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L. E. Faure
Propriétaire-Cultivateur à Briançon

Le berger des Alpes
ou
Mémoire sur la manière d'élever, de propager les Bêtes à laine d'Espagne Mérinos, et la race indigène dans le département des Hautes-Alpes.

Description de l'exemplaire  (Voir : Notes sur la description des ouvrages)

Paris, Fantin, Libraire, 1807
In-12 (178 x 104 mm), VIII-104-8 pp.
Le berger des Alpes, Faure : couverture Le berger des Alpes, Faure : titre
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Notes sur l'exemplaire

Broché sous couvertures muettes, étiquette au dos.
Etiquette sur le premier plat : "a Liotard-jay 1808."

Notes sur l'ouvrage

Dans ce petit ouvrage de vulgarisation agricole, Louis-Etienne Faure a consigné les enseignements qu'il a tiré de ses expériences sur l'élevage des moutons Mérinos dans ses bergeries de Briançon. Il s'intéresse en particulier aux modes d'élevage en hiver, spécifiques aux Hautes-Alpes.

La fin du XVIIIème et le début du XIXème siècle ont vu d'importants efforts pour améliorer les techniques agricoles. Ces recherches ont fait l'objet de nombreux ouvrages, souvent soutenus par les autorités. Malheureusement, ces travaux ne pouvaient être diffusés qu'à un petit nombre de personnes suffisamment cultivées et fortunées pour les mettre à profit. C'est pour cela que dans les départements, les autorités s'appuyaient sur des notables qui se piquaient d'agronomie pour diffuser et montrer par l'exemple les nouvelles techniques. On espérait ainsi stimuler les cultivateurs, qui étaient souvent accusés de routine et de conservatisme.

Le livre de Louis Jean-Marie Daubenton, Instruction pour les bergers et pour les propriétaires de troupeaux, paru en 1781, a marqué une étape importante dans le domaine des recherches sur l'élevage ovin et en particulier sur l'amélioration des races de moutons. Il faudrait aussi citer les travaux de Henri-Alexandre Tessier et François-Hilaire Gilbert, qui  furent les artisans du développement de l'élevage du Mérinos, en particulier à partir de la bergerie de Rambouillet. Afin d'appliquer ces travaux au département des Hautes-Alpes, quelques propriétaires introduisirent le Mérinos dans les Hautes-Alpes, encouragés par le préfet Ladoucette : M. de Bardel, à La Piarre en 1805, MM. Brochier à Gap et Faure à Briançon. Suite au décret impérial du 8 mars 1811 qui voulait développer l'élevage du Mérinos en France, 287 moutons furent mis en dépôt chez différents éleveurs, dont 17 chez L. E. Faure de Briançon. En 1811, on comptait 3000 métis Mérinos dans le département. J. Hidoux et Ed. Vernet qui apportent ces informations dans L'agriculture du département des Hautes-Alpes, 1933 (p. 214), précisent que "l'amélioration, par l'apport du sang mérinos, a donné toute satisfaction aux éleveurs. La population ovine, sans rien perdre de sa rusticité, a gagné en taille; le rendement en viande est plus élevé qu'autrefois; la laine plus fine est aussi plus abondante".

Louis-Etienne Faure, aussi appelé Faure aîné, notable briançonnais, a donc fait partie de ces éleveurs qui ont voulu améliorer l'élevage ovin, aidés par les autorités départementales. Il possédait près de Briançon deux bergeries qui puissent servir de modèle, une qu'il fit construire au Lauzin en 1807, près du Mélézin, sur les pentes de Peyre-Eyraute, et l'autre à Sainte-Catherine. De son expérience, il a tiré quelques enseignements plus particuliers aux Hautes-Alpes qu'il a consignés dans cet ouvrage.

L'ouvrage débute par une épître dédicatoire (pp. V-VIII) à Henri-Alexandre Tessier, membre de l'Institut et commissaire du gouvernement pour l'inspection des Bergeries nationales. L.-E. Faure rappelle qu'il a été le premier à introduire des Mérinos dans les Hautes-Alpes, en provenance de la bergerie de Gilbert et Tessier.

Après une courte introduction, la suite de l'ouvrage contient de nombreux conseils aux éleveurs. Les premiers concernent l'amélioration de la race locale par des croisements avec de moutons Mérinos et par des soins appropriés.  Les conseils sur les bergeries et les pâturages sont particulièrement adaptés aux Hautes-Alpes, car l'hiver impose des modes d'élevage propres à ce département. L'auteur s'élève contre la promiscuité des bergeries, sur la pauvreté de la nourriture en hiver, etc. Le reste de l'ouvrage, moins spécifique aux Hautes-Alpes, traite du choix du berger, des maladies et leurs traitements, de conseils sur la tonte et les soins. A la fin (pp. 96-97), l'auteur donne quelques chiffres sur l'élevage dans le Briançonnais.

Dans son ouvrage Exposé des améliorations introduites depuis environ cinquante ans dans les diverses branches de l'économie rurale du département des Hautes-Alpes, Gap, 1811, A. Farnaud consacre quelques pages (pp. 49-51) à l'introduction du Mérinos et à l'amélioration des races de moutons, mais il ne cite pas L. E. Faure.


Les 8 dernières pages, numérotées de 1 à 8 entre parenthèses, sont une Notice des principaux ouvrages qui se trouvent chez Louis FANTIN, libraire, à Paris, quai des Augustins, N° 55. Avec les prix, brochés.

Catalogue Louis Fantin, 1807
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Louis Fantin (1764-1832) est un libraire briançonnais, installé à Paris (vers 1800-1829). Dans ce catalogue, on ne trouve aucun ouvrage sur les Hautes-Alpes. Il était aussi éditeur, mais pas imprimeur. Par exemple, cet ouvrage a été imprimé par  P. N. Rougeron à Paris.

Le papier de garde des couvertures muettes provient d'un ouvrage de mathématiques.

Le berger des Alpes, Faure
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A. Liotard Jay, premier propriétaire de ce livre, n'a pas été identifié.

Commentaire personnel

Petite rareté, dans son état de parution.

Références  (Voir : Liste des sources et références)

Notice biographique de Louis-Etienne Faure
Notice biographique de Louis Fantin

L'agriculture du département des Hautes-Alpes, de Guicherd (Jean), Hidoux (Jean), Vernet (Edouard) : p. 214
Guillemin : 1171 et 2474
Notice des accroissemens de la bibliothèque de la ville de Grenoble pendant l'année 1808, de J-J. Champollion-Figeac : n° XII ( p. 12), avec une notice qui résume l'objectif de cet ouvrage.
BNF : 8- S- 4710