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[Cabanne, Dominique Villars]
Mémoire
sur une fièvre putride soporeuse,
Qui a régné
à l'Hôpital Militaire de Grenoble, depuis le 10
Ventôse, jusqu'au 10 Germinal suivant;
Rédigé par les Officiers de santé de
l'Hôpital.
Description de l'exemplaire (Voir : Notes sur la description des ouvrages)
Grenoble, Imprimerie de Ve Giroud & fils, An 5e de la République Française (1797), in-8° (215 x 140 mm), 32 pp. | |
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Notes sur l'exemplaire
Broché.
Sans couvertures.
Notes sur l'ouvrage
Etude sur une fièvre qui a
touché les militaires de la 58e
demi-brigade,
arrivés à Grenoble le 10 ventôse an V
(28 février 1797) en accompagnant des prisonniers
autrichiens. La fièvre a duré jusqu'au 10
germinal an V (30 mars 1797). Elle a touché à peu
près 150 soldats, sans compter
les malades parmi les prisonniers autrichiens.
Ceux-ci venaient d'Italie, capturés lors
des guerres d'Italie conduites par Bonaparte. Ce sont eux qui
amenèrent la
fièvre, qu'ils transmirent aux soldats qui les conduisaient.
Les
auteurs constatent sobrement : "Il en mourut 200 pendant les vingt
derniers jours de ventôse, sur 1200 malades vus à
l'hôpital ou à la
citadelle. Mortalité trop considérable sans
doute, mais qui se conçoit
d'après l'exposé déjà fait,
puisqu'elle ne se porte qu'à un sixième,
tandis qu'il meurt un cinquième des malades dans les grands
hôpitaux de
Lyon, de Paris,&c." (p. 3).
L'ouvrage débute par une
dédicace "aux Inspecteurs généraux du
service
de santé des Hôpitaux militaires",
signée par Cabanne, chirurgien en
chef et Villar (sans "s"), Médecin.
La première partie
est un plaidoyer pro domo en faveur de l'action des
officiers
de santé de l'hôpital militaire, action
qui a
été critiquée, provoquant une "alarme"
parmi la population qui a nécessité
l'intervention de l'administration publique.
Fustigeant "ces hommes, au moins imprudents,
peut-être coupables, qui ont colporté la terreur
& abusé de la confiance", ils se
défendent devant le public : "Il [le public] pourrait nous
dire peut-être : Que faisiez-vous, officiers de
santé, au lieu de vous préparer, de vous attirer
l'opinion publique ? Nous ne sommes point faits pour mendier la
confiance, nous tâchons de la mériter & de
la conserver : nous ne sommes pas de vils charlatans pour chercher
à éblouir, mais nous avons mieux fait, nous
avons agi." (p. 10).
L'ouvrage contient ensuite :
- Histoire de
la maladie. (pp. 10-13)
- Traitement
employé. (pp. 13-15)
- Crises.
(pp. 15-16)
- Crises sinistres, ou
symptômes mortels. (pp. 16-18)
- Recherches
sur le nom, le caractère & les causes de cette
fièvre. (pp. 18- 27)
- Recherches sur
l'infection & la contagion des fièvres.
(pp. 27-32).
La démarche
adoptée dans cet ouvrage se rapproche d'une des
premières études de Villars :
Observations
de médecine sur une fievre épidémique
qui a
régné dans le Champsaur & le Valgaudemar
en
Dauphiné, pendant les années 1779 & 1780, ouvrage
qui allie l'observation clinique, la description des
traitements et la réflexion théorique
sur la maladie. Dans le même esprit, on peut aussi citer :
- Histoire
des maladies épidémiques qui ont
régné dans
la Province de Dauphiné, depuis l'année 1775, du docteur
Nicolas.
- Mémoires
sur les maladies épidémiques qui ont
régné dans
la Province de Dauphiné, depuis l'année 1780, du docteur
Nicolas.
- Epidémie
observée [Maladie épidémique
observée au Bourg-d'Oysans & à la Grave],
par M. Clappier, Grenoble, 1768.
Ce premier mémoire
a fait l'objet d'une suite :
Observations
ajoutées au
mémoire imprimé à Grenoble au
commencement de
germinal an 5 concernant la fièvre putride soporeuse,
Grenoble, Imprimerie Ve Giroud &
fils, in-8°, 34 pp,
en collaboration avec Cabanne.
Antoine Cabanne, né à Montpellier vers 1753, est décédé à Grenoble le 18 nivôse an 8 (8 janvier 1800) du Tyhpus. Comme Dominique Villars, il était officier de santé de 1ère classe à l'hôpital militaire de Grenoble. Ils ont tous les deux été accusés dans une affaire de certificats de complaisance en faveur de conscrits dans le cadre du recrutement des ans 6 et 7. Un jugement du 12 thermidor an V les a acquittés (voir : Un épisode peu connu de la vie de Dominique Villars. — Injustes accusations relatives au recrutement et à la réforme militaires, par le Dr A. Bordier, dans : Bulletin de la société dauphinoise d'ethnologie et d'anthropologie, Tome quatrième n° 3 & 4,décembre 1897 p. 316-370.)
La conclusion d'Alain Dejarnace sur ce travail : « Évidemment du point de vue de la pathologie clinique, la valeur de ce travail est extrêmement mince ; mais par contre il est puissamment intéressant par la vue que ce plaidoyer pro domo nous fournit, non seulement sur les événements historiques de l'époque, mais surtout sur l’épouvantable mépris de la dignité humaine et de la santé des prisonniers, sur la tragique insuffisance des moyens de lutte contre les épidémies et sur l'effrayante inconscience (sinon bravoure professionnelle) des soignants qui se débattaient sans faiblesse avec leur ridicule moyens au milieu de la multitude parasitée, infectée et moribonde. » (pp. 68-69)
Références (Voir : Liste des sources et références)
Notice biographique de Dominique Villars
Bibliographie de Dominique Villars : cliquez-ici.
Gras : 6
Gariel, 23 : avec la date an V
BSEHA(Villars), 95, avec la date de l'an VI :
« Sans nom d'auteur. En collaboration avec
Cabanne. »
Maignien (Anonyme) : 1599 (avec la date de l'an VI) et 1838 (avec la
date de l'an V).
Rochas, II, 479 : XIV (et XV pour le supplément).
Dejarnac, 16, pp. 66-69
BNF : 8-TD62-46, qui regroupe les deux ouvrages.
BMG : O.1856 et V.36066 (Recueil de 4 ouvrages concernant les
eaux minérales et la médecine).
Deux autres exemplaires au CCFr : Lyon (qui regroupe les deux
ouvrages) et PARIS - Bib. Serv.Santé Armées
Un exemplaire numérisé (Gallica) : cliquez-ici.