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Jean Millet

Jean Millet est un poète en patois (ou langage) de Grenoble, qui a vécu dans la première partie du XVIIe siècle.

Œuvres :
- La faye de Sassenage, 1631 (voir ci-dessous).
- Pastorale et tragi-comédie de Janin, représentée dans la ville de Grenoble, 1633. Cette dernière œuvre a fait l'objet de nombreuses éditions. Elle est parfois appelée la Pastoral de la Lhauda
- La pastorale de la constance, de Philin et Margoton, 1635
- La vénérable abbaye de Bongouvert de Grenoble, sur la rejouissance de la Paix et du Mariage du Roy, 1660
- La Bourgeoisie de Grenoble, 1665

A la différence de Blanc la Goutte, autre poète patoisant de Grenoble, Jean Millet est connu de la Bibliothèque du Dauphiné, de Guy Allard dans son édition de 1797 : "MIllet ( Jean), de Grenoble, a laissé dans le patois de sa patrie, trois comédies, la Liauda, Margoton , & la bourgeoisie de Grenoblo. Elles ne sont pas sans mérite, ainsi que quelques autres productions dans le même style qui restent de Millet." (p. 245)

Jacques-Joseph Champollion-Figeac est le premier à parler largement de Jean Millet dans ses Nouvelles recherches sur les patois ou idiomes vulgaires de la France et en particulier sur ceux du département de l'Isère, parue en 1809 (pp. 75-94). Il donne quelques extraits de ses œuvres.

Paul Colomb de Batines donne pour la première fois une bibliographie de Jean Millet dans sa Bibliographie des patois du Dauphiné insérée dans les Mélanges biographiques et bibliographiques relatifs à l'histoire littéraire du Dauphiné, publiés en collaboration avec Jules Ollivier (pp. 195-206). Il attribue à tort le Dialoguo de le quatro comare à Jean Millet, ce qui sera repris par A. Rochas, jusqu'à la mise au point de J.-J-.A. Pilot de Thorey.

A. Rochas dans sa Biographie du Dauphiné (II, 146-147) apporte pour la première fois des éléments biographiques, très succincts : "poète patois né à Grenoble et mort vers l'an 1675". Il porte ce jugement assez réservé sur Jean Millet : "Ses poésies ont les beautés et les défauts que l'on remarque en général dans tous les ouvrages écrits en patois : de la naïveté, des expressions pittoresques, de la trivialité et des plaisanteries grossières." Sa bibliographie est reprise de celle de P. Colomb de Batines, sans "tous les ravaudages bibliographiques dont Colomb de Batines  a cru devoir l'enjoliver." Ces "ravaudages" sont pourtant intéressants.

Les diverses publications d'œuvres en patois du Dauphiné ne donnent pas de renseignements supplémentaires sur Jean Millet, même quand elles le citent. Le recueil Poésies en langage patois du Dauphiné, de 1829, contient un extrait : Monologue de Janin, Tiré de la Pastorale de Janin, ou la Faye de Sassenage, comédie en vers, en cinq actes. (pp. 27-30). C'est la première fois qu'un extrait est publié, depuis la dernière édition de 1800. Il est repris dans Poésies en patois du Dauphiné, deuxième édition revue et augmentée, Grenoble, A. Merle, 1859. En revanche, J. Lapaume, dans son Recueil de poésies en patois du Dauphiné, Grenoble, 1878, fait une place modeste à Jean Millet, en ne publiant qu'une chanson inédite (n° VI).

J.-J.-A. Pilot de Thorey, Usages, fêtes & coutumes existant ou ayant existé en Dauphiné, 1882, (pp. 99-100) affirme qu'il est né à Grenoble, d'une famille originaire de Meylan. Il a été notaire à Grenoble. Les minutes conservées couvrent la période 1610 à 1650. Il a eu un fils, Martin Millet, procureur au parlement.

E. Maignien, dans L'Imprimerie, les Imprimeurs et les Libraires à Grenoble du XVe au XVIIIe siècle, Grenoble, 1884, (p. 97), le qualifie de marchand à Grenoble. De son mariage avec Anne Ravanat, il a eu un fils Jean Baptiste, née le 10 janvier 1657.

La BNF donne : Grenoble 1600 ? - Grenoble 1675.

Pas d'autres informations à notre connaissance. Il ne semble pas avoir fait l'objet d'étude récente.

La Faye de Sassenage, 1631

Profitons de cette page pour éclaircir la question de La Faye de Sassenage.

Dans le catalogue de la bibliothèque de Falconet, établi en 1763, est référencé sous le n° 11704, un livre de Jean Millet : La Faye de Sassonage (sic), Grenoble, 1631, in-4°. Il fait partie des ouvrage qui ont été donnés à la Bibliothèque du Roi.

Depuis l'apparition de ce livre inconnu, il a été repris par toutes les bibliographies, bien que personne ne l'ait jamais vu.

Dans sa bibliographie de Jean Millet, P. Colomb de Batines cite comme première œuvre un ouvrage de 1631 : La Faye de Sassenage. Grenoble, 1631 , in-4°, en précisant : "Pièce fort rare, dont je n'ai jamais vu d'exemplaire; elle est citée par Brunet (Nouvelles Recherches, tome II, page 428 ). L'exemplaire de la bibliothèque Falconnet (Catalogue, tome II, N.° 11704) faisait partie de ceux qui furent légués par ce médecin à la bibliothèque royale; mais M. Quérard, que j'avais chargé de m'en envoyer la condition, m'a dit qu'on n'avait pu l'y retrouver." (p. 195). Brunet lui-même dit : "Pièce très-rare, portée dans le catal. Falconet, 11704, mais qui ne s'est pas retrouvée à la bibliothèque impériale, où elle devrait être conservée. Peut-être n'est-ce que le prologue de la pastorale de Janin."

Plus loin, P. Colomb de Batines revient sur cet ouvrage à propos de la dernière éditons de la Pastorale et tragi-comédie de Janin, en 1800 : 
"Vous m'étonnez beaucoup en m'indiquant le titre de l'édition de 1800 de la Pastorale de Janin; je ne pensais pas que l'on eût donné pour second titre à cette pièce celui de la Faye de Sassenage, qui est un ouvrage tout à fait différent. C'est peut-être parce que cette fée fait le prologue, que l'éditeur de 1800 a cru devoir lui donner ce second titre. Vous verrez par  la note ci-jointe de M. Quérard que le N.° 11704 de Falconnet (la Faye de Sassenage) n'a pu être retrouvé. Est-ce que cet article ne serait autre chose que le prologue d'une édition de 1631, in-4°? Je croyais cependant que la première édition de cette pastorale était de 1633, in-4°, à moins que Millet n'eût fait imprimer séparément ce prologue en 1631, car il n'est pas probable qu'il ait composé deux ouvrages portant le même titre de la Faye de Sassenage. Il faudrait, pour pouvoir résoudre cette question, avoir sous les yeux un exemplaire de l'opuscule de 1631. "  (pp.202-203)

Malgré cela, cette pièce, La Faye de Sassenage, de 1631 sera citée dans toutes les bibliographies suivantes (Rochas, Maignien), chaque fois en précisant que personne ne l'a vue.  Ajoutons que l'on ne trouve évidemment aucune édition de cette pièce au CCFr. Dans la notice de l'édition de 1800 du catalogue Perrin (n° 609), le long commentaire reprend les renseignements de Colomb de Batines et se termine par : "nous n'en connaissons AUCUN EXEMPLAIRE".

Ouvrages de cet auteur sur ce site

Pastorale et tragi-comédie de Janin, édition de 1700
La vénérable abbaye de Bongouvert de Grenoble

Sources  (Voir : Liste des sources et références)

Voir ci-dessus.