusions. Par exemple, il ne
fait pas le lien entre le montagne d'Oursine (Les Ecrins – 4
102 m), qu'il voit depuis les Etages et qui fait l'objet de la
lithographie qui illustre ces deux chapitres (voir pp. 269-270), et la
pointe des Arcines ou des Ecrins, dont il connaît l'existence
par les ingénieurs français, mais qu'il n'a pas
vue lors de son passage à Vallouise. Il sait
néanmoins qu'il existe une montagne plus haute que le
Pelvoux, dont l'altitude est de 13 468 pieds (4 105 m.). Il
est au courant de l'ascension du Pelvoux, mais il ne cite pas la
capitaine Durand : "it appears that the French engineers succeeded in
attaining a summit but little inferior to the very highest point" (p.
286). De même, il reprend le nom que Bourcet avait
attribué à La Meije : l'Aiguille du Midi de la
Grave (p. 277) ou Pic du Midi de la Grave (p. 288). Ces chapitres sont
l'occasion d'une évocation favorable des habitants du pays
(sauf pour ce qui concerne la propreté). A ses yeux, ils
supportent très bien la comparaison avec les Suisses.
Lors de ces périples, il avait aussi visité le
Queyras, mais le récit ne s'en trouve pas dans ces chapitres.
L'objet de ses visites était essentiellement
géologique. Il ponctue le récit de ses
observations géologiques, en s'appuyant sur l'ouvrage de M.
Elie de Beaumont :
Faits pour servir
à l'histoire des montagnes de l'Oisans
Paris, Carilian-Goeury, 1834, in-8°, 63 pp., 2 planches
dépliantes.
(voir l'édition de 1829)
Ces chapitres sont les premiers récits d'exploration
à l'intérieur du massif des Ecrins.
Ces 2 chapitres sont illustrés d'une lithographie en
couleurs et de deux gravures sur bois qui représentent
respectivement La Bérarde et le Pelvoux depuis la Vallouise.
La lithographie en couleurs qui
représente : "Valley of La Berarde - Dauphiné"
est la première représentation du
sommet des Ecrins :
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Pour agrandir, cliquez sur les photos |
Ce tableau de l'abbé Laurent
Guétal est une autre représentation des Ecrins
depuis la vallée de la Bérarde, avec le hameau
des Etages au premier plan :
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Pour agrandir, cliquez sur les photos |
On peut ainsi voir la
différence de traitement, entre un représentation
encore très marquée par une vision romantique de
la montagne et une autre qui se veut une image fidèle et
réaliste. Ce tableau, appartenant à une
collection particulière, est reproduit (p. 76) dans : Jean Achard, Laurent
Guétal, Charles Bertier. Trois maîtres du paysage
dauphinois, 2005. Nous avons mis à
côté une photo récente des Ecrins
depuis la route de La Bérarde, un peu en aval des Etages
(photo prise le 21 août 2008).
Les chapitres
III et IV
(pp. 296-329) sont le récit de ses explorations des Alpes
bernoises et de l'ascension du Jungfrau (4158 m.), en compagnie de L.
Agassiz, durant l'été 1841. C'est la
quatrième ascension connue de ce sommet et la
première par un Anglais. Une lithographie illustre ces
chapitres, ainsi que 5 gravures sur bois, dont une n'est pas
répertoriée dans la table.
Le chapitre V
(pp. 330-343) décrit le passage d'un col encore inconnu qui
permet de passer de la vallée de Chamonix au val Ferret en
Suisse. Ce col, que l'auteur appelle le col de Salena, est aujourd'hui
connu sous le nom de col de Saleina et culmine à 3457 m.
Cette identification reste à confirmer, car je ne connais
pas suffisamment le massif du Mont-Blanc pour identifier le col de
Salena de Forbes avec le col actuel. Il n'est pas rare que
les noms de lieux en montagne se soient déplacés
avec le temps. Ce chapitre complète ses explorations du
massif du Mont-Blanc, qu'il avait consignées dans son
premier ouvrage. Il est illustré de deux gravures sur bois.
Ces récits de visite dans les Alpes ont
été repris dans :
Travels through the Alps
Edinburg, Adam and Charles Black, 1900
publié par le Révérend W. A. B
Coolidge.
Les planches lithographiques en couleur sont
numérotées de I à X. La planche en
frontispice est numérotée VI. A part cette
exception, la numérotation est continue. Sauf la
première, elles sont toutes munies d'une serpente.
Les planches sont dessinées par James D. Forbes,
lithographiées par Charles Haghe et imprimées par
Day & Son, Lithrs to the Queen.
Dans son avant propos (pp. XXIII-XXIV), l'auteur rend hommage
à "l'extraordinaire fidélité" avec
laquelle Charles Haghe a gravé ses dessins. Il note que si
deux planches ont des couleurs trop chargées
("overcharged"), ce n'est pas de leur fait. En revanche, il se montre
plus critique sur les gravures sur bois qui ne rendent pas
fidèlement ses dessins.
La gravure sur bois en pleine page se trouve p. 197 et celle sur une
planche hors texte se trouve en face de la p. 301.
Commentaire personnel
Indispensable pour connaître les débuts de la découverte du massif des Ecrins. Les lithographies sont superbes, en particulier celle qui représente les Ecrins depuis le vallon des Etages.
Références (Voir : Liste des sources et références)
Notice biographique de James
Forbes (notice Wikipedia en anglais) et commentaire de
Jacques Perret (II, p. 202) : "le premier britannique à
s'être aventuré en haute montagne. Il est
également l'auteur du premier ouvrage paru en anglais
relatant des explorations en haute montagne dans les Alpes. Il peut
être considéré comme ayant
assuré la transition entre les savants de
l'époque des glacières et les
conquérants de l'âge d'or de l'alpinisme. Ses
travaux sur les glaciers et la topographie des Alpes sont
également remarquables."
Sur James Forbes, on peut aussi consulter : Images de la Montagne,
Bibliothèque nationale, 1984 : p. 53., qui donne aussi cette
référence (non consultée) : James David Forbes, 1809-1868,
par F.F.Cunningham, in Geographers,
bibliographical studies, vol. 7, 1983, pp. 31-37.
Neate : 276 et p. 17.
Perret : 1708 : "Un ouvrage ancien important sur les montagnes de
Norvège, et des pages intéressantes sur le
Dauphiné, notamment le récit de la visite de
Forbes
à la Bérarde. Rare et recherché.".
Alpinistes britanniques
et austro allemands dans les Ecrins, de M. Mestre et M.
Tailland : pp. 10-12
Contribution des Anglais
à la topographie du Dauphiné,
de
Henri Ferrand : p. 7 et p. 28 ("devenu fort rare").
BNF : M-10817