BIBLIOTHÈQUE DAUPHINOISE

Hyacinthe Gariel

Hyacinthe Gariel est né à Grenoble le 26 janvier 1812, fils de Fortuné Gariel, juge au tribunal civil de Grenoble, originaire d'Allos, dans les Alpes de Haute-Provence. Après des études de droit à Grenoble, il obtint la  licence en 1836. Délaissant le barreau, il fut attaché au catalogue de la Bibliothèque Nationale, grâce à l'appui de Jacques-Joseph Champollion-Figeac. En 1841, il revint à Grenoble comme bibliothécaire adjoint à la Bibliothèque de la ville. Il devint conservateur en 1848, succédant à A. Ducoin. Il restera dans ce poste jusqu'en 1882. Il fut un conservateur très actif. Créateur du fonds dauphinois, il lui donna une grande ampleur, laissant une collection de 30 000 numéros, dont 4000 manuscrits. Il se mit en rapport avec la veuve de Louis Crozet pour faire entrer les mansuctrits de Stendhal à la BMG. Il fut aussi l'artisan de la création du nouveau bâtiment de la Bibliothèque Municipale de Grenoble, installée dans le Musée-Bibliothèque construit entre 1864 et 1872, sous le double patronage de Hyacinthe Gariel et d'Alexandre Debelle, conservateur du musée de peinture et de sculpture de Grenoble. Edmond Maignien lui succéda à son poste de conservateur après sa retraite le 21 décembre 1882.
Il est mort le 7 août 1890 à Grenoble.

Erudit, grand connaisseur de l'histoire dauphinoise, il a peu écrit. Il a surtout publié des ouvrages manuscrits du fonds dauphinois, en particulier les travaux de Guy Allard.
Membre fondateur de la Société des Bibliophiles dauphinois, il eut une part active dans la rédaction et la publication de la Petite revue des bibliophiles dauphinois, entre 1869 et 1874.
Il était membre de l'Académie delphinale, ainsi que de nombreuses sociétés savantes.

Il a aussi participé à un projet de publication de documents concernant Lesdiguières, sous l'égide de l'Académie delphinale. Pour cela, une commission de publication avait été constituée avec quatre membres : Eugène Chaper, le Comte Douglas, Hyacinthe Gariel, bibliothécaire de la ville de Grenoble et Antonin Macé, professeur d'histoire à la Faculté de Grenoble. Pour faire état du travail de collationnement déjà accompli, la commission publia en 1866 un inventaire des pièces copiées afin de s'assurer qu'il n'y avait pas de double emploi et pour susciter la découverte de nouveaux documents : Catalogue des pièces réunies jusqu'ici (1^er septembre 1866) pour servir à la publication des : Documents relatifs à Lesdiguières, entreprise sous les auspices et avec le concours de l'Académie Delphinale, 1866.

Il céda sa bibliothèque personnelle à la Bibliothèque de Grenoble en 1874, alors qu'il en était le conservateur, contre une rente viagère de 3850 fr. Parmi les 28 180 ouvrages qui la composaient, 11 249 imprimés et 2000 manuscrits ont enrichi le fonds dauphinois (voir La Bibliothèque de Grenoble, de H. Gariel, pp. 21 et 34).

Une première vente de sa bibliothèque a eu lieu en avril 1852. Elle contenait : Catalogue de la première partie d'une précieuse collection  de livres anciens, rares et curieux : théologie, poètes, pièces de théâtre, patois, éditions des XV^e et XVI^e siècles, histoire, etc., particulièrement remarquables par des recueils de pièces sur l'histoire du Lyonnais et du Dauphiné, provenant du cabinet de M. G. B. D. G. (M. Gariel, bibliothécaire de Grenoble). Une deuxième vente a eu lieu en 1891. Elle contenait les ouvrages sur le Dauphiné qui n'avaient pas été donnés à la bibliothèque de Grenoble, ainsi que les ouvrages qui appartenaient à la bibliothèque de son frère, l'avocat Paul Gariel.

Au moral, Alfred Hardouin le décrit comme un "esprit fort et hardi, âme ardente". Il parle de sa "verve gauloise", de sa "belle humeur, sa faconde méridionale, moins l'accent", de son goût pour la chasse, la pêche et la gastronomie. Rappelant qu'il faisait preuve "de ce scepticisme railleur à l'adresse des choses religieuses", il regrette "qu'il n'a pas toujours su garder, dans ses notes, à l'égard des catholiques et de leur clergé, des moines surtout, la réserve et l'impartialité qui sont le premier devoir de quiconque touche à l'histoire".

Hyacinthe Gariel par Victor Sappey	Hyacinthe Gariel - 1868	Hyacinthe Gariel - 1889 par Martinotto	Hyacinthe Gariel par Edouard d'Apvril
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Ouvrages de cet auteur sur ce site

La Bibliothèque de Grenoble.
Dictionnaire du Dauphiné, de Guy Allard (publié par Hyacinthe Gariel)
Delphinalia

Commentaire personnel

Pour tous ceux qui imaginent les bibliophiles comme des rats de bibliothèque, le beau portrait romantique de Hyacinthe Gariel jeune, puis le beau visage malicieux de Hyacinthe Gariel vieillard apportent un sympathique démenti.

Sources  (Voir : Liste des sources et références)

Petite Revue Dauphinoise, tome V, pp. 47-48 : Notice biographique et pp. 71-73 : Bibliographie (à consulter en pdf).
Sur la famille Gariel : http://gillesdubois.blogspot.com/2007/05/la-famille-gariel.html et sur la famille Honnorat, d'Allos, alliée au Gariel : http://www.1851.fr/hommes/honnorat.htm
Sur le rôle de Hyacinthe Gariel dans l'entrée des manuscrits de Stendhal à la BMG :
http://bbf.enssib.fr/sdx/BBF/frontoffice/1997/02/document.xsp?id=bbf-1997-02-0022-003/1997/02/fam-dossier/dossier&statutMaitre=non&statutFils=non

La notice biographique et bibliographique la plus complète est :
Hyacinthe Gariel. Ancien conservateur de la Bibliothèque publique de la ville de Grenoble. Notice biographique et bibliographique. Discours de réception à l'Académie Delphinale par Alfred Hardouin. Réponse de M. Ch. Charaux., Grenoble, Allier Père et fils, 1896, 65 pp., deux portraits photographiques.

Aristide Albert a publié une petite plaquette en l'honneur de Mme Adolphe Rochas : Madame Adolphe Rochas et la "Biographie du Dauphiné", Grenoble, Librairie Dauphinoise H. Falque & Félix Perrin, 1901, 13 pp.
Cette plaquette contient un beau portrait d'Hyacinthe Gariel, en particulier pp. 7-8.

La flore littéraire du Dauphiné. La Poésie, par L. Côte et P. Berthet, Grenoble, 1911, Tome III, p. 864.