Blason Dauphiné BIBLIOTHÈQUE DAUPHINOISE Armoiries Hautes-Alpes
ACCUEIL LISTE DES OUVRAGES LISTE DES PERSONNES CONTACT

[Guy Allard]

Zizimi prince ottoman, amoureux de Philipine-Helene de Sassenage. Histoire dauphinoise.

Description de l'exemplaire (Voir : Notes sur la description des ouvrages)

Grenoble, Jean Nicolas, Marchand-Libraire, 1673, in-12, [22]-382-[1] pp.
Bandeaux, lettrines, culs-de-lampe, vignette au titre.
Zizimi : titre
Pour agrandir, cliquez sur la photo

Notes sur l'exemplaire

Exemplaire de la bibliothèque Alexandre Lantelme
Marges : 144r x 78r mm
Plein maroquin bordeaux, double cadre de filets à froid avec fleurons dorés aux angles sur les plats, chiffres dorés sur les deux plats (chiffre d'Alexandre Lantelme), dos orné à l’identique, dentelles dorées intérieures, tranches dorées.
Reliure signée Gruel : en lettres dorées poussées en queue du dos et sur la première page de garde.
Zizmi : reliure, exemplaire Alexandre Lantelme Zizimi : plat de la reliure, exemplaire Alexandre Lantelme
Pour agrandir, cliquez sur les photos

Exemplaire de la bibliothèque Charles Nodier
Marges : 144r x 75r mm
Plein maroquin rouge, dos à nerfs richement orné de fleurons, plats ornés d'une encadrement à la Duseuil, dentelles dorées intérieures, tranches dorées sur marbrure.
Reliure signée Niedrée : sur la première page de garde.
Note de Charles Nodier sur un feuillet libre fixé sur la première page de garde.
Zizmi : reliure, exemplaire Charles Nodier Zizimi : plat de la reliure, exemplaire Charles Nodier Zizimi : note de Charles Nodier
Pour agrandir, cliquez sur les photos

Notes sur l'ouvrage

Histoire romancée des aventures du prince Zizimi (ou Zizime, Zizim, Djem), fils cadet de Mahomet II, conquérant de Constantinople en 1453 qui dût laisser sa place à son frère Bajazet II (ou Bayézid) après une guerre fratricide. L'intrigue centrale du roman raconte les amours de Zizime avec Philippine de Sassenage, dite Hélène, fils de Jacques de Sassenage, lors du séjour du prince dans le Dauphiné, au château de Rochechinard, en 1483. Cet épisode a été rapporté par Nicolas Chorier dans le tome second de son Histoire générale de Dauphiné, pp. 481-482.

Description de l'ouvrage :
- Titre [p. 1], suivi d'une page blanche. Pas de faux titre.
- Dédicace à Monsieur d'Avrilly (pp. [3-4]), signé L. P. A, ce qui qui signifie : Le Président Allard.
- Préface (pp. [5- 18]) dans laquelle Guy Allard se défend d'avoir écrit un roman ou une nouvelle. Il cite de nombreuses sources auxquelles il a puisé : Chalcondille, Aymar du Rivail, Expilly, etc. Il avoue tout de même avoir ajouté du sien à l'ouvrage ( p. [14]). En particulier il a introduit la fée de Sassenage, mais s'en défend en rappelant l'origine légendaire de la famille de Sassenage qui prétend descendre de la fée Mélusine.
- Errata (pp. [18-19]), qu'il introduit en précisant : "Les fautes d'impression sont en grand nombre & même considérables, puisque l'on a oublié d'imprimer des lignes toutes entières".
- Pages blanches (pp. [20-22]), dont un feuillet complet blanc.
- Zizimi prince ottoman, amoureux de Philipine-Helene de Sassenage, (pp. 1-382) en 3 livres.
- Extrait du Privilège, daté du 15juillet 1673 (p. [383]), suivi d'une page blanche.


Un extrait de cet ouvrage, narrant un tournoi qui eut lieu à Romans, a été publié avec des notes par l'abbée Ulysse Chevalier dans un livre paru à Romans en 1888, Un tournoi à Romans en 1484. En introduction, il précise :
"En 1673, parut à Grenoble, sans nom d'auteur, un petit volume, aujourd'hui fort rare, contenant le récit, naturellement très fantaisiste, de l'amour de Zizim, prince ottoman, pour Philippine de Sassenage.
De ce roman justement attribué à Guy Allard, avocat au Parlement, nous avons extrait la description archaïque d'un tournoi qui aurait eu lieu à Romans, aux fêtes de la Pentecôte (6, 7 et 8 juin de l'année présumée 1484), à l'occasion du mariage d'Antoine de Montchenu avec Louise de Clermont.
Si le récit romanesque que nous publions avec les notes historiques et biographiques qu'il comporte, est de pure fantaisie, les lieux, les faits, les personnes qui le constituent sont conformes, de tout point, à la vérité historique."
Ces quelques lignes d'introduction donne une idée juste de la véracité historique de l'ouvrage de Guy Allard : pas vraiment vrai, mais pas totalement faux.

Un peu plus loin, Ulysse Chevalier apporte cette précision sur la "méthode" de Guy Allard :
"Les noms des tenants et assaillants de ce tournoi, au nombre de 84, ainsi que les signes héraldiques qu'ils portaient sur leurs casques sont parfaitement exacts: car, on le sait, Guy Allard avait une grande connaissance des généalogies et des armoiries dauphinoises. Toutefois, dans le but de flatter de hauts personnages, les nobles champions qu'il désigne comme ayant pris part à cette fête, sont en général choisis parmi les ancêtres des membres des familles qui, à l'époque de l'impression du roman de Zizimi, occupaient de grandes positions, surtout dans la magistrature."

Le passage reproduit par Ulysse Chevalier correspond aux pages 284 à 321, avec des coupes relativement importantes.

Nous extrayons des notes d'Ulysse Chevalier, les quelques informations sur les principaux protagonistes de ce roman :

A.--GUY ALLARD, né à Grenoble le 16 septembre 1635. Il fut avocat au Parlement et secrétaire de la commission instituée pour la recherche des usurpateurs des titres de noblesse, fonctions qui lui mirent entre les mains une quantité considérable de documents dont il se servit plus tard pour écrire sur le Dauphiné et la noblesse de cette province des ouvrages nombreux et érudits, mais dans lesquels malheureusement le besoin de plaire aux hommes puissants a altéré trop souvent la vérité. Il est mort le 24 décembre 1716, étant doyen des avocats du Parlement.

B.--ZIZIM (Djem), fils de Mahomet II, empereur des Turcs, et frère puîné de Bajazet. Il disputa l'empire à son frère et ayant été complètement vaincu près du mont Taurus, il se réfugia à Rhodes ou il arriva le 24 juillet 1482. Le grand maître de l'Ordre de Saint-Jean de Jérusalem le reçut avec magnificence, mais traita secrètement avec Bajazet à qui, moyennant une rente annuelle de 45,000 ducats, il promit d'empêcher Zizim de rien entreprendre. Il envoya bientôt en Europe ce malheureux prince qui, sur un vaisseau de l'Ordre et sous la conduite du commandeur Charles Alleman, vint avec une suite nombreuse débarquer à Gênes où il resta quatre mois. Il fut ensuite conduit à Lyon où il rencontra le roi de France Louis XI, puis à Saint-Jean-de-Maurienne, à Chambéry, à Rumillie où se trouvait une commanderie de l'Ordre. Charles Alleman craignant de sourdes intrigues, fit désarmer vingt-neuf seigneurs de la suite de son illustre captif qu'il conduisit, le 26 juin 1483, à Poët-Laval dont il était le commandeur, enfin au château de Rochechinard qui appartenait à son neveu Barachin-Alleman. Peu après son arrivée, le prince ottoman reçut la visite de seigneurs du voisinage. C'étaient: le baron de Sassenage, le seigneur de la Baume, Jean Vallin, Antoine Copier, Antoine Vehyer, François Auberjon, Humbert Colonel, Pierre Lauberge, Aynard de Villars, Jean de Flandène, Aymar de Bologne, François de Langon, Claude Servient et Ennemond Yseran.

Zizim eut dans ce séjour toute la liberté qu'il désirait, et dans ses courses il fit la connaissance de Philippine de Sassenage dont il devint éperdument amoureux à ce point de demander sa main et d'offrir de se faire chrétien. Mais peu de temps après, au mois d'octobre 1484, il fut conduit à Bourganeuf en Auvergne, par Merlo de Piozazo, prieur de Lombardie, Guy de Rochefort, commandeur de Monterolz, et le chevalier Guillaume de Rochechinard, députés par le Grand maître de l'Ordre auprès de Zizim. Le baron du Bouchage et Barachin Alleman tinrent à accompagner ce prince, mais le quittèrent bientôt après. Quoique réclamé par le pape Innocent VIII, les choses traînèrent en longueur et ce n'est que par lettres patentes du 3 février 1488 que le baron du Bouchage fut autorisé à conduire le prince ottoman à Rome où il fut reçu avec les plus grands honneurs: le pape lui fit faire une entrée magnifique. Mais plus tard, par ordre du pape Alexandre VI, il fut enfermé dans le château Saint-Ange où il demeura longtemps prisonnier. Le roi Charles VIII étant entré en Italie, le demanda au pape qui le lui envoya; mais cet infortuné sultan mourut peu après à Capoue d'une maladie d'entrailles assez violente pour faire supposer qu'il avait été empoisonné: crime qui, dit-on, fut payé 200,000 ducats par Bajazet. Les deux fils que Zizim avait laissés en Caramanie périrent avec toute sa famille par ordre de l'empereur des Turcs.

[Pour compléter cette note, Djem est né en 1459 et a été empoisonné en 1495. Quant au grand maître de l'Ordre de Saint-Jean de Jérusalem qui le trahit, il s'agit de Pierre d'Aubusson]

C.--PHILIPPINE DE SASSENAGE, surnommée Hélène, à cause de sa merveilleuse beauté, était la reine d'un essaim d'autres beautés au nombre desquelles figuraient ses trois jeunes soeurs: Françoise, qui épousa Jean Robe, seigneur de Miribel, Huguette et Isabeau. «Elle avait un visage à demi ovale une petite bouche, des yeux bien fendus, noirs et remplis d'esprit, une physionomie heureuse et un caractère surprenant.» Elle n'avait alors que seize ans et sortait du monastère de Saint-Just où elle avait été élevée. À son retour au château de la Bâtie en Royans qu'habitait sa famille, elle eut une foule d'adorateurs parmi lesquels Saint-Quentin, le baron de Bressieu, Philibert de Clermont, le jeune d'Hostun, le seigneur de Claveyson, celui de Murinais et plusieurs autres. Le prince Zizim, qui était alors interné au château de Rochechinard, vint bientôt augmenter ce nombre et mettre aux pieds de la belle Philippine sa fierté ottomane.

Comme le lui avait prédit la fée Mélusine, Philippine eut trois maris. D'abord le baron de Bressieu qu'elle épousa dans le mois de septembre 1484, qui mourut peu après sans postérité. Son second mari fut Puisieux, qui en eut deux filles, et après lui Jacques de Montbel, sieur d'Entremont, qui n'en eut pas d'enfant. En somme, cette merveille de beauté fit plus de malheureux qu'elle ne fit d'heureux, tout en restant vertueuse.

Philippine de Sassenage décéda le 6 août 1533. Le martyrologe des Frères mineurs de Chambéry fait mention d'elle avec éloge, l'appelant illustre et généreuse dame.

Elle était fille de Jacques, baron de Sassenage, et de Jeanne de Comiers, dame d'honneur de la reine Charlotte, femme de Louis XI.

Parmi les notes d'Ulysse Chevalier, nous trouvons ce commentaire inattendu :
"Les héroïnes du roman de Guy Allard étaient toutes de si séduisantes et incomparables beautés, que les hommes les adoraient et que des femmes aussi en étaient éprises: passion anormale, renouvelée des grecques et qu'on retrouve dans les poésies de Bierris de Romans, femme troubadour du XIIe siècle."

Zizimi apparaît aussi dans la pièce de Victor Hugo, Lucrèce Borgia, 1833: Acte 1, partie 2, scène 2 : "Rappelle-toi la manière dont Alexandre VI a fait disparaître du monde le sultan Zizimi, le frère de Bajazet." Et "Quant au frère de Bajazet, son histoire est curieuse, et n'est pas des moins sinistres. Le pape lui persuada que Charles de France l'avait empoisonné le jour où ils firent collation ensemble ; Zizimi crut tout, et reçut des belles mains de Lucrèce Borgia un soi-disant contre-poison qui, en deux heures, délivra de lui son frère Bajazet." Et plus loin à la scène 4 : "Le saint-père avait promis à Charles VIII de France la vie de Zizimi, sa sainteté n'en a pas moins fait mourir Zizimi.". Il apparaît aussi sous le nom de Zim-Zizimi dans la Légendes des Siècles de Victor Hugo.

Enfin, Zizimi aurait été le commanditaire de la célèbre tapisserie, aujourd'hui au Musée de Cluny : La Dame à la Licorne : "Elles auraient été commandées par le prince Zizime, ou Djem, fils de Mahomet II et frère de Bajazet, alors prisonnier à Bourganeuf, dans la Creuse, qui les aurait fait exécuter pour la dame de son cœur. «Selon les uns, le portrait de cette belle serait celui d'une esclave adorée dont Zizime aurait été forcé de se séparer en fuyant à Rhodes; ...[selon d'autres], ce serait le portrait d'une dame de Blanchefort, nièce de Pierre d'Aubusson, qui aurait inspiré à Zizime une passion assez vive, mais qui aurait échoué dans la tentative de convertir le héros musulman au christianisme.» La légende des tapisseries de la Dame à la licorne prenait ainsi, dans l'imaginaire occidental, le relais de la légende de la vierge et de la licorne. Dès 1884, Edmond du Sommerard, dans un supplément à son catalogue du musée de Cluny, détruisait cette trop belle histoire, et reconnaissait, sur les bannières et les écus des tapisseries, les armoiries d'une riche famille lyonnaise, les Le Viste. La belle légende inventée par George Sand sut pourtant résister à la cruelle histoire, avec autant d'opiniâtreté que la licorne médiévale avait résisté à la zoologie moderne. Jusqu'à ces dernières années, des ouvrages plus ou moins sérieux ont en effet continué à voir, ou vouloir voir, dans les tapisseries du musée de Cluny le cadeau d'un prince des Mille et une Nuits à quelque dame de France au teint d'albâtre. C'était sans doute le dernier avatar de la légende de la vierge à la licorne ."

Sur l'histoire de Zizimi, on peut consulter la biographie de Louis Thuasne, Djem sultan, Étude sur la question d'Orient à la fin du XVème siècle, Paris, 1892. 

Cet ouvrage a fait l'objet d'une analyse par Luisa Benatti :
Les Turcs aiment d'une autre manière: conformità e difformità del discorso amoroso in Zizimi prince ottoman di Guy Allard (1673), dans Quaderni del Dipartimento di Lingue e Letterature dei Paesi del Mediterraneo, Trieste, 5, 2003, pp. 51-86

Les aventures du prince Djem ont inspiré le notaire Victor Arnaud, de La Mure, qui a publié vers 1860 un long poème en alexandrins : Le prince Dgem. Chronique dauphinoise du XVe siècle.


Précisions bibliographiques

Dans la notice consacrée à Guy Allard, Adolphe Rochas référence cet ouvrage avec 2 erreurs : 1672, au lieu de 1673 et 282 p. eu lieu de 383 p. Plus loin, dans l'article sur la famille de Sassenage, Rochas consacre quelques lignes à cet ouvrage, dans le chapitre consacré à Jacques de Sassenage (II, p. 393) : "Il avait une fille nommé Philippe-Hélène, qui fut aimée par Zizim, fils de Mahomet II, alors prisonnier au château de Rochechinard. On sait que Guy Allard a chanté ces amours dans un roman fort recherché des bibliophiles dauphinois. C'est Jacques de Sassenage qui fut chargé de conduire ce malheureux prince à Rome, et de le remettre entre les mains du pape Alexandre VI, qui le fit empoisonner."

Maignien (anonyme) (n° 2673) : "L'avocat Th. Delorme prétend que cet ouvrage est de M. le Président de Boissieu."

Maignien (Imprimerie) (n° 612) reproduit deux lettres de Guy Allard au sujet de la publication de cet ouvrage. Dans la première, adressée à Mademoiselle Sauge et datée du 23 août 1673, il relève que la lettre de la page 307 est une transcription d'une lettre qu'il avait écrite à cette dame, "la première que j'ai eu l'honneur de vous escrire". Il signale aussi que page 347, il fait un portrait de cette même personne. Dans la deuxième, adressée à M. d'Avrilly et datée du 26 décembre 1673, il se flatte que "Zizimi n'est pas mal receu en cette province, mais je suis bien plus glorieux de ce qu'il n'a pas desplu à Paris, et qu'il a eu le bonheur de divertir Madame la duchesse de Sully et Madame la comtesse de Guiche".

Selon Barbier, tel que le rapporte Rochas, il existe une autre édition de 1673 sous le titre : Histoire des amours du prince Zizimi et de Philippine–Hélène de Sassenage, Grenoble, J. Nicolas, 1673. Rochas affirme qu'il doit s'agir du même ouvrage avec un nouveau titre. Maignien (Imprimerie ) répertorie sous le n° 613 l'ouvrage signalé par Barbier : Histoire des amours du prince Zizimi et de Philippine–Hélène de Sassenage, Grenoble, J. Nicolas, 1673, reprenant l'affirmation (et l'erreur de date) de Rochas selon laquelle c'est l'édition de 1672 avec un nouveau titre. Nous n'avons trouvé aucune trace de cet ouvrage. Il s'agit probablement d'une confusion avec un autre roman sur Zizime paru en 1724 et signalé par Barbier :
    [LABOTTIERE (Claude)]
    La vie et les avantures de Zizime, fils de Mahomet II, empereur des Turcs. Avec un discours préliminaire, pour servir à l'histoire des Turcs.
    Paris, Claude Labottière, 1724, in-12, XXXI-304-[4] pp., 3 figures hors texte en taille douce.
    Dufrenoy, L'Orient romanesque, II, p. 127; Gay, III, 1347; BNF :Y2-6880.
Barbier, dans son Dictionnaire des ouvrages anonymes le décrit à tort comme une nouvelle édition de l'ouvrage de Guy Allard (n° 7809). Rochas, le premier, relève cette inexactitude : "Mais le savant bibliographe se trompe en avançant (n° 19567) que le livre de Allard a été réimprimé en 1722 et 1724. C'est un ouvrage tout différent intitulé : La vie et les avantures de Zizime, fils de Mahomet II, empereur des Turcs.., Paris, Labottière, 1724". Cette erreur de Barbier se retrouve dans la notice de la BNF. En revanche, pas de trace d'une édition en 1722.
Signalons que Charles Nodier, dans la note qui accompagne son exemplaire, relève aussi l'erreur de Barbier.

En résumé, il n'existe qu'une seule édition de l'ouvrage de Guy Allard. Il a paru en 1673 à Grenoble sous le titre : Zizimi prince ottoman, amoureux de Philipine-Helene de Sassenage. Histoire dauphinoise.
En 1724, a paru :  La vie et les avantures de Zizime, fils de Mahomet II, empereur des Turcs. Avec un discours préliminaire, pour servir à l'histoire des Turcs, de Claun Labottière, sans autre rapport avec l'ouvrage de Allard que le sujet.


Exemplaires

Dans les Catalogues de la bibliothèque de feu M. Alexandre Lantelme, de Grenoble (voir n° 2.70), vente qui a eu lieu en plusieurs vacations entre le 29 novembre et le 3 décembre 1904, à l'hôtel Drouot à Paris, on trouve deux exemplaires de cet ouvrage avec les descriptions suivantes :
- n° 343, reliure : "mar. bleu, dos orné, fil., tr. dor. (Cuzin), adjugé 120 frcs (408 €, valeur actualisée 2005)
- n° 656, reliure : "mar. rouge, dos orné, fil. a froid, fleurons d'angles, chiffres, tr. dor. (Gruel)", adjugé 67 frcs (228 €, valeur actualisée 2005)

Notre premier exemplaire est probablement celui vendu sous le n° 656. Il porte sur les plats le chiffre d'Alexandre Lantelme. L'autre exemplaire (n° 343) a été proposé à la vente dans le catalogue : Librairie Pierre-Adrien Yvinec, catalogue n° 9 (ca. 2004) au prix de 1 800 € : 145 x 79 mm. Voir notice.

Le deuxième exemplaire que nous possédons provient de la bibliothèque de Charles Nodier, comme l'atteste la note en début d'ouvrage :
"Par Guy Allard. – Ouvrage fort curieux et si rare qu'on n'en connoit que deux exemplaires en Dauphiné. Il n'a point été réimprimé, quoiqu'en aient dit Beuchot et Barbier qui ne l'avoient probablement jamais vu, et qui ont été trompés par une ressemblance de titre. Ch. Nodier."
L'exemplaire ne figure pas aux catalogues Nodier de 1827, 1829 et 1844.

L'exemplaire d'Alexandre Lantelme qui est décrit dans cette notice est probablement un des deux exemplaires connus que l'on trouve en Dauphiné, selon Charles Nodier.

Un autre exemplaire a été proposé à la vente Genard (Catalogue des livres rares et précieux composant la bibliothèque de M. Genard de Grenoble. Décembre 1882) relié en maroquin par Trautz-Bauzonnet  : « Bel exemplaire grand de marges d'un petit ouvrage fort rare. Hr : 137 mm » (n° 550). Nos exemplaires sont plus grand de marges. Il a été représenté à la vente Genard de mai 1886 sous le n° 193 et adjugé 71 fr.

Entre ces deux exemplaires, il existe un petite différence dans l'orthographe du prénom "Hélène" entre les deux pages de titre :
Comparaison titres Zizimi

Nous ne savons pas si ces deux orthographes se retrouvent dans les autres exemplaires, ni si l'une est plus courante que l'autre. Il est probable que l'orthographe fautive Heleine a précédé l'orthographe habituelle Hélène, sans les accents qui étaient souvent oubliés à l'époque. Un mystère bibliographique à lever !

Références  (Voir : Liste des sources et références)

Notice biographique de Guy Allard.
Notice biographique de Jean Nicolas.
Notice biographique de Charles Nodier.

Maignien (catalogue) : 16150
Maignien (anonyme) : 2673
Maignien (Imprimerie) : 612
Rochas, I, p. 18 : XXXVII, qui donne à tort la date de 1672.
Quérard, La France littéraire, I, p. 33 (non consulté).
Barbier, Dictionnaire des ouvrages anonymes, II, p. 739; IV, p. 1129 (non consulté).
BNF : Y2-6881 (un exemplaire à la BMG, 2 à l'Arsenal, 1 à Clermont-Ferrand, 1 à Bourg-en-Bresse)

Lien sur l'ouvrage d'Ulysse Chevalier : Un tournoi à Romans
Lien sur la tapisserie : La dame à la Licorne (lien non actif), extrait de Images et connaissance de la licorne, thèse de Bruno Faidutti.
Notice Wikipedia : Mehmed_II, qui contient une paragraphe sur Djem.
Lien vers le site du Château de Rochechinard.

Notice sur le relieur Niedrée :
Notice relieur Niedrée