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PAGE THÉMATIQUE : Exploration du Haut-Dauphiné(Oisans/Ecrins) |
W.A.B. Coolidge, H. Duhamel, F. Perrin
Guide du Haut-Dauphiné.
Guide
du Haut-Dauphiné. Supplément.
Description de l'exemplaire (Voir : Notes sur la description des ouvrages)
Pour le Supplément :
Grenoble,
Imprimerie Breynat et Cie, 1890, in-12 (170 x
108 mm) XI-90 pp., couverture rempliée. |
||
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Notes sur l'exemplaire
Reliure d'éditeur en toile
cirée (?)
noire avec rabat, deux pochettes intérieures au revers des
couvertures.
Tranches rouges.
Cette reliure d'éditeur en faisait un ouvrage facile et
pratique à emporter en excursion.
Pour le Supplément
:
Exemplaire personnel de Félix Perrin avec
son ex-libris collé au recto de la première
couverture (voir ex-libris
dauphinois).
Notes sur l'ouvrage
Premier guide sur le Haut-Dauphiné, à l'usage des randonneurs et des alpinistes. Concerne le massif des Ecrins et ses abords, le massif des Rousses et les Aiguilles d'Arves.
Guide du
Haut-Dauphiné
La composition de l'ouvrage est la
suivante :
- Faux titre (p. I) avec la justification au recto.
- Titre (p. III) en rouge et noir
- Préface
(p. V), court texte signé des 3 auteurs.
- Table des
matières (pp. VII-VIII)
- Cartes et planches
(p. IX)
- Marche de l'ouvrage
et observations
(pp. XI-XIV) où les
auteurs
expliquent le contenu et l'esprit de l'ouvrage. « Notre guide n'est
d'ailleurs, ni un guide descriptif prenant le voyageur par la main pour
lui faire contourner chaque pierre du sentier, ni un guide
littéraire saluant chaque passage d'hyperboliques
exclamations;
on aura plutôt à nous reprocher d'avoir
préféré la concision et la
précision des
points de repères, à la correction du style
quelque fois,
aux menus détails et à
l'élégance
toujours. Notre guide est un Guide
topographique.»
Ils rappellent l'attention portée aux rectifications
topographiques, par rapport aux cartes existantes. Pour la toponymie,
encore très fluctuante à l'époque, ils
se
rapportent à la carte d'Etat-Major, quelque soit la justesse
des
noms de lieux qu'elle contient. Ils l'ont
cependant corrigée avec les travaux de MM.
Guillaume,
Rochas et Roman. On perçoit clairement que la toponymie
était encore un sujet d'actualité, et donc de
discussions
et débats. Cette introduction se termine par une conclusion
qui
rompt avec la modestie qui est d'usage chez les auteurs qui livrent leur
travail au public : « Nous tenons donc, avec confiance et avec orgueil,
notre œuvre pour bonne et utile, en attendant de la rende
meilleure ».
- Bibliographie
générale (pp. XV-XXIV)
- Cartographie
générale (pp. XXV-XXXI)
- Extraits du
dictionnaire topographique du département des
Hautes-Alpes, de J. Roman (pp. XXXIII-XXXVI) pour certains
des noms cités
dans
l'ouvrage.
- Remarques sur la
collection d'échantillons des roches des
Alpes du
Dauphiné, faite par le Rév. W. A. B. Coolidge et
déposée à l'Alpine
Club, par T. G. Bonney (pp. XXXVII-XLII).
- Profil
géologique des massifs primitifs du
Dauphiné, planche hors texte
sur une double page, dessinée par Charles Lory. Contient 3
coupes
géologiques et illustre l'article suivant.
- Coup d'œil
sur la structure géologique des massifs
primitifs du
Dauphiné, par M. Ch. Lory, Professeur de
Géologie
à la Faculté des
sciences de Grenoble (pp. XLIII-LI).
- Détermination
pétrographique
d'échantillons recueillis par MM. W. A. B.
Coolidge, H. Duhamel, F. Perrin et P. Guillemin sur les sommets et cols
du Massif du Pelvoux (p. LII-LIII). Signé Ch.
Lory.
- Abréviations
principales et signes conventionnels (p. LIV).
- Renseignements
généraux (p. LV-LIX). Fournit des
renseignements
pratiques (transports, hébergements, etc) des principaux
points
d'excursions de la région.
Description des itinéraires (pp. 1-403)
Ces descriptions sont classées par massif. Pour chaque
massif, elles sont
précédées de
tableaux et notes diverses, dont un Tableau
méthodique de
l'ordre des itinéraires, qui est toujours
présent. Le Massif du
Pelvoux
contient aussi une
description des refuges. Les autres massifs contiennent une
bibliographie des travaux d'ensemble sur ces massifs.
Pour chaque itinéraire sont donnés :
- Les variantes de noms, tirées des cartes ou descriptions
anciennes
(Bourcet, La Blottière, etc).
- Le nom du premier ascensionniste et la date de la première
ascension.
- Les références bibliographiques des
descriptions
qui ont été publiées
avant cet ouvrage et, si possible, le récit de la
première ascension.
- Les durées de montée et de descente.
- Une description, souvent rapide, de l'itinéraire.
En note, des descriptions tirées des ouvrages de Montannel,
de Pesay,
etc.
Seules les durées et les descriptions se trouvent dans tous
les
itinéraires.
Le cas échéant, indication que le sommet ou le
col est vierge.
Pour certains itinéraires, les auteurs donnent des variantes.
Exemple
d'itinéraire (Supplément) |
Pour agrandir, cliquez sur la photo |
On voit dans cet exemple l'illustration
de la
méthode des auteurs. Un des intérêts de
cet ouvrage
est le nombre et la qualité des
références
bibliographiques pour tous les itinéraires
décrits. Cela
doit permettre, le cas échéant, de rassembler les
éléments d'une histoire de l'exploration et de la
découverte des massifs des Alpes dauphinoises.
Les grandes marges ont été
ménagées pour permettre la prise de notes.
Le recensement des
itinéraires donnent :
- Massif du Pelvoux : 230 itinéraires.
- Massif des Rousses : 26.
- Massif des Aiguilles d'Arves : 33.
- Massif de Combeynot : 9.
- Hautes vallées du Drac et divers : 47.
soit un total de 345 itinéraires.
En fin d'ouvrage :
- Addenda et Errata
(pp. 405-411), qui complète en particulier
la
bibliographie et la cartographie.
- Table
alphabétique des matières et des
itinéraires (pp. 413-442)
L'ouvrage contient aussi un double feuillet libre, non paginé, contenant une Table altimétrique, signé C. L. (Charles Lory), annoncée dans la table des planches.
Les cartes annoncées dans la table des planches sont :
- Carte des voies
d'accès principales (1/600 000e)
- Carte d'ensemble du
massif du Pelvoux (1/250 000e).
- 4 cartes d'échelle plus réduite (1/100 000e)
Elles sont toutes sur double page.
Tirage :
- 25 exemplaires sur papier Japon
- 1 100 exemplaires sur papier vélin
Guide
du
Haut-Dauphiné. Supplément.
Ce supplément donne de
nouveaux
itinéraires selon la classification par massif du premier
ouvrage. La numérotation des itinéraires est
conservée. Un Tableau
méthodique des itinéraires nouveaux ou
modifiés contenus dans ce supplément
(pp. VII-XI) permet de faire le lien entre les deux ouvrages. Il y a 96
itinéraires nouveaux ou modifiés.
Accessoirement, quelques
suppléments sont
apportés
à la bibliographie du premier volume, en particulier pour
les
massifs des Rousses, des Aiguilles d'Arves et des hautes
vallées
du Drac.
L'ouvrage se termine par une Table
alphabétique des matières et des
itinéraires (pp. 87-90).
Une note sur les massifs des hautes
vallées du Drac
(Valgaudemar, Val de Molines, Val Champoléon, Val
d'Orcières) précise que « la clarté de
la carte de
De Bourcet est supérieure à la clarté
de la carte
de l'E-M. F. [Etat-Major Français] » (p. 67).
Pas de faux titre.
Pas de justification.
Notices
sur les
ouvrages.
Ce Guide
du Haut-Dauphiné a été
largement annoncé et commenté. Il
était très attendu.
Notice bibliographique par David Martin dans le Bulletin de la Société d'Etudes des Hautes-Alpes, 1887, pp. 246-247, sous le n° 356 : « un très élégant guide poche qui sera non pas charmant, mais toujours utile, très souvent indispensable compagnon pour les touristes ». Il rend hommage à la précision et la fiabilité des description, dont « tout expression de sentiment en est banni ». Cela fait écho au propos des auteurs qui ne souhaitent pas être « un guide littéraire saluant chaque passage d'hyperboliques exclamations ». David Martin conclut : « c'est clair, court, sobre ». Dans la suite de sa notice, il fait juste remarquer que pour certains itinéraires du Champsaur, « nous aurions aimé moins de laconisme ». Il remarque aussi que certaines durées d'excursions ne sont possibles aux marcheurs « qu'en faisant abstraction de tous ses besoins et de la plus grande partie de ses facultés ».
Dans Les pionniers des Alpes du Dauphiné, Pierre Lestas fait le récit des conflits entre Duhamel, Perrin et Guillemin à propos de cet ouvrage (pp. 27-35). La majorité des échanges s'est faite par lettres et n'a visiblement pas été publique. Il s'agit de polémiques sur des erreurs de dates. Paul Guillemin semble avoir été froissé d'erreurs concernant ses courses. Il s'en ouvre à Félix Perrin et W. A. B. Coolidge. Il semble que les attaques de Paul Guillemin visaient essentiellement Henry Duhamel. On apprend que la majorité du texte a été écrite par W.A.B Coolidge et F. Perrin, H. Duhamel se chargeant de la carte, de la bibliographie spéciale et d'une douzaine d'itinéraires.
Dans Coolidge en
Dauphiné, 2009, de René
Siestrunck, illustré par
Christian Burdet, reproduction d'un article Le Tour de l'Oisans,
(pp.
199- 131) paru initialement dans l'Annuaire
de la
Société des touristes
du Dauphiné, n° 12, 1886, qui contient
de nombreuses allusions
à ce Guide en cours de
rédaction.
Editions
étrangères :
Anglais :
The central Alps of
Dauphiny
London T. Fisher-Unwin, 1892, in-16, XX-248 pp, dans la
série "Conway
& Coolidge's Climber's guides". (BNF : 8-LK2-4017)
2ème édition :
London, T. Fischer Unwin, 1905, in-16, XVI-220 pp. (BNF : 8-LK2-4017
(A) et BMG : V.13722)
Allemand :
Das Hochgebirge des
Dauphiné. Vierte,
durchgesehene und erste
autorisierte deutsche Ausgabe. Herausgegeben vom Osterreichischen
Alpenklub.
Wien Verlag des Osterreichischen Alpenklubs, 1913, in-8°, 351
pp. (BNF
et BMG absent).
La carte
Un des apports majeurs de cet ouvrage est la carte établie par Henry Duhamel. Auparavant, Paul Guillemin avait publié des cartes pour préciser la topographie et la toponymie du massif des Ecrins. C'est Henry Duhamel qui a conclu ces recherches en s'appuyant sur la carte d'état-major et en la complétant et précisant. (voir Raymann, 290). La carte jointe à cet ouvrage se compose d'une tableau d'assemblage au 250.000e et de 4 cartes au 100.000e.
Carte
d'ensemble du massif du Pelvoux Télécharger une version en haute-définition |
Partie
NO.I Télécharger une version en haute-définition |
Partie
NE. II Télécharger une version en haute-définition |
Partie
SE. III Télécharger une version en haute-définition |
Partie
SO. IV. Télécharger une version en haute-définition |
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Dans sa bibliographie de L'Oisans,
André Allix référence cette carte sous
le n°
13. Il décrit la publication à part de
cette carte
: couverture gris-bleu, s.l. [Grenoble, Gratier], 1892 ( avec
corrections). Réédité en 1909
[couverture brique]
sous le titre : Duhamel, Cartes du Haut-Dauphiné; [les
feuilles
portent] : 1909, Editions J. Rey, Grenoble. Cette
réédition a été
réimprimée
telle quelle [couverture verte] après la guerre, s.d. La
réédition 1909 comporte des corrections relatives
à certains glaciers [d'après G. Flusin], et un
certain
nombre de sommets, cols et cotes supplémentaires.
L'équidistance des courbes n'est pas indiquée.
Elles sont
en réalité fictives, quoique donnant du relief
une
interprétation claire et généralement
assez
fidèle. La figuration du rocher est très lisible
et n'a
pas encore été égalée dans
la
région. Sur les origines de cette carte, voir ce qu'Henry Duhamel en dit lui-même dans La topographie du
Haut-Dauphiné,
pp. 25- 28. Elle a servi, pour tout le
centre du
massif Ecrins-Pelvoux, de modèle à la
révision de
la carte de l'Etat-Major, au 80.000e,
feuille Briançon.
A propos de cette carte, Numa Broc, dans La montagne, la carte et l'alpinisme (1815-1925) dans Images de la Montagne, Bibliothèque nationale, 1984 : p. 118, précise : « En dehors du massif du Mont-Blanc qui fascine les savants comme les touristes, la récolte est maigre. En 1887, pourtant, un Grenoblois, Henri Duhamel, voulant défendre l'honneur des montagnes du Dauphiné contre le géant savoyard, publie une Carte du Haut-Dauphiné, incluse dans le Guide qu'il a rédigé en collaboration avec Coolidge et Perrin. Construite à partir des minutes au 1:40 000 de la carte d'Etat-Major dont elle conserve les courbes de niveau, la carte de Duhamel en couleurs est remarquablement claire et précise; la représentation très expressive du rocher s'inspire de l'Atlas Siegfried de la Suisse. Rééditée en 1892 et 1909, elle est malheureusement à l'échelle trop réduite du 1:100 000, Duhamel ayant voulu faire tenir le vaste massif de l'Oisans en une seule feuille ».
Une notice bibliographique a été consacrée à la carte dans le Bulletin de la Société d'Etudes des Hautes-Alpes, 1890, p. 231 : n° 681. Elle annonce les 5 cartes : tableau d'assemblage plus 4 cartes : « elles corrigent l'admirable carte de l'Etat-Major. Par leurs petites dimensions, elles s'adaptent parfaitement aux excursions de montagne et permettent ainsi d'alléger le bagage de tous ceux qui seraient tentés d'escalader quelqu'un de ces nombreux pics du Pelvoux que M. Duhamel connaît si bien et dont il a fait l'ascension déjà tant de fois. Ces cinq cartes sont le complément indispensable du Guide du Haut-Dauphiné. » Ce commentaire donne le sentiment que la carte a paru après la publication du guide en 1887.
Références (Voir : Liste des sources et références)
Notices biographiques de :
Henry Duhamel
Félix Perrin
W. A. B. Coolidge (Wikipedia)
Gavin de Beer (Wikipedia),
possesseur d'un des exemplaires présentés.
Thèse qui donne des
renseignements intéressants sur la carte de Duhamel et le
contexte de sa création : Histoire
d’une parenthèse cartographique. Les Alpes du nord
dans la
cartographie topographique française aux 19e et 20e siècles,
Nicolas Guilhot (consultable en ligne : cliquez-ici).
Cette thèse « montre qu'à partir de
1850, une
cartographie spécifique de la haute montagne se
développa
à la suite de la découverte scientifique et
touristique
des Alpes. Sa caractéristique la plus originale reste le
rôle joué par des topographes
indépendants,
à la fois savants et alpinistes, au sein d'une
activité cartographique dominée par les
organismes
officiels. Entre 1890 et 1930, son apogée marqua ainsi
l’apogée des pratiques artisanales », ce qui
s'applique
particulièrement bien au travail d'Henry Duhamel.
Pour la carte, publiée
à part en 1892 :
BNF Richelieu - Cartes et plans : Ge F 962
Perret : 1107 : « Ouvrage
remarquablement documenté avec une
importante
bibliographie. Rare complet (il manque souvent des cartes et le
supplément) ».
Maignien (Catalogue) : 383 et 384 : Le premier volume est sur Japon.
Pour les 2 volumes, il ne donne que 5 cartes, qu'il attribue au premier
volume.
BSEHA(B), 1887, p. 246 : n° 395 (premier volume).
BSEHA (B) : 1890, p. 226-227 : n° 670 (Supplément)
: « petit guide supplémentaire, très pratique, et,
ce qui
ne gâte rien, très
élégamment imprimé ».
Guillemin : 7139 et 7140
Raymann : 243 : « le Guide
du Haut-Dauphiné est devenu le vade-mecum
indispensable à l'alpiniste voyageant dans l'Oisans et dans
le massif du Pelvoux ».
PRD (B), V, p. 35 et PRD (B), VI, p. 27 : deux
références pour le
supplément sans commentaire.
BNF : 8-LK2-3626, pour les 2 volumes. (BMG : T.2 (papier
vélin)
et T.5281 (papier Japon n° 17), Supplément : V.3530)