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Citoyen Villar [Dominique Villars]
Officier de Santé de l'Hôpital militaire de Grenoble, Professeur de Botanique.

Catalogue des substances végétales
Qui peuvent servir à la Nourriture de l'Homme, & qui se trouvent dans les Départemens de l'Isere, la Drôme & les Hautes-Alpes.
inclus :
Mémoire sur les aliments.

Description de l'exemplaire  (Voir : Notes sur la description des ouvrages)

Grenoble, Imprimerie Alexandre Giroud cadet, s.d (An II-1794)
In-8° (218 x 135 mm), 48 pp. + 12 pp.
Catalogue des substances végétales : couverture Catalogue des substances végétales : titre Catalogue des substances végétales : mémoire sur les aliments Catalogue des substances végétales : première page du Catalogue
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Notes sur l'exemplaire

Broché.
Mention manuscrite sur la couverture : "livre pour les plante fait par mr vilar medesin".

Notes sur l'ouvrage

Ouvrage écrit dans le cadre de la mise à contribution des savants pour améliorer le sort du peuple. Dominique Villars veut montrer que la richesse végétale de l'ancien Dauphiné peut donner de nombreux aliments dont beaucoup ne sont pas utilisés. Il en donne une liste précise, reprenant les recherches qu'il a menées pour sa monumentale Histoire des plantes de Dauphiné.

L'ouvrage débute par une introduction (pp. 3-8) dans laquelle Dominique Villars donne quelques éléments sur la composition de cet ouvrage. Il a été rédigé à la demande du Directoire du département de l'Isère. Lors de la séance du 17 pluviôse an II (5 février 1794), il lut un "discours préliminaire qui en contenait le plan & le motif".  C'est le Mémoire sur les aliments. Le président du Directoire lui demande de supprimer ce discours des exemplaires "destinés aux sans-culottes de la campagne", car cette préface était "un peu longue & trop scientifique", mais aussi par souci d'économie car on croit comprendre que ce Catalogue a été édité au frais du département. Dans l'introduction, il fait un résumé de son Mémoire. Il veut montrer que les végétaux peuvent servir utilement d'aliments. En Dauphiné, sur les 3 000 plantes recensées par D. Villars, seule une centaine est utilisée comme aliment, alors que l'on pourrait porter ce chiffre à près de 500.
Son Catalogue est présenté en 4 chapitres. La numérotation des plantes reprend celle de son Histoire des plantes de Dauphiné.  Ce Catalogue occupe les pages 9 à 48.

A la différence de la majorité des exemplaires de cet ouvrage, celui-ci contient :
Mémoire sur les aliments, s.l.n.n., An 2e de l'Ere Republicaine, in-8°, 12 pp.
Il s'agit du mémoire que Dominique Villars a rédigé et présenté au Directoire du département et qu'il a dû retirer à sa demande. Il devait accompagner ce Catalogue, dont il formait comme une introduction. Il s'agit d'une longue dissertation assez générale et théorique sur l'apport que le règne végétale peut apporter aux hommes pour les alimenter. Au-delà des plantes généralement utilisées pour la consommation des hommes, on trouve dans l'ancien Dauphiné de nombreuses plantes qui peuvent convenir à l'alimentation humaine.
Il est inséré dans l'ouvrage, après le titre, ce qui donne la pagination suivante au début de l'ouvrage :
- Titre : page 1 (non chiffrée) et page blanche (p. 2, non chiffrée).
- Mémoire sur les aliments, paginé de 1 à 12.
- Introduction et Catalogue, dont le pagination commence à 3, car elle fait suite au titre. Elle se finit à 48.

Selon A. Masimbert, le Mémoire sur les aliments a été tiré à part. On ne le trouve dans aucune bibliothèque (recherche au CCFr).


Le Dr Offner, dans son étude Dominique Villars, Grenoble, 1954, donne des renseignements intéressants sur cet ouvrage et l'accueil qu'il a reçu (pp. 10-11) :
"A la demande des Directeurs du Département de I'Isère, Villars publia l'an II (1791) un opuscule destiné à rassurer les populations contre la crainte de la famine. Précédé d'un long plaidoyer, où il affirmait son civisme et ses opinions républicaines, son mémoire était intitulé : Catalogue des substances végétales qui peuvent servir à la nourriture de l'homme et qui se trouvent dans les départements de l'Isère, de la Drôme et les Hautes-Alpes.

Villars explique que sur 3.000 plantes qui croissent naturellement en Dauphiné, il y en a à peine 100 qui passent pour comestibles, tandis que plus de 500 ont été employées pour la nourriture de l'homme dans divers pays. Que va-t-il proposer aux sans-culottes de Grenoble ? Comme substance farineuse, on peut mélanger au blé, pour faire du pain, les fruits séchés et réduits en poudre de la busserole ou raisin d'ours. On peut aussi remplacer le pain par des tubercules d'asphodèle, cuits sous la cendre. On peut manger dans les potages, ou en les apprêtant comme des épinards, les jeunes sarments de vigne, les feuilles du chardon des champs, celles, pourtant très épineuses, du chardon Roland, et Villars énumère encore beaucoup d'autres plantes susceptibles de remplacer les asperges, de fournir du sucre, du vinaigre, tandis que les mousses serviront de laine végétale pour garnir le lit des républicains.

Il y a lieu de se demander avec le Dr Chabert qui a passé en revue toutes les plantes citées par Villars et discuté de leur valeur alimentaire, s'il n'a pas voulu se moquer de ses compatriotes. Quoi qu'il en soit, et en dépit, de tous les commentaires dont il a accompagné ses propositions, celles-ci furent mal accueillies par la population de Grenoble, et il fut chansonné :
    De l'écorce du vert sapin
    Il voudrait nous faire vivre !
    Il veut accaparer le vin
    En prétendant qu'il nous enivre,
    Nous enlever le goût du pain,
    Nous abreuver de jus d'érable,
    Nous nourrir de sarments. Gredin !
    Tu nous traites en misérables !

Et voici le refrain :
    Cré D... ! Nous te raccourcirons
    Avec la sainte guillotine,
    Et tout autour nous danserons
    En buvant le jus de ta vigne.

Un autre couplet, qui n'a peut-être pas été conservé par respect pour la mémoire de Villars, faisait allusion à un lit de mousse et à une aventure folâtre attribuée à tort ou à raison à l'intègre botaniste. Je ne crois pas que ces menaces de la guillotine aient été très sérieuses et qu'il ait craint pour sa vie."

L'idée que Dominique Villars ait voulu se moquer de ses compatriotes semble totalement absurde, selon ce que l'on sait de sa personnalité. Il est plus probable qu'il ait fait preuve de naïveté et de manque de sens politique durant ces périodes agitées.

Commentaire personnel

Un ouvrage de plus de Dominique Villars dans ma bibliothèque. C'est une chasse de longue haleine que de rassembler les ouvrages de cet auteur.

Références  (Voir : Liste des sources et références)

Notice biographique de Dominique Villars.
Bibliographie de Dominique Villars : cliquez-ici.

Rochas : II, p. 478 (X) : "Villars avait rédigé ce Catalogue des substances végétales sur l'invitation du directoire du département de l'Isère et le 17 pluviôse an II, il lut en sa présence un discours préliminaire qui en contenait le plan et les motifs; c'était le Mémoire sur les aliments dont nous avons parlé. Sur l'invitation du président, il le supprima dans les exemplaires destinés aux Sans-culottes des campagnes."
Perrin : 841, exemplaire qui inclut le Mémoire sur les aliments.
Maignien (Catalogue) : 16850, sans le Mémoire sur les aliments.
Maignien (Révolution) : 2286
Gariel : 18
BSEHA(Villars), n° 60 : Cf. Chabert (Dr Alfred). Villars sous la Terreur.
BNF : S-35437, sans le Mémoire sur les aliments.
BMG : V.14132 et U.3116, sans le Mémoire sur les aliments.
Quelques autres exemplaires au CCFr.
Le Mémoire sur les aliments seul est absent du CCFr.

Si vous avez des questions, n'hésitez pas à m'écrire : bibliotheque.dauphinoise@noos.fr

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