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PAGE THÉMATIQUE : Dialectes et patois du Dauphiné

Jacques-Joseph Champollion-Figeac

Nouvelles recherches sur les patois ou idiomes vulgaires de la France et en particulier sur ceux du département de l'Isère;
suivies d'un essai sur la littérature dauphinoise, et d'un appendix contenant des pièces en vers ou en prose peu connues, des extraits de manuscrits inédits et un vocabulaire.

Description de l'exemplaire  (Voir : Notes sur la description des ouvrages)

Paris, Goujon, Libraire, 1809,
In-12 (179r x 104 mm), XII-[2]-201-[3] pp.
lib_ouvrage : titre lib_ouvrage : reliure
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Notes sur l'exemplaire

Demi-chagrin maroquiné cerise, dos à 5 nerfs, tranche de tête dorée.
Reliure signée Capé.

Notes sur l'ouvrage

Ce livre a été écrit suite à la requête du ministre de l'Intérieur Cretet, qui, par une lettre du 13 novembre 1807, a demandé au préfet de l'Isère "des renseignements sur les patois usités dans cette partie de l'Empire, et des échantillons en vers ou prose où ces patois fussent employés". A titre d'exemple, il demandait la traduction de la parabole de l'enfant prodigue. Jacques-Joseph Champollion-Figeac fut chargé de ce travail qu'il termina à la fin de 1808. Il le publia en novembre 1809. Ces renseignements sont tirés de la préface (pp. V-XII). Le préfet de l'Isère était alors Joseph Fourier, protecteur des frères Champollion.

Dans la première partie, l'auteur fait une étude générale sur les "idiomes vulgaires". Il se fait l'ardent défenseur des Gaulois, en soutenant notamment la thèse que les patois sont issus des langues parlées par les Gaulois (ou Celtes). Il admet tout de même une influence du latin sur ces langues. Toute cette importante première partie n'est pas propre à l'Isère, même s'il s'appuie sur l'argument de l'isolement des parties montagneuses du département pour soutenir son hypothèse, en avançant que la langue parlée dans ces zones est plus pure à cause même de leur isolement. Dans la deuxième partie, cette thèse est illustrée par des listes de mots "gaulois" du patois de l'Isère. Dans la troisième partie sur la littérature dauphinoise, il référence des sources sur le patois du Dauphiné. Il cite abondamment un ouvrage anonyme manuscrit : le Dictionnaire étymologique de la langue vulgaire que l'on parle dans le Dauphiné, dont l'auteur est Nicolas Charbot. Il consacre le reste de cette partie aux ouvrages de Jean Millet et Blanc la Goutte. Cet ouvrage est la première publication savante qui met à l'honneur ce poète, auteur du Grenoblo Malhérou (voir les détails dans la notice consacrée à Blanc la Goutte : cliquez-ici).

Après ces trois premières parties introductives (pp. 1-100), l'Appendix (pp.101-197) contient des textes en patois, dont la traduction de la parabole de l'enfant prodigue, des textes des auteurs cités dans le chapitre sur la littérature dauphinoise et un dictionnaire bien complet. Sur 33 pages, il répertorie des mots du vocabulaire des patois de l'Isère, sans préciser leur provenance. Dans l'esprit des chapitres précédents, il doit s'agir des patois de Grenoble et des parties montagneuses du département (Oisans, Trièves, etc). L'ouvrage se termine par une bibliographie des livres écrits en patois (pp. 198-199). Il en répertorie 14.

Dans sa Bibliographie des dialectes dauphinois. Documents inédits, l'abbé L. Moutier constate (p. 16) que "cet ouvrage, malgré son étendue, est très faible de critique et passe complètement sous silence les phénomènes de phonologie et les questions de grammaire. Il a un mérite cependant, c'est d'avoir donné un abrégé du dictionnaire dauphinois de Charbot, encore inédit à l'heure présente". Dans cette même bibliographie, est référencé l'article suivant de L. Bourgeat :
Analyse de l'ouvrage de M. J. Champollion-Figeac, intitulé : Nouvelles recherches sur les patois, paru dans le Magasin encyclopédique de Millin, juillet 1810, tome IV, p. 219.

Cet ouvrage fait l'objet d'un commentaire dans le livre de Charles-Olivier Carbonell, L'autre Champollion. Jacques-Joseph Champollion (pp. 79-80). Il précise que c'est Fourier qui chargea Champollion-Figeac de répondre à la demande du ministre de l'intérieur. Il finit sa présentation de ce "petit livre" en lui attribuant "un charme rustique [qui] n'est guère diminué par les élucubrations initiales". Il veut évidemment parler des tentatives de Champollion-Figeac pour rattacher le patois isèrois à la langue celte.

Enfin, cet ouvrage est abondamment cité et utilisé par Jules Ollivier dans son Essai sur l’origine et la formation des Dialectes vulgaires du Dauphiné, paru en 1836, premier essai qui couvre l'ensemble du Dauphiné, à la différence de celui-ci.

Entre la préface et le texte du livre, est intercalé un feuillet non paginé qui contient la liste des ouvrages de Champollion-Figeac que l'on trouve chez Goujon. Certains ne sont pas cités dans la bibliographie de Rochas, mais ils sont tous connus de Carbonell. A la fin du livre, est relié un catalogue des livres disponibles chez Goujon (3 pages non chiffrées). Aucun ne concerne le Dauphiné.

Références  (Voir : Liste des sources et références)

Notice biographique de Jacques-Joseph Champollion-Figeac
Sur la collaboration entre Joseph Fourier et Jacques-Joseph Champollion-Figeac, se reporter à la notice de : Antiquités de Grenoble ou Histoire ancienne de cette ville d'après ses monumens, Grenoble, 1807, qui marque le début de leurs échanges.

Rochas : I, p. 218 (VI)
Perrin : 149
Maignien (Catalogue) : 15820
Bibliographie des patois du Dauphiné, de P. Colomb de Batines : p. 1.
L'autre Champollion. Jacques-Joseph Champollion, de Charles-Olivier Carbonell : pp. 79-80 et n° 8 de la bibliographie (p. 298).
Guillemin : 1820
BNF : X- 14589