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Le libraire Carilian-Gœury
Libraire actif à Paris entre
1820 et 1854, originaire du Briançonnais.
Les
origines et la famille.
"La généalogie de
cette famille
originaire de Fontchristiane remonte jusqu'à
Antoine
Carilian, né vers 1560. Au cours des
siècles, cette
famille a effectué un périple autour
du massif du
Queyras, la conduisant d'abord à Bousson en 1700,
puis au
Château-Queyras en 1784, pour revenir enfin à
Briançon en 1840. Les Carilian se sont alliés
notamment aux Bouchié, aux Chabas, aux Bonniard,
aux Turin et aux Rozan." (Source : Dictionnaire biographique des
Hautes-Alpes, G. Dioque.) Dans son dictionnaire, Georges
Dioque donne des notices pour Antoine Carilian
(1794-1849), son fils Benoît (1828-1885) et son
petit-fils Louis (1858-1939).
Selon une
généalogie
trouvée sur Internet, Michel-Antoine Carilian
est né à Bousson, le 25 septembre 1785, fils de
Michel Carilian (1761-1844), de Bousson, en Italie, et Catherine
Blanchet,
chatelaine de Césanne. Bousson est un hameau de la commune
de
Cézanne (Cesana Torinese, dans la province de
Turin),
sur le revers italien du col de
Montgenèvre.
Jusqu'au traité d'Utrecht en 1713, ces vallées
appartenaient au Briançonnais, et donc à la
France. C'est pour cela qu'elles sont parfois appelées les
vallées
cédées. Les populations ont longtemps maintenu le
lien
avec la France, en particulier en usant de la langue
française,
plutôt que l'italien.
Michel-Antoine Carilian, le libraire
La meilleure notice biographique a
été
donnée par
le libraire Baillière dans son
éloge lors de la
séance du 17 octobre 1854 du "Cercle de la Librairie, de
l'Imprimerie, de la Papeterie, etc."
"Après les pertes si
regrettables de nos
excellents confrères, Jules Renouard et Pagnerre, nous
venons
vous dire quelques mots d'un autre collègue dont le souvenir
vivra longtemps parmi ceux qui l'ont connu, et ont pu
apprécier
la droiture de son caractère et la
sûreté de ses
relations. M. Carilian (Michel-Antoine), libraire des corps
impériaux des ponts et chaussées et des mines,
est
né à Bousson, petit village du Piémont
sur la
frontière de France, le 4 octobre 1785. Après
avoir
reçu de ses père et mère de bons
principes de
moralité et l'amour du travail, il vint à Paris
en 1799,
âgé seulement de quatorze ans et demi. Accueilli
par notre
ancien confrère, M. Fantin, il entra chez lui en
qualité
de commis, puis chez ses successeurs, MM. Rey et Gravier. Mais en 1817,
M. Fantin formant une nouvelle maison, Carilian en fit partie et eut un
intérêt dans ses affaires.
En février 1820, Carilian épousa la fille d'un
respectable libraire, M. Gœury, puis lui succéda
et devint
le chef de la maison de librairie Carilian-Gœury. Mais d'un
caractère timide, un peu réservé,
Carilian ne
donna pas de suite à ses affaires tout le
développement
dont sa librairie spéciale était susceptible; ce
n'est
qu'en 1837 que veuf et sans enfants, il s'associa avec un jeune homme
actif et intelligent. Alors la librairie Carilian-Gœury et V.
Dalmont prit un grand accroissement, elle publia ces grands et
importants ouvrages sur les mathématiques, la
mécanique,
les ponts et chaussées, l'architecture, les mines, les
chemins
de fer, la marine, etc., publications qui leur assignèrent
un
rang très-honorable parmi les bonnes maisons de la librairie
parisienne.
M. Carilian est décédé le 20
août 1854. La
maison qu'il avait fondée sera continuée
dignement par M.
V. Dalmont, son associé."
Le libraire Louis Fantin qui l'a
accueilli à son arrivée à Paris est
aussi originaire du Briançonnais, de
Château-Queyras dans le Queyras. On
reconnaît là les solidarités
régionales (et peut-être familiales) à
l'œuvre dans la constitution des réseaux de
libraires briançonnnais en Europe (voir notice sur ce site).
Selon la Liste générale des brevetés de l'Imprimerie et de la Librairie. 1er Empire et Restauration, Michel-Antoine Carilian a obtenu son brevet de libraire le 5 novembre 1821 (avec les prénoms Marcel-Antoine). Il est remplacé par Victor Dalmont le 16 février 1855.
Michel-Antoine Carilian et Denis Victor Dalmont se
sont associés par un acte sous seing privé du 8
décembre 1837. Il est stipulé que la raison sociale reste
Carilian-Goeury pendant deux ans, puis qu'elle devienne Carilian Goeury
et Victor Dalmont à l'issue de ce délai. L'association
débute rétroactivement au 15 février 1837. L'adresse est
le 41 du quai des Grands-Augustins.
Les différentes adresses de
la librairie, toujours sur le quai des Augustins à
Paris, sont les n° 41 ou n° 41 et 39. On trouve
ensuite le n° 49, qui est l'adresse de Michel Antoine Carilian
lors de son décès en 1854. On trouve aussi quelques
variantes orthographiques : Carillian, Carilhan, Goeuri.
Dans le catalogue de la BNF, le premier
ouvrage portant la marque Carilian-Goeury a été
publié en 1821 et la marque conjointe Carilian-Goeury et
Victor Dalmont apparaît en 1839. Dans ce catalogue on trouve
un peu plus de 600 ouvrages publiés sous ces deux adresses,
se répartissant par moitié sur l'adresse simple
Carilian-Goeury et l'autre moitié sur l'adresse
conjointe Carilian-Goeury et Victor Dalmont. Cela
démontre, contrairement à l'affirmation de
Baillière, que Michel-Antoine Carilian était
déjà très actif avant de s'adjoindre
les services de Victor Dalmont.
Comme libraire des
Ponts-et-Chaussées, on trouve de nombreux ouvrages
concernant ce corps, en particulier sur les routes, les travaux publics
et les chemins de fer, alors en plein développement. Parmi
les auteurs, on relève Marc Séguin, Louis Vicat,
le philosophe Auguste Comte pour ses premiers ouvrages (par exemple,
le Discours sur
l'esprit positif ou le Traité philosophique
d'astronomie populaire), le sociologue
Frédéric Le Play. Parmi quelques publications
notables, j'ai relevé l'ouvrage de l'ingénieur
Lebas sur l'obélisque de la Concorde, dont il assura le
transport et l'érection : L'Obélisque de Luxor,
histoire de sa translation à Paris, description
des travaux auxquels il a donné lieu., 1839,
ainsi que l'ouvrage du mathématicien Coriolis : Théorie
mathématique des effets du jeu de billard,
1835.
Il a édité
quelques ouvrages qui concernent directement les Hautes-Alpes ou le
Dauphiné :
Léonce Elie de Beaumont
Faits pour servir
à l'histoire des montagnes de l'Oisans
Paris, Carilian-Goeury, 1834, in-8°, 63 pp., 2 planches
dépliantes.
Alexandre Surell
Etude sur les torrents
des Hautes-Alpes
Paris,
Carilian-Gœury et Vor Dalmont,
Editeurs, 1841, in-4°,
XIX-283-(1) pp., 6 planches dépliantes hors-texte contenant
15 figures
(voir une notice sur cet ouvrage : cliquez-ici).
Scipion Gras
Exposé d'un
nouveau système de défense contre les cours d'eau
torrentiels des Alpes et Application de ce système au
torrent de la Romanche dans le département de
l'Isère.
Paris,
Carilian-Gœuri et Vr Dalmont,
Libraires; Grenoble, Chles Vellot et Compie,
Libraires, 1850, in-8°, [4]-114 pp., deux planches
dépliantes hors-texte in fine.
(voir une notice sur cet ouvrage : cliquez-ici).
Son successeur a
édité une nouvelle édition de
l'ouvrage de Scipion Gras :
Etudes sur les torrents
des Alpes.
Paris, Victor Dalmont, 1857, in-8°, 108 pp., 1 planche
(voir une notice sur cet ouvrage : cliquez-ici).
En 1834, avec d'autres libraires briançonnais, Louis Fantin
(qui était décédé, mais
c'est
peut-être une forme d'hommage), Pierre-Joseph et Simon Gravier, il
publie la deuxième édition de l'ouvrage
fondamental de statistique du baron Ladoucette, l'ancien
préfet des Hautes-Alpes :
Histoire, topographie,
antiquités, usages, dialectes des Hautes-Alpes avec un atlas.
Paris, Fantin; Carilhan-Goeury; Delaunay; Rey et Gravier, 1834,
XVI-664 pp.
3 pages de titres d'ouvrages édités par Carilian-Goeury et Victor Dalmont. | ||
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Sources (Voir : Liste des sources et références)
Généalogie de la
famille Carilian : famille Carilian.
BNF : notice sur Miche-Antoin Carlian et catalogue
général.
Notice sur Louis Fantin.