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[Jean Millet]
La vénérable abbaye de Bongouvert de Grenoble, sur la rejouyssance de la Paix, & du Mariage du Roy.
Description de l'exemplaire (Voir : Notes sur la description des ouvrages)
Grenoble,
Imprimerie André Gales, Imprimeur, 1660 In-8° (235 x 173 mm), [2]-20-[2] pp. |
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Notes sur l'exemplaire
Broché.
Notes sur l'ouvrage
Poème en patois de Grenoble, écrit par
Jean Millet, en l'honneur des festivités organisées par
l'abbaye de Bongouvert pour célébrer la paix, suite au
Traité des Pyrénées du 7 novembre 1659, et le
mariage du roi Louis XIV avec Marie-Thérèse d'Autriche (9
juin 1660).
L'ouvrage se présente sous forme :
- un feuillet double non chiffré de 4 pages, formant chemise, contenant :
- première page : titre.
- deuxième page : page blanche.
- troisième page : L'Imprimeur au lecteur.
- quatrième page : page blanche.
- 5 cahiers formé d'un feuillet double, soit 4 pages chacun,
signés de A à E, paginés, regroupés dans le
feuillet précédent faisant chemise. Ces 5 cahiers
contiennent le texte.
Comme on le verra ci-dessous, certains exemplaires contiennent un Permis d'Imprimer qui donne le nom de l'auteur, Jean Millet.
Mise à part une brève notice dans la Bibliothèque de Dauphiné, de P.-V. Chalvet, il faut attendre l'ouvrage de Champollion-Figeac, Nouvelles recherches sur les patois...,
pour qu'une large part soit consacrée à Jean Millet. Sur
près de 20 pages (pp. 75 à 94), il analyse les 3
œuvres principales du poète. Il ne connaît pas La vénérable abbaye de Bongouvert.
P. Colomb de Batines, dans sa Bibliographie des patois du Dauphiné,
parle abondamment de Jean Millet (pp. 7-9) auquel il consacre un
chapitre. Il cite cette pièce, sans l'attribuer à Jean
Millet (p. 11).
Dans les Mélanges
(p. 206), cette pièce n'est toujours pas attribuée
à Jean Millet. L'exemplaire qu'il décrit contient, en
plus du texte, les 4 pages formant le titre et l'avis de l'imprimeur au
lecteur. Il précise que l'exemplaire de Falconnet (Catalogue,
tome II, n° 11707) a passé à la bibliothèque
royale (c'est l'exemplaire de la BNF, sans le permis d'imprimer).
A. Rochas, dans sa Biographie du Dauphiné,
donne une notice sur Jean Millet, dont la bibliographie est celle
établie par P. Colomb de Batines. Cette pièce se trouve
explicitement dans la bibliographie, au même titre que le Dialogo de le quatro comare.
Il semble que ce soit suite à une mauvaise lecture de la
bibliographie précédente, car ces deux
pièces se trouvent à la suite de la bibliographie de Jean
Maillet, sans qu'elles lui soient explicitement attribuées.
La première étude sur cette pièce est le travail de Gustave Vallier, publié dans le Bulletin de l'Académie delphinale, 1869, dont il a été fait un tiré à part :
Le Poète Jean Millet et l'abbaye de Bongouvert
Grenoble, X. Drevet , 1869, in-8°, 31 p. , planche. (BMG : V.15296).
Cette étude contient une reproduction du sceau de l'Abbaye de
Bongouvert et un diplôme, avec la signature de Jean Millet. Il
compléta son travail sur les Abbayes de Bongouvert dans un
article de la Revue du Dauphiné et du Vivarais, T. III, pp. 420-432 avec la reproduction d'un sceau.
Comme pour Blanc-la-Goutte, c'est J.-J.-A. Pilot de Thorey qui a
produit la première étude complète dans son
ouvrage : Usages, fêtes & coutumes existant ou ayant existé en Dauphiné,
paru vers 1882. Il consacre quelques pages aux Abbayes de Bongouvert du
Dauphiné : Grenoble, Romans, Pierrelatte, etc. (pp. 96-113). Ces
Abbayes étaient des "sociétés joyeuses,
organisées pour les plaisirs du carnaval, pour les vogues, pour
les danses, et tous les amusements auxquels prenaient part la
jeunesses". Ces confréries étaient néanmoins
très organisées et souvent proches de la
municipalité et des notables. L'Abbaye de Bongouvert dont Jean
Millet chante en vers patois l'institution avait été mise
en place pour fêter le mariage du roi Louis XIV et le retour
à la paix. Les quatre dignitaires de cette abbaye était :
- Grand abbé : Nicolas Remy, docteur en droit, avocat au parlement
- Grand lieutenant et grand vicaire du Grand
abbé : François Perrin, écuyer, conseiller,
secrétaire du roi, etc.
- Grand connétable : Jean Nicolas, marchand libraire
- Secrétaire générale de l'Abbaye : Jean Millet, notaire.
Comme le conclut Pilot de Thorey : "Il est facile de voir que l'abbaye
de Bongouvert, quoiqu'on affectât, par une sorte d'ironie, de
l'appeler Maugouvert, se composait des personnages de la meilleure
société de la ville".
Le récit des fêtes pour célébrer le
Traité des Pyrénées (7 novembre 1659) a
été écrit par Guy Allard. Il est reproduit par H.
Gariel dans la Bibliothèque historique et littéraire du Dauphiné, T. I, pp. 16-22, puis dans Le Dauphiné, Recueil de textes historiques
(pp. 163-168). Les festivités sont organisées sous
l'égide de l'abbaye de Bongouvert. Le texte de Guy Allard
commence ainsi : " Toutes les jeunes gens de la Ville furent à
cheval sur l'ordre du Grand Abbé de Bon-Gouvert". Ensuite, le
texte détaille les défilés organisées par
l'Abbaye.
Cette plaquette est généralement considérée comme rarissime.
La notice du catalogue Perrin (n° 607) explique, se basant sur la
notice de G. Vallier, que l'Abbaye de Bongouvert avait
été instituée pour célébrer la paix
et le mariage du roi. C'était un abbaye de jeunesse dont le but
consistait "à faire des farces aux gens mariés et
à leur soutirer de l'argent pour banqueter et se donner du bon
temps". La plaquette contient 24 pp. comme cet exemplaire. Elle est
qualifiée de "rarissime".
Maignien (Imprimerie) : 414 le décrit selon la notice de A.
Rochas. Eugène Chaper en possédait un exemplaire. Il
précise : "rarissime" et ajoute qu'au 20 pp, plus 4 autres pp.
pour le titre et l'avis au lecteur de la description de Maignien, il
faut ajouter : (2) ff. à la fin dont l'un contient la supplique
de l'impr. et la permission et l'autre blanc.
Brunet, III, 1722 précise que le nom de l'auteur est
donné dans le permis d'imprimer, qui termine le dernier feuillet
: "Il ne s'en est conservé qu'un très petit-nombre
d'exemplaires".
Roch de Coligny a donné une notice complète d'un
exemplaire passé en vente à Drouot le 18 mars 2003 qui
fournit les précisions suivantes :
217 Jean Millet. la venerable abbaye de bongouvert de grenoble, svr la reiovyssance de la Paix, & du Mariage du Roy.
a grenoble, De l'Imprimerie d'Andre' Gales, Imprimeur. m. dc. lx.
(1660). In-8°, plein maroquin rouge, triple filet doré
encadrant les plats, dos à nerfs richement orné , double
filet doré courant sur les coupes, large dentelle
intérieure, toutes tranches dorées. (reliure du XIXe s.
de Pagnant); 13 feuillets.
Le relieur a remonté les feuillets sur onglet; le dernier feuillet (privilège d'impression) est gilloté.
Édition originale rarissime de cette pièce
versifiée en patois grenoblois, dont on ne recense que quatre
exemplaires : l'un à la BN (sans le feuillet de
privilège), un second à la bibliothèque de
Grenoble, et deux autres passés chez des libraires ces vingt
dernières années. Celui-ci est le cinquième
exemplaire connu.
Écrite en patois de Grenoble, cette facétie fut le
manifeste de "l'abbaye de Bongouvert", société burlesque
de jeunes gens qui se retrouvaient pour festoyer, et dont le
poète Jean Millet (mort en 1675) était le
secrétaire. Le Traité des Pyrénées (1659),
consacré par le mariage de Louis XIV avec l'Infante
Marie-Thérèse, fut pour eux une excellente occasion de se
distraire ... Toutefois, derrière la facétie,
apparaît la joie de la paix retrouvée, et les derniers
vers indiquent l'espérance "que, per manteni en pay le gen de
pay, / Chrestien contra Chrestien ne se batont jamais".
Comme on le voit, certains exemplaires contiennent un Privilège ou Permis d'imprimer,
qui forme un treizième feuillet. Il porte le nom de l'auteur.
Notre exemplaire, comme celui de la BNF, ne contient pas ce
privilège. Celui de la BMG le contient. C'est ainsi que Maignien
l'identifie dans son Dictionnaire des ouvrages anonymes : n°
2569.
Dans Livres et lecteurs à Grenoble. Les registres du libraire Nicolas (1645-1668), par H.-J. Martin et M. Lecocq , il est précisé que cette plaquette a été imprimée pour le compte du libraire Jean Nicolas, qui livre le papier à l'imprimeur André Galle. Cette commande a été enregistrée dans ses registres, qui ont été conservés. Autre mention dans ces registres, un exemplaire a été débité à M. Imbert, huissier au Parlement, le 22 mars 1660, pour une livre.
Références (Voir : Liste des sources et références)
Notice biographique de Jean Millet
Cioranescu : 47633
Maignien (Anonyme) : 2569.
Maignien (Imprimerie) : 414, qui le décrit selon la notice de A. Rochas.
Rochas, II, 147, n° V : 20 pp, plus 4 autres pp. pour le titre et l'avis au lecteur.
Perrin : 607
BNF : YE-4748 et Arsenal : 4-BL-3988, BMG : U.4422 : 20 + 1 p. (c'est tout ce que l'on trouve au CCFr).