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Félix Perrin
Félix Perrin est
né à Grenoble,
5 Grande-Rue, le 2 octobre 1853, dans une famille de
négociants.
Très jeune, il s'intéresse à la
montagne.
Dès 1876, il adhère à la Section de
l'Isère
du Club Alpin Français. Il appartient à la
génération des découvreurs et des
explorateurs
dauphinois du massif des Ecrins avec Henri Ferrand, Paul Guillemin, Armand Chabrand
et Henry Duhamel
qui, tous, ont voulu faire connaître et aimer ce massif
encore souvent délaissé et mal connu.
Félix
Perrin n'est pas un alpiniste de premier plan, de ceux
qui font des premières ou ouvrent des
voies
nouvelles dans le massif, à l'instar d'un Duhamel ou d'un
Guillemin. La seule première que nous lui
connaissons est
celle, modeste,
du col Lombard (Hautes-Alpes, entre le Goléon et les
aiguilles
d'Arves) : 1ère ascension, 2
août 1876.
— MM. Henri Ferrand et Felix Perrin. - Guides : C. Bellet et
Molière. En revanche, il fait quelques grandes
courses dont
il
donne le récit dans les Annuaires
du Club Alpin Français :
Impressions et souvenirs
d'un voyage
en Oisans. Col des Selettes, le Valgaudemar; col du Sellar, la
Vallouise; col de la Temple, la Bérarde; col du Clot des
Cavales; la Grande-Ruine; col de la Casse-Déserte.,
dans l'Annuaire
de 1880 (courses effectuées dans l'été
1880).
La
Barre des Ecrins en 1882 (4,103 mètres).
récit de l'ascension par la face sud (3e
ascension) le 2 août 1882 avec le guide Pierre Gaspard.
A partir du milieu des
années 1880, il
semble moins présent en montagne, mais consacre son
énergie à faire connaître les Alpes
dauphinoises.
Avec
W.-A.-B. Coolidge et Henry
Duhamel, il est le rédacteur de
l'ouvrage fondateur de la description touristique des Alpes
dauphinoises :
Guide du
Haut-Dauphiné, ancêtre de tous les
guides d'excursions et de randonnées dans le massif des
Ecrins, paru en 1887.
Il donnera un supplément en 1890.
La
Librairie Dauphinoise
A partir du printemps 1896, il s'associe
à H.
Falque avec lequel il publie de nombreux ouvrages, certains
sous
leurs propres noms et d'autres sous l'appellation commerciale de Librairie Dauphinoise.
Parmi les ouvrages majeurs, il faut en distinguer trois :
- Chansons populaires,
recueillies dans les Alpes françaises (Savoie et
Dauphiné), de Julien Tiersot, paru en 1903 et
publié en collaboration avec la Librairie Savoyarde
de F. Ducloz, à Moûtiers.
- La Montagne
à
travers les âges, de John Grand-Carteret, dont
le premier tome a été publié en 1903,
encore en collaboration avec la Librairie
Savoyarde
de F. Ducloz, à Moûtiers. Le deuxième
tome, paru en
1904, n'a pas été édité par
F. Perrin. Il
est alors remplacé par C. Dumas, qui a repris l'appellation
commerciale de Librairie
Dauphinoise.
- La Revue dauphinoise,
revue
d'érudition, largement illustrée et de
présentation soignée, dont le premier
numéro est
paru en décembre 1898 et qui a disparu en 1901.
Le catalogue de la BNF permet
d'identifier 57 ouvrages publiés par H. Falque et
Félix
Perrin entre 1897 et 1903 : liste
des ouvrages publiés par Félix Perrin
Dans de nombreux ouvrages, ils illustrent la page de titre de leur
marque de libraire avec leur devise : 'Timeo nominem unius libri". Une
autre devise de la Libraire
Dauphinoise
est : "Deorsum nunquam" (jamais vers le bas). Le comble du raffinement
est que le papier utilisé pour Souffles d'en-haut,
d'Emile Roux-Parassac porte cette devise en filigrane.
On peut dire que comme libraire, il a eu une grande activité éditoriale, en veillant à toujours publier de ouvrages de qualité, dans des présentations soignées. Suite à des difficultés financières, Félix Perrin a dû arrêter son activité vers 1903.
Dans sa préface
à
La Montagne à
travers les âges,
John Grand-Carteret rend hommage au "zèle infatigable" de
Félix Perrin,
"un éditeur lettré doublé d'un
alpiniste de marque, qui dès l'origine
fut pour moi le plus précieux des collaborateurs".
Félix
Perrin, bibliophile
Il fut aussi un grand bibliophile,
amassant une
collection sans pareil d'ouvrages sur le Dauphiné, les Alpes
et
la montagne.Suite aux difficultés
financières de son activité
éditoriale, Félix Perrin a dû vendre sa
bibliothèque. Le catalogue
de cette vente est une
référence encore indispensable de la
bibliographie
dauphinoise : Catalogue
des livres
dauphinois et autres, anciens et modernes, cartes, tableaux et objets
d'art provenant de la bibliothèque de M. Félix
Perrin,
ancien libraire-éditeur. Elle a eu
lieu en décembre 1903.
Ex-libris de Félix Perrin
(taille réelle) :
Il part alors habiter à
Lyon
où,
jusqu'à son décès, il sera agent
d'assurances. Il meurt à Lyon (3e
arrondissement) le 26 septembre 1927.
Bibliographie :
Il
a laissé un ouvrage fondamental pour la
découverte des
Alpes dauphinoises, écrit et publié avec W.-A.-B.
Coolidge et Henry Duhamel :
Guide du
Haut-Dauphiné.
Grenoble,
Alexandre Gratier, Libraire-Editeur, 1887, in-12, LIX-442-[1] pp., 6
cartes hors texte en couleur sur double page, 2
planches en
double page hors texte, dont
une sur feuillet libre.
suivi du Supplément
:
Grenoble,
Imprimerie Breynat et Cie, 1890, in-12, XI-90
pp., couverture rempliée.
Editions étrangères : The central Alps of Dauphiny,
London, 1892 et Das
Hochgebirge des Dauphiné, Wien, 1913
Les autres publications sont plus anecdotiques :
A travers les Alpes du
Dauphiné. Lecture faite le 10 mars 1883, à
l'assemblée extraordinaire des membres de la section de Lyon
du
Club Alpin français.
Lyon,
Imprimerie Mougin-Rusand, 1884, in-8°, [4]-64 pp.
Le grand
Hôtel
du Promontoire. Un mot sur l'abbé Guétal.
Lyon, imp. du Salut Public, 1896, in-8°, 23 pp., 2 phototypies
Certaines de ses contributions à l'Annuaire du Club Alpin
Français ont été
tirées à part :
Impressions et
souvenirs
d'un voyage
en Oisans. Col des Selettes, le Valgaudemar; col du Sellar, la
Vallouise; col de la Temple, la Bérarde; col du Clot des
Cavales; la Grande-Ruine; col de la Casse-Déserte.
Grenoble, typ. Maisonville et fils, 1881
La
Barre des Ecrins en 1882 (4,103 mètres).
Paris, typ. G. Chamerot, 1883, in-8°, 77 pp., 2 cartes
Deux
points anecdotiques
La rue Chemin Vieux dit Perrin dans
le
quartier
Bajatière-Exposition à Grenoble tire son nom de
cette
famille Perrin. Le père de Félix Perrin,
Auguste-Antoine
Perrin, négociant, est mort Chemin Perrin en 1894
où
il était propriétaire. Ce chemin a ensuite pris
le nom de
rue de la Bajatière. Les habitants demandèrent
alors
à adjoindre le nom de Perrin à celui du Chemin
Vieux,
autre rue de ce quartier (voir la notice Wikipédia : cliquez-ici).
Autant que l'on puisse en juger, le père de Félix
Perrin
était arrivé à une honnête
aisance, à
tel point que Félix Perrin a pu même
être
qualifié de rentier en 1896. C'est probablement cette
fortune
qui lui a permis simultanément de se constituer sa
bibliothèque et de se lancer dans l'édition de
luxe.
Malheureusement, il devait laisser sa fortune dans cette aventure,
l'obligeant à vendre sa bibliothèque et
à
reprendre un travail d'agent d'assurances jusqu'à son
décès à l'âge de 74 ans.
Sa sœur Marie Perrin
(1859-1896),
épouse d'Ernest Calvat, fils d'un maire de Grenoble,
fabricant
de gants, puis horticulteur, a donné son nom à
une rose :
"Mme Ernest Calvat" (cliquez-ici
ou cliquez-là)
Ouvrages de cet auteur sur ce site
Catalogue
d'une importante
bibliothèque composée d'ouvrages anciens, rares
et précieux. Ancienne bibliothèque de D. de
Salvaing de Boissieu.
Guide
du Haut-Dauphiné, avec le Supplément.
A travers les Alpes
du Dauphiné
Ouvrages de cet éditeur sur ce site
Guy Allard : Relation
de ce qui a été fait en la ville de Grenoble pour
la réception de Messeigneurs les Princes
(publiée par Humbert de Terrebasse, réimpression
de 1901).
Henry Duhamel : Au pays des
Alpins
Henry Duhamel : Grenoble
considéré comme centre d'excursions
alpestres
Henry Duhamel : Voyage
d'inspection de la
frontière des Alpes en 1752 par le Marquis de Paulmy
John Grand-Carteret : La
Montagne à
travers les âges
Eugène Tézier : Nos Alpins,
avec des textes d'Henri Second
Julien Tiersot : Chansons
populaires recueillies dans les Alpes françaises (Savoie et
Dauphiné)
Commentaire personnel
Autant que l'on puisse en juger, personnalité sympathique, dont l'activité éditoriale a été fondamentale pour enrichir la bibliographie dauphinoise d'ouvrages de grande qualité. Malheureusement, il semble y avoir laissé sa fortune. Le catalogue de sa vente laisse songeur sur la richesse de sa bibliothèque personnelle.
Sources (Voir : Liste des sources et références)
Etat civil de Grenoble et Lyon
Annuaires du Club
Alpin
Français
BNF