BIBLIOTHÈQUE DAUPHINOISE |
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Messire Denys de Salvaing
Chevalier Seigneur de Salvaing & de Boissieu,
Conseiller du Roy en son Conseil d'Estat, Premier President en
sa Chambre des comptes de Dauphiné.
Traité
du
plait seigneurial et de son usage en Dauphiné.
Contenant diverses question en matiere de droits
Seigneuriaux.
Description de l'exemplaire (Voir : Notes sur la description des ouvrages)
Grenoble, Jean Nicolas,
Marchant Libraire, 1652 In-8°, (158r x 102r mm), [8]-272 pp. (chiffrée 182) |
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Notes sur l'exemplaire
Plein parchemin d'époque, titre écrit à l'encre au dos.
Marque de possession sur la page de garde (voir ci-dessous).
De la bibliothèque de Charles Jaillet, avec son ex-libris au premier
contre-plat (voir ex-libris
dauphinois).
Notes sur l'ouvrage
Première traité de jurisprudence de Denis de Salvaing de
Boissieu, qui était depuis 1639 premier Président de la Chambre des
Comptes du Dauphiné, à Grenoble.
Le sujet traité concerne un droit seigneurial propre au Dauphiné. Il en donne lui-même un résumé dans l'édition de 1731 (voir ci-dessous) : "Le plait est un droit seigneurial, qui est dû à mutation de seigneur, ou de possesseur de l'héritage, lequel y est sujet, ou de tous les deux ensemble selon qu'il est stipulé, comme j'ay dit au Traité que j'ai donné au public l'an 1652. Du plait Seigneurial & de son usage en Dauphiné; dans lequel j'ay remarqué trois sortes de Plait, suivant nos mœurs; le Plait conventionnel; le Plait accoutumé, le Plait à merci."
Composition de l'ouvrage :
- Titre (p.[I])
- Table de ce qui est contenu en ce
Traité (pp. [III-VI]
- Feuillet blanc [pp. [VII-VIII])
- Traité du Plait seigneurial (pp.
1-272)
Il y a quelques irrégularités dans la numérotation des
pages, même si le texte est complet.
Après la page 199, la numérotation recommence à 100 au lieu de 200.
En plus de cet écart de 100, après la p.199, quelques pages sont mal
chiffrées (je ne tiens pas compte que la numérotation devrait être en 200)
:
- p. 154 chiffrée 156.
- p. 156 chiffrée 154.
- pp. 164 et 165 chiffrées 174 et 175.
- pp. 168-172 chiffrées 178-182. La dernière page de l'ouvrage est donc
chiffrée 182. Corrigée de l'erreur de pagination, mais avec l'écart de
100, cette page devrait porter le numéro 172. Corrigée de l'écart de 100,
le numéro réel de cette page doit être 272, ce qui correspond à la
composition de l'ouvrage. En effet, l'ouvrage contient un cahier de 4
feuillets non chiffrés (signature a) et 17 cahiers chiffrés de 8 feuillets
signés A à R, soit 272 pages.
Deux pages sont cartonnées (c'est ce qui est indiqué par E. Maignien et que je constate dans mon exemplaire) : 161 et 179.
En 1664, Denis de Salvaing de Boissieu a donné un autre
grand texte de jurisprudence seigneuriale :
De
l'usage des Fiefs et autres Droits seigneuriaux
Grenoble, François Féronce, Marchand-Libraire, 1664, in-8°
Ensuite les deux textes ont été réunis sous un même titre
:
De l'usage des Fiefs et autres Droits
seigneuriaux; seconde édition, augmentée de la seconde partie et du
Traité du Plait seigneurial, avec plusieurs remarques servants à
l'histoire.
Grenoble, Robert Philippes, 1668, in-fol.
Le Traité a une pagination
particulière.
Enfin en 1731, deux éditions sont données de cette réunion, l'une à Avignon (ou Grenoble) et l'autre à Grenoble, chez André Faure. "Ces deux éditions, quoique imprimées sous la même date, sont tout-à-fait distinctes, et celle d'André Faure est la plus belle." (A. de Terrebasse). Dans ces éditions, le Traité a aussi une pagination particulière.
A. de Terrebasse, qui donne cette bibliographie dans sa
vie de Salvaing de Boissieu en 1850 (Relation
des principaux événements de la vie de Salvaing de Boissieu),
commente ainsi ces deux ouvrages :
"Ces nombreuses réimpressions témoignent suffisamment du mérite et de
l'importance de l'ouvrage. Tout ce que nous nous permettrons d'ajouter,
c'est que, jusqu'à l'époque de la Révolution, les décisions formulées dans
ce judicieux Traité ont fait autorité dans plusieurs parlements du
royaume. Il a passé depuis de la bibliothèque des jurisconsultes dans
celle des savants, où les documents qu'il conserve le placent désormais à
l'abri des injures du sort.
Le président de Boissieu n'était pas homme à écrire un volume sur les
matières féodales sans trouver occasion de parler de sa famille et de
lui-même. Aussi n'oublie-t-il pas de citer le cri de guerre de ses
ancêtres et l'acte d'inféodation qu'il passa de la terre de Saint-Bonnet à
noble Humbert de Chaponay, conseiller au parlement de Grenoble, sous le
plait d'une paire de gants de cerf et aux autres conditions énoncées dans
l'acte, du 28 août 1647." (pp.14-15).
A. de Terrebasse fait allusion aux prétentions
nobiliaires de Salvaing de Boissieu, qu'il a tenté de démonter dans son
ouvrage.
Comme cela est indiqué sur la page de titre, cette édition du Traité a été imprimée par la veuve d'Etienne Voisin. Cet imprimeur-libraire, qui serait originaire d'Orange où il a été actif jusqu'en 1643, était présent à Grenoble en 1643, où il est mort en 1649. Sa veuve a poursuivi son activité d'imprimeur au moins jusqu'en 1653. (voir Maignien (Imprimerie), p. XXXIX).
Cet ouvrage a été édité par Jean Nicolas, de la famille Nicolas très active aux XVIIe siècle dans la librairie grenobloise (voir Jean Nicolas, père et fils, libraires à Grenoble (1608 - 1681)). C'est le fils Jean Nicolas qui a assuré l'édition de ce texte ou, tout du moins, la diffusion de l'ouvrage. La meilleure source sur l'activité de libraire de cette famille est l'ouvrage : Livres et lecteurs à Grenoble. Les registres du libraire Nicolas (1645-1668), par H.-J. Martin et M. Lecocq, Genève, Paris, 1977. Sur la base de ces registres, ils donnent la liste complète des acheteurs de l'ouvrage, ainsi que celle des libraires à qui Jean Nicolas a fourni cet ouvrage (Piot à Avignon, de Tournes à Genève, etc.). On voit que le prix de vente aux particuliers et aux libraires était de une livre. On comprend par ailleurs que Jean Nicolas reçoit les exemplaires de D. de Salvaing de Boissieu lui-même qui lui fournit par deux fois une centaine d'exemplaires à vendre, ce qui confirmerait qu'il l'a publié à ses frais. Remarquons au passage que Salvaing de Boissieu lui cédait les ouvrages au prix de 14 sous et que Jean Nicolas les revendait une livre (ou 20 sous), soit une marge bénéficiaire de 30 %.
Les
transactions du libraire Nicolas pour cet ouvrage |
Indication d'achat |
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Sur la page de garde, cet exemplaire porte une marque
possession, avec l'indication du lieu et de la date d'achat : "Acheté à
Grenoble - 3 juillet 1652." Gaillard (ou Gaillaud). Il n'a pas dû
l'acheter au libraire Nicolas, car on ne le retrouve pas dans la liste des
acheteurs, sauf à l'identifier comme Guillaud, marchand à Romans,
mais la date ne correspond pas (18 mai 1652) et il est difficile de lire
Guillaud dans la signature.
Références (Voir : Liste des sources et références)
Sur Denis de Salvaing de Boissieu, voir : Relation des principaux événements de la vie de Salvaing de Boissieu, par A. de Terrebasse, 1850.
Pour ceux qui voudraient approfondir la notion de plait
seigneurial, qui est, semble-t-il, une particularité du Dauphiné, je
les renvoie à cet article de l'Encyclopédie
méthodique. Jurisprudence, Tome VI, 1786, publié par
Charles-Joseph Panckoucke : cliquez-ici.
Le Traité du plait seigneurial,
dans l'édition de 1731 : cliquez-ici.
StF, 1536 : "rare".
Maignien (Imprimerie) : 337, qui le décrit ainsi : "4 ff. n. chiff. + 272
pp. La pagination recommence à tort à la p. 100 après la p. 199. Les pp.
161 et 179 sont cartonnées."
Perrin : 754
Absent de la vente de la bibliothèque Salvaing de Boissieu.
Lantelme (526) : 5 frcs, relié par Gruel
CCFr :
- 2 exemplaires à la BNF (F-44190 et 8-J-4048)
- un exemplaire à la Bibliothèque Sainte-Geneviève (8 F 432 INV
3579), de la bibliothèque Le Tellier.
- 2 exemplaires à la BMG : T.99 (exemplaire de Guy Allard) et T.1023.