BIBLIOTHÈQUE DAUPHINOISE |
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Mr.
Jean Brunet,
Seigneur de l'Argentiere, Conseiller du Roi,
ancien
Commissaire des Guerres, Receveur des Tailles, &
Député du Briançonnois.
Recueil
des
actes, pièces et procédures concernant
l'Emphitéose perpétuelle des Dîmes du
Briançonnois.
Avec un mémoire historique et
critique pour servir de Préface.
Description de l'exemplaire (Voir : Notes sur la description des ouvrages)
S.l.n.n.,
M DCC LIV [1754 In-12 (160r x 92r mm), 278 pp. Un tableau dépliant hors texte in fine. |
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Pour agrandir, cliquez sur les photos |
Notes sur l'exemplaire
Demi chagrin vert, dos à nerfs orné de caissons dorés et de filets dorés, filets dorés sur les nerfs, « G. Roux » dorés en queue.
Envoi d'Aristide Albert sur une page de
garde (voir ci-dessous).
Exemplaire provenant de la bibliothèque d'Henri
Ferrand avec
son ex-libris sur le premier contre-plat (voir ex-libris
dauphinois).
Notes sur l'ouvrage
Cet ouvrage est la publication de différents actes concernant l'accord trouvé entre la prévôté d'Oulx et les communautés du Briançonnais et de la Vallouise à propos du paiement de la dîme. Cette transaction, passée le 6 décembre 1747, stipule l'abandon par la prévôté d'Oulx de ses droits sur les dîmes du Briançonnais et de la Vallouise, contre une rente de 1600 livres et la prise en charge par ces mêmes communautés du paiement de 20 muids de grains (seigle et avoine ou orge) à l'archevêque d'Embrun. L'acte lui-même, reproduit parmi les pièces justificatives, est accompagné de nombreuses délibérations et pièces annexes sur cette transaction. Le tableau final donne la répartition par communauté de la rente de 1600 livres et des 20 muids de grains.
Jean Brunet a été un des deux députés du Briançonnais, avec François Bonnot, désignés pour négocier avec la prévôté d'Oulx. A la fin du mémoire introductif, il explique que les communautés lui ont demandé de publier cet acte et les autres délibérations afférentes.
Ce recueil est particulièrement intéressant car il débute par un mémoire historique sur le Briançonnais, qui est la première histoire de Briançon qui ait été publié.
Contenu de l'ouvrage :
- Titre (p. 1).
- Mémoire
historique et
critique sur le Briançonnois, pour servir de
préface au
Recuëil des actes & pièces de
l'Emphitéose
perpétuelle des dîmes (pp. 3-70). Voir
ci-dessous la notice
consacrée à ce mémoire.
- Sommaire des articles
du recueil (pp.
71-74). Les pièces sont rangées en 6 articles,
dont le
contenu sommaire est décrit dans ces pages. A la fin, se
trouve
un Avertissement
en apparence
sans lien avec ce sommaire. Il rappelle que donner
« l'aumône à leurs
portes » ne
dispense par les communautés de payer le
« vingt-quatrième de la dîme
dûë aux
Pauvres de leurs Paroisses »,
« à peine
d'en charger leur conscience. »
- Recueil des actes,
pièces et
procédures concernant l'Emphitéose
perpétuelle des
Dîmes du Briançonnois. (pp.
75-278) :
- Article premier
(pp. 75-89). Il contient en particulier un Procès
verbal de
vérification & de différence de la mesure
de Briançon à celle d'Oulx
(pp. 82-85). La valeur de la mesure a fait l'objet de nombreuses
contestations. Ce sujet de discorde est en partie à
l'origine de
cette transaction.
- Article
deuxième (pp.
90-130). Cet article reproduit le texte complet de la transaction sur
l'emphytéose de la dîme (pp. 90-105). La copie de
délibération qui suit contient de nombreux noms
de
consuls et députés des communautés de
l'« écarton » du
Briançonnais. Il y
aussi des délibérations de La Salle et du
Monétier.
- Article
troisième
(pp. 131-139). Sont rassemblés sous cet article des
documents
concernant l'enquête à Turin
« sur
l'utilité de l'emphitéose ».
- Article
quatrième
(pp. 140-178) . Cet article contient différents
documents
homologuant la transaction, en particulier une bulle du pape et des
lettres-patentes du roi du Piémont.
- Article
cinquième
(pp. 179-262). Cette partie importante de l'ouvrage contient surtout
l'enquête de « commodo &
incommodo »
(pp. 217-250), ainsi que des documents qui lui sont associés
comme l'arrêt du parlement de Grenoble demandant cette
enquête (voir ci-dessous
pour le
détail). Elle contient aussi d'autres documents
consécutifs à la transaction, dont les
lettres-patentes
du roi de France.
- Article
sixième (pp. 263-278). Ce dernier article
contient la
Délibération
de la ville de Briançon & autres
communautés (pp. 263- 266) et celle de
Vallouise, ainsi que le
Procez verbal de
répartition de ce que chaque communauté
doit payer annuellement en deniers pour la rente, & en grains
pour
les muids (pp. 272-278). Ce dernier document est
daté du 24 mai
1751. Ce sont François Bonnot, avocat au Parlement de Paris,
subdélégué de l'Intendance pour le
Briançonnais et Jean Brunet, seigneur de
l'Argentière,
commissaire des guerres, et receveur des tailles et autres impositions
qui procèdent à cette réparation. Ils
avaient
été les délégués
pour la
négociation de la transaction avec la
prévôté d'Oulx. Le tableau in fine
reprend le
résultat de cette répartition.
Enquête
de commodo
et
incommodo
Cette enquête a
été demandée par le
parlement de Grenoble, le 21 novembre 1749, suite à la
requête de validation de la transaction qui lui a
été soumise. Il s'agit d'interroger des
témoins
sur « l'utilité & avantage de la
transaction du 6
décembre 1747 ».
L'enquête a
été conduite par Pierre Silvestre de Riouclard, vibailli de
l'Embrunais, le 10 décembre 1749,
à Briançon. Sept témoins ont
été
interrogés :
- Sieur Claude Audier-Merle, ancien consul, secrétaire de la
communauté d'Abriès.
- Me Jean Fantin, ancien consul, notaire et secrétaire de la
communauté d'Arvieux.
- Me Jean Jouve, notaire royal de la communauté d'Aiguilles.
- Me Jean-Joseph Audier, notaire royal, ancien consul,
secrétaire
de la communauté du Château-Queyras et de
Ville-Vieille.
- Joseph Parandier feu Jean, bourgeois et ancien consul des
Guibertes.
- Sieur Geoffroy Bugey, second aide-major, capitaine des portes de
Briançon, natif de la Pérouse en
Piémont (Perosa
Argentina, en Italie), résidant à
Briançon.
- Sieur Joseph Abeil, ancien consul et bourgeois de
l'Argentière.
Le résultat de l'enquête est qu'ils valident tous
la
transaction. Leurs réponses obéissent pour la
plupart au
même schéma. Ils démontrent que la
transaction est
avantageuse aussi bien pour la prévôté
d'Oulx que
pour les communautés du Briançonnais. Il ne faut
pas
exclure une sorte d'entente entre les témoins, pour apporter
des
réponses cohérentes et homogènes. A
l'exception de
Geoffroy Bugey, ils appartiennent tous au monde des notables locaux,
engagés dans l'administration de leurs
communautés
(consul, secrétaire). On constate qu'il y trois notaires.
Les arguments en général avancés sont
que les
conditions propres au Briançonnais (froids,
gelées
tardives, ravinements) rendent la perception de la dîme
« en fruits » ou
« en
gerbes » difficile et sujette à
contestation. Avec
cet « arrentement » ou
« abonnement », la situation est
plus avantageuse
pour les deux parties, en particulier en évitant les
procès et les contestations. Un des
intérêts de ces
textes est de faire apparaître l'image que ces
Briançonnais
voulaient donner de leur pays, image assez
stéréotypée comme on le voit dans cet
extrait du
témoignage de Jean Fantin, d'Arvieux :
« les
difficultés de la perception de la dîme dans un
pays de
montages, exposé à bien des accidens, aux
torrens, aux
ravines, aux débordemens des rivières, aux grands
froids,
au séjour des neiges & aux gelées du
printemps qui
font périr les récoltes, ce qu'on a
vérifié
bien souvent, & cette année principalement, qu'il
n'y a eu
guéres (sic)
plus que la cinquième de celle du
seigle ».
Mémoire
historique sur le Briançonnais
L'ouvrage débute par un mémoire sur l'histoire du Briançonnais dans laquelle Jean Brunet fait une synthèse historique depuis l'antiquité jusqu'à l'époque de la transaction. Il cite de nombreuses sources à l'appui de son propos, en particulier les auteurs antiques, l'ouvrage d'Antoine Froment (voir ci-dessous), celui de Nicolas Chorier, des archives comme celles de Briançon et des manuscrits comme le travail de M. de Fontanieu, intendant du Dauphiné.
Le texte est accompagné dans
la marge gauche de la mention des sources utilisées et dans
la marge
droite des dates des événements
rapportés.
Dans ce Mémoire, Jean Brunet s'attache particulièrement à faire l'histoire religieuse du Briançonnais. Pour affirmer l'ancienneté de la christianisation du Briançonnais, il fait débuter l'évangélisation de la région dès les premiers temps du christianisme : « les peuples de ces contrées reçurent la foi du tems des Apôtres ». Sur la diffusion de l'Arianisme, il juge bon de rappeler : « les auteurs conviennent que la foi subsista pure dans les Alpes ». Il rappelle aussi qu'après les invasions sarrasines, auxquelles il donne une grande importance, cette période voit le « rétablissement de la religion chrétienne dans cette partie des Alpes. » Il est étrangement muet sur le protestantisme, alors qu'il consacre plusieurs pages aux Vaudois et à leur répression. Il rappelle la séquence de la Baume Chapelue. Sa position vis-à-vis des Vaudois est dans la droite ligne de la vision que l'on pouvait en avoir dans le cadre de l'orthodoxie catholique. Il rapporte les lieux communs sur les Vaudois, en particulier qu'ils commettaient « des impiétés et des abominations qui font horreur ; que la débauche, le libertinage et la corruption des mœurs, dominaient parmi cette secte ». On est loin de l'image positive et réhabilitée qu'on en donnera à partir du XIXe siècle, en particulier Aristide Albert dans son ouvrage Les Vaudois de la Vallouise. Immédiatement après ce passage sur les Vaudois, et sans qu'aucun lien soit établi entre les deux, Jean Brunet rapporte les représentations des Mystères dans le Briançonnais, témoignage intéressant qui complète les textes qui ont été publiés depuis.
En complément à
cette histoire religieuse, Jean Brunet donne la
chronique, souvent complexe, de l'établissement de la
dîme
en Briançonnais, des donations faites à l'abbaye
d'Oulx
et ce qui en découle, des obligations des
communautés
briançonnaises au sujet du paiement de la dîme
à la
prévôté d'Oulx. L'archevêque
d'Embrun
intervenait dans ces relations car l'abbaye d'Oulx lui devait 20 muids
de grains, ce qui a occasionnée de nombreux
procès et
contestations entre les différentes parties, en particulier
à propos de la mesure à utiliser. Ces nombreux
détails forment le cadre historique qui a conduit
à
mettre en place l'accord de 1747. Les exposer dans ce
mémoire en
introduction au recueil est une manière de justifier la
pertinence et l'avantage de cet accord pour toutes les parties.
Tout le début du Mémoire est consacré à l'histoire antique du Briançonnais. Il présente en particulier les différentes hypothèses sur l'origine du nom Brigantium, dont celles de Ptolémée, Ammien Marcellin, Froment, Pline, etc. Jean Brunet se rallie à l'hypothèse de Pline d'une population initialement installée près du lac de Côme d'où elle a été chassée et qui se réfugia dans la région de Briançon, en nommant la ville du nom de celle d'où elle venait. Voici l'image qu'il avait des anciens habitants de Briançon et de l'influence de ce peuple venu d'Italie : « Les Alpes étaient déjà peuplées, lorsque les Brigents y arrivèrent ; ils s'en rendirent maitres sans résistance, n'y ayant trouvé que des hommes qui habitaient des cabanes dans les bois parmi les rochers, et qui vivaient en sauvages. Ces nouveaux venus avaient des mœurs plus douces, ayant long-tems vécus et commercés avec les peuples policés d'Italie ; ils rendirent peu à peu les anciens habitans moins féroces, leur apprirent à cultiver la terre, et tous ne formèrent dans la suite qu'une même nation. ». Ensuite, il parle évidemment d'Hannibal qu'il fait passer par Briançon, sans citer explicitement le col du Montgenèvre. Un des intérêts de ce Mémoire est de rapporter l'existence de vestiges romains oubliés. Lorsqu'il parle de l'établissement des routes, il signale qu'il existe à Montgenèvre une borne miliaire : « Il reste au Montgenèvre une partie d'une de ces colonnes très-mutilés, qui malgré son mauvais état, est une preuve qu'elle avait été érigée de l'ordre d'Auguste ». Il cite aussi un reste d'inscription cité par Froment, ainsi que d'autres vestiges dont une inscription au « Pertuis Rostang », dont il conclut que Briançon « avait un Magistrat et une colonie romaine, mais encore que la principale route d'Italie, dans les Gaules, passait par cette ville. »
Comme beaucoup d'auteurs de cette
époque, il donne une grande
importance aux invasions sarrasines dans les Alpes. Il rappelle en note
la légende des travaux sarrasins, dont
« un chemin,
une porte et des degrés pour monter dessus, le tout
creusé dans le roc, et qui existent à mi-coteaux
entre le
Montdelan & la rivière de Romanche, sont des travaux
des
Sarasins (sic). »
(il s'agit évidemment de la port de Bons). Au moment de l'apparition des
dynasties
– les « races »
– des Dauphins, il
s'appuie sur l'autorité d'un travail manuscrit de Fontanieu
sur
la généalogie des Dauphins. Il se penche
même sur
la question controversée de l'origine du symbole du dauphin.
Il
ne semble pas connaître les travaux de Valbonnais
à ce
sujet. En note, il rappelle l'histoire du repeuplement du Queyras par
trois
bergers venus de Provence, en notant qu'il existe une pierre
près
d'Aiguilles, point de partage du Queyras en trois parties. De
même, toujours attentif aux monuments et
édifices du Briançonnais, il s'interroge sur l'emplacement de
l'ancienne église de
Briançon ou conteste l'attribution du tunnel de la
Traversette,
près du « Montvisoul »
à
François Ier, préférant l'attribuer
à
« André Dauphin »,
tout en le rapprochant
de travaux similaires des Sarrasins. Il donne une note sur les hospices
de la route du Lautaret et de Montgenèvre.
Jean Brunet termine cette partie historique par
les transactions du
Briançonnais de 1343, dont il l'attribue l'origine
à la
« difficulté de reconnaître au
Dauphin
plusieurs droits seigneuriaux »,
« en
conséquence de ses anciens privilèges [du
Briançonnais]. »
Après cet
événement, hormis le passage sur les
Vaudois et les Mystères du Briançonnais, Jean
Brunet ne
cite plus aucun fait historique. Il concentre son attention sur les
contestations sur la mesure du muid du Briançonnais et sur
les
procès entre l'église d'Oulx et
l'archevêque d'Embrun
sur les dîmes. Le Mémoire
se termine par le récit
de comment les communautés et la
prévôté
d'Oulx sont arrivés à un accord, qui se
concrétise
par cette transaction d'emphytéose perpétuelle de
la
dîme du 6 décembre 1747. Il termine en expliquant
que
« lesdites communautés m'ont
prié de faire
imprimer avec tous les arrêts, actes et
procédures qui
y sont relatifs, et qui autorisent ce
traité. »
La conclusion du Mémoire
est un appel à aller
au-delà de ce premier travail historique :
« J'ai
cru que ce mémoire qui servira de préface au
recueil de
toutes ces pièces, pourrait un jour être utile au
public : et je souhaite que mes recherches historiques
engagent
les zélés patriotes d'en faire de plus
étendues
sur un pays qui mérite d'être plus connu". En
quelques
sorte, Jean Brunet a ouvert la voie à l'historiographie
briançonnaise.
La publication de ce recueil est
l'occasion, pour Jean Brunet, de
mettre en valeur son action, même si cela est fait avec
beaucoup
de réserve. Il ne met pas particulièrement en
avant son
rôle, se contentant de mettre son nom, avec celui de
François Bonnot, lorsqu'il s'agit de citer les
négociateurs de la transaction. Je crois surtout qu'il met
à profit les progrès de l'imprimerie, et
l'accès
facilité à l'imprimé, pour donner un
caractère plus officiel et plus publique à cette
transaction avantageuse pour le Briançonnais. Jusqu'à
présent,
seule l'importante transaction avec Humbert II avait donné
lieu
à une impression. Avec cette transaction, s'ouvre une
nouvelle
période qui verra la publication en masse de tous les
documents
officiels, en particulier à partir de la
Révolution.
Jean Brunet passe d'ailleurs rapidement sur la
transaction avec Humbert II. Pas plus que
pour cette transaction sur la dîme, il ne cherche
à mettre
en valeur la liberté et l'autonomie dont jouissait le
Briançonnais, soit qu'il ne jugeait pas
nécessaire de le
faire, soit que cela ne lui apparaissait pas si extraordinaire pour
mériter qu'on le signale. Là aussi, cela tranche
avec le
« patriotisme »
briançonnais du XIXe
siècle qui a glorifié cette liberté et
cette
autonomie briançonnaise, d'autant plus qu'elles
étaient
désormais perdues.
Ce mémoire montre aussi l'étendue des lectures de Jean Brunet et sa capacité à en tirer profit et à les ordonner. C'est un rappel, une nouvelle fois, du haut niveau de culture auquel pouvaient accéder les habitants de cette région. Jean Brunet ne semble pas avoir été élève du collège des Jésuites d'Embrun. Ses lectures sont le fruit de son éducation villageoise de base et de sa propre curiosité intellectuelle. Dans la notice qu'il lui consacre, Aristide Albert s'interroge aussi sur les sources de son éducation.
Avant Jean Brunet, un seul ouvrage avait paru spécifiquement sur le Briançonnais : les Essais d’Antoine Froment, imprimés à Grenoble en 1639. Dans une note de la page 4, il présente Antoine Froment : « Avocat de beaucoup d'érudition, son Ouvrage imprimé est un amas de citations de Loix, d'Auteurs sacrés et prophanes [sic], confondus avec la relation d'une [sic] incendie ; cet Ouvrage manque d'ordre & de critique. » Cependant, Jean Brunet utilise cinq fois des renseignements en provenance de cet ouvrage, dont une fois pour le contredire : à propos de Brenus (p. 4), pour la mention d'une inscription romaine (p. 14), et trois fois en notes : sur l’église de Briançon près du cimetière (p. 44), à propos de la roche Chapelue (p. 56) et concernant les représentations de la passion dans le cimetière de Briançon (p. 61).
Éditions
Il existe deux formats d'édition, in-12 et in-4°. Dans les exemplaires in-12 (décrits ici), il n'y a pas de faux titre. Comme autres particularités, la page 122 est numérotée par erreur 132 et un feuillet blanc non chiffré est inséré entre les pages 70 et 71.
La description d'un exemplaire
in-4° est la suivante (exemplaire V.1354 de la
Bibliothèque Municipale de Grenoble, Fonds dauphinois) :
Mr. Jean Brunet, Seigneur de l'Argentiere, Conseiller du Roi, Ancien
Commissaire des Guerres, Receveur des Tailles, &
Député du Briançonnois.
Recueil des actes,
pièces et procédures concernant
l'Emphitéose perpétuelle des dixmes du
Briançonnois. Avec un mémoire historique et
critique pour servir de Préface.
S.l.n.n., M.DCC.LIV [1754], (254r x 202r
mm), [4]-152 pp.
- Faux titre (non chiffré) : Recueil
des Actes,
Piéces et Procédures concernant
l'Emphitéose perpétuelle des Dixmes du
Briançonnois.
- Titre (non chiffré).
- Mémoire
historique et critique sur le Briançonnois, pour servir de
préface au Recuëil des Actes &
Pièces de l'Emphitéose perpétuelle des
dîmes (pp. 1-37).
- Sommaire des articles
du recueil (pp. 38-40), avec l'Avertissement.
- Recueil des actes,
pièces et procédures concernant
l'Emphitéose perpétuelle des Dîmes du
Briançonnois. (pp. 41-152).
Le tableau in fine
qui se trouve sur une planche dépliante hors texte dans les
exemplaires in-12 est contenu dans une page
entière, incluse dans la pagination (dernière
page de l'ouvrage, p. 152) dans les exemplaires in-4°.
Les deux éditions, avec la
même date, ont probablement
été publiées simultanément.
Ni l'une, ni l'autre ne portent de mention de lieu
d'édition, ni d'éditeur ou d'imprimeur.
Selon E. Maignien dans L'Imprimerie,
les
Imprimeurs et les Libraires à Grenoble du XVe
au XVIIIe siècle
(n° 1150), l'édition in-4° a été imprimée par André
Giroud, de Grenoble. On peut penser que les deux éditions sortent de la
même imprimerie, sous réserve de
vérifications plus approfondies.
Faux titre de l'édition in-4° |
Provenance
Cet exemplaire a
été donné par
Aristide Albert à Gustave Roux, briançonnais
comme lui,
comme l'atteste l'envoi sur une page de garde : « A Monsieur
Gustave Roux, de la part de son compatriote, A. Albert » :
Gustave Roux (Briançon 29/4/1815 - Grenoble 9/3/1891) est le fils de Joseph Étienne Roux, avoué à Briançon et le petit-fils d’Étienne Louis Roux, notaire à Vallouise. Par sa mère, il est apparenté à la famille Alliey de Briançon. Il est le neveu de Frédéric Alliey (1799-1856), collectionneur de livres sur les échecs qu'il a donnés à la Bibliothèque Municipale de Grenoble. Gustave Roux a d'abord été avoué à Grenoble, avant de devenir juge au tribunal de Bourgoin. Il a aussi été adjoint au maire de Grenoble. Selon A Masimbert : « Il avait formé une importante bibliothèque vendue à un libraire après sa mort. ». Il possédait un ex-libris qui ne se trouve pas dans cet ouvrage.
Dans cet exemplaire, Gustave Roux a souligné en rouge les noms des membres de sa famille, dont son grand-père Roux, notaire à Vallouise, lorsqu'ils apparaissaient dans les documents transcrits
L'ouvrage a ensuite appartenu à Henri Ferrand, après la dispersion de la bibliothèque de Gustave Roux.
Autre exemplaire, identique quant au
contenu :
Références (Voir : Liste des sources et références)
Sur Jean Brunet, la notice la plus complète est celle d'Aristide Albert dans la Biographie bibliographie du Briançonnais. Canton de Briançon : cliquez-ici. A notre connaissance, il n'y a pas d'autres travaux sur lui. Les notices postérieures ne sont que des résumés de celle-ci.
Rochas : I, p. 182
: « peu intéressant".
Maignien (Catalogue) : 3311 et Maignien (Imprimerie) : 1150.
CA : « Le mémoire historique qui sert
d'introduction est du plus haut intérêt pour
l'histoire du Briançonnais ».
Guillemin : 5031 et 1063.
SdB : 253 (11 f.) et 254 (6,5 f.) : « Ouvrage peu
commun ».
Biographie-Bibliographie
du Briançonnais. Canton de Briançon
Aristide Albert : p. 59
4 exemplaires au CCFr :
BMG : T.646, R.43 (in-4°), V.1354 (in-4°).
BNF : 8-J-1463 (Arsenal)