BIBLIOTHÈQUE DAUPHINOISE |
ACCUEIL | LISTE DES OUVRAGES | LISTE DES PERSONNES | ACTUALITES | CONTACT |
[Jean Faure]
La
Cloche de Frustelle, Poème,
Par l'auteur de la Tallardiade.
Description de l'exemplaire (Voir : Notes sur la description des ouvrages)
Gap,
J. Allier père et fils, Imprimeurs-libraires, 1839 In-12 (185 x 110 mm), XI-72 pp. (la numérotation arabe continue la numérotation romaine). |
|||
Pour agrandir, cliquez sur la photo |
Notes sur l'exemplaire
Broché sous cartonnage revêtu de papier chagrin aubergine, non rogné.
Notes sur l'ouvrage
Poème sur un conflit au sein
de la commune de
Saint-Jean-Saint-Nicolas entre le curé de Saint-Nicolas,
accompagné de
ses
paroissiens, et les habitants de Pont-du-Fossé,
à cause
du déplacement d'une cloche, anciennement située
à
Frustelle.
Contenu de l'ouvrage
Titre (p. 1). Pas de faux titre.
Préface
(pp. III-XI). Présentation du contexte de
l'histoire qui fait l'objet du poème.
Saint-Jean-Saint-Nicolas,
anciennement Saint-Jean-de-Montorcier, est formé de deux
paroisses, dont l'une, celle de Saint-Nicolas, a
été
installée au hameau des Reynauds peu de temps avant les
événements relatés dans ce
poème.
Anciennement, au lieu-dit Frustelle, près des ruines de
l'ancien
château de Montorcier, se trouvaient l'ancien
cimetière et
une pannelle
(clocher en forme de cheminée) abritant une
cloche
de 1757. Ce lieu étant excentré, le
curé Gras qui
desservait la paroisse de Saint-Nicolas, entreprit de
récupérer cette cloche avec l'aide de ses
paroissiens,
« à la hâte et pendant la
nuit ».
Les habitants de Pont-du-Fossé, autre hameau de
Saint-Jean-Saint-Nicolas, considéraient que cette cloche
appartenait à toute la commune et non à la seule
paroisse
de Saint-Nicolas. Ils saisirent la justice. Le curé et onze
paroissiens ont été cités en
police
correctionnelle « comme dévastateur d'un
monument
public ». Le tribunal d'Embrun, par un jugement du 9
avril
1839, a acquitté tous les paroissiens et a
condamné le
curé, absent du tribunal, à une amende de 50
francs. Dans
cette préface, Jean Faure précise que la justice
« a opéré sur les lieux
pendant la
première quinzaine de janvier » et que
lui-même
a rédigé son poème dans la
deuxième
quinzaine.
Les quatre chants du poème
(pp. 13-65).
Épilogue
(p. 66).
Notice
(pp. 67-71). Courte notice historique sur le mandement de
Montorcier, avec quelques anecdotes. Jean
Faure s'intéresse plus
particulièrement au séjour des Dauphins
à
Montorcier. Il rapporte une légende sur le dernier dauphin
Humbert II et la mort de son héritier. Cependant, il n'est
pas
clair si cette anecdote légendaire, où une
sorcière
prédit la mort de l'héritier des Dauphins, a un
lien
direct avec Montorcier.
Nota (p.
72). Note sur l'acquittement de l'abbé Gras par le
tribunal de Gap, le 30 mai 1839. Cette note est absente de l'exemplaire
numérisé des Archives départementales,
ce qui peut
laisser penser qu'elle a été ajoutée
plus tard
et seulement dans certains exemplaires.
Comme dans les autres poèmes de Faure du Serre, il est probable que les différentes personnalités citées, en particulier parmi les habitants de Pont-du-Fossé, font référence à des personnages réels qu'il devait être facile d'identifier à l'époque. Jean Faure n'a pas peur de vexer les gens en les dépeignant sous un jour souvent un peu ridicule. Il n'hésite pas à dire, parlant du maire de Saint-Jean-Saint-Nicolas, qu'il est « éclipsé » du poème, car « il l'est également dans l'esprit du pays, où il passe pour n'avoir agi que d'après l'impulsion d'autrui ». Le maire a dû apprécier !
Le curé, héros de ce poème, est François Gras (Aubessagne 15/5/1806 - Aubessagne 11/4/1892), curé de Saint-Nicolas-de-Montorcier du 1er février 1835 au 19 juin 1841. C'était sa première affectation, après son ordination.
Rééditions
Ce poème n'a pas été retenu dans la première édition des Œuvres choisies de 1858, à l'exception de l'Épilogue, qui clôt le recueil.
En revanche,
il été repris dans
l'édition des Œuvres
choisies
de 1892, par l'abbé Gaillaud (pp. 277-312), sans la
Préface,
ni la Notice.
Comme pour d'autres poèmes, l'abbé Gaillaud a
apporté des modifications au texte original. Cet extrait et
sa transcription par l'abbé illustrent les
transformations subies par le texte :
Texte original (p. 15) :
Les
fabriciens, après court examen,
Votèrent tous
en répondant : Amen.
Ainsi fut pris un
dessein téméraire,
Qui dut
bientôt troubler tout le pays.
Ainsi l'on voit que les
plus beaux esprits
Peuvent faillir en
croyant de bien faire!
Transcription (et transformation) par
l'abbé Gaillaud dans
le recueil de 1892 :
Les conseillers,
après court examen,
Votèrent tous
en répondant : Amen.
Ainsi fut pris un
dessein téméraire,
Qui dut
bientôt troubler tout cet endroit.
Ce qui fait voir que
l'esprit le plus droit
Peut se tromper
même en croyant bien faire.
Dans les Petites Histoires,
de Viviane Seigneur (Avignon, Les Presses
Universelles, 1956), le texte La cloche de Frustelle est
probablement inspiré de cette histoire.
Envois
L'ouvrage contient trois envois
successifs sur une page de garde :
A
Monsieur Albert, avocat Son bien dévoué Biétrix Prière à monsieur Fermeau Prière de conserver cet ouvrage A. Albert Prière à mon ami Tournier d'accepter cet opuscule Fermau |
Biétrix, Fermau (ou Fermeau) et Tournier n'ont pas été identifiés.
Provenance
Cet exemplaire provient de la vente de la Bibliothèque dauphinoise de Haute Jarrie, Paris, 14 décembre 2018 (livres décrits par Melle Isabelle Carrel et expertisés par Roch de Coligny).
Références (Voir : Liste des sources et références)
Notice biographique de Jean Faure du Serre.
Rochas : I, p. 379 (VII).
Maignien (Anonyme) : 510 et Maignien (Catalogue) : 16022.
RdD, VI, p. 61.
Exemplaires au CCFr :
BMG : O.7414 (Bibliothèque H. Gariel,
décrit avec 65 p.), V.20180, V.4235 (décrit avec
71 p.)
BNF : YE-18705
Trois exemplaires aux
ADHA : 8° 496, 8° PIECE 7752
(numérisé) et 8° PIECE 10764