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PAGE THÉMATIQUE : Vaudois et Protestants des Hautes-Alpes

Florimond Baridon
Ancien instituteur.

Le Val de Freissinières (Hautes-Alpes). Monographie communale.

Description de l'exemplaire  (Voir : Notes sur la description des ouvrages)

Gap, Louis Jean, Imprimeur-Editeur, 1934, in-12 (193 x 142 mm)
94-[1] pp., 15 planches photographiques en noir et blanc hors texte et une carte dépliante hors texte in fine.
Le Val de Freissinières, Baridon : couverture Le Val de Freissinières, Baridon : titre
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Notes sur l'exemplaire

Broché

Notes sur l'ouvrage

Monographie sur l'histoire, les coutumes, la vie religieuse et le patois de Freissinières, commune des Hautes-Alpes célèbre pour sa communauté vaudoise, puis protestante. Le hameau de Dormillouse, refuge de nombreux protestants et haut lieu de l'action du pasteur Félix Neff se trouve au fond de la vallée de Freissinières. Comme d'autres communes des Hautes-Alpes (Bénévent-et-Charbillac, par exemple), Freissinières est un ensemble de hameaux, dont les plus importants sont les Pallons, les Viollins et Dormillouse, mais aucun ne porte le nom de la commune. C'est aussi le nom de la vallée.

L'ouvrage contient :
- Préface(pp. 5-6), par Benjamin Vallotton, écrivain suisse protestant, dont la mère était originaire de Freissinières.
- Situation géographique (pp. 7-13).
- Règne végétal (pp. 14-17)
- Règne animal (pp. 18-20)
- Histoire locale (pp. 21-42). " Les documents concernant notre histoire sont malheureusement très disséminés. Les archives locales ont disparu et les traditions s’effacent de jour en jour. ". Parmi ses sources, il utilise beaucoup les cahiers de l’instituteur Guieu, des recherches historiques restées inédites qui sont déposées aux Archives départementales des Hautes-Alpes. Il se réfère aussi aux travaux de Georges de Manteyer, en particulier sa publication en 1932 de Le livre-journal tenu par Fazy de Rame en langage embrunais, 1471 - 1507. Fazy de Rame était un seigneur de Freissinières.
- Histoire religieuse à Freissinières (pp. 43-52). Il s'agit essentiellement de l'histoire des Vaudois de Freissinières, puis des protestants de la vallée, évocation qui se termine sur l'action de Félix Neff.
- Tableau de la population de Freissinières depuis 1690 (pp. 53-56), avec une liste des pasteurs. On y trouve le nom de Louis Brunel, auteur de Les Vaudois des Alpes françaises et de Freissinières en particulier. Leur passé, leur présent, leur avenir.
- Vie au village (pp. 57-69). A. Van Gennep, qui cite cet ouvrage dans son Folklore des Hautes-Alpes (T. I : p. 14) considère que "les chapitres sur les mœurs et coutumes sont insuffisants".
- L’humour à Freissinières (pp. 70-89). Contient les Gasconnades de Jean Pallon, des chansons, des textes et des proverbes en patois et, pour finir, des lexiques patois – français.
- Conclusion (pp. 91-94). F. Baridon évoque la migration des protestants de Freissinières vers l'Algérie, ainsi que l'action de Benjamin Vallotton, pasteur qui aida le village en 1928 suite à des inondations catastrophiques.

Quelques illustrations de l'ouvrage :

Devant le temple des Viollins
Le Val de Freissinières, Baridon
Le temple de Dormillouse
Le Val de Freissinières, Baridon
Dormillouse et la maison de Félix Neff (à gauche)
Le Val de Freissinières, Baridon
Il y a soixante ans
Le Val de Freissinières, Baridon
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Dans la deuxième moitié du XVe siècle, les malheurs du temps ont dépeuplé et appauvri la Provence. Les seigneurs du lieu font appel à l'immigration alpine pour repeupler leurs terres. On estime qu'au moins 6000 personnes issus des grands diocèses alpins d'Embrun et Turin sont venus s'installer dans la région du Lubéron entre 1460 et 1560. Parmi ces populations, certaines venaient des vallées vaudoises de ces diocèses, créant ainsi des communautés vaudoises dans le Lubéron. Par exemple, le seigneur de Cabrières d'Aigues, Raymon d'Agout, signe un acte d'habitation le 10 mars 1495 avec 80 chefs de famille de la vallée de Freissinières qui décidaient de s'installer sur ses terres et de rebâtir le village. Une communauté vaudoise venait de se créer dans ce village du Lubéron. Sur ce sujet, voir le numéro spécial d'Alpes de Lumière, n° 139, 2002 : Guide historique du Lubéron vaudois, par Gabriel Audisio qui donnent, entre autres, des renseignements intéressants sur l'origine des migrants alpins venus peuplés le Lubéron. On y retrouve beaucoup d'habitants de Freissinières.

Sur l'émigration des "vaudois" de Freissinières en Algérie, on peut se reporter au récit évocateur des difficultés rencontrées dans : Bulletin de la Société d'Etudes des Hautes-Alpes, 1979, pp. 43-47 : Les Dourmillousins en Oranie (1881), par le Dr Jean Baridon. Il cite aussi l'usage de connaître par cœur des passages entiers de la Bible, ce qui permettait aussi aux habitants "d'acquérir une certaine instruction dont le niveau étonnait toujours les rares visiteurs étrangers, tant elle paraissait insolite en ces lieux" (p. 43).

Pour illustrer le caractère particulier des habitants de la vallée et la vigueur de leur foi, on peut lire l'article paru dans L'Alpe, n° 12, hiver 2002 : La longue traque, par Jean-Luc Charton (pp. 55-58). C'est le récit de la vie des deux frères Théophile et Félix Berthalon, des Viollins, qui désertèrent au début de la guerre de 1914, par fidélité à l'engagement qu'ils avaient pris : "Tu ne tueras point". Ils avaient juré sur la Bible de respecter cette loi. Ils se cachèrent dans la vallée, avec la complicité des habitants et de leur famille, jusqu'à leur capture en janvier 1927. Ils savaient réciter par cœur des passages entiers de la Bible, comme d'autres habitants de la vallée.

Tirage de tête : 10 exemplaires sur alfa impondérable, numérotés

Les seuls renseignements que nous avons sur l'auteur sont ceux que nous avons glanés dans le livre. Issu d'un très ancienne famille de Freissinières, Florimond Baridon a été durant 43 ans instituteur dans cette commune et il est octogénaire lors de la publication de l'ouvrage (p. 6).

Commentaire personnel

Sympathique monographie où l'on sent l'amour du pays natal. On souhaiterait voir plus de monographies villageoises comme celle-ci. Certes, plus œuvre de compilation que véritable travail de recherche, elle a le mérite de présenter un bonne synthèse sur la vie du village. Le chapitre sur L’humour à Freissinières est plutôt inhabituel dans ce type d'ouvrage.

Références  (Voir : Liste des sources et références)

Un site sur Freissinières, par Yves Leroy, qui contient en particulier une bibliographie commentée: http://pagesperso-orange.fr/yves.leroy/
La notice Wikipédia sur la commune : Freissinières.

Perret : 262 : peu courant.
BNF : 2000-8980