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Jean-Pierre Moret de Bourchenu, marquis de Valbonnais
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Les
origines
Jean-Pierre Moret de Bourchenu est le
fils
aîné de Pierre Moret de Bourchenu et de Philippe
Béatrix-Robert de Saint-Germain.
Du côté paternel, l'origine de la famille est mal
connue.
Elle sortirait de Réaumont (Isère). Son
grand-père, Ennemond Moret est annobli en 1606. Docteur en
droit de l'Université de Valence (1584), avocat consistorial
au
Parlement de Grenoble, puis conseiller au même
Parlement
(1604). Par son mariage avec Philippe de Peyre, dame de Bourchenu, il
fait entrer cette terre dans la famille. Il meurt en septembre 1631,
laissant deux fils, Pierre et Flotard. Tandis que Flotard (+ 24 octobre
1691), le cadet, entre dans les ordres, Pierre suit les traces de son
père en devenant conseiller au Parlement, puis doyen
honoraire des conseillers au Parlement. Il acquiert en 1677 le
château de Valbonnais. Il meurt après 1682. Il est
alors
seigneur de Pierre (ou Peyre), Sigottier, Tréminis et baron de
Valbonnais.
Du côté maternel,
son grand-
père, Pierre Béatrix-Robert de Saint-Germain est
un
collègue d'Ennemond Moret au Parlement de Grenoble. De trois
mariages, il a 3 enfants , dont une fille, Philippe, qui
épouse
avant 1650 Pierre Moret de Bourchenu. De ce mariage sont nés 6 enfants
:
Jean-Pierre, Flodoard et Humbert pour les garçons et
Françoise, Jeanne et Catherine pour les filles.
Dans les biographies anciennes de Valbonnais, on trouve souvent l'orthographe Valbonnays. Elle n'est plus d'usage aujourd'hui.
Jeunesse
et formation
Jean-Pierre Moret de Bourchenu est né à Grenoble le 23 juin 1651. Il fait son collège chez les Oratoriens, à Notre-Dame des Grâces, en Forez, de 1658 à 1665. Après avoir soutenu ses thèses de philosophie, il met à profit ses années d'adolescence pour voyager en Italie. Après avoir parcouru toute la péninsule, il termine son périple à Venise où il reste quelques temps comme secrétaire de Nicolas Prunier de Saint-André. Il rentre à Grenoble vers 1669 ou 1670. Repris par l'envie de voir le monde, il s'enfuit à Paris en 1671, contre l'avis de son père. Il fréquente les bibliothèques et les milieux littéraires et fait alors paraître son premier texte dans le Journal des Scavans, de mai 1671 : "Extrait d'une lettre écrite de la Martinique par M. Chrestien à un Licencié de Sorbonne, touchant un homme marin, qui a paru aux Costes des cette Isle, le 23 de May 1671." Il voyage en Flandres, en Hollande et en Angleterre. Le 6 juin 1672, il assiste à la bataille navale de Soult-Bay. De retour à Paris, il suit son droit et se passionne pour les mathématiques, auprès de Jacques Ozanam.
Le
Parlement de Grenoble
Il rentre à Grenoble vers
1675. Après
quelques années comme avocat, son père Pierre
Moret de
Bourchenu abdique à son profit sa charge de conseiller au
Parlement de Grenoble, en 1677. C'est le début de
sa
carrière parlementaire dont on sait peu de choses. Pendant
ces
années, il cultive des amitiés au sein du monde
littéraire et parlementaire grenoblois. En 1688, un héritage vient l'enrichir. Le
décès de son cousin germain Pierre
Béatrix-Robert
de Saint-Germain, en 1688, le met à la tête d'une
belle
fortune qui lui permet d'acheter en 1690 la charge de premier
Président de la Chambre des Comptes de Dauphiné,
succédant à Abel de Sautereau.
Président
de la Chambre des Comptes de Dauphiné
Il est nommé premier
président par Louis
XIV le 9 juin 1690, bénéficiant d'une dispense
d'âge, car il n'a que 37 ans alors que l'âge
légal
est de 40 ans. En 1694, la terre de Valbonnais est
érigée
en marquisat. En 1696, des lettres patentes de Louis XIV lui
confèrent le titre de conseiller d'état.
Etudes
historiques
Il perd peu à peu la vue. En
1701, il est
complètement aveugle. Malgré
cette infirmité,
ou peut-être à cause d'elle, il se consacre plus
entièrement à ses études historiques,
faisant le
projet d'écrire l'histoire du Dauphiné en
utilisant les
riches archives de la Chambre des comptes. Pour la
lecture des document, il
se fait aider, mais sa grande mémoire lui permet
d'ordonner l'ensemble des matériaux accumulés. Durant la
période 1701-1771, il est aidé par le chevalier de
Solignac.
Il fait paraître un premier ouvrage en 1711 :
Mémoires pour
servir à
l'histoire de Dauphiné sous les Dauphins de la maison de la
Tour-du-Pin, où l'on trouve tous les actes du transport de
cette
province à la couronne de France, avec plusieurs
observations
sur les usages anciens et sur les familles : le tout recueilli des
registres de la chambre des comptes et de divers cartulaires de la
même province.
Paris, Imbert de Bats, imprimeur-libraire, 1711, in-folio,
IX-VI-22-681-20 pp.
Après la publication de
quelques ouvrages
historiques sur le Dauphiné, il fait paraître en
1722 une
nouvelle édition de son ouvrage, largement
augmentée et
couvrant une période historique plus grande, sans toutefois
embrasser toute l'histoire du Dauphiné :
Histoire du
Dauphiné et des
Princes qui ont porté le nom de Dauphins,
particulièrement de ceux de la troisième race,
descendus
des barons de la Tour-du-Pin, sous le dernier desquels a
été fait le transport de leurs états
à la
couronne de France. On y trouve une suite de titres disposez selon
l'ordre des temps, pour servir de preuves aux
événements,
et dont on peut tirer divers éclaircissements sur l'histoire
de
France, des Papes en Avignon, des états et provinces
voisines,
avec plusieurs observations sur les moeurs et coutumes anciennes et sur
les familles.
Genève, Fabri et Barillot, 1722, 2 volumes
in-folio, tome I, 8-XII-22-414 pp., avec carte, tableau, planches; tome
II, Preuves,
627 pp.
Pour la mise en ordre des documents et la rédaction de cet
ouvrage, Valbonnais s'est fait aider par Antonin Lancelot,
sous-bibliothécaire du collège Mazarin, qui resta
5 ans
auprès de lui. Certains ont cru pouvoir dire qu'il
était l'auteur de cette édition de 1722. Il y
participa,
mais la paternité en est redevable à Valbonnais.
Valbonnais avait le projet de faire paraître une nouvelle édition incluant l'histoire du Dauphiné et des Dauphins depuis le règle de Boson, jusqu'à la troisième race, c'est à dire durant la période de création de la principauté du Dauphiné. La mort l'en a empêché et il semble que les matériaux rassemblés pour cette histoire ont été perdus.
Décès
et famille
Jean-Pierre Moret de Bourchenu est mort
à Grenoble le 2 mars 1730. Il était
resté célibataire.
Son frère Flodoard (1663 -
1744) a
été évêque de Vence (1714 -
1727). Son autre
frère, Humbert de Bourchenu (1666 - 1742), après
une
carrière militaire, est mort sans
postérité.
Sa sœur Catherine n'a laissé aucune trace. Son
autre sœur
Jeanne a été religieuse à
Montfleury. Elle
est morte en 1747. C'est sa sœur Françoise qui assure
la
postérité de la famille. Elle épouse
Joseph de
Bailly, dont elle a trois fils : François-Joseph,
Flodoard-Sébastien et Jean-Pierre. A la mort de son
oncle, François-Joseph
de Bailly de Bourchenu (1690 - 1758) hérite des biens
et des titres de Valbonnais et lui succède dans sa
charge. Son fils
Jean-Pierre de Bailly de Bourchenu, marquis de Valbonnais
(1721 -
1790) lui succédera.
Blason de la famille Moret de Bourchenu
(Source : Armorial de
Dauphiné)
Ouvrages de cet auteur sur ce site
Une partie de sa correspondance a
été publiée :
- Correspondance
littéraire de Valbonnays, Valence, 1839,
publiée par Jules Ollivier
- Correspondance
politique et littéraire du marquis de Valbonnais, Grenoble,
1872, publiée par Ulysse Chevalier.
- Correspondance (1724 - 1728) de
Valbonnais avec Mgr Passionei, nonce du pape,
Grenoble, 1933, publiée par Marius Riollet.
Sources (Voir : Liste des sources et références)
Notice biographique signée Louis G... (Louis Gautier) : Valbonnays, dans l'Album du Dauphiné, tome II, pp. 94-100, avec une portrait lithographique (voir ci-dessus).
Notice biographique par Jules Ollivier,
parue dans les Mélanges
biographiques et bibliographiques relatifs à l'histoire
littéraire du Dauphiné,
Valence, Borel et Paris, Téchener, 1838 (pp.
295-441) avec l'édition d'une partie de la correspondance.
Elle a été reproduite dans le tiré à
part qui en a été fait : Correspondance de Valbonnays,
par Jules Ollivier, Valence, Paris, 1839. La notice
biographique a aussi paru dans la Revue
du Dauphiné, tome V, 1839, pp.
193-220.
Rochas, II, 165-170, qui est une
résumé de la notice de Jules Ollivier.
Valbonnais, sa vie, son
œuvre (1651-1730),
par Marius Riollet,
Grenoble, 1938 qui est consacré à l'histoire de sa
famille, de sa formation et de son activité comme conseiller du
Parlement et de premier Président de la Chambre des
Comptes. Son travail d'historien n'est malheureusement pas
abordé, devant faire l'objet d'un autre ouvrage qui n'a pas
paru. Cette biographie fait référence. A notre
connaissance, il n'y a pas eu depuis d'autres travaux publiés
sur Valbonnais.
Sur le chevalier de Solignac : http://www.academie-stanislas.org/Bonnefont00.pdf