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Guy Allard [et Pierre-Vincent Chalvet]

Bibliothèque du Dauphiné,
contenant l'histoire des habitants de cette province qui se sont distingués par leur génie, leurs talents & leurs connoissances.
Nouvelle édition revue & augmentée.

Description de l'exemplaire  (Voir : Notes sur la description des ouvrages)

Grenoble, Chez V.e  Giroud & Fils, imprimeur-libraire, 1797
In-8° (195r x 124r mm), [8]-340-[2] pp.
Bibliothèque du Dauphiné : reliure
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Notes sur l'exemplaire

Demi basane beige, pièce de titre en maroquin rouge, tranches rouges.
Exemplaire provenant de la bibliothèque de A. Jouffray avec son ex-libris au premier contre-plat (voir ex-libris dauphinois).
Inscription sur la première page de garde : "appartient au Dr Faure-Villar, Médecin en chef de l'hôtel des Invalides".

Notes sur l'ouvrage

Pour une description de cet ouvrage, se reporter à cette notice : Bibliothèque du Dauphiné.

Cet exemplaire a appartenu au botaniste Dominique Villars, qui l'a largement complété de notes manuscrites et de notices biographiques de botanistes dauphinois, dont une notice autobiographique. 

Ces notes et notices ont fait l'objet d'une communication d'Antonin Macé lors de la séance du 24 mai 1861 de l'Académie Delphinale.  Dans son introduction, il précise qu'elles sont extraites d'un exemplaire de la Bibliothèque du Dauphiné, qui appartient au docteur Faure, médecin-chef de l'hôpital des Invalides. Celui-ci a transcrit les notes qu'il a confiées à Hippolyte Bouteille qui les a lui-même transmises à Antonin Macé . La communication a paru dans le Bulletin de l'Académie Delphinale, 1861-1862 (pp. 353-363) sous le titre : Notes inédites de Villars sur quelques botanistes dauphinois. C'est une transcription annotée des mentions manuscrites de cet exemplaire (voir la version numérisée de cette communication ici).

Description des notes et notices manuscrites :

Faux titre :
Mention manuscrite : "J'ai ajouté a cet exemplaire quelques notes concernant les Botanistes & les hommes qui ont encouragé leurs travaux a Grenoble et dans la province de Dauphiné principalement. L'auteur du livre Vincent Chalvet né en [blanc]  est mort subitement le 25 xbre 1807."
La dernière phrase est d'une écriture plus tardive, un peu tremblée.

Titre
Mention manuscrite après "Revue & augmentée." : "par le C. Chalvet, professr. d'histoire aux Ecoles centrales du depart de l'isere. present de l'auteur." Dominique Villars a signé. Plus tardivement, il a ajouté : "+ le 25 xbre 1807 subite" et "Exemplre auquel j'ai ajouté les notes de Berard, Chaix, Liotard &c."

Faux titre
Bibliothèque du Dauphiné : faux titre
Titre
Bibliothèque du Dauphiné : titre
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p. 48 :
Entrée manuscrite pour une notice sur Annibal et petit feuillet inséré entre les pages 48 et 49 avec une courte notice biographique sur Annibal et une discussion sur le passage par les Alpes. D. Villars retient l'hypothèse du Petit-Saint-Bernard.

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p. 50 :
Complément à la notice d'Aréod. Il lui donne le prénom de Pierre et précise qu'il était de Forcalquier. Il ajoute que son livre sur la fontaine ardente, paru en 1525, est très rare. Il en donne une description : in-12, Lyon, Gilbert de Villiers, 22 feuill. sans chiffres ni p. , suivi d'une annotation illisible.
Il s'agit de cet ouvrage :
Habes, lector humanissime, Fontis ignivomi ardentisque proxime Grationopolim positi, ecphrasim... opus exactissimum, nunc primum a Petro Areodo,... editum...
[1525] ([Lyon] : [G. de Villiers]) (BMG : X.4524 Rés.)

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p. 68 :
Complément à la notice consacrée à Pierre Bérard, botaniste dauphinois du XVIe siècle.
Sur un feuillet inséré entre les pages 68 et 69, se trouve :
- Une notice sur le marquis de Belmont, possesseur d'une belle bibliothèque dont Villars dit "qu'il me céda en échange de deux explres 4° de l'histre des plantes de Dauphiné 26 volumes 4° de vieux livres de botanique qu'il m'avait pretté en 1781." Il parle ensuite de la "bienveillance généreuse de cette famille".
Ce marquis de Belmont n'apparaît pas dans le biographies du Dauphiné. On trouve ce marquis dans l'Armorial du Dauphiné (famille Vachon), sans pouvoir identifier exactement de qui il s'agit.

- Une longue notice sur Pierre Bérard, botaniste dauphinois, qu'il fait naître vers 1580 et mourir après 1662 (vers 1664 ?). Ce botaniste n'a rien publié mais son ouvrage manuscrit le Theatrum botanicum a été acheté par la bibliothèque de Grenoble en 1780. D. Villars nous apprend qu'il possède l'exemplaire de l'Hortus de Joncquet qui a appartenu à Bérard. En l'honneur de ce botaniste, D. Villars a baptisé une plante alpine, la Bérardie laineuse ( Berardia subacaulis Vill.), comme il le dit dans cette notice, parlant de lui à la troisième personne : "Berard n'avait pas donné son nom au une plante : c'est Villar qui a consacré le nom de ce célèbre botaniste".
Cette notice a été reprise postérieurement car elle a fait l'objet de nombreuses corrections.

Rochas, I, p. 103 consacre une notice à Pierre Bérard dans laquelle il rappelle que Villars a parlé de lui dans la préface de l'Histoire des Plantes de Dauphiné (p. XLVIII).
Un extrait du manuscrit de Pierre Bérard a été publié par Hyacinthe Gariel en 1864.
Même aujourd'hui"hui, lorsque on parle de Bérard comme dans L'herbier de Dominique Villars, de V. Poncet (p. 13), on se réfère à ces notes dans la transcription qu'en a donnée Antonin Macé.

Notice Piere Bérard (recto)
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Notice Pierre Bérard (verso)
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p. 86 :
Notice en marge sur André Borel, herboriste, sans renseignement biographique. D. Villars possédait une catalogue des plantes de la Chartreuses, remis par Laurent Sicard, rédigé par André Borel. On ne trouve aucun renseignement sur cette personne.

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p. 99 :
Petite correction manuscrite : 3 mots rayés.

p. 104 :
Entré manuscrite pour une notice biographique de Dominique Chaix qui se trouve sur feuillet inséré entre les pages 104 et 105.
Dominique Chaix (1730-1799), curé des Baux (Hautes-Alpes), botaniste, fut le mentor et l'ami de Dominique Villars.
Comme l'indique Villars lui-même, cette notice est un texte autobiographique de Dominique Chaix qu'il reproduit tel quel en le complétant de quelques notes entre crochets. Lors de sa rédaction, la date du décès a été laissée en blanc, puisqu'il vivait encore. Elle a été ajoutée postérieurement d'une écriture un peu différente.
Dominique Villars s'est souvent employé à défendre la mémoire de Dominique Chaix. En particulier, il est l'auteur d'une longue notice publiée en 1884 par l'abbé Paul Guillaume dans le Bulletin de la Société d'Etudes des Hautes-Alpes, 1884, p. 291 à 319 :
Notice historique sur Dominique Chaix, botaniste, par Dominique Villars, du Noyer, son élève et son ami
dont il a été fait un tiré à part en 1884.

Notice Chaix (recto)
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Notice Chaix (verso)
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p. 115 :
Notice en marge des pages 115 et 116 sur le botaniste Clappier (Pierre Clapier, 1740-1818).

Notice Clappier (recto)
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Notice Clappier (verso)
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p. 214 :
Notices biographiques de Claude et Pierre Liottard sur un feuillet inséré entre les pages 215 et 216. Le premier, marchand herboriste, n'a pas fait l'objet d'autre notice que celle-ci. Le second (1728-1796), jardinier du Jardin des Plantes de Grenoble, a bien connu Rousseau avec qui il a herborisé. A. Rochas luis consacre une notice (II, p. 88) peut-être inspirée de celle-ci, mais aussi d'un article de J. Berriat-Saint-Prix dans le Magasin encyclopédique (4e année, t. II, p. 505-510). Pierre Liottatd était une botaniste autodidacte, qui n'avait jamais complété sa formation. Malgré cela, il était érudit dans la connaissance des plantes. Cette notice se termine par une phrase ajoutée postérieurement : "Cet exemple, ajouté à tant d'autres, prouve combien la passion des hommes anime et soutien leur courage pour leur faire franchir des obstacles d'ailleurs insurmontables". On peut penser qu'en parlant de Pierre Liottard, Dominique Villars parle aussi de lui-même, sur ce ton un peu amer que l'on voit dans ses autobiographies, au moment où la reconnaissance publique n'est pas à la hauteur de ses attentes.

D. Villars a écrit une autre notice plus complète sur Pierre Liottard, qui a paru dans la Petite Revue Dauphinoise, 1887 et dont il a été fait un tiré à part : Notice sur la vie et les talens de Pierre Liottard, excellent botaniste, mort à Grenoble, le 29 Germinal l'an 4me. Publié par A.B.M. [A.B. Masimbert], Baratier, Grenoble, 1887, 10 p.

Notice Liottard (recto)
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Notice Liottard (verso)
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p. 318 :
Complément à la notice sur François de Vachon à propos de Vachon de la Roche, conseiller, mort en 1708. Il précise en note que celui-ci avait acheté la bibliothèque de Pierre Bérard, pharmacien, en 1672, contenant 10 000 volumes dont de nombreux ouvrages de botanique. Une partie de cette bibliothèque a été vendue au libraire Brette en 1781. Dominique Villars put lui acheter des ouvrages de botanique qu'il n'aurait "pu se procurer ailleurs, étant très rares".

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p. 335 :
Entrée pour une notice de Dominique Villars par lui-même, avec une note de bas de page : "Persuadé que la postérité le placera parmi les hommes de l'ancien Dauphiné qui ont cherché à se rendre utiles par leurs écrits, a tracé lui même les siens entre les deux p. suivantes. Il laisse à la postérité le soin de le juger".

La notice sur trouve sur un feuillet inséré entre les pages 336 et 337. Elle retrace brièvement mais assez complètement sa vie jusqu'en 1797 et se termine par cette remarque assez amère, ajoutée postérieurement d'une écriture et d'une encre légèrement différentes : "La postérité, comme les nations étrangères, qui l'ont déjà présumé, lui accorderont peut-être plus de réputation que ses concitoyens et surtout les médecins, ses voisins, de son vivant."
Ces remarques s'expliquent par le fait qu'en 1797, Dominique Villars avait perdu son poste de médecin-chef de l'hôpital militaire de Grenoble et qu'il n'était plus que directeur du jardin des Plantes. Il était aussi professeur à l'Ecole centrale de Grenoble. Il faudra attendre 1805 pour qu'il obtienne une poste à la faculté de Strasbourg.

Dominique Villars s'est livré plusieurs fois à l'exercice de l'autobiographie. La première publiée est celle qu'il a incluse dans la préface de l'Histoire des Plantes de Dauphiné. Dans ses papiers personnels déposés à la Bibliothèque municipale de Grenoble, se trouve une longue autobiographie manuscrite qui a été publiée par G. de Manteyer dans Les origines de Dominique Villars, le botaniste (1555 – 1814). Il y fait allusion à ses difficultés avec les médecins grenoblois, en particulier le docteur Gagnon, qu'il tenait en piètre estime. Rappelons que le petit-fils de ce même docteur Gagnon, autrement dit Stendhal, avait "expédié" son portrait de Villars d'un lapidaire "paysan des Hautes-Alpes".

Dans ses différentes notes, en particulier dans sa notice autobiographique, Dominique Villars adopte l'orthographe d'origine de son nom, Villar. Malgré cela, il ne fit jamais rien pour que les livres publiés portent cette orthographe.

Notice Villars (entrée)
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Notice Villars (recto)
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Notice Villars (verso)
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Comme indiqué sur la première page de garde, ce livre a ensuite appartenu au docteur Faure-Villar, le petit-fils de Dominique Villars. Il s'agit d'Anselme Faure, fils de Joseph Faure et Marguerite Villars, né à Marseille le 6 décembre 1801, décédé à Paris le 18 avril 1870, qui a épousé Henriette Terch (†1881), sans postérité. Il s'est parfois fait appeler Faure-Villar, comme une réponse à ses cousins Gauthier-Villars. Comme sa mère, il était partisan de l'orthographe Villar sans s. Il était médecin-chef des Invalides, auteur d'une thèse dédiée à Dominique Villars et à son oncle, le second Dominique Villars, chirurgien en chef de l'Hôpital militaire de Besançon.

Commentaire personnel

Un tel ouvrage n'appelle qu'un seul commentaire : quelle chance extraordinaire de posséder un tel exemplaire !

Références  (Voir : Liste des sources et références)

Voir la notice : Bibliothèque du Dauphiné.